L’idée de la bataille décisive, qui a réellement pris corps au XIXe siècle, influence encore notre façon de penser la guerre. Si cette idée nourrit nos mythes fondateurs et repose sur notre culture philosophique hellénistique, elle n’en demeure pas moins limitative et nous conduit dans des impasses stratégiques. Il apparaît alors nécessaire de repenser les conflits armés comme des « transformations » de rapports de force. En s’appuyant sur la notion de « propension », au sens de la philosophie orientale, sur les forces morales dans le temps long et sur l’importance de la puissance politique, nous pourrons alors réellement transcender l’idée de la bataille décisive et affirmer ainsi que « tout est politique ».