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  • Europe : fin de l'innocence stratégique – Regards du CHEM - 74e session
  • La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Alliance des États du Sahel (AES) face aux défis de la sécurité collective

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Alliance des États du Sahel (AES) face aux défis de la sécurité collective

Mbaye Gueye, "La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Alliance des États du Sahel (AES) face aux défis de la sécurité collective " Europe : fin de l'innocence stratégique – Regards du CHEM - 74e session

Créée le 28 mai 1975, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), composée de 15 pays, est traversée depuis plusieurs décennies par des conflits et crises multiformes liés à la mauvaise gouvernance, au terrorisme et aux différents trafics. En dépit des avancées significatives obtenues, la région peine encore à sortir de l’insécurité et de la pauvreté. Pire, l’instance régionale a connu le retrait de trois de ses États que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES), aggravant ainsi l’insécurité. Des réformes majeures sont nécessaires dans des domaines très diversifiés et ont besoin d’être appuyées par les partenaires pour amorcer le décollage de la région, très riche en ressources.

Créée le 28 mai 1975 pour promouvoir la coopération et l’intégration économique, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), composée de quinze membres (1), est traversée de plusieurs décennies par des conflits et des crises multiformes. En effet, conflits intra-étatiques, trafics illicites en tous genres, exclusion sociale, émigration clandestine, terrorisme, extrémisme violent, piraterie maritime, prises de pouvoir anticonstitutionnelles, mauvaise gouvernance, sont autant de maux qui rythment le quotidien des populations de l’Afrique de l’Ouest, menacent de déconstruction certains de ses États, aggravent la pauvreté et accélèrent les flux migratoires.

Des avancées significatives ont toutefois été obtenues grâce à la mise en œuvre de stratégies nationales et régionales qui ont permis de limiter les effets de la crise sécuritaire sévissant en Afrique de l’Ouest. La Cédéao est particulièrement appuyée par l’Union africaine (UA) et surtout par le Conseil de sécurité des Nations unies qui a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale (2).

À l’heure actuelle, il est permis de s’interroger sur les défis d’ordre sécuritaire, économique, social, sanitaire, environnemental, etc., auxquels l’instance régionale se trouve aujourd’hui confrontée, dans sa marche vers l’émergence surtout dans un contexte d’incertitudes avec le retrait de la Cédéao du Mali, du Burkina Faso et du Niger ainsi que la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) (3). En dépit des efforts substantiels réalisés sur les plans national et régional pour mieux asseoir la sécurité, l’Afrique de l’Ouest reste toujours confrontée à des défis persistants, notamment avec le retrait des trois États. Cette scission pourrait exacerber l’insécurité de façon durable dans la région si elle n’est pas résolue.

Cette étude mettra d’abord l’accent sur les déterminants qui justifient le besoin de sécurité collective, ensuite sur les menaces émergentes les plus pernicieuses auxquelles la région reste confrontée, surtout avec la création de l’AES. L’étude développera, dans une troisième partie, les réponses à mettre en œuvre pour une meilleure appropriation de la sécurité collective tout en esquissant des parcelles de coopération entre la Cédéao et l’AES.

Déterminants qui justifient le besoin de sécurité collective

Facteurs structurels

Les facteurs structurels qui justifient le besoin de sécurité collective se réfèrent de plus en plus aux variables systémiques. Celles-ci sont généralement conditionnées par les failles de la construction des États africains après l’indépendance et des décennies d’interactions ayant un lien étroit avec les relations de pouvoir sur les plans interne, externe et régional. On pourrait également y ajouter la vulnérabilité des pays de la région aux aléas de la nature, notamment la position géographique défavorisée sur le marché mondial et la dégradation de l’environnement. Comme conséquence de cette situation, on note la persistance de l’analphabétisme, du chômage chronique et de la violence.

Parmi les facteurs structurels qui expliquent ce besoin de sécurité, figurent en bonne place le faible niveau de gouvernance et des économies fragiles dans la plupart des États de la Cédéao. À l’évidence, le faible niveau de gouvernance constitue la tendance lourde en Afrique de l’Ouest. En effet, beaucoup d’observateurs soutiennent que la situation sécuritaire particulièrement difficile que traverse la région est le résultat d’une crise de la gouvernance et de la démocratie. On observe dans la zone Cédéao des menaces politico-sécuritaires liées à la nature fragile des États. Ainsi, dans certains pays africains, la structure de la hiérarchie militaire et sécuritaire est souvent constituée par une ethnie (4). Régulièrement, l’État n’assume pas ses missions régaliennes de sécurité qu’il délègue à des sociétés de gardiennage. C’est ce qui explique la floraison des sociétés de sécurité privées.

