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  • Europe : fin de l'innocence stratégique – Regards du CHEM - 74e session
  • Vers 5 % de PIB de dépense en matière de défense pour une autonomie stratégique de la France et de l’Europe

Vers 5 % de PIB de dépense en matière de défense pour une autonomie stratégique de la France et de l’Europe

Claire Penchenat, "Vers 5 % de PIB de dépense en matière de défense pour une autonomie stratégique de la France et de l’Europe " Europe : fin de l'innocence stratégique – Regards du CHEM - 74e session

Face à un environnement stratégique dégradé marqué par le retour de logiques de puissance et dans un contexte où les priorités budgétaires sont concurrentes, la France vise une augmentation de ses dépenses de défense. Les capacités militaires sont à renforcer et l’ensemble des pays européens prennent conscience de l’effort collectif nécessaire. Afin de répondre à ce besoin de réarmement, l’économie et l’industrie de défense doivent se mobiliser pour accroître la production. Cela implique des solutions budgétaires innovantes pour injecter des financements supplémentaires. En France, plusieurs acteurs publics et privés se mobilisent déjà pour accompagner cette montée en puissance et garantir l’autonomie stratégique nationale et européenne.

Mardi 7 janvier 2025, le président Donald Trump, lors d’une conférence de presse, demande aux pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) d’accroître leur budget de défense à 5 % de leur Produit intérieur brut (PIB). Le président de la République Emmanuel Macron, lors de son discours au Salon international de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (Eurosatory) le 13 juin 2022, avait, quant à lui, indiqué la nécessité d’entrer « dans une économie de guerre […] une économie dans laquelle il faudra aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos forces armées, pour nos alliés ou pour celles et ceux que nous voulons aider… » (1). La question du budget à y consacrer n’y était pas encore clairement chiffrée, mais l’ambition affichée induisait inévitablement de « dépenser beaucoup » et donc une augmentation de la part de notre budget de Défense.

Devant le déclassement diplomatique vers lequel les différentes récentes annonces du président Donald Trump précipitent les États-Unis et après le vote historique aux Nations unies, le 24 février 2025, qui a vu les États-Unis voter avec la Russie et la Corée du Nord, contre les pays européens, l’Europe serait sage de prendre ses responsabilités en cherchant à assumer sa sécurité par elle-même pour faire face à la brutalisation des relations internationales et à rééquilibrer sa relation avec les États-Unis. Une augmentation des budgets de Défense semble donc inexorable pour se doter des capacités indispensables pour répondre à une dégradation sécuritaire mondiale. À présent, le ministre des Armées évoque un « poids de forme idéal » (2) pour le budget annuel des armées à 100 milliards d’euros, soit 3,5 % du PIB, alors que le budget de défense de la loi de finances pour 2025 (3) est à 58,75 Mds €, soit 2 % du PIB. Quelles seront les implications budgétaires, capacitaires et industrielles pour la France à augmenter ses dépenses de défense ? Dans un contexte budgétaire contraint, la France et l’Europe sont conscientes de la nécessité d’un réarmement, appelant à une mobilisation de l’industrie de défense ainsi que de leviers budgétaires et financiers.

Dépenses de défense et environnement budgétaire aux priorités concurrentes

Depuis 2023, la France consacrait au moins 2 % de son PIB aux dépenses liées à la défense comme le montre le graphique ci-après. C’était le seuil que l’Otan avait recommandé à ses membres lors du Sommet de Newport au Pays de Galles, en septembre 2014 et sur lequel les Alliés se sont engagés lors du Sommet de Vilnius de juillet 2023. Il n’avait plus été atteint depuis les années 2000. Quant à la barre des 5 % évoquée par le président Donald Trump, il faut remonter à l’après-guerre jusqu’au début des années 1960 pour retrouver de tels niveaux de dépenses. En pleine guerre froide, la France faisait face à la décolonisation et menait son programme de développement de sa dissuasion nucléaire souveraine après la prise de conscience de Suez (1956).

Dans la Loi de finances initiale (LFI) pour 2025, les crédits budgétaires des programmes portés par le ministère des Armées représentent 2 % du PIB (58,75 Mds €), soit 13,2 % du budget de l’État hors remboursements et dégrèvements d’impôts (et 10 % du budget total) répartis sur 3 missions et 6 programmes (4) :

• 4 programmes de la mission « Défense » : 56,76 Mds €

• Programme 169 de la mission interministérielle « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » : 1,84 Md €

• Programme 191 de la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur » : 0,15 Md €

La France est le premier investisseur en équipements militaires de l’Union européenne (UE) avec 74,2 Mds € dépensés entre 2013 et 2022 (5). Elle est aussi le premier investisseur en recherche appliquée et développement expérimental (R&D) dans le domaine de la défense au sein de l’UE, avec 41,1 % des dépenses totales en R&D de défense sur les dix dernières années. Cependant, en 2022, l’Allemagne a dépassé la France en termes de dépenses en R&D de défense (40,9 % contre 34,1 %) (6).

