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  • Europe : fin de l'innocence stratégique – Regards du CHEM - 74e session
  • Combler le fossé de la dissuasion conventionnelle : une solution littorale pour la France

Combler le fossé de la dissuasion conventionnelle : une solution littorale pour la France

Timothy Gallagher, "Combler le fossé de la dissuasion conventionnelle : une solution littorale pour la France " Europe : fin de l'innocence stratégique – Regards du CHEM - 74e session

Alors que les États-Unis redéfinissent leur priorité stratégique vers l’Indopacifique, l’Europe fait face à un déficit croissant potentiel de dissuasion conventionnelle. La France, limitée par sa doctrine nucléaire et ses contraintes budgétaires, ne peut égaler les capacités américaines. Elle devrait plutôt capitaliser sur ses atouts maritimes et expéditionnaires. En adaptant à ses besoins les concepts EABO et SIF des Marines américains, elle pourrait déployer des forces littorales agiles, capables de refuser l’accès à l’adversaire et de renforcer la posture maritime de l’Otan. Cette stratégie est à la fois crédible, abordable et conforme à l’autonomie stratégique française.

La perspective d’une présence militaire américaine moins importante en Europe se rapproche de plus en plus. L’administration Trump a clairement fait savoir que si l’Europe souhaite un maintien des États-Unis dans l’Alliance atlantique, elle devait investir davantage dans les dépenses et les capacités de sa défense (1). Les dirigeants européens sont donc confrontés à un avenir dans lequel ils doivent possiblement se défendre sans l’appui de la puissance militaire américaine et mobilisent leurs gouvernements et leurs populations à cette fin. Si le scepticisme des Européens à l’égard des engagements américains sous l’administration Trump n’est pas nouveau, en particulier à la frontière de l’Europe avec la Russie, les déclarations officielles des États-Unis inquiètent les nations européennes qui pour la première fois depuis 1945, s’interrogent sur les conditions qui conduiraient les États-Unis à s’engager militairement pour la sécurité de l’Europe (2). Même l’Allemagne, dont la défense est presque entièrement dépendante des États-Unis depuis 1945, a déclaré, par la voix de son chancelier nouvellement élu, Friedrich Merz, que « [sa] priorité absolue sera de renforcer l’Europe aussi rapidement que possible afin que, pas à pas, nous puissions réellement parvenir à l’indépendance vis-à-vis des États-Unis » (3). Après 80 ans de présence, ce changement radical résulte de la prise de conscience tardive par les chefs d’États européens de la détermination américaine à défendre en priorité ses propres intérêts dans la région indo-pacifique.

Pour la France, ce défi est à la fois une opportunité et un dilemme. La sagesse et l’audace de Charles de Gaulle ont permis que la France ne soit jamais entièrement dépendante de garanties extérieures, en particulier celles provenant de l’autre côté de l’océan Atlantique. Grâce à sa clairvoyance, la dissuasion nucléaire indépendante de la France reste un pilier de la souveraineté nationale. Toutefois, malgré les vœux pieux exprimés récemment par le président Macron (4), la dissuasion nucléaire française n’a jamais été conçue comme une dissuasion élargie pour l’Europe. Ses principes de stricte suffisance et d’intérêts vitaux imposent des limites doctrinales et opérationnelles claires au rôle que ses forces nucléaires peuvent jouer au-delà de la défense nationale. À moins que Paris ne s’écarte radicalement de cette position historique, la France ne remplacera pas, et ne peut pas remplacer, même avec l’aide de ses partenaires britanniques, la capacité nucléaire américaine (5).

Cette réalité place la France à la croisée des chemins. Si elle ne peut pas compter sur la dissuasion nucléaire pour protéger la stabilité européenne, elle doit trouver d’autres moyens de garantir ses intérêts et de contribuer à la défense collective de l’Europe. Cependant, les solutions conventionnelles, telles que la mise en place de divisions mécanisées et le déploiement d’escadrons d’avions de chasse le long de la frontière, se heurtent à des contraintes politiques, fiscales, démographiques et industrielles. Cette approche lente, coûteuse et politiquement risquée n’est pas un plan judicieux, compte-tenu de l’immédiateté de la menace.

Dans cet article, je soutiens que la meilleure option pour la France consiste à tirer parti de ses forces maritimes et expéditionnaires pour combler les lacunes émergentes en matière de dissuasion conventionnelle. En modernisant sa doctrine amphibie, en créant des formations capables d’opérer dans les zones d’engagement des armes ennemies et en investissant dans des capacités de déni d’accès et de contrôle des mers, la France peut imposer des dilemmes stratégiques à ses adversaires et renforcer la défense de son territoire sans remettre en cause sa doctrine nucléaire. Cette approche offre une voie rentable, rapide et politiquement viable pour reconstruire la dissuasion conventionnelle à une époque d’incertitude géopolitique.

