L'auteur est en poste au centre d’études et de prospective de l’état-major de l’armée de terre. Sans présenter une position officielle, son propos reflète l’état des réflexions menées par cette armée sur la guerre de l’information. Il se réfère à des études auxquelles il participe personnellement.
Guerre de l'information ou opérations d'information ?
La lecture attentive du Livre blanc sur la Défense de 1994 laisse percevoir la présence, sinon l’affrontement, de deux cultures : celle des « réalistes » pour qui la guerre est un phénomène des relations internationales, un temps altéré par l’équilibre géostratégique bipolaire ; celle des « idéalistes » pour lesquels elle constitue une manifestation anachronique, voire marginale, dans une société internationale de plus en plus favorable aux solutions de compromis pacifique élaborées sous l’égide de l’Onu.
Cette dualité, confirmée par les orientations et décisions politiques survenues depuis lors, est la source principale de la diversité des capacités demandées aux armées. Elle introduit aussi et de manière paradoxale à la fois de nouvelles exigences et de nouvelles contraintes dans le domaine opérationnel.
Repenser le duel des volontés
Sans remettre en question le consensus sur l’interdiction de la guerre totale (toujours garantie par les armes nucléaires d’autodéfense nationale), c’est la fin du monopole du principe de non-guerre, et le complément de ce dernier par celui de l’arrêt de la guerre par l’action, qui constituent en fait l’évolution stratégique majeure du concept de défense français ces dernières années.
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