Les dépenses de défense peuvent être mesurées en termes nominaux ou réels. Celles en termes nominaux prennent en compte les mouvements de prix, tandis que les dépenses en termes réels les neutralisent. La conversion en termes réels permet de prendre en compte les variations de prix et ainsi de comparer les dépenses de défense de différentes années en éliminant l’effet de l’inflation. Les dépenses de défense des administrations publiques européennes, dont principalement la part des investissements militaires, ont augmenté de 5,1 % en termes réels entre 2021 et 2022, atteignant un total de 203,6 Mds € (7). La France a augmenté ses dépenses de défense de 6,5 % en termes réels. Le taux de croissance en termes réels entre 2021 et 2022 dépasse 10 % pour neuf pays européens. Hormis Malte, la diminution en termes réels des dépenses publiques de défense constatée pour dix pays européens est entièrement due à l’érosion monétaire, leurs budgets pour la défense progressant en euros courants entre 2021 et 2022. En 2023, les dépenses militaires de l’Otan atteignent 1 341 Mds de dollars, principalement dues aux États-Unis (68 %). Cependant, les Alliés européens ont également augmenté leurs dépenses militaires, atteignant 28 % du total du budget de l’Otan, le plus haut niveau depuis une décennie. 11 pays ont atteint ou dépassé l’objectif des 2 % du PIB pour les dépenses militaires, et 28 ont atteint l’objectif des 20 % pour les dépenses d’équipement (8). Indubitablement, les pays de l’Otan, et en particulier la France, ont bien commencé l’augmentation de leurs dépenses en matière de défense pour tenir les engagements décidés au Conseil de l’Atlantique Nord.

Des capacités militaires françaises à compléter

Au-delà des budgets alloués à la défense, il est indispensable de bien dépenser cet effort consenti par la Nation pour les capacités les plus pertinentes. Les choix capacitaires actuels engagent les dépenses militaires jusqu’en 2035. Malgré une Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030 (9) d’un montant de 413 Mds €, permettant une augmentation de 50 % du budget des armées sur les sept années couvertes et atteignant 2,2 % de PIB en 2030, plusieurs programmes ont dû être arbitrés, c’est-à-dire soit supprimés, soit reportés (10) (11).

Ainsi, pour l’Armée de terre, un char de génération intermédiaire dans l’éventuelle attente de l’arrivée des premiers blindés lourds du programme Main Ground Combat System (MGCS), le nouveau missile balistique de courte ou moyenne portée, la modernisation et l’extension de la flotte de véhicules de combat d’infanterie, le canon pour les forces légères et aéroportées ou le Système de défense antiaérienne, antimissile et anti-drone à courte portée mobile (SHORAD) ont été écartés. Pour la Marine nationale ou l’Armée de l’air et de l’Espace, le remplacement des frégates de classe La Fayette, la modernisation et l’extension des capacités antiaériennes et anti-balistiques des frégates de 1er rang, une flotte de navires et de sous-marins robotisés, le successeur de l’avion d’alerte aérienne avancée E-3F AWACS, des escadrons de chasse et une flottille de chasse embarquée supplémentaires n’ont notamment pas été couverts par l’actuelle LPM.

Cette liste de capacités supplémentaires, non prévues dans l’actuelle LPM, représente des investissements en développement de 7 à 12 Mds €, en production de 28 Mds € jusqu’en 2030 et 26 Mds € au-delà. Cette LPM consacre 6 Mds € au renouvellement et au renforcement des capacités spatiales des armées et a triplé le budget pour la cybersécurité. Par ailleurs, la notion de « surmarche », correspondant à un rehaussement des marches déjà prévues dans la LPM, permettait un complément des capacités dans les domaines des drones, de la guerre électronique, de l’Espace ou du cyber. Cette augmentation crescendo des dépenses de défense porterait ainsi le budget aux alentours des 3,5 % du PIB, étape significative dans la consolidation de nos armées.

