L’avenir de l’Arabie Saoudite ? On s’est beaucoup interrogé à son sujet depuis les événements d’Iran. En voulant occidentaliser son pays, le Shah a perdu son trône. Mais la famille Saoud règne toujours sur la maison mère d’un intégrisme musulman sans faille. Point n’est besoin, comme à Téhéran, de brûler cinémas et cabarets. Ils sont inexistants à Ryadh. Une cité de Dieu où la Loi de l’Islam dans sa pureté originelle est la seule référence du Droit, de la Morale, du régime politique et social, de l’éthique économique même. Mais une cité de l’Éternel que l’on bâtit avec la technologie occidentale à coups de pétrodollars.

Deux Arabie Saoudite coexistent donc, celle de Dieu et celle des affaires, la seconde faisant bon ménage avec la première. J’évoquerai dans cet article l’Arabie Saoudite des pétrodollars. Quel a été l’impact du pétrole sur l’économie saoudienne et la stratégie de développement adoptée ?

Quelques mots d’abord sur les diverses composantes de l’économie saoudienne ?

Le cadre naturel : quatre fois la France, 2 200 000 km², 1 500 km de la Mer Rouge au Golfe, 2 000 du nord au sud. Une erreur commune est de se figurer ce pays comme un vaste désert : il y a de hautes montagnes de 2 000 à 3 000 m assez arrosées, bordant la plaine côtière, le long de la Mer Rouge, chaude et très humide. À Taef, résidence d’été du roi à 1 630 m, on produit un excellent raisin de table, des abricots et des grenades. Des cultures sont possibles sur terrasses ou dans les bas-fonds irrigués.