Contexte historique : la France et l’autonomie stratégique

Les dirigeants politiques et militaires français ont compris dès 1954 qu’ils devaient développer une capacité nucléaire pour assurer leur autonomie stratégique pendant la guerre froide. Le désastre de Diên Biên Phu (6) la même année, suivi de la crise de Suez en 1956, a mis en évidence les limites des forces conventionnelles françaises dans le monde post-colonial et le risque de dépendre des États-Unis pour le soutien militaire. Ces deux événements ont convaincu la France qu’elle avait besoin d’une force de dissuasion stratégique autonome, capable de dissuader des adversaires potentiels sans dépendre des forces nucléaires américaines. L’arrivée à l’Élysée de Charles de Gaulle en 1958 et l’effondrement de la IVe République ont donné l’élan politique nécessaire au développement de ce qui allait devenir la Force de frappe, une dissuasion nucléaire conçue pour garantir que les décisions de la France en matière de sécurité nationale resteraient souveraines et indépendantes.

L’engagement de Charles de Gaulle en faveur de l’autonomie stratégique s’est traduit par une série de changements militaires et politiques qui ont transformé le dispositif de défense de la France. Son gouvernement a donné la priorité au développement rapide d’un arsenal nucléaire indépendant, qui a culminé avec le premier essai atomique de la France à Reggane, en Algérie, en 1960. Le principe qui sous-tend cette politique, connu sous le nom de « dissuasion du faible au fort », reconnaît que la France ne peut rivaliser avec les superpuissances en termes d’échelle, mais qu’elle peut néanmoins causer des dommages considérables à tout adversaire, préservant ainsi sa souveraineté (7).

Cette vision s’étendait également au rôle de la France au sein de l’Otan. Bien que la France soit restée signataire du traité, le Président de Gaulle estimait que la structure de commandement intégrée de l’Otan subordonnait et limitait les intérêts de défense européens aux calculs stratégiques de Washington. En 1966, il a retiré la France du commandement militaire intégré de l’Otan, expulsant les forces de l’alliance et le quartier général du commandement du sol français, rétablissant ainsi l’indépendance de l’armée française (8). Malgré ce retrait, la France a conservé un rôle coopératif mais non intégré au sein de l’Otan, participant à des opérations conjointes et à des consultations stratégiques sans céder de pouvoir de décision.

Après la chute de l’URSS en décembre 1991, les grandes forces conventionnelles et, dans une certaine mesure, même les forces nucléaires de l’Otan ont semblé perdre leur pertinence. Dans les années 1990 et 2000, la France s’est jointe à ses partenaires de l’Otan pour mener des guerres choisies, de l’Afghanistan au Mali, avec des forces expéditionnaires dont l’importance et la capacité stratégiques se sont accrues. Malgré cette évolution, la France est restée déterminée à maintenir une capacité de dissuasion nucléaire en étant toujours fidèle à un principe de stricte suffisance, ce qui signifie qu’elle maintient un arsenal nucléaire limité, mais crédible et suffisant pour infliger des dommages inacceptables à un adversaire. En 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2012), la France a officiellement réintégré la structure de commandement militaire de l’Otan, mettant fin à une absence de plusieurs décennies. Toutefois, cette réintégration ne s’est pas accompagnée d’une intégration dans le Groupe des plans nucléaires (NPG), la France insistant pour que ses forces nucléaires restent en dehors de la structure de commandement de l’Otan et sous le contrôle souverain du président de la République.

Contrairement à la plupart des pays européens, qui s’appuient presque exclusivement sur la dissuasion élargie de l’Otan, la France a maintenu une posture stratégique unique : participer aux cadres de sécurité collective (à l’exception du NPG) tout en préservant son droit d’agir de manière indépendante. L’intervention de 2011 en Libye et l’opération Serval (2013) au Mali, où la France a agi de manière décisive et autonome sans attendre le consensus de l’Otan, ont démontré que la France possédait la volonté politique et la plupart des capacités militaires nécessaires pour agir de manière autonome (9). Ces interventions ont mis en évidence la culture stratégique expéditionnaire de la France, démontrant que sa projection de puissance militaire n’était pas liée aux mandats des alliances mais à ses propres intérêts stratégiques.

La culture stratégique d’une nation a un impact sur sa capacité et sa volonté à évoluer sur le plan militaire. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’histoire militaire de la France a mis l’accent sur la mobilité stratégique, la guerre expéditionnaire et la projection de puissance, plutôt que sur la défense statique du territoire. De la guerre d’Indochine (1946-1954) aux opérations antiterroristes au Sahel et en Irak, l’armée française a souvent opéré dans des environnements complexes et difficiles, loin de sa base. Ce schéma nous permet de décrire la culture stratégique française moderne à l’aide des caractéristiques suivantes :

• Une volonté d’agir unilatéralement. Contrairement à l’Allemagne ou à d’autres alliés de l’Otan, qui ont besoin d’un consensus au sein de l’alliance, la France a démontré à maintes reprises sa capacité à projeter une force de manière indépendante, estimant qu’il en va de son intérêt national.