L’actualisation de la Revue nationale stratégique (RNS) commandée par le président de la République au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), lors de ses vœux aux armées (12) le 20 janvier 2025, permettra, entre autres, de revoir notre modèle de défense. Il faut donc revoir aussi les conséquences sur les ressources capacitaires afférentes, la Base industrielle et technologique de défense (BITD) (13) qui les produit et l’impact des nouvelles technologies sur notre défense, afin de ne pas être prêt seulement pour la précédente guerre. Il est impératif de dépenser au mieux l’argent, en articulation avec les alliés européens et de l’Otan, pour éviter les doublons et combler les faiblesses. Le besoin de « masse », rappelé par les conflits actuels, qui permet de supporter une conflictualité d’une certaine durée ne disqualifie pas pour autant celui de technicité qui permet d’avoir des armes de rupture, de décision. Ainsi, les efforts en termes de R&D sont à poursuivre car la compétition technologique n’a pas de raison de s’arrêter et la supériorité dans 30 ans doit être impérativement préparée.

Par ailleurs, acquérir des capacités ne suffit pas à constituer une force armée. Elles doivent être accompagnées d’une politique Dorese (Doctrine, organisation, ressources humaines, entraînement, soutien, équipement) pour être mises en œuvre de manière optimale. Ainsi des dépenses complémentaires en matière d’infrastructures, de recrutement, de formation, de Maintien en condition opérationnelle (MCO), d’achats de munitions, etc., doivent être prises en compte dans les projections de dépense de mise en œuvre de ces nouvelles capacités.

Des Européens conscients de l’effort à fournir

Le sujet de la défense et de la sécurité est prédominant en Europe depuis le début de la guerre en Ukraine. Les Européens considèrent désormais la défense et la sécurité comme une priorité budgétaire importante pour l’UE (14) : 72 % des personnes interrogées pensent que l’UE devrait jouer un rôle plus important en matière de défense, selon l’enquête Eurobaromètre standard du printemps 2024, et 64 % que l’UE devrait augmenter ses dépenses de défense. Cependant, seuls 38 % ont confiance dans ses capacités à assurer sa propre défense. Pourtant, les résultats de l’enquête montrent que les Européens ont une confiance élevée dans leurs armées, en particulier au nord et à l’ouest du continent. Les résultats montrent également que les Européens sont de plus en plus préoccupés par la sécurité internationale, avec 57 % qui pensent que la situation internationale est devenue plus dangereuse depuis le 22 février 2024 et l’« Opération militaire spéciale » russe.

Par ailleurs, la défense et la sécurité font partie des priorités de la nouvelle commission européenne. Son projet REARM Europe, rebaptisé Readiness 2030, vise à mobiliser jusqu’à 800 Mds € afin de stimuler une forte augmentation des dépenses de défense des États-membres. Le Livre blanc sur l’avenir de la défense européenne sera présenté prochainement et exposera les besoins d’investissement supplémentaires et les possibilités de renforcer la défense communautaire. Ainsi, pour développer les armées nationales, la commission veut encourager leur modernisation en investissant dans des technologies clés pour faire face aux menaces dans des domaines tels que le combat naval, terrestre et aérien, les systèmes d’alerte précoce fondés sur l’Espace et le secteur cybernétique. La création d’un marché unique de la défense favoriserait le partage des ressources, la réalisation de programmes industriels communs et stimulerait l’innovation, la production et la recherche dans ce secteur. La fragmentation capacitaire européenne actuelle (les États-Unis disposent au total de 32 systèmes d’armes, l’Europe en compte 172) entraîne des redondances et un manque d’économies d’échelle, il est donc nécessaire de s’y attaquer. Enfin, le Fonds européen de défense (FEDéf) a été créé en 2018 pour améliorer l’interopérabilité entre les BITD de l’UE, en incitant les États-membres au rapprochement dans le domaine R&D, par ce financement.

L’Europe se mobilise donc afin de répondre au défi de sa propre protection.

Une économie et une industrie de défense à mettre en ordre de bataille pour relancer la production

Pour atteindre le niveau ambitieux de dépenses de défense, il est nécessaire d’adapter notre économie et l’outil industriel de production. Il est important de distinguer l’augmentation de la production dans le cadre d’une « économie de guerre », où les priorités changent radicalement, de l’augmentation progressive de la production dans un contexte de tensions géopolitiques. Investir 5 % du PIB dans la défense, comme le suggèrent certains, ne signifie pas le passage à une économie de guerre. Il s’agit plutôt d’un effort continu pour renforcer les capacités de défense, notamment en augmentant la production d’armement. Déjà certaines sociétés ont amélioré leurs cadences de production comme KNDS qui a augmenté la production de ses Camions équipés d’un système d’artillerie (Caesar) de 4 par mois à 6 et vise un objectif de 12 par mois, ou de Thales qui a triplé la production des radars de défense aérienne GM200, ou encore de MBDA qui force les cadences de production des missiles.