De plus, certaines économies de la région sont caractérisées par une gestion mercantile avec la recherche effrénée de l’argent facile. Aussi, l’économie de l’ombre pèse-t-elle sérieusement sur la stabilité et la croissance des États. De profondes inégalités économiques et sociales sont ainsi créées, ce qui favorise l’économie de pillage qu’on pourrait assimiler à une économie autogérée qui crée de la privation pour l’écrasante majorité de la population (5). En 2024, on estime que 90 milliards de dollars de flux illicites ont circulé sur le continent. En Afrique subsaharienne, les sorties financières illicites sont estimées entre 36 milliards et 69 milliards de dollars (6).

Face à ces faiblesses structurelles, la Cédéao a peiné – et peine encore – à trouver des parades efficaces. En plus de son incapacité à trouver des solutions, l’instance régionale se trouve amputée de trois pays qui ont tourné le dos et créé l’AES, devenue depuis juillet 2024 la confédération des États du Sahel. Fortement impactés par un train de sanctions qui ont durement affaibli ses économies déjà exsangues, les pays de l’Alliance accusent les grandes puissances, particulièrement la France, de « donner des leçons » à la Cédéao et d’alimenter l’insécurité dans leurs pays. Ils ont ainsi fait scission le 16 septembre 2023 pour, selon eux, lutter contre l’impérialisme et de consentir un effort commun pour sécuriser une région marquée par l’insécurité et les insurrections terroristes. L’AES constitue donc, selon ses créateurs, une initiative qui redéfinit la coopération régionale en s’appuyant sur l’autonomie des forces locales et une solidarité renforcée pour bâtir une sécurité durable en Afrique (7).

Facteurs conjoncturels

À côté des facteurs structurels dont les effets pervers hypothèquent bon nombre de projets de société structurants et durables, de nombreux facteurs conjoncturels empêchent également le décollage économique de la région ouest africaine.

À cet égard, sur le plan économique, la zone Cédéao est durement frappée par la pauvreté qui touche en moyenne plus de 30 % de la population régionale (jusqu’à 68 % dans certains pays). Cette pauvreté frappe plus durement encore le monde rural dans les zones arides et semi-arides où les systèmes agricoles sont très dépendants des conditions climatiques. La circulation des marchandises est freinée par des politiques restrictives et par des pratiques abusives des services de douane ou de police, renchérissant ainsi les coûts des transactions et affaiblissant la compétitivité (8).

Avec la sortie de la Cédéao des pays de l’Alliance du Sahel, le principe de circulation des personnes et des biens risque de subir un sévère coup d’arrêt, même si le Commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité, le Gambien Omar Alieu Touray a annoncé récemment le maintien, y compris avec l’AES, du principe de la circulation des personnes et des biens, en attendant la décision des chefs d’État. Ainsi, devant le faible niveau d’intégration et en l’absence de structures économiques capables de tirer la Cédéao vers le haut, à l’exclusion du Nigéria, la région reste fortement dépendante de l’extérieur. Déjà très tendue, cette situation est en train de s’aggraver avec la création de l’AES et pourrait se propager l’émigration irrégulière.

En somme, ces crises énumérées supra, ajoutées à une pauvreté endémique, sont autant de facteurs susceptibles de remettre en cause la stabilité sous régionale, voire d’annihiler toute politique de sécurité collective, d’autant plus que de nouvelles menaces apparaissent.

Menaces émergentes et esquisse de solutions

Le terrorisme

Depuis la révolte des Zélotes (9) et des Haschischins (10), le terrorisme a toujours constitué un mode d’expression ultime pour les individus et les groupes soucieux de signifier au grand jour leur revendication contre l’oppression. Les objectifs des terroristes sont multiformes mais se résument au rejet et à l’altération de la légitimité du pouvoir en place ainsi qu’à l’exacerbation des tensions sociales pour obtenir des gains politiques.

