Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Ce livre est écrit par un ancien Navy Seal. Il retrace les événements qui ont mené à l’opération Geronimo, une opération montée pour éliminer Oussama Ben Laden, sans doute la plus célèbre figure du terrorisme de notre époque. Cependant, le récit ne se limite pas à cela.
Des extraits d’un « journal » ouvert en août 1942 et d’une abondante correspondance, notamment avec son épouse Béatrice, fournissent autant de jalons pour une biographie détaillée d’un singulier personnage qui reste une figure dominante parmi les héros de la Seconde Guerre mondiale.
La libération de Paris est un des mythes fondateurs de l’identité française contemporaine. Les images de liesse, comme la descente des Champs-Élysées par le général de Gaulle, le 26 août, restent gravées dans notre mémoire politique collective depuis bientôt 70 ans.
On présente communément la bataille de Leipzig, qui vit s’affronter la Grande armée aux forces coalisées de la Russie, de l’Autriche, de la Suède (de Bernadotte) et de l’Empire autrichien, comme la Bataille des Nations. Plus grand affrontement des temps modernes jusqu’à la Première Guerre mondiale, elle eût pour enjeu principal l’équilibre européen, plus particulièrement l’espace germanique.
L’allusion à Dantzig est accrocheuse mais en fait les situations ne sont guère comparables et il vaut mieux se référer au sous-titre (Les États-Unis et l’éclatement de la Yougoslavie). Le lecteur est en effet plus invité à arpenter jour après jour les couloirs du Congrès que les rues de la capitale bosniaque et à fréquenter Dole et McCain plus que Karadzic ou Izetbegovic.
À une époque où les héros proposés par nos médias sont de pacotilles et de paillettes, il est plus que jamais nécessaire de revenir vers ceux qui, de par leur vie, ont été de vrais héros. Roland Glavany en fait indéniablement partie. Ayant dépassé les 90 printemps, et avec l’appui du journaliste Bernard Bombeau, spécialiste de l’aviation et ancien de l’hebdomadaire Air et Cosmos, le général Glavany nous offre un témoignage fort, percutant et émouvant sur notre histoire militaire et aéronautique de la deuxième moitié du XXe siècle.
Traiter de la question iranienne au plan géostratégique reste un exercice périlleux tant elle suscite de crispations idéologiques. Difficile en effet de ne pas tomber dans la complaisance pour l’un ou l’autre des camps qui s’y affrontent. C’est pourtant le défi que relève le professeur Vernochet dans cet ouvrage. Mieux encore, il prend le risque de l’anticipation en ces temps où jamais on n’a eu aussi peu la capacité de le faire et jamais on ne se l’est autant interdit, tant la communication est devenue un substitut commode de la pensée (donc à l’action).
Le Bismarck est un mythe de l’histoire navale contemporaine parce que sa traque, puis sa disparition en mai 1941 sont restées comme un tournant décisif de la Seconde Guerre mondiale, sonnant le glas des ambitions maritimes d’Hitler et redonnant espoir au Royaume-Uni, alors encore bien seul dans la guerre contre le nazisme. Si la littérature britannique est évidemment abondante sur le sujet, il faut se féliciter de la publication de cet ouvrage rédigé par un de nos spécialistes de l’histoire maritime, François-Emmanuel Brézet, lui-même ancien officier de Marine.
Ce livre retrace les grandes évolutions qui ont marqué le monde de 1913 à nos jours. Il se divise en trois parties et vingt sous-parties. Il offre un panorama de l’évolution des rapports de force à travers le temps, avec l’alternance des puissances dominant l’Europe, les deux superpuissances puis l’émergence des pays du Tiers-monde et finalement la mondialisation. Le livre se concentre peu sur les batailles et les guerres préférant analyser leurs conséquences.
Ce livre illustré nous propose une compilation thématique de douze histoires en vignettes dessinées de la série Commando relatant la période du débarquement en Normandie. Cette série, datant d’un demi-siècle, rencontre toujours un vif succès en Angleterre où elle est considérée comme « une institution ».
En cette époque où les médiacrates, jour après jour, nous attristent, ce livre est un excellent antidépresseur. Dans un superbe préambule, et fort littéraire – « Longtemps, il y eut cette demande : raconte » –, deux des enfants du général expliquent qu’ils l’ont persuadé de l’écrire. Ils ont eu raison : cinq fois blessé, onze fois cité, Grand’ Croix de la Légion d’honneur, il avait beaucoup à dire.
Le 8 novembre 2012, j’ai déjà consacré une recension au premier livre de Régis Le Sommier concernant le général David Petraeus (1). Je la terminais comme suit : « On regrettera seulement que la vie privée du général soit si peu abordée : une femme et deux