Pour répondre à ce besoin d’augmentation de production de moyens de défense, il est d’abord indispensable de mettre notre économie « dans le bon sens ». Pour la France, qui possède déjà une BITD significative, il faut appliquer le modèle « Chigolet-La Combe-Arnaud » (CLCA) (15), inspiré de Lewis et Kantorovitch, privilégiant un développement proportionnel de toutes les branches avec une inflation contrôlée, une augmentation des salaires réels et une concentration des entreprises pour réduire les coûts.

Par ailleurs, la santé de la BITD repose sur une industrie globalement forte. Or d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la production industrielle française a diminué en décembre 2024 (16), dans une tendance globalement stagnante depuis 2021, après une reprise post-Covid. On peut alors s’inquiéter de la faiblesse du secteur, alors que le coût de l’énergie, un des postes importants de dépense, continue d’augmenter (17). L’industrie française est confrontée à un contexte défavorable marqué par l’incertitude budgétaire et un climat politique tendu, où la censure menace le gouvernement. L’industrie aéronautique devrait progresser, tandis que l’automobile et les secteurs énergivores resteront pénalisés. Un éventuel rebond dépendra de la demande internationale, des décisions économiques allemandes, des mesures chinoises et des politiques douanières américaines.

Les chaînes de production ont longtemps été dimensionnées pour des volumes de commande limités, dans un contexte de diminution des dépenses de défense au moment de la récolte des « dividendes de la paix ». Il faut à présent les adapter pour répondre au double besoin de production de masse pour des systèmes à fort volume, tout en continuant la production de systèmes complexes, plus coûteux, forcément moins nombreux. Les chaînes de production de la BITD française ne sont, en effet, pas dimensionnées pour réaliser de la production de masse et comportent de nombreuses ruptures de charge dans le chaînage de sous-traitance. L’augmentation linéaire de la production est donc difficile et passe par une analyse du « mécano » français, voire européen. L’augmentation de la production est un défi complexe qui nécessite de débusquer les goulets d’étranglement et les chemins critiques pour réduire les délais de production. L’anticipation des approvisionnements est également un prérequis indispensable pour améliorer leur réactivité. La LPM prévoit d’ailleurs des mesures de réquisition, de priorisation et d’obligation de constitution de stocks, qui peuvent être activées si la situation le nécessitait. La conception des systèmes à produire doit être pensée pour la production de masse, c’est-à-dire intégrée dès la phase de conception les contraintes de ce type de production, en s’inspirant par exemple des modèles de l’industrie automobile. Le besoin opérationnel doit être analysé pour, évidemment, répondre aux besoins des armées mais aussi éviter des développements complexes (« juste besoin »).

Les chaînes de production doivent être ensuite musclées en doublant ou triplant les capacités existantes. Les contraintes pour réaliser cette démultiplication sont les coûts d’investissement et des creux de commande. Pour pallier les fluctuations de la demande militaire, on pourrait s’inspirer de modèles étrangers d’adossement à l’industrie civile (comme aux États-Unis, en Corée du Sud ou en Russie). Le groupe coréen Hyundai produit par exemple à la fois des trains civils et des chars de combat K2. La sécurisation des approvisionnements est également primordiale : identifier et sécuriser les sources d’approvisionnement en matières premières et intrants critiques. Le manque de produits qui paraissent anodins, comme l’acide chlorhydrique par exemple, peut gripper toute une chaîne de production.

Il est crucial de promouvoir la coopération militaire et industrielle entre les pays européens. La création de champions européens en regroupant les acteurs de la BITD européenne (BITDE) permettrait de faire émerger des entités plus puissantes et compétitives. Le développement d’une BITDE, notamment par des coopérations dans l’industrie de défense (Airbus Defence and Space, projet de l’avion du futur [Scaf], futur char de combat [MGCS], etc.), l’augmentation des productions et une politique d’achats européenne est primordiale. D’après des données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) de mars 2024, 55 % des importations des armées européennes proviennent des États-Unis (soit 20 points de plus qu’avant 2019), seul fournisseur à même de garantir, en apparence, des livraisons rapides. La fragmentation de l’outil industriel européen est également source de retard et de dépenses superflues. Chaque coopération a été construite sur une logique de retour industriel national, bloquant l’émergence du « best athlete ». Des économies d’échelle, d’apprentissage et une meilleure interopérabilité pourraient être réalisées grâce à des coopérations bilatérales ou multilatérales. Nous sommes contraints de coopérer car nous n’avons plus les moyens de faire seul. Les facteurs de réussite pour les coopérations sont la désignation d’un maître d’œuvre et d’une maîtrise d’ouvrage unique à chaque fois, en mettant néanmoins en place des mesures pour garantir un emploi souverain de ces capacités (export, engagement, soutien).