• L’accent est mis sur le déploiement rapide et l’autosuffisance. Les forces françaises sont structurées de manière à pouvoir réagir rapidement, en s’appuyant sur des capacités limitées de transport aérien et amphibie pour projeter leur puissance militaire.

• Une tradition maritime et expéditionnaire. Depuis la crise de Suez en 1956 jusqu’aux récentes opérations navales dans l’Indo-Pacifique comme Clemenceau 2025 et l’exercice Croix du Sud, la France a maintenu une force maritime forte et compétente, avec des unités expéditionnaires qui lui permettent d’avoir une position de sécurité globale, même si l’empreinte est légère.

Les implications de cette histoire pour les approches stratégiques contemporaines sont claires : si la France veut renforcer la dissuasion conventionnelle dans une Europe sans présence américaine significative, elle doit s’appuyer sur ses forces existantes, c’est-à-dire la guerre expéditionnaire, la domination maritime et la projection de forces mobiles, plutôt que d’essayer d’égaler ses adversaires dans une confrontation traditionnelle basée à terre. Cela est d’autant plus vrai que des alliés comme la Pologne et l’Allemagne disposent des effectifs et des capacités nécessaires pour mettre en place des forces terrestres redoutables, même s’il leur manque l’expérience opérationnelle. Dans le même temps, la France et le Royaume-Uni disposent de formations ainsi que d’unités maritimes et amphibies nettement plus performantes, voire complémentaires, même si les Royal Marines ne possèdent plus de bâtiments amphibies. Pour garantir l’autonomie stratégique de la France, il faut s’adapter aux réalités stratégiques actuelles, notamment en renforçant les capacités amphibies sur des théâtres clés tels que la Méditerranée, la Baltique et l’Arctique. En présentant une menace crédible et suffisante, les forces françaises auront un impact significatif sur les calculs coûts-avantages de leurs adversaires.

La réalité stratégique : un déficit de dissuasion conventionnelle

La posture de l’administration Trump en matière de sécurité nationale a mis au jour les coûts stratégiques, politiques et financiers de la dépendance de l’Europe à l’égard de la puissance militaire américaine au cours des huit dernières décennies. Si le Président Trump n’a pas dénoncé les obligations américaines inhérentes à l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord, il a affirmé depuis sa première élection en 2016 qu’il attendait de ses partenaires européens qu’ils en fassent plus et qu’il ne les défendrait pas s’ils refusaient de le faire (10). Alors que la politique et l’analyse des dépenses de défense sont souvent débattues entre les 32 membres de l’Otan, il est clair que les trois alliés les plus importants de l’Otan – la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne – n’ont pas suffisamment investi entre 2016 et 2024 pour modifier la piètre opinion que se fait le Président Trump de leur effort de défense (11). Ayant compris que le changement stratégique américain est imminent, indépendamment des lacunes actuelles de la posture de défense européenne, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le Président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz ont tous appelé leurs pays à augmenter leurs dépenses de défense respectives au-delà de 3 % tout en créant un Fonds de défense européen pouvant atteindre 800 milliards d’euros pour faire face à la menace russe sans un « backstop » américain (12).

Le parapluie nucléaire américain, fourni principalement par le biais de l’accord de partage nucléaire de l’Otan, signifie que la sécurité européenne dépend fortement des choix politiques américains. En conséquence, les États européens ont un contrôle limité sur le moment et les conditions dans lesquelles les forces nucléaires américaines seraient utilisées pour défendre l’Europe. Maintenant que l’administration Trump remet ouvertement en question les garanties de sécurité de l’Otan, l’Europe se trouve en terrain instable.

La dépendance de l’Europe à l’égard des forces conventionnelle et nucléaire américaines a permis aux États-Unis d’exercer une influence politique significative sur la relation transatlantique. Le premier mandat de Donald Trump a mis en évidence cette dynamique, le président américain menaçant de réduire les engagements des États-Unis en matière de sécurité si l’Europe n’augmentait pas ses dépenses de défense. Bien que la plupart des pays européens aient augmenté leurs dépenses à la demande du président des États-Unis, la tension a mis en évidence les divisions internes au sein de l’alliance. Des pays comme l’Allemagne sont restés partisans de la dissuasion nucléaire américaine, tandis que la France a défendu une plus grande autonomie stratégique (13) et a cherché à se doter d’un armement de défense pour soutenir cette position. Cette dichotomie a parfois affaibli la cohésion des politiques de défense européennes, notamment les désaccords sur l’Identité européenne de sécurité et de défense (IESD) au sein de l’Otan et, plus tard, sur la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l’UE (14).

