Actions internationales - L'Allemagne et les opérations de maintien de la paix
Depuis la guerre du Golfe, le débat en Allemagne sur la participation des forces armées à des actions extérieures a trouvé peu à peu un calme relatif, vraisemblablement en raison de leur succès. Cependant, la légalité constitutionnelle de l’élargissement géographique des missions de la Bundeswehr est actuellement étudiée par le Tribunal constitutionnel. Ainsi, l’engagement des troupes en Somalie, décidé le 21 avril 1993 par le gouvernement fédéral, a été soumis le 2 juillet 1993 au Parlement allemand sur décision de ce tribunal. Il est cependant possible d’évaluer l’engagement de l’Allemagne au service de l’ONU, notamment à partir du Livre blanc sur la Défense paru en avril 1994.
Les principes d’un engagement dans le cadre de l’ONU
Par sa présence dans les différents organismes de sécurité, comme l’Otan, l’Union de l’Europe occidentale (UEO) et la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), l’Allemagne soutient l’établissement d’une sécurité efficace en Europe en s’appuyant sur le système de valeurs contenu dans sa Loi fondamentale. Ainsi, « les droits de l’homme, la démocratie et la primauté du droit, l’autodétermination des peuples, la renonciation du recours à la force et le respect de l’intégrité territoriale revêtent une importance centrale ». Dans le cadre de l’ONU, le Livre blanc souligne que « la contribution allemande à la préservation de la paix est, avant tout, de nature politique et économique, et non militaire ». La dimension humanitaire est donc une priorité de sa coopération. « Les missions principales sont le transport, le soutien sanitaire, le contrôle des mesures de désarmement, le rapatriement des réfugiés. » En cas d’engagement des forces armées, l’Allemagne n’agira que conjointement avec ses alliés et ses partenaires, dans une mission relevant des Nations unies, en fonction de ses valeurs et de ses intérêts. Par ses idées directrices sur la défense, elle renforce l’ONU dans son rôle de gardien de la paix de la communauté internationale, en particulier par l’application des droits de l’homme et du droit international ; mais cela ne peut se faire qu’en augmentant le poids des Nations unies dans le monde, notamment grâce à une meilleure dotation en moyens de gestion préventive des crises.
Après avoir suscité de nombreuses discussions, le débat politique s’est calmé, comme le montrent les sondages publiés depuis 1993. Tout en soulignant le clivage entre les parties Ouest et Est de l’Allemagne, une participation physique de la Bundeswehr aux opérations humanitaires de l’ONU est ressentie comme une nécessité. Bien que 55 % des personnes interrogées (Die Welt du 11 décembre 1993) considèrent que la Bundeswehr doit se limiter exclusivement à la défense du territoire national, elles pensent que la multiplicité des crises pourrait être une menace pour leur sécurité future. Aussi, afin de stabiliser la situation, plus de la moitié des Allemands recommandent une plus grande participation aux organismes de sécurité de l’Europe ; 74 % souhaitent que l’Otan joue un plus grand rôle dans la gestion des crises. La réaction devant la guerre en Bosnie est significative.
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