Des solutions budgétaires et financières pour apporter de l’argent « frais » à l’économie de défense

Il est nécessaire d’attirer des investisseurs capables de prendre des risques pour apporter du capital aux entreprises du secteur de la défense. La LPM constitue elle-même un outil de projection pour les industriels et les investisseurs. Si auparavant, les LPM n’étaient pas strictement respectées, ce n’est plus le cas depuis 2017 (18). Les entreprises ont donc bien une vision sur le long terme, une visibilité sur 7 ans et ainsi peuvent investir dans leur outil industriel. 68 % des Français se montrent favorables à l’augmentation du budget de la défense (19). Pour cela, ils sont même prêts, à 58 %, à la diminution de la dépense publique dans certains secteurs. Le dilemme « beurre ou canon » reste tout de même prégnant une fois les choix à faire. Par ailleurs, le Pacte de stabilité et de croissance de l’UE contraint les États-membres à s’engager à maintenir un déficit inférieur à 3 % du PIB et leur dette publique inférieure ou égale à 60 % du PIB. L’impératif actuel de relance du secteur de la défense pourrait donc conduire à un assouplissement des règles de ce pacte initial, déjà dépassé par plusieurs États, dont la France.

En outre, une stratégie industrielle de défense européenne (EDIS) (20) a été établie donnant de la lisibilité. L’EDIP (European Defence Industry Programme) est un règlement proposé par la Commission européenne afin de commencer à mettre en œuvre les mesures concrètes identifiées dans cette stratégie. L’EDIP vise à fournir un soutien financier de 1,5 Md € du budget de l’UE sur la période 2025-2027 ; renforcer la compétitivité et la réactivité de la BITDE ; assurer la disponibilité et l’approvisionnement en produits de défense ; promouvoir la coopération avec l’Ukraine sur la reprise, la reconstruction et la modernisation de son industrie de la défense. Il fait suite au European Defence Industry Reinforcement through common Procurement Act (EDIRPA) visant à renforcer l’industrie européenne de la défense au moyen d’acquisitions conjointes. Par ailleurs la Banque européenne d’investissement (BEI) (21), via l’Initiative stratégique pour la sécurité européenne (ISSE), propose plusieurs leviers d’action. Elle a d’abord assoupli ses règles relatives au financement de la sécurité et de la défense pour les projets à double usage et a élargi ses critères de financement pour l’industrie et les infrastructures de sécurité et de défense européennes. Elle propose également des prêts aux entreprises de la BITD ainsi que de la facilité de trésorerie à destination des PME (22) et ETI (23). La BEI financera des projets variés, allant des infrastructures aux technologies de pointe, en passant par la cybersécurité et la recherche. L’objectif est de renforcer les capacités industrielles de défense de l’Europe en collaboration avec les États-membres, les banques et le secteur privé.

Il faut néanmoins veiller à ce que ces instruments communautaires profitent avant tout aux industriels européens. La volonté d’acquisition d’une capacité instantanément ou de régénérations de stocks pourrait conduire à réaliser ces approvisionnements auprès de fournisseurs étrangers. L’acquisition d’armement auprès de pays étrangers, même d’alliés, comporte certaines contraintes comme l’accès aux capacités sensibles, l’adaptation à nos concepts d’emploi, le libre emploi de ces moyens et enfin les possibilités d’acquisitions complémentaires en cas de crise. Les tensions sur les approvisionnements ces dernières années ont montré l’importance de maîtriser les chaînes de valeurs de bout en bout. Même le matériel étranger produit sous licence en Europe reste du matériel de guerre non conçu et non contrôlé par les Européens. L’usage, par exemple, des armes développées aux États-Unis peut être restreint, voire interdit, à cause de la réglementation ITAR (International Traffic in Arms Regulations). Il faut donc privilégier majoritairement les systèmes de conception européenne, produit en Europe par un groupe européen, du Made in Europe, pour promouvoir en plus la création de richesse sur le sol de l’UE.

Depuis plusieurs années, les entreprises de la BITD, et particulièrement les PME et ETI, se plaignent des difficultés de financement. La frilosité des investisseurs du fait de critères Environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ou de risques réputationnels est régulièrement mise en cause. Une étude de l’Observatoire économique de défense (OED) (24) a montré, qu’avant la guerre en Ukraine, les ETI et PME de la BITD présentaient une situation financière plus fragile que les entreprises comparables hors BITD. Elles affichaient des marges plus faibles, une capacité de création de valeur moindre, un endettement plus élevé et une potentielle sous-capitalisation. Bien que l’accès au crédit bancaire semble suffisant, ces entreprises recouraient davantage aux financements externes pour renforcer leurs capitaux propres.