L’élection en février 2025 de Friedrich Merz au poste de chancelier allemand marque un tournant dans ce paysage. Il a proposé une augmentation significative des dépenses de défense, y compris la création d’un fonds pour les infrastructures et les investissements militaires, ce qui nécessite des amendements aux limitations constitutionnelles de la dette allemande (15). La position de Friedrich Merz souligne le fait que l’Europe reconnaît de plus en plus la nécessité d’une position de défense plus autonome. Compte tenu de l’évolution de la politique étrangère des États-Unis sous la présidence Trump, la position du nouveau chancelier allemand incite les dirigeants européens à reconsidérer leurs dépendances en matière de sécurité.

Sur le plan financier, les accords de partage nucléaire de l’Otan exigent des pays hôtes qu’ils maintiennent des infrastructures et des capacités spécialisées, ce qui entraîne des coûts substantiels afin de garantir que cette capacité puisse être partagée. Ces coûts comprennent l’acquisition et la maintenance d’avions à capacité nucléaire, à savoir le F-35, la mise en place d’installations de stockage sécurisées pour les munitions, la mise en œuvre de mesures de sécurité pour protéger les équipements et, enfin, la conduite d’exercices d’entraînement réguliers. Si les États-Unis revenaient sur leurs engagements nucléaires, les pays européens, en particulier les puissances nucléaires que sont la France et le Royaume-Uni, seraient confrontés à la tâche coûteuse de développer leurs arsenaux nucléaires ou de renforcer de manière significative leurs forces conventionnelles. La force de frappe française, conçue principalement pour la défense nationale, n’était pas destinée à servir de force de dissuasion continentale. L’élargissement de son champ d’action à une défense européenne plus large nécessiterait des investissements substantiels dans des ogives, des vecteurs et des infrastructures de commandement et de contrôle supplémentaires. Peut-être plus important encore, l’Europe devrait décider de qui et quand utiliser les armes nucléaires (16). En outre, la population française continue de vieillir tout en ayant moins d’enfants, ce qui accroît les ressources financières nécessaires au soutien de ses services sociaux. Les hommes politiques français auront du mal à transformer et développer leur armée tant qu’ils n’auront pas résolu la crise budgétaire (17). Le vieillissement de la population et les problèmes de recrutement (18), liés à l’attractivité du service militaire et du marché du travail, rendront difficile, politiquement et financièrement la reconstitution d’une armée française de l’époque de la guerre froide (19).

En définitive, la France et ses partenaires européens sont confrontés à une contrainte industrielle importante : l’incapacité d’augmenter rapidement la production d’armes, en particulier pour les systèmes complexes tels que les chars et les avions de combat. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), l’industrie de défense fonctionne déjà à 90 % de sa capacité de production (20). Cela signifie que pour produire plus d’équipements, l’industrie doit d’abord augmenter sa capacité, ce qui demande du temps, du capital et de la main-d’œuvre qualifiée. Comme l’a souligné Éric Trappier, PDG de Dassault, il faudrait deux ans pour augmenter la cadence de production mensuelle d’un seul avion de combat Rafale supplémentaire (21).

Dans ce contexte, la France est confrontée à une décision stratégique : entreprendre l’expansion extensive, coûteuse et politiquement risquée de ses capacités nucléaires ou se concentrer sur le renforcement des forces conventionnelles, en particulier dans les opérations maritimes et amphibies. Cette dernière approche offre une alternative pragmatique et s’aligne sur l’approche stratégique actuelle de la France en matière de doctrine nucléaire. En comblant le fossé de la dissuasion conventionnelle, la France peut imposer une menace crédible et potentiellement redoutable à ses adversaires sans modifier sa doctrine nucléaire établie. Cette stratégie s’aligne sur l’objectif européen plus large qui consiste à parvenir à une plus grande autonomie stratégique tout en maintenant une posture de défense cohérente et robuste.

La solution du littoral

Depuis que la crise du canal de Suez a provoqué un engagement renouvelé de la France en faveur des opérations maritimes, la doctrine amphibie française s’est concentrée sur la projection de puissance navire-côte, en s’appuyant sur les LHD (Landing Helicopter Dock) de la classe Mistral pour la réponse et l’intervention en cas de crise. Bien qu’elle ait mené des opérations d’évacuation de ressortissants (RESEVAC) en 2012 au Tchad et en 2015 au Yémen, l’armée française n’a qu’une expérience limitée des débarquements sur un littoral tenu par l’ennemi (22). Pour tenter de combler ce manque d’expérience et d’entraînement, l’armée française a inclus en février 2023 une opération de débarquement lors de l’opération Orion, un exercice d’entraînement à grande échelle au cours duquel plus de 700 soldats et 145 véhicules ont débarqué à Frontignan, en France, à partir des Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et Mistral (23). L’exercice a démontré avec succès la capacité de l’armée française à mener des opérations navire-terre dans un environnement incontesté. Cette capacité peut s’avérer précieuse pour la défense européenne et ne doit pas être négligée. Cependant, les capacités et la doctrine françaises ne peuvent pas se contenter de ce type d’opération.

