En 2026, l’Europe sera face à un choix cornélien entre guerre et paix. Après quatre ans de conflit, une paix fragile en Ukraine ne signera pas la fin des tensions : la Russie de Vladimir Poutine poursuivra sa guerre hybride (cyberattaques, désinformation), tandis que l’Europe devra se réarmer, s’unir et affirmer sa souveraineté face aux pressions américaines de Donald Trump, chinoises de Xi Jinping et russes de Vladimir Poutine. L’urgence, pour 2026, sera d’agir, non de subir.
Éditorial – Guerre et paix, un choix cornélien pour 2026 (T 1784)
Editorial —War and peace, a difficult choice for 2026
In 2026, Europe will face a stark choice between war and peace. After four years of conflict, a fragile peace in Ukraine will not signal the end of tensions: Vladimir Putin's Russia will continue its hybrid warfare (cyberattacks, disinformation), while Europe will have to rearm, unite, and assert its sovereignty in the face of pressure from Donald Trump's United States, Xi Jinping's China, and Vladimir Putin's Russia. The urgent task for 2026 will be to act, not to be passive.
Quoiqu’il arrive d’ici quelques semaines en Ukraine, le choix de la paix est indispensable au regard du drame de cette guerre de bientôt quatre ans voulue par Vladimir Poutine. L’usure des peuples est tel qu’il est urgent de trouver une issue à ce conflit interminable et inutile. Le peuple ukrainien a montré sa détermination et son courage. Il ne peut plus être battu. Il refuse et refusera à jamais le joug russo-soviétique que le Tsar du Kremlin croyait pouvoir lui imposer en quelques semaines. Ce choix est irréversible pour des générations, ce que les dirigeants russes ne peuvent admettre et ne comprennent pas.
Le peuple russe subit lui aussi cette guerre, avec l’avantage d’être épargné. Point de bombardements nocturnes. Point de stress de se demander comment la nuit va se dérouler. Cependant, des hordes de « gueules cassées » viennent désormais hanter les villes de province pour rappeler qu’un million de soldats y ont laissé la vie ou un membre pour prétendument reconstituer la grande Russie. Ces traumatismes physiques et psychologiques vont peser durant des décennies sur la société russe.
Si un accord de paix est trouvé, celle-ci ne sera pas, pour autant, au rendez-vous. La détestation sera trop grande et la ligne de front sera le nouveau rideau de fer qui séparera l’Europe de la Russie ; un rideau de fer, de la mer Arctique à la mer Noire, de la Norvège, la Finlande, des États baltes, de la Pologne jusqu’à l’Ukraine, sans oublier la Moldavie. Ce changement de paradigme va structurer l’architecture de sécurité de l’Europe pour le XXIe siècle, car la Russie, ou du moins le régime de Vladimr Poutine, restera l’adversaire. Celui-ci ne pourra pas admettre une victoire à la Pyrrhus. Il poursuivra sa guerre de façon hybride contre le reste de l’Europe. Guerre hybride largement engagée et qui va s’accentuer en 2026. Entre cyberattaques (comme La Poste en France ces derniers jours), désinformation via les réseaux sociaux, manipulation des élections à venir – à commencer par les Municipales en France en mars – tout sera bon pour Vladimir Poutine de se venger de son échec. Quatre ans de guerre pour contrôler les ruines du Donbass alors qu’il voyait ses troupes parader à Kyiv dès février 2022.
Cela signifie pour les Européens que le combat continuera en 2026. Soutien de l’Ukraine, réarmement pour être dissuasif, redéfinition de la relation avec les États-Unis, réalisme face à la submersion économique imposée par la Chine, résilience collective face aux nouveaux empires. Capacités collectives d’agir, non plus en consommateurs mais en acteurs de notre propre sécurité. Le tout dans l’urgence, car Washington est dans l’impatience du deal, Moscou dans la vengeance de l’échec et Pékin dans la volonté de changer les normes. Sans oublier des dossiers compliqués comme le nucléaire iranien, le dérèglement climatique nié à Washington, le refus de la science prôné par les MAGA, le nationalisme brut revendiqué par bon nombre de populistes aux idées simplistes…
L’année 2025 aura été difficile et angoissante. Hélas, 2026 ne se présente pas beaucoup mieux. Il faudra déjà que nos dirigeants nationaux – aux ambitions trop largement médiatisées – pensent d’abord à 2026 plutôt qu’à 2027. ♦
.jpg)