Pour le cas particulier des entreprises de la tech, elles ont souvent des modes de financement qui diffèrent des entreprises plus traditionnelles, surtout aux premiers stades de leur développement. Elles ont souvent peu d’actifs tangibles (machines, usines…), donc moins de garanties à offrir pour des prêts bancaires traditionnels, les poussant vers le financement par actions plutôt que par dettes. Les start-up de la tech ont rarement des revenus importants en phase de démarrage, leur valorisation repose souvent sur des perspectives de croissance future. Elles attirent donc des investisseurs en capital-risque (venture capital) prêts à financer en échange de parts du capital. Elles lèvent souvent des fonds en plusieurs « séries » (seed (25), Série A, B, etc.), à mesure qu’elles grandissent. Leurs introductions en Bourse servent souvent à lever de gros montants pour accélérer la croissance, alors que d’autres entreprises y vont plutôt pour donner de la liquidité à leurs actionnaires ou structurer leur capital.

La situation géopolitique actuelle, malgré les initiatives de soutien, accentue les besoins de financement. Pour financer une augmentation des carnets de commandes prévue par la LPM, les entreprises de la BITD devront mobiliser entre 5 et 7 Mds €, dont 1 à 3 Mds € de fonds propres dans les cinq prochaines années. L’ensemble des financements publics, bancaires, assurantiels et en actions non cotées doivent donc apporter un soutien à la BITD. On peut par exemple souligner la création de fonds dédiés au secteur de la défense comme Definvest en 2018. Doté de 100 M, ce fonds géré par Bpifrance (26) a pour mission d’investir en fonds propres et quasi-fonds propres dans des entreprises stratégiques de la BITD afin d’injecter du capital et soutenir ainsi les capacités des entreprises. D’autres fonds dédiés existent comme le Fonds Innovation Défense d’une taille cible de 400 M€ en soutien aux start-up inventives. Ces fonds constituent une première réponse mais paraissent tout de même insuffisants par rapport au besoin de financement de 7 Mds. Ainsi, plusieurs pistes sont déjà explorées : utilisation élargie des avoirs russes gelés, révision de la politique de prêt de la Banque européenne d’investissement pour soutenir les investissements dans la défense, création d’un fonds de défense financé par un endettement commun, utilisation des Fonds de cohésion pour les projets d’infrastructures militaires.

Des acteurs engagés pour permettre une augmentation de la production des capacités de défense

La commande publique de l’État participe à l’autonomie stratégique de la BITD. La Direction générale de l’armement (DGA) n’est pas une simple agence d’acquisition. Elle a pour rôle, depuis plus de 60 ans, de développer des capacités autonomes et souveraines pour équiper les forces. Cette stratégie passe par des acquisitions auprès des entreprises françaises, autant que cela est possible, européennes et en dernier recours extra-européennes. Dans la mise en place d’une « économie de guerre », la commande publique doit être agile et efficace. La commande publique nous donne des outils à cette fin d’agilité lorsqu’on sait l’utiliser avec discernement. Le lien entre le prescripteur et l’acheteur fait la performance de l’acquisition, en recherchant la stricte suffisance du besoin et l’application raisonnée du référentiel normatif. Les risques des projets d’armement doivent être partagés entre l’industrie et l’État pour diminuer les marges souvent élevées incorporées dans les marchés au forfait largement utilisés actuellement. Un mécanisme de dépenses contrôlées plafonnées est en cours de mise en place pour certains programmes. Il repose sur un intéressement industriel afin d’atteindre un coût cible (avec une enquête à l’issue pour constater les coûts réels) pour maîtriser la dépense, en conservant côté étatique une part de risque assumée. L’ingénierie d’achat performante et l’utilisation de l’Intelligence artificielle (IA) permettront ainsi d’absorber la charge supplémentaire inhérente à l’augmentation conséquente des dépenses à réaliser.

Les groupements professionnels organisent le dialogue entre institutionnels et industriels de la défense, tels que le Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (Gicat), le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) et le Groupement des industries de construction et activités navales (Gican). Ces trois groupements professionnels et le comité Richelieu, association professionnelle fédérant des PME, ETI et start-up innovantes et ayant pour mission le développement basé sur la recherche, l’expérimentation et l’innovation, font tous partie du Conseil des industries de défense (Cidef), qui vise à promouvoir les industries françaises de la défense.