Compte tenu de son statut de leader en matière de défense européenne, la France doit également se préparer à agir face à des adversaires à parité et face aux menaces que ces derniers feront peser sur les littoraux. En bref, elle doit se préparer aux scénarios les plus dangereux et les plus probables et non à un scénario adapté à son arsenal et à sa doctrine actuelle. Les systèmes adverses A2/AD (Anti-Access/Area Denial), notamment les batteries de missiles côtiers, les essaims de drones et les mines navales, rendront peu pratiques et vulnérables les opérations amphibies à grande échelle menées à partir de grandes embarcations à coque grise (24). La France doit adapter ses forces amphibies au champ de bataille maritime moderne afin de fournir des capacités et des forces dans les régions littorales.

Le Corps des Marines des États-Unis (US Marine Corps – USMC) élabore des concepts susceptibles de servir de modèle à la transformation amphibie française, en particulier les opérations à partir de bases avancées expéditionnaires (EABO) et les forces en attente (SIF). Ces concepts, qui se complètent, ont servi de socle à la conception de la Force 2030, l’ambitieuse transformation de l’USMC, qui passe d’une force basée à terre à une force expéditionnaire prête à opérer sur un terrain maritime contesté. Cette transformation est une réponse aux capacités actuelles et évolutives de nos adversaires en matière d’interdiction de zones maritimes et terrestres. Les conflits récents en Ukraine et en mer Rouge valident les deux concepts d’Opérations expéditionnaires à partir de base avancée (EABO) et de Forces en attente (SIF). Les Houthis et les Ukrainiens ont prouvé que les forces réduites et agiles, capables de menacer les zones maritimes, sont précieuses et très difficiles à neutraliser. Ces concepts emploient « des forces expéditionnaires navales mobiles, à faible signature, à partir d’une série de sites sommaires et temporaires à terre ou sur le littoral, afin de mener des opérations d’interdiction en mer, d’appuyer le contrôle de la mer ou de permettre le maintien en puissance de la flotte ». Ils visent à mettre l’adversaire en danger tout en opérant dans la zone d’engagement de l’armement de l’ennemi (25).

Pour la France, la logique de cette transformation est non seulement applicable mais aussi urgente. Contrairement aux vastes distances et aux archipels du Pacifique, la France opère le long d’un ensemble de frontières maritimes denses et stratégiquement précieuses. Ses vastes littoraux le long des côtes de l’Atlantique, de la Méditerranée et de la Manche, ainsi que ses territoires d’outre-mer, offrent une géographie plus propice à la mise en œuvre de forces amphibies mobiles et déployées vers l’avant. La France bénéficie également de la proximité de ses alliés nordiques, qui adoptent déjà des concepts similaires. Dans la mer Baltique, elle peut s’intégrer aux marines britannique, norvégienne et suédoise, qui expérimentent toutes actuellement les concepts EABO et SIF (26). Ces conditions plaident en faveur de l’adoption par la France d’une version de ces concepts adaptée à son pays : des forces amphibies prêtes à établir des positions avancées, mobiles et redéployable sur les côtes de l’Atlantique et de la Méditerranée, ainsi que sur les principaux points d’étranglement maritimes de l’Europe. Une telle force n’accroîtrait pas seulement la sécurité de la France, mais constituerait une contribution crédible à la défense collective de l’Europe.

Les récents conflits dans la mer Noire et la mer Baltique ont démontré que la capacité d’interdire l’espace de manœuvre maritime par le biais de systèmes mobiles et asymétriques est tactiquement efficace et stratégiquement décisive. Les réseaux A2/AD en expansion de la Russie, ancrés à Kaliningrad et en Crimée, représentent des défis permanents pour la mobilité de l’Otan dans l’espace maritime. Ils ne sont cependant pas invulnérables. L’attrition provoquée par l’Ukraine sur la flotte de la mer Noire au moyen de missiles antinavires côtiers et de drones navals montre que même un défenseur aux ressources modestes peut imposer des dégâts opérationnels élevés (27). La France doit adopter une posture similaire, conçue non pas pour des assauts amphibies offensifs mais pour l’interdiction de zones maritimes, en employant des missiles antinavires basés à terre, des moyens ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance) maritimes et la guerre des drones pour empêcher la domination navale de l’adversaire. Les systèmes déjà présents dans l’arsenal français, tels que l’Exocet MM40 Block 3, montés sur des lanceurs mobiles et mis en réseau par l’intermédiaire de drones ISR à longue portée, de radars au-dessus de l’horizon et de plateformes de ciblage dotées d’Intelligence artificielle (IA), permettraient à la France de générer une menace crédible pour les navires ennemis sans déployer d’importantes unités maritimes à l’avant (28). Dans la Baltique, un tel dispositif, potentiellement déployé en partenariat avec les pays voisins de l’Otan, compliquerait la planification navale et les chaînes d’approvisionnement de la Russie et, surtout, l’obligerait à réaliser des investissements défensifs disproportionnés.

