Une évolution qui semble s'accélérer
L’intérêt de ce débat me semble être de dépasser la simple analyse institutionnelle du traité d’Amsterdam pour réfléchir à l’évolution politique de l’Europe sur les questions de défense. On y a eu l’illusion que les institutions créaient une dynamique politique. Or, si celles-ci peuvent consolider des convergences politiques, elles ne peuvent les créer. De ce point de vue, les déceptions d’Amsterdam étaient inscrites dans la logique du traité.
Je ne dirai donc qu’un mot du bilan institutionnel de ce traité afin que le sujet soit classé. Il y a eu quelques avancées limitées : la plus notable concerne les missions, dites de Petersberg, de maintien ou de rétablissement de la paix (missions définies lors d’une réunion de l’UEO à Petersberg en 1992) ; elles figurent pour la première fois parmi les sujets qui peuvent être abordés au sein de l’Union européenne. Il est à cet égard significatif que ce soit un pays neutre, n’appartenant pas à l’Otan, l’Autriche, qui ait accueilli la première réunion des ministres de la Défense de l’UE, concrétisant ainsi la promesse d’Amsterdam que la défense ne soit pas exclue du champ du traité.
Cependant, à côté de ce progrès, il y a surtout une grande stagnation institutionnelle. Quand on lit les articles du traité qui décrivent des procédures concernant la politique étrangère et de sécurité commune, on se rend compte des difficultés rencontrées à Amsterdam pour progresser sur ce sujet. On peut même constater des reculs : le langage employé sur les relations avec l’Otan et sur la perspective d’une défense commune est moins ambitieux qu’à Maastricht. Il est ainsi écrit dans le traité que certains États membres considèrent que la défense commune est déjà réalisée dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord : cette précision de l’article 17 constituait pour les Britanniques une manière de bien marquer que le traité d’Amsterdam n’ouvrait pas, dans le domaine de la défense, une perspective dynamique et qu’en l’état il n’y avait rien à changer. De même, le principe d’intégration de l’UEO dans l’Union européenne paraît s’éloigner.
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