La Direction des industries de défense (DID) à la DGA, inaugurée le 22 avril 2024, a pour mission fondamentale l’orientation et le soutien de la BITD dans une logique de souveraineté. Cette direction a une connaissance de toute la chaîne de valeur des filières industrielles de la production des systèmes de défense, depuis les maîtres d’œuvre jusqu’aux chaînes de sous-traitance et d’approvisionnement. Concrètement, elle s’assure que l’industrie peut répondre aux besoins des armées en toutes circonstances. Les Attachés d’industrie en région (AIDER) sont mis en place auprès des préfets de région et réalisent un accompagnement au plus près de la BITD, de tous les acteurs des chaînes de sous-traitance, assurant un suivi continu de la santé financière de la BITD pour garantir l’autonomie stratégique nationale. Une convention pour favoriser le recrutement et le maintien des compétences et des savoir-faire des start-up, PME et ETI de BITD, en renforçant la connaissance et la mobilisation de l’offre de services de France Travail par ces entreprises, a été signée avec la DID. Cette stratégie de recrutement est primordiale et doit être consolidée par un pilier indispensable de formation. Il faut investir massivement dans la formation des ingénieurs, techniciens et ouvriers dans le circuit d’enseignement traditionnel mais également en favorisant des parcours reconnus et des certifications au sein des entreprises de la BITD. 10 000 postes vacants dans le secteur de la défense sont en effet à combler.

Une autre direction de la DGA, la Direction internationale de la coopération et de l’export (DICE) participe à la consolidation de la BITD. En effet, la production pour nos seuls besoins nationaux ne suffirait pas à assurer la pérennité et le développement d’une capacité française d’industrie de défense. Il est donc essentiel que les commandes domestiques soient complétées par celles à l’exportation. Ce complément permet ainsi d’assurer une viabilité des chaînes de production, la diminution des coûts unitaires et consécutivement au maintien des compétences de notre industrie de défense. Pour soutenir l’ensemble des commandes, la BITD doit atteindre une « masse critique » suffisante qui lui permettra également de répondre dans des délais contraints à une hausse de la demande et à soutenir l’effort dans la durée, en cas d’engagement dans un conflit à haute intensité. Si la BITD française exporte encore peu en Europe, elle figure aux premiers rangs des exportateurs d’armement dans le monde avec un montant des prises de commandes à l’exportation de 8,2 Mds € en 2023 (27). Dans un contexte très concurrentiel actuel, la relation État-industrie et le soutien apporté par la DICE, la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées et les responsables politiques du pays est donc fondamentale pour l’aboutissement des prospects.

Conclusion

Face à la dégradation de la situation géopolitique, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars pour la première fois en 2022, atteignant même 2 200 Mds $ en 2023. Les États-Unis, la Chine et la Russie ont augmenté leurs dépenses respectivement de plus de 59 %, 539 % et 191 % depuis 2000, selon les chiffres publiés tous les ans par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Il semble donc inévitable de participer à cette course à l’armement pour ne pas être l’herbivore dévoré dans la savane. Néanmoins, la France doit définir des objectifs militaires réalistes et crédibles, i.e. atteignables, compte tenu de ses moyens variés mais limités. Elle doit repenser son modèle d’armée dans un environnement européen pour éviter l’étirement des ressources et se concentrer sur des capacités clefs. Il faut parvenir à dépasser le dilemme de la politique commune de défense et de sécurité de l’Europe avec les prérogatives nationales de défense qui constituent un fondement de la souveraineté d’un État. Une augmentation de nos dépenses de défense ne doit pas servir à acheter du matériel américain pour apaiser notre allié mais bien à doter les Européens des capacités pour attendre une réelle autonomie de défense. Cette rupture n’est pas l’illustration d’un isolement, mais la garantie d’une liberté de décision et d’action pour répondre à une stratégie partagée clairement définie.

(1) Macron Emmanuel, « Le président de la République inaugure le salon Eurosatory 2022, évènement mondial de la défense et de la sécurité terrestres et aéroterrestres », Eurosatory, 13 juin 2022 (https://www.elysee.fr/).

(2) Cabirol Michel, Malo Antoine et Quemener Soazig, « Sébastien Lecornu, ministre des Armées : “Nous ne sommes pas en guerre, nous voulons garantir la paix” », La Tribune du Dimanche, 9 mars 2025.

(3) Loi n° 2025-127 du 14 février 2025 de finances pour 2025 (https://www.legifrance.gouv.fr/).

(4) Ministère des Armées (Minarm), Les chiffres clés de la défense 2024, juillet 2024 (https://www.defense.gouv.fr/).