Toutefois, cette logique d’interdiction de zone maritime est tout aussi vitale pour la défense du territoire français. Alors que la Russie développe ses capacités en matière de sous-marins et de missiles à longue portée et que les littoraux nord-africains sont de plus en plus instables, la France doit être prête à défendre ses approches côtières dans la Manche et la Méditerranée. Des forces pourraient être positionnées sur des terrains côtiers clés et des points d’étranglement archipélagiques afin de surveiller, de dissuader et, si nécessaire, de s’opposer à des incursions ennemies à proximité du territoire national. Ces forces, intégrées aux réseaux ISR de la marine française, aux capteurs des fonds marins, aux essaims de drones et aux systèmes de missiles basés à terre, fourniraient une connaissance permanente et des options de réponse rapides. À l’avenir, en cas de crise, le concept des FIS permettrait à la France de créer des bulles temporaires de contrôle maritime au large de Toulon, de Cherbourg ou même de la Corse, pas nécessairement pour contrôler en permanence le domaine maritime, mais pour sécuriser les infrastructures maritimes, protéger le transport maritime civil et imposer des dilemmes aux adversaires qui menacent le territoire français. Ce modèle fournit des forces évolutives et robustes adaptées à une ère où les littoraux sont contestés et où les menaces maritimes deviennent hybrides.

L’adoption d’une variante française des concepts EABO et SIF offre une solution rentable et politiquement viable pour combler le déficit de dissuasion conventionnelle laissé par le pivot stratégique américain et le sous-investissement persistant de l’Europe dans les forces conventionnelles du haut du spectre. Plutôt que de s’embarquer dans une construction extensive et coûteuse de formations terrestres lourdes, estimée à plus de 250 milliards d’euros en Europe pour générer 300 000 soldats projetables (29), la France peut avoir un impact stratégique plus important en mettant en place un système d’alerte avancé et en orientant ses deux brigades amphibies ou légères, la 9e Brigade d’infanterie de marine (9e BIMa) et la 6e Brigade blindée légère (6e BLB), respectivement vers les régions littorales de la Méditerranée et de l’Atlantique. Une force littorale mobile riche en capteurs et alignée sur la doctrine EABO/SIF serait également particulièrement pertinente lorsqu’elle serait déployée dans les eaux territoriales. Compte tenu du manque relatif de puissance de combat stationnée dans ces territoires, une force expéditionnaire SIF constituerait un signal stratégique fort pour les adversaires agressifs. L’entraînement et l’équipement de ces unités ne nécessiteraient pas un développement coûteux et fastidieux des forces, mais plutôt un changement doctrinal et technique : des formations plus petites, opérant au front en territoire ami ou prépositionnées sur des îles, équipées pour surveiller et façonner l’espace de combat en temps réel.

Étant donné que la France se battrait « à domicile » en Europe, ces forces ne nécessiteraient pas de nouveaux bâtiments ou de plateformes coûteuses comme le programme LSM (Medium Landing Ship) (30) de la marine américaine, mais pourraient se contenter de systèmes français déjà éprouvés. Des missiles Exocet MM40 Block 3 montés sur camion, offrant une capacité de frappe au-dessus de l’horizon (OTH), associés à des drones de ISR à longue portée tels que le Patroller ou de futures plateformes à moyenne altitude et longue endurance (MALE), permettraient à ces unités d’opérer de manière indépendante tout en restant en réseau. Ces plateformes ISTAR (Intelligence, Surveillance, Target Acquisition & Reconnaissance) seraient reliées à des systèmes de radars côtiers basés au sol, à des capteurs de fond de mer et à des algorithmes de ciblage basés sur l’IA, créant ainsi un réseau multi-domaine de capteurs avec des effecteurs à tireurs capable de surveiller et de contester l’espace maritime dans la Baltique, la Méditerranée ou même près des côtes françaises. Avec un investissement relativement modeste dans l’architecture C2 numérique, les munitions rôdeuses et les bases de survie, la France pourrait imposer des dégâts réels aux forces navales adverses en leur refusant le contrôle de la mer, en harcelant la logistique et en façonnant les opérations adverses sans engagement cinétique. Cette approche offre aux dirigeants politiques français une force de dissuasion évolutive, expéditionnaire et abordable, sans s’engager dans la mobilisation lourde de personnel ou d’industrie associée au développement traditionnelle des forces terrestres.

Conclusion : la voie littorale

Depuis les échecs de Diên Biên Phu et du canal de Suez, la France a cherché et obtenu une autonomie stratégique, en grande partie grâce à sa dissuasion nucléaire et à sa persévérance à associer une armée pleinement opérationnelle et expéditionnaire à une base industrielle robuste. En conséquence, elle a mieux résisté que la plupart des pays de l’Otan aux vicissitudes politiques entre les membres de l’alliance et a été capable d’agir de manière autonome, comme elle l’a démontré lors des récentes opérations en Libye et au Sahel. Surtout, ses forces armées sont restées véritablement expéditionnaires et ses responsables politiques ont réagi de manière décisive aux menaces pesant sur leurs intérêts nationaux.