À partir des années 1990, d’autres menaces asymétriques, associées à divers réseaux criminels qui, profitant de la porosité des frontières terrestres, mettent en péril la paix et la stabilité, se sont intensifiées. Cette vulnérabilité face au terrorisme se manifeste par la présence de groupes extrémistes violents et d’organisations terroristes comme Boko Haram, l’État islamique dans le Grand Sahara, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) qui est le fruit de l’alliance de plusieurs entités. Disposant de ressources considérables provenant de diverses sources de financement, très souvent criminelles leur permettant de renforcer leur présence et leur capacité de nuisance, ses exportateurs de violence profitent de la porosité des frontières, de la faiblesse des États et des vastes étendues désertiques pour mener leurs opérations (11). Aujourd’hui, avec l’interconnexion des mouvements djihadistes, la conjonction entre terroristes et activités illicites en zone Cédéao et au Sahel est en train de se développer pour le contrôle des ressources diverses – drogues, Armes légères de petit calibre (ALPC), cigarettes (12)…

Selon l’indice mondial du terrorisme de mars 2025, le Sahel reste l’épicentre des attaques terroristes avec plus de la moitié des décès liés au terrorisme en 2024. Le Burkina Faso est le pays le plus touché pour la deuxième année consécutive, suivi du Niger, classé cinquième. Dans son étude Connexions entre groupes djihadistes et réseaux de contrebande et de trafics illicites au Sahel, le Docteur Serigne Bamba Gaye affirme que « la faible présence de l’État, les injustices subies pendant une très longue période et l’extrême pauvreté constituent un terreau fertile au développement du terrorisme et d’autres formes de trafics illicites » (13).

Ainsi, pour lutter efficacement contre le terrorisme, il est fondamental de développer d’abord des stratégies efficaces au niveau national. Cela implique une restructuration des armées des pays de la Cédéao, afin que chaque État puisse défendre sa souveraineté et sa sécurité nationales. Il s’agira également d’identifier les causes profondes du terrorisme en Afrique de l’Ouest qui sont l’analphabétisme, la mauvaise gouvernance, une mauvaise répartition des richesses du pays, l’absence de souveraineté économique…

Toutefois, face au fléau du terrorisme qui se dresse devant nous, la défense du sanctuaire national ne suffit plus pour se prémunir contre d’éventuelles attaques terroristes et autres menaces asymétriques. Aussi, la paix et la stabilité régionales doivent-elles être au cœur des préoccupations de la Cédéao. Cette organisation régionale constitue le cadre le plus adéquat pour mutualiser les efforts et faire face à des menaces imprévisibles et complexes dont la portée est aujourd’hui globale.

Au-delà de la mise en œuvre d’une sécurité collective régionale, l’apport d’une coopération internationale diversifiée pourrait également permettre d’endiguer le terrorisme. En complément des efforts nationaux et régionaux, la coopération internationale avec les partenaires stratégiques permet de renforcer les dispositifs en place. Elle se manifeste sous forme de fourniture d’équipements, de déploiements d’instructeurs et d’organisations d’exercices pour la formation et l’entraînement. Cette coopération constitue une réelle plus-value dans l’amélioration de nos capacités opérationnelles. Nous y reviendrons au niveau du paragraphe appui des partenaires.

De même, il pourrait être envisagé de s’inspirer des pays ou entités qui sont parvenus à vaincre le terrorisme. Ainsi, les exemples du Sri Lanka, de la Colombie avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et de l’Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army – IRA) sont à explorer afin d’enrayer le terrorisme.

Le trafic de drogue

Selon l’Organisation contre la drogue et le crime (ONUDC), le flux de cocaïne et d’héroïne transitant dans la région est estimé entre 30 et 40 tonnes par an. Ces quantités représenteraient une valeur de 1,25 milliard de dollars et procurent des revenus substantiels aux narcotrafiquants. Les conséquences sont désastreuses sur l’économie formelle africaine : destruction économique et affaiblissement du lien social, déchéance physique et morale de la jeunesse, aggravation de l’insécurité en plus des problèmes sanitaires que cela pose. Le fléau de la drogue est d’une grande préoccupation. Les principaux itinéraires de contrebande relient généralement l’Afrique de l’Ouest à l’Europe via le désert du Sahara. Des groupes terroristes comme AQMI et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) sont fortement impliqués dans ces trafics, ce qui leur permet de disposer de ressources considérables pour financer leurs activités criminelles.

La piraterie maritime

Depuis plusieurs années, la zone maritime est devenue un foyer de piraterie et d’actes de violence contre les navires (14). Des exactions à main armée sont régulièrement perpétrées par des gangs assez bien organisés qui profitent de l’insécurité dans la région. La menace qui existe sur le continent étend également ses tentacules en mer, rendant notre espace maritime peu sûr. C’est pourquoi, afin d’améliorer la sécurité maritime et de lutter plus efficacement contre la piraterie maritime, la Cédéao a élaboré une « Stratégie maritime intégrée (SMI) » (15) centrée autour de cinq objectifs stratégiques que sont : le renforcement de la gouvernance maritime, de la sûreté et de la sécurité du domaine maritime, la gestion de l’environnement marin et l’optimisation de l’économie maritime de la Cédéao.

