Politique et diplomatie - Le siècle de l'islam
Voici venir le temps où, penchés sur leur ordinateur, les analystes des rapports entre nations dressent, à leur façon, le bilan d’un siècle qui s’achève, siècle singulièrement fertile en événements contrastés. C’est pourquoi, sans doute, il leur sera malaisé de recenser les lignes de force appelées à se prolonger sur celui qui s’annonce.
Plusieurs constats, pourtant, leur sembleront évidents. Les progrès scientifiques et techniques ont apporté dans la vie des individus des changements plus importants encore que ne l’ont fait les péripéties politiques, lesquelles ont, aussi, perdu la vedette au profit des ambitions économiques des gouvernements. Des réformes sociales, parfois inespérées, ont suivi d’un pas inégal. Les idéologies, à l’honneur dans la première moitié du siècle, ont fini par se vider de substance, tandis que les mœurs, elles, en changeaient. Des États cherchent à s’associer toujours davantage, en particulier sur notre continent, tandis que tâtonne sur une planète rétrécie une mondialisation présentée comme inéluctable. Phénomène plus important peut-être à l’échelle des générations, d’amples rééquilibrages démographiques commencent à façonner le monde de demain.
Devant ces banalités, nos analystes seront tentés de s’en tenir à un consensus portant notamment sur le nouvel ordre mondial, sur le primat définitif de l’économie et sur la panacée que constitueraient de grands ensembles internationaux. Il n’est pas interdit, cependant, d’avoir d’autres interprétations. C’est ainsi que l’on peut noter que, dans l’ensemble, les principaux équilibres et déséquilibres d’aujourd’hui n’ont pas, en définitive, beaucoup changé par rapport au début du siècle, en soulignant toutefois l’exception islamique, en général mal mesurée pour ne pas dire sous-estimée.
Il reste 88 % de l'article à lire
Plan de l'article