La tradition stratégique de la France est utile dans le contexte géopolitique actuel. Alors que les États-Unis redéfinissent les priorités de leurs forces pour relever les défis dans le Pacifique, l’Europe doit faire face à un déficit de dissuasion conventionnelle. La dissuasion nucléaire de la France ne peut pas combler cette lacune de la même façon que la dissuasion nucléaire américaine. Sa doctrine ne le permet pas et elle ne possède ni suffisamment de têtes nucléaires, ni des moyens de les déployer à l’échelle du continent pour assurer la protection de l’ensemble de l’Europe. La France n’a pas non plus la flexibilité financière, industrielle ou politique pour recréer une armée de l’époque de la guerre froide capable d’égaler les chars ou les divisions de la Russie. D’autres pays européens sont bien plus à même de relever ce défi.

La France devrait tirer parti de ses atouts et continuer à projeter sa force avec des formations agiles et expéditionnaires. L’EABO/SIF, adaptée à la géographie, à la culture stratégique et à la base industrielle et technologique de défense (BITD) françaises, offre une approche financièrement et politiquement pragmatique pour combler le déficit de forces conventionnelles sans mettre en péril la doctrine de dissuasion nucléaire à laquelle la France est attachée. En outre, la France jouirait d’une plus grande autonomie stratégique tout en restant dans les cadres opérationnels de l’Otan. Une force « en attente » renforcerait le dispositif maritime de l’Alliance atlantique et contribuerait à la défense du territoire, en particulier dans les zones littorales telles que la Baltique, la Méditerranée et la Manche. La France serait en mesure de compléter le commandement maritime de l’Otan (MARCOM) et de combler le vide créé par le pivot américain. Il faut souligner que la France n’agirait pas seule : les Royal Marines, ainsi que les forces amphibies de Suède, de Finlande et de Norvège font déjà évoluer leurs doctrines vers des opérations littorales dispersées, le contrôle et l’interdiction de zones maritimes et l’intégration de systèmes sans pilote (31). En s’alignant sur d’autres forces marines et maritimes alliées, la France imposera des risques et des coûts à ses adversaires potentiels sans avoir à supporter l’importante empreinte foncière et les coûts qui y sont associés. Compte tenu de la taille et de l’expérience de ses troupes de Marine et de ses capacités navales, Paris jouerait sans aucun doute un rôle moteur au sein de l’Otan en matière de sécurité maritime, tout en restant fidèle à sa doctrine et à son approche stratégique traditionnelle.

La France, comme le reste de l’Europe, est à la croisée des chemins. Elle doit adapter ses forces de manière efficace et efficiente pour combler un déficit croissant en matière de forces conventionnelles, tout en faisant face à une réalité politique et budgétaire critique. Sa base militaro-industrielle est l’une des plus performantes d’Europe. Elle devrait être en mesure de soutenir une nouvelle génération de systèmes expéditionnaires plus légers, capables de combattre efficacement dans les régions littorales. La doctrine française devrait redonner la priorité au déni et au contrôle des mers en tant que composante essentielle de ses forces marines et de sa dissuasion conventionnelle. Ses alliances, en particulier avec les partenaires nordiques, baltes et atlantiques, devraient se concentrer sur l’interopérabilité dans les régions maritimes plutôt que sur les grandes formations basées à terre. La France ne peut pas remplacer entièrement la dissuasion nucléaire et conventionnelle américaine et ne doit pas essayer de le faire. Ce serait politiquement risqué et financièrement intenable. En revanche, elle peut offrir à l’Europe ce dont elle a besoin : une force expéditionnaire crédible qui a hérité d’une pensée et d’une action indépendantes.

(1) Francis Ellen et Missy Ryan, « In NATO talks, Trump team puts onus on Europe to defend itself », The Washington Post, 3 avril 2025.

(2) Lefief Jean-Philippe, « La présence militaire américaine toujours indispensable à la défense de l’Europe », Le Monde, 15 mars 2025.

(3) Adler Katya, « Friedrich Merz signale un changement sismique dans les relations entre l’Europe et les États-Unis », BBC News, 24 février 2025 (https://www.bbc.com/news/articles/cpv4n0dg3v3o).

(4) « France’s Macron is ready to discuss nuclear deterrence for Europe », Reuters, 1er mars 2025 (www.reuters.com/).

(5) En 2023, les États-Unis possèdent environ 5 244 ogives nucléaires, tandis que la France conserve environ 290 ogives opérationnelles. « Armes nucléaires par pays en 2025 », World Population Review (https://worldpopulationreview.com/).