Des mécanismes de la sécurité en mer, particulièrement dans le Golfe de Guinée ont été mis en place, centrés autour du code de conduite de Yaoundé. Adopté le 25 juin 2013 dans la capitale camerounaise, il est décliné à différents niveaux :

– Au niveau interrégional, avec le Centre interrégional de coordination (CIC) basé à Yaoundé ;

– au niveau sous-régional, avec le Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest (CRESMAO) installé à Abidjan ;

– et, enfin, au niveau local avec la mise en place des Centres maritimes multinationaux de coordination (CMMC) qui ont été installés suivant le découpage des zones maritimes E, F et G. Les effets combinés des stratégies nationales avec les mesures prises dans le cadre du code de conduite de Yaoundé ainsi que la coopération internationale ont permis de réduire drastiquement les actes de piraterie maritime en Afrique de l’Ouest.

Problématique de gestion des ressources naturelles

L’Afrique de l’Ouest est la région qui concentre le tiers des réserves de pétrole et de gaz naturel du continent (16). Elle représente également 30 % des réserves prouvées de ces ressources (17). De même, le sous-sol regorge d’or, d’uranium, de bauxite, de diamant, de fer, de manganèse, de zircon, de phosphate, etc. Dans l’exploitation des ressources naturelles extractives, on constate la quasi-mainmise des grands groupes étrangers qui dominent en amont et en aval. Selon le Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (CACID) (18), ces groupes importent en général la plupart des intrants et exportent la quasi-totalité de leurs produits sans même les transformer, ce qui aurait pu créer des emplois tout en contribuant au développement des entreprises locales. L’accaparement par les groupes étrangers de l’exploitation, de la gestion et de la redistribution des revenus tirés de ces ressources apparaît comme l’une des principales causes des conflits dans la région ouest-africaine. Les populations locales sont en général exclues des réseaux de répartition des revenus tirés de leur terroir.

C’est pourquoi, il est fondamental que chaque pays de la Cédéao améliore sa législation afin d’encadrer la gestion des ressources naturelles. Le Sénégal a adhéré à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en 2013 dont le cadre juridique est ambitieux et volontariste. Dans son article 25-1, il est spécifié que : « Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. » L’article 25-3 du même cadre juridique insiste sur la place centrale du citoyen qui a : « le devoir de préserver les ressources naturelles et l’environnement du pays et d’œuvrer pour le développement durable au profit des générations présentes et futures ». Le pays a également démarré début 2025 le raffinage sur son sol du pétrole produit à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie.

Les conflits communautaires

L’espace Cédéao reste toujours confronté à des crises et conflits communautaires, souvent violents, qui sapent la cohésion sociale et son développement. Parmi les crises les plus complexes et anciennes, on peut citer la transhumance du bétail qui crée des conflits entre éleveurs et agriculteurs (19). La transhumance se présente sous forme d’un aller-retour incessant entre les pâturages de saison des pluies et ceux de saison sèche. Elle résulte des conditions climatiques difficiles, notamment les déficits pluviométriques, la sécheresse et le manque de points d’eau. Les conflits entre éleveurs et agriculteurs constituent, encore de nos jours, un sujet de préoccupation au niveau national et régional. Pour les éleveurs, c’est une opportunité pour sauver les animaux d’une mort quasi certaine, donc considérée comme une nécessité vitale. En revanche, pour les populations des pays d’accueil, elle est perçue comme une source de dégradation de l’environnement, de conflits entre éleveurs, agriculteurs et autres utilisateurs des ressources naturelles.

Les conflits liés à la transhumance ont des conséquences réelles sur le foncier qui constitue une véritable bombe à retardement en Afrique de l’Ouest. Avec la création de l’AES, les difficultés s’aggravent du fait d’un manque de coordination entre les pays et entre les deux organisations. Aujourd’hui, la pression démographique, l’essor rapide de l’industrie extractive, aggravent davantage la pression foncière et exacerbent les conflits communautaires (20).