(5) Minarm, « Les dépenses de défense des administrations publiques en Europe poursuivent leur hausse en 2022 », ÉcoDef Statistiques n° 251, octobre 2024 (https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/ssm/Ecodef%20251.pdf).

(6) Ibidem.

(7) Ibid.

(8) SIPRI, « Les dépenses militaires mondiales augmentent dans un contexte de guerre, d’escalade des tensions et d’insécurité » (Communiqué de presse), 22 avril 2024 (https://www.sipri.org/).

(9) Minarm, « LPM 2024-2030 » (https://www.defense.gouv.fr/).

(10) Wolf Fabrice, « 10 programmes absents de la LPM 2024-2030, mais indispensables aux armées françaises (1/2) », Meta-Defense, 16 janvier 2025.

(11) Wolf F., « 10 programmes absents de la LPM 2024-2030, mais indispensables aux armées françaises (2/2) », Meta-Defense, 16 janvier 2025.

(12) Macron Emmanuel, « Vœux du président de la République aux armées depuis le Commandement de l’appui terrestre numérique et cyber de Cesson-Sévigné », Élysée, 20 janvier 2025 (https://www.elysee.fr/).

(13) La BITD française regroupe 9 firmes industrielles d’envergure européenne et 26 000 PME et ETI, représentant 200 000 emplois.

(14) Observatoire économique de la défense, « Opinion des Européens sur la défense à l’automne 2024 », ÉcoDef Conjoncture, n° 259, février 2025, Minarm (https://www.defense.gouv.fr/).

(15) Walter Arnaud et Chigolet Grégory, « Économie de guerre : pour une approche académique et stratégique de ce concept », RDN, n° 877, février 2025, p. 28-39 (https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article.php?carticle=23632).

(16) Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), « En janvier 2025, la production manufacturière baisse de 0,7 % », Informations rapides, n° 60, 5 mars 2025 (https://www.insee.fr/).

(17) En 2023, la facture énergétique (hors matières premières) dans l’industrie s’établit à 22,7 Mds €. Elle décélère nettement : elle augmente de 5 % en euros courants en un an, contre +52 % en 2022 et +40 % en 2021. Insee, « Consommation d’énergie dans l’industrie en 2023 », Insee Première, n° 2038, février 2025 (https://www.insee.fr/).

(18) David Christophe, « Histoire des Lois de programmation militaire (LPM) », Cahier de la RDN « Au(x) défi(s) de la puissance - Regards du CHEM - 72e session », septembre 2023, p. 191-208 (https://www.defnat.com/).

(19) Enquête réalisée pour LCI sur un échantillon de 807 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. « Étude flash suite à l’allocution du président de la République dans le contexte de la guerre en Ukraine », Toluna Harris Interactive, 5 mars 2025 (https://harris-interactive.fr/).

(20) Commission européenne, Une nouvelle stratégie pour l’industrie européenne de la défense pour préparer l’Union à toute éventualité en la dotant d’une industrie européenne de la défense réactive et résiliente, 5 mars 2024 (https://defence-industry-space.ec.europa.eu/).

(21) La BEI a été créée en 1958 après la signature du Traité de Rome (1957). Elle est l’institution financière de l’UE chargée du financement des politiques européennes avec l’argent emprunté sur les marchés des capitaux.

(22) Une Petite et moyenne entreprise (PME) est une entreprise dont l’effectif est inférieur à 250 salariés et dont le chiffre d’affaires n’excède pas 50 millions d’euros ou dont le total de bilan n’excède pas 43 M€.

(23) Une Entreprise de taille intermédiaire (ETI) consiste en une entreprise employant entre 250 et 4 999 salariés et ayant un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 Md € ou dont le total de bilan n’excède pas 2 Mds €.

(24) Observatoire économique de la défense, « Quelle était la situation financière des entreprises de la BITD avant la guerre en Ukraine ? », ÉcoDef Études, n° 260, mars 2025, Minarm et ministère de l’Économie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique (https://www.defense.gouv.fr/).

(25) La phase d’amorçage ou de Seed a pour but de financer les premières étapes du développement de l’entreprise.

(26) Bpifrance est un groupe public d’investissement et de financement au service des entreprises et de leur expansion. Ses deux actionnaires sont l’État et la Caisse des Dépôts en matière de développement économique des territoires. Il a vocation à intervenir sur les segments de marché ou dans les entreprises pour lesquels les autres acteurs financiers ne sont pas, ou pas assez, présents.

(27) Minarm, Rapport au Parlement sur les exportations d’armement de la France 2024, juillet 2024 (https://www.defense.gouv.fr/).

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Novembre 2025
n° 884

La Charte de Paris (1990), une ambition déçue - Adapter nos armées pour faire la guerre

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