Après le point fait à l’occasion du Sommet de Séville fin juin, la Convention européenne a entrepris d’aborder les questions diplomatiques et militaires ; les groupes de travail vont rassembler des conventionnels sur le thème du devenir de la Pesc et de son prolongement, la PESD. Les quelques propositions avancées ci-après tentent d’apporter une perspective concrète à des travaux souvent confinés dans des questions juridiques (avenir du Traité de Bruxelles modifié) ou institutionnelles (interférences entre MM. Solana et Patten).
Enjeux Pesc-PESD mi-2002
Depuis le Conseil européen d’Helsinki fin 1999, le plus facile a été fait en matière de politique européenne de sécurité et de défense (PESD), même si cela n’a pas toujours été simple de rapprocher les points de vue des Quinze et de dégager des compromis pour accomplir l’essentiel, à savoir installer des institutions opérationnelles minimales pour animer la politique extérieure et de sécurité commune (Pesc), créer un embryon de PESD concentré sur la gestion de crise et lancer la démarche capacitaire de l’Union.
Après deux ans de travail intensif, quatre présidences actives, on bute maintenant sur de vraies difficultés, le financement, la cohérence de l’action inter-pilier et la concurrence de l’Otan. Et ces trois obstacles sont mis en relief par une actualité exigeante : les suites internationales du 11 septembre ; la mise en place de la Convention européenne, qui prépare les conditions d’une réforme préparatoire à un élargissement massif ; des activités électorales sensibles dans de nombreuses capitales européennes ; une reprise économique souvent jugée fantomatique. Le calendrier qui se profile est tendu avant les rendez-vous de 2003 pour l’objectif global d’Helsinki et de 2004, année de toutes les évolutions européennes possibles.
Au-delà de ces trois obstacles, qui étaient attendus et qui font l’objet de nombreuses analyses, il peut paraître utile de réfléchir à la consolidation de la Pesc et au vrai lancement de la PESD ; non pas seulement — ou pas d’abord — par le développement juridiquement correct de l’espace institutionnel mais plutôt en cherchant à définir des développements concrets dans une dynamique inventive qui se veut pratique. Pour permettre la validation d’une certaine capacité diplomatique commune, la Pesc, et d’un début de capacité militaire commune, la PESD, plusieurs conditions sont à réunir, et ce dès que possible : valorisation plus poussée de la capacité de prévention de l’ensemble européen CEE-UE ; actualisation des missions de Petersberg ; normalisation UE-Otan ; approfondissement des règles de subsidiarité en matière diplomatique ; meilleure identification de l’attente d’Europe qu’exprime une communauté internationale à la recherche d’alternative. Ces principaux prérequis (il y en a d’autres) balisent le chemin qui mène probablement à une forme d’Union politique, encore impossible aujourd’hui mais discernable à terme.
Il reste 86 % de l'article à lire
Plan de l'article