C’est pourquoi, pour une meilleure gestion du foncier, l’amélioration du régime et de l’accès à la terre s’avèrent déterminants pour réduire les tensions. Celle-ci passe, à l’intérieur des États, par le renforcement des systèmes du cadastre, des règles applicables à l’exploitation des terres communales et surtout par la régulation de la mise en œuvre des aires de pâturage et des terres agricoles entre éleveurs et agriculteurs (21). Une fois cette étape franchie au niveau des États, la Cédéao devrait résolument s’impliquer pour mieux asseoir les politiques et stratégies de sortie de crise. Elle devra forcément dialoguer avec les pays de l’AES pour une solution concertée.

Au total, les menaces citées supra nécessitent des réformes audacieuses au niveau des États et de l’instance régionale et de l’appui des partenaires.

Nécessité d’une réforme en profondeur

Tirant les enseignements clairement identifiés relatifs aux facteurs structurels et conjoncturels, tenant compte des menaces émergentes qui se développent, il s’avère vital d’explorer des pistes de solutions capables de les juguler, en privilégiant une approche holistique.

Nécessité d’une réforme du secteur de la sécurité

Une réforme appuyée par les organisations de sécurité collective

Les difficultés rencontrées dans la prise en compte de la sécurité régionale ont amené les autorités étatiques et les spécialistes à s’interroger sur la nécessité d’opérer un changement de paradigme en promouvant la réforme du secteur de la sécurité, afin de mieux l’adapter aux menaces. Au-delà des difficultés de gouvernance, la configuration actuelle des Forces de défense et de sécurité (FDS) de l’Afrique de l’Ouest, caractérisée par des effectifs pléthoriques et un déficit d’entraînement, ne permet pas de lutter efficacement contre les menaces sécuritaires.

C’est pourquoi, la réforme du secteur de la sécurité garde toute sa pertinence. D’ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU va dans ce sens en déclarant que « la réforme du secteur de la sécurité est essentielle à la consolidation de la paix et de la stabilité, à la promotion de la réduction de la pauvreté, à l’État de droit et à la bonne gouvernance » (22).

Cette réforme, surtout dans les situations post-conflits requiert des efforts considérables et une volonté politique affirmée. Pour la mettre en œuvre avec succès, la professionnalisation des Armées constitue une étape indispensable. C’est ainsi que des efforts doivent être entrepris par les autorités étatiques et militaires pour calibrer leur outil de défense et de sécurité en le dotant de moyens suffisants et adaptés. La mise en œuvre de cette réforme a besoin de l’appui et du soutien de la communauté internationale.

La réforme des forces de défense et de sécurité devrait également passer par leur arrimage à la République. En effet, la question des prises de pouvoir anti-démocratiques appelées « coup d’État » constitue une sérieuse menace à la stabilité de l’Etat et de ses institutions. En effet, la posture républicaine doit être érigée en règle. D’ailleurs, tout en affirmant qu’un « coup d’État » est toujours un échec de la classe politique par le comportement souvent en porte-à-faux de l’autorité politique avec les principes républicains, l’ancien ministre de l’Intérieur du Sénégal, le général Lamine Cissé (1939-2019) dans son ouvrage Carnets secrets d’une alternance : un soldat au cœur de la démocratie défendait le pouvoir civil en ses termes : « La subordination de l’autorité militaire à l’autorité civile doit se traduire par un dévouement sans faille aux hommes et femmes qui incarnent la République. (23) » En réalité, les coups d’État ne font que freiner et même remettre en cause les progrès durement acquis en Afrique de l’Ouest. On doit y mettre un terme par l’éducation à la citoyenneté et à l’unité nationale et par l’appropriation des principes républicains par les membres des Forces de défense et de sécurité.

Appui des partenaires

Des pays aux compétences avérées comme les États-Unis et la France peuvent apporter leur contribution pour améliorer l’efficacité des Forces de défense et de sécurité. La coopération avec les États-Unis se manifeste par un appui sous forme de fourniture d’équipements, de déploiements d’instructeurs et d’organisations d’exercices pour la formation et l’entraînement (Flintlock, United accord, Obangame express SS, Cutlass Express, Africa Lion, etc.).

Avec ses compétences éprouvées dans le domaine des opérations, la France se positionne comme le partenaire incontournable pour améliorer les capacités opérationnelles des États de l’Afrique de l’Ouest. Ce partenariat pourrait s’effectuer sous forme de Détachement d’instruction opérationnelle (DIO) et de manœuvres d’envergure comme l’exercice Gano et XARITO (Amitié) qui se déroulent chaque année entre le Sénégal et la France. La France a une place historique liée à son vécu en Afrique et à la présence d’entreprises françaises. Au sein des institutions internationales et surtout financières, la France a toujours joué un rôle majeur permettant à l’Afrique de garder des standards honorables. Ce rôle devrait être maintenu et renforcé. De même, la Francophonie devrait être davantage mise à contribution pour rapprocher les peuples et améliorer les relations. En plus du volet culturel, cette organisation occupe une place importante dans le domaine diplomatique.