(6) Franc Claude, « Histoire militaire – Diên Biên Phu, 13 mars 1954 : la conséquence des non-choix des buts de guerre par la IVe République », RDN, n° 868, mars 2024, p. 112-115 (www.defnat.com/) et Pellistrandi Jérôme, « Éditorial – Diên Biên Phu, 70 ans après », RDN, Tribune n° 1599, 7 mai 2024 (www.defnat.com/).

(7) Association des auditeurs et cadres des hautes études de l’armement (Aachear), La dissuasion française. Regards croisés, La documentation française, 2017, p. 12.

(8) Guisnel Jean et Tertrais Bruno, Le Président et la Bombe, Odile Jacob, 2016, 336 pages, p. 38-39.

(9) Shurkin Michael, « What It Means to Be Expeditionary. A Look at the French Army in Africa », Joint Force Quarterly, n° 82, 3/2016, National Defense University Press, p. 76-85 (https://ndupress.ndu.edu/).

(10) Chan Sewell, « Donald Trump pose des conditions pour défendre les alliés de l’Otan contre les attaques », The New York Times, 21 juillet 2016 (www.nytimes.com/).

(11) Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan), « Dépenses de défense des pays de l’Otan (2014-2024) », 17 juin 2024 (https://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/2024/6/pdf/240617-def-exp-2024-en.pdf).

(12) Jacqué Philippe, « L’Europe se donne cinq ans pour se réarmer », Le Monde, 20 mars 2025.

(13) Voir par exemple Macron Emmanuel, « Initiative pour l’Europe – discours pour une Europe souveraine, unie et démocratique », dit « Discours de la Sorbonne », 26 septembre 2017 (www.elysee.fr/).

(14) Hunter Robert E., The European Security and Defense Policy. NATO’s Companion — or Competitor?, RAND Corporation, 2002.

(15) Gardner Frank et Luckhurst Toby, « Europe Considers New Path for Defence Autonomy amid U.S. Uncertainty », BBC News, 5 mars 2025 (https://www.bbc.co.uk/news/articles/c62z6gljv2yo).

(16) Hall Ben, « No European Defence without Germany », Financial Times, 6 mars 2025.

(17) Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées, Pour rendre l’armée plus attractive : retenir, attirer, réunir (Rapport d’information), Sénat, 17 octobre 2024 (www.senat.fr/).

(18) Ibidem.

(19) Merchet Jean-Dominique, « Les transformations de l’armée française », Hérodote, n° 116, 2005, p. 68, (https://shs.cairn.info/revue-herodote-2005-1-page-63?lang=fr).

(20) Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), Enquête mensuelle de conjoncture dans l’industrie 2024, juillet 2024 (www.insee.fr/).

(21) Bienvenu Hélène et al., « Europe’s defense industry challenged to move up a gear », Le Monde, 13 mars 2025.

(22) Sauvage Grégoire, « “Orion” military exercises: A fictitious war, but a real test for French troops », France 24, 28 février 2023 (www.france24.com/).

(23) Ministère des Armées (Minarm), « Orion 2023 : l’entrée en terrain par une première opération amphibie », 2 mars 2023 (https://www.defense.gouv.fr/terre/actualites/terrain-orion-2023-lentree-premier-operation-amphibie).

(24) Mahnken Thomas G., « Weapons: The Growth & Spread of the Precision-Strike Regime », Daedalus, vol. 140, n° 3, été 2011, The MIT Press, p. 45-77 (www.jstor.org/).

(25) Reese C. Travis et al. « Trends in Maritime Challenges Indicate Force Design 2030 Is the Proper Path ». War on the Rocks, 29 janvier 2024 (https://warontherocks.com/).

(26) Pawlak Julian, « Charting the Challenges in the Baltic Sea », War on the Rocks, 21 mai 2024 (https://warontherocks.com/2024/05/charting-the-challenges-in-the-baltic-sea/).

(27) Lyashenko Yuri, « Ukraine’s role in the Black Sea: Navigating a geopolitical crossroads », Middle East Institute, 15 mars 2024 (https://mei.edu/publications/ukraines-role-black-sea-navigating-geopolitical-crossroads).

(28) Vavasseur Xavier, « Exocet MM40 Block 3c: New anti-ship missile with next generation seeker », Naval News, 4 septembre 2024 (www.navalnews.com/).

(29) Burlikov Alexandr et Guntram B. Wolff, « Defending Europe without the US: first estimates of what is needed », Bruegel, 21 juin 2023, 9 pages (www.bruegel.org/).

(30) Ces navires sont destinés à remplacer les LST (Landing Ship, Tank) de la Seconde Guerre mondiale, qui transportaient environ 100 soldats et leur équipement jusqu’au rivage.

(31) Kaushal Sidharth, « Closing the Wet Gap: Europe’s Marines in the Future European Littoral Operating Environment », War on the Rocks, 2 février 2024 (https://warontherocks.com/).

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Novembre 2025
n° 884

La Charte de Paris (1990), une ambition déçue - Adapter nos armées pour faire la guerre

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