Les relations sino-américaines après la guerre du Kosovo
L’amélioration des relations avec la république populaire de Chine (RPC) et la mise en place d’un « partenariat stratégique constructif » avaient été présentées comme l’un des grands succès de l’Administration Clinton. En choisissant « d’engager » la Chine, les États-Unis pensaient pouvoir éviter un isolement préjudiciable de la puissance chinoise, tout en accordant des satisfactions aux représentants des grands secteurs exportateurs américains. Le partenariat stratégique recherché par l’Administration était censé éviter le renouvellement d’une crise du type de celle du détroit de Taiwan au milieu des années 90 (1).
Les États-Unis, travaillés par de forts courants isolationnistes, souhaitaient éviter tout intervention coûteuse et la stratégie « d’engagement » semblait être le moyen d’apaiser une puissance chinoise aux ambitions inquiétantes. Quant à la question des droits de l’homme, la libération soigneusement programmée par Pékin de quelques opposants très connus à l’étranger permettait de présenter un bilan relativement positif. La visite d’État du président Jiang Zemin aux États-Unis au mois d’octobre 1997, puis celle du président Clinton en Chine au mois de juin de l’année suivante, toutes deux très médiatisées, avaient ainsi pu être présentées comme les marques du succès de la stratégie définie par l’Administration Clinton à l’égard de la puissance chinoise.
Le bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade par les forces de l’Otan le 7 mai 1999 est venu mettre un terme apparemment brutal à cette idylle sino-américaine, mais la virulence des réactions chinoises ne constitue que le signe apparent d’un malentendu plus fondamental, que la guerre du Kosovo a contribué à révéler.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article