À défaut, d’autres puissances comme la Chine et la Russie voire la Turquie combleront le vide pour leurs propres intérêts, en témoigne aujourd’hui la présence massive de la Chine dans les économies africaines avec un endettement aux conséquences graves pour les États.

Adaptation des besoins de formation et d’entraînement à l’imprévisibilité des menaces sécuritaires actuelles

Depuis plus de deux décennies, les pays de la Cédéao ont mis en œuvre diverses initiatives comme la Brigade en attente de la Cédéao et des coalitions ad hoc pour juguler l’insécurité. Toutefois, ces forces ne parviennent pas à venir à bout de cette insécurité. À l’évidence, générées à partir des promesses d’unités faites par les États et positionnées dans les pays et prêtes à être déployées dans un délai de 14 à 90 jours, les unités qui composent la force en attente ne sont pas configurées pour prendre en compte les menaces asymétriques et transnationales.

C’est pourquoi, les missions de rétablissement ou de soutien à la paix devraient se donner les moyens de restaurer leur ascendant moral et évoluer dans le cadre d’une répartition des tâches bien coordonnée. Elle pourrait s’effectuer de façon structurelle pour permettre le développement capacitaire et l’optimisation des partenaires.

Par ailleurs, la professionnalisation des armées des pays de la Cédéao à travers leur pleine et entière opérationnalisation doit être un impératif. À cet effet, en plus de l’entraînement classique, contre un ennemi conventionnel, il serait nécessaire de privilégier des forces plus robustes, avec des moyens aériens et navals suffisants, capables d’agir efficacement contre toutes les menaces et sur très court préavis.

Il s’agit donc de conférer flexibilité et réversibilité à la brigade pour lui permettre de faire face aux menaces de plus en plus pernicieuses. Une fois que ses unités seront bien entraînées et bien équipées, elles devront relever le défi de la fidélisation. Cela permettrait d’améliorer graduellement leur niveau d’entraînement et de créer la cohésion en surmontant les écueils de la langue et de la compatibilité des matériels de transmission.

Perspectives de collaboration entre la Cédéao et l’AES

Incontestablement, le retrait de la Cédéao des pays de l’AES constitue une rupture stratégique majeure pour cette décennie. Ce retrait pourrait remettre en cause les efforts de recherche d’une sécurité et d’une paix durables. En effet, la zone regroupant ces trois pays est confrontée à un faisceau de menaces croisées depuis plus d’une décennie. Le marqueur stratégique le plus visible est l’exacerbation de la violence sous la forme du terrorisme (24). L’isolement de ses trois pays va davantage exacerber l’insécurité au niveau de la région.

À court terme, ce retrait pourrait avoir des incidences considérables sur le secteur de la sécurité, notamment en matière de partage de renseignement et de participation aux initiatives de lutte contre le terrorisme. Il pourrait également entraîner des implications profondes, aussi bien pour ces derniers, mais également pour l’ensemble des autres pays de la région, en termes de liberté de circulation des personnes et des biens, de commerce et de politiques sectorielles régionales.

Aujourd’hui, le temps ne semble pas jouer en faveur de l’émiettement des forces et des organisations. C’est pourquoi, tous les efforts des pays de la Cédéao doivent être explorés afin de les faire « revenir à la maison ». Force est de reconnaître que des changements sont nécessaires au sein de l’instance régionale. Cependant, ceux-ci peuvent s’opérer sans pour autant provoquer une rupture unilatérale.

Il s’agira également de resserrer ses rangs pour éviter que d’autres États rejoignent l’AES. En effet, le 14 mars dernier, le ministre des Affaires étrangères du Togo, le professeur Robert Dussey a annoncé, sur son compte Facebook officiel, la volonté pour son pays de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (25). Si rien n’est encore effectif, cette annonce risque de fragiliser davantage une organisation déjà mal en point. Elle pourrait même ouvrir la voie à d’autres adhésions comme celles de la République de Guinée et peut-être celle du Tchad. C’est pourquoi, en attendant que cette unité se réalise, la Cédéao et l’AES doivent coopérer étroitement pour résoudre les multiples défis qui se dressent et qui exigent dépassement, don de soi et recherche inlassable de la paix dans la sous-région. Il ne saurait y avoir d’alternative viable.

