Sans minorer l’importance des missions les plus exigeantes et sans présupposer la disparition, même à court terme, des opérations dites de haute intensité, on ne peut de prime abord que constater la relative inadéquation entre le contexte conflictuel contemporain et les armées occidentales actuelles, formatées matériellement et mentalement pour un ennemi et des scénarios d’emploi classiques, « de grand style », désormais peu probables.

Reflété dans les structures de forces et les doctrines des trois armées, et tout spécialement celles des armées de l’air occidentales, véritables fers de lance de la guerre industrielle et technologique, l’héritage de la guerre froide paraît en première analyse décalé et presque inadapté à l’heure des actions de police internationale, des conflits asymétriques et autres opérations de stabilisation complexes.

À y bien regarder, pourtant, les caractéristiques de la puissance aérienne sont autant d’atouts singuliers et souvent même indispensables dans le cadre interarmées, qu’il s’agisse de faire valoir nos avantages dissymétriques en gestion de crise, ou de couvrir des opérations non conventionnelles face à des adversaires asymétriques.