Sur le moyen et le long terme, la Cédéao devrait réformer ses mécanismes de gouvernance et de médiation. C’est ainsi que les méthodes de gestion de crises doivent être revues en privilégiant le dialogue et la diplomatie préventive. L’adoption de mécanismes de médiation plus souples, inspirés du modèle de l’Union africaine, permettrait d’éviter des ruptures brutales.

L’organisation régionale gagnerait à être plus souple en matière de sanctions. En effet, celles-ci ont fortement éprouvé les populations des pays concernées sans pour autant être efficaces. Ces sanctions ont écorné l’image de la Cédéao. Plutôt qu’une exclusion totale, elle pourrait instaurer des accords de coopération à géométrie variable avec les États de l’AES. Cela permettrait, par exemple, de préserver la coordination en matière de sécurité et d’échanges commerciaux, malgré les tensions politiques. De même, certains spécialistes comme Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty international/Sénégal soutient que le processus d’intégration économique est lent et inadéquat. Il suggère de « renforcer les pouvoirs et la légitimité du parlement communautaire » en instaurant l’élection des députés de la Cédéao au suffrage direct dans chacun des États-membres.

Ces réformes ont besoin du soutien et de l’accompagnement de la communauté internationale pour réussir. Aujourd’hui plus qu’hier, le décollage de l’Afrique de l’Ouest nécessite l’implication des partenaires pour franchir un palier permettant d’asseoir la paix et la stabilité. En définitive, on peut affirmer que l’Afrique de l’Ouest reste confrontée à des défis de nature exogène et endogène, dont les conséquences impactent directement les États et leurs populations. Certes, des solutions ont été apportées mais celles-ci tardent à se matérialiser sur le terrain.

C’est pourquoi, des réformes sont nécessaires. En dehors des stratégies élaborées dans d’autres secteurs, il y a la nécessité d’un changement d’approche et de méthode. Aujourd’hui, il convient de réformer ses armées et de les adapter à l’imprévisibilité des menaces, pour leur conférer flexibilité et réversibilité. De même, la FAA devrait bénéficier d’allocations subséquentes, de ressources financières et logistiques. L’entraînement devrait également être adapté à la menace et aux évolutions technologiques en vigueur. La Cédéao reste un acteur majeur dans la prise en compte des défis sécuritaires. À côté des États, elle incarne un devoir de solidarité et doit, par conséquent, faire preuve d’un engagement renouvelé, avec le soutien des partenaires. Fragilisée avec le retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel, elle doit trouver les voies et moyens pour les faire revenir au sein de l’instance régionale ou tout au moins créer des parcelles de communication et de coopération pour mieux asseoir la paix et favoriser les échanges économiques et commerciaux.

(1) La Cédéao est composée du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Liberia, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, du Sierra Leone et du Togo. Le Cap-Vert a rejoint la Communauté en 1976. La Mauritanie a décidé de la quitter en 2000. Le 29 janvier 2025, le Burkina Faso, le Mali et le Niger quittent la Cédéao.

(2) Faki Mahamat Moussa, « Allocution du président de la Commission de l’Union africaine au forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique », 13 et 14 novembre 2017 (https://au.int/).

(3) L’Alliance des États du Sahel (AES) ou la Confédération « Alliance des États du Sahel » (abrégée en confédération AES), ou encore Confédération des États du Sahel (CES), est une organisation intergouvernementale fondée initialement sous la forme d’un pacte de défense mutuelle conclu entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso le 16 septembre 2023. L’accord est signé à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023 au Niger, contre lequel la Cédéao menace alors d’intervenir militairement. Le 6 juillet 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger annoncent transformer cette organisation en confédération. (Wikipédia). Voir Koungou Léon, « De l’Alliance des États du Sahel à la confédération des États du Sahel : défis sécuritaires d’un nouvel ensemble sous-régional », RDN, Tribune n° 1685, 18 février 2025 (www.defnat.com/).

(4) Diallo Massaër, La sécurité, enjeu de gouvernance et de développement en Afrique de l’Ouest, CSAO/OCDE, 25 et 26 janvier 2007 (https://cgd-burkina.org/wp-content/uploads/2021/12/securitéenafriquedelouest.pdf).

(5) Chouala Yves Alexandre, « Les menaces endogènes et exogènes de l’Afrique », ESIG, octobre 2012.

(6) Au Sénégal, une étude menée par deux économistes en 2013, le Pr Joseph Cabral et M. Abdoulaye Seck, révèle que la corruption contribue à créer chaque année près de 70 000 nouveaux pauvres (https://gredi.recherche.usherbrooke.ca/).

(7) Déclaration conjointe de la rencontre des chefs d’État de l’AES (charte), 16 septembre 2023 (mjp.univ-perp.fr/).

(8) Diallo Massaër, op. cit, p. 5.

(9) Entre 76 et 66 av. J.-C., les Zélotes constituaient un groupe révolutionnaire qui luttait contre l’occupation romaine de la Palestine. Ils empoisonnaient les puits et tuaient des innocents pour faire accuser la légion sur place.

(10) Vers l’an 1000 en Syrie, les Haschischins constituaient un groupe de réfugiés qui effectuaient, sur ordres, des assassinats politiques et des meurtres sélectifs au besoin en faisant le sacrifice de leur vie, dans le but de déstabiliser le régime en place (Califat).

(11) Extrait du rapport de la Cédéao : Sahel Sahara Dialogue, Comment s’engager et avec qui vers une sécurité collective dans la région sahélo-saharienne et en Afrique de l’Ouest ?, 4-5 décembre 2017, 22 pages, p. 16 (https://library.fes.de/).

(12) Gaye Serigne-Bamba, Connexions entre groupes djihadistes et réseaux de contrebande et de trafics illicites au Sahel, FES, 2017, p.12 (https://library.fes.de/pdf-files/bueros/fes-pscc/14175.pdf).

(13) Ibidem, p. 6.

(14) Castel (du) Viviane, « Piraterie maritime : golfe de Guinée et océan Indien », RDN, n° 781, juin 2015, p. 107-112 (https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article.php?carticle=17201&cidrevue=781).

(15) La stratégie maritime intégrée de la Cédéao : état de mise en œuvre, enjeux et perspectives, Cédéao, 2022 (slideshare.net/).

(16) Douka Sédiko, Perspective énergétiques de la Cédéao, (préface), Direction de l’énergie et des mines de la Cédéao, novembre 2024.

(17) Ibidem, p. 15.

(18) Rapport du Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (CACID), décembre 2023 (https://endacacid.org/wp-content/uploads/2024/01/BULLETIN_INTEGRACTION_VO_FRANCAISE.pdf).

(19) « Les éleveurs transhumants du Sahel de plus en plus coincés dans les zones péri-urbaines », RFI, 29 octobre 2022 (www.rfi.fr/).

(20) Gaye Serigne-Bamba, Conflits entre agriculteurs et éleveurs dans un contexte de menaces asymétriques au Mali et au Burkina Faso, FES, 2017 (https://library.fes.de/pdf-files/bueros/fes-pscc/14173.pdf). Après un diagnostic, l’expert chercheur sur les questions de paix, sécurité et gouvernance en Afrique esquisse des pistes de solutions pour endiguer ce phénomène.

(21) Namassa Yakaria Zakaria, « La transhumance frontalière en Afrique de l’Ouest », revue Paix et sécurité internationales, 2014, p.31-32 (www.cervantesvirtual.com/).

(22) Discours du président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faky Mahamat lors du Forum de Dakar sur la sécurité, 13-14-15 novembre 2017, « Défis sécuritaires en Afrique : pour des solutions intégrées.

(23) Le général Lamine Cissé, ancien chef d’état-major général des Armées a été nommé en 1998 ministre de l’Intérieur par le président Abdou Diouf du Sénégal. Il a été artisan de la première alternance du Sénégal en 2000 avec la victoire du Président Abdoulaye Wade. Le général Cissé fut plus tard représentant du Secrétaire général des Nations unies en République centrafricaine.

(24) Balima Sampala « Le retrait des pays de l’AES de la Cédéao et la construction de la sécurité régionale », FES Sénégal, note d’analyse n° 2, avril 2024 (https://pscc.fes.de/).

(25) Professeur Robert Dussey a jeté un pavé dans la mare en annonçant la volonté de son pays de rejoindre l’AES. Plus qu’une déclaration, elle pourrait exprimer l’ambition du Togo de rentabiliser davantage le port de Lomé au profit de ses trois pays enclavés. Par pur réalisme ou par cupidité, ce coup de « jarnac » (coup porté en traitre) sur le dos de la Cédéao va incontestablement bouleverser la donne et fragiliser davantage l’instance sous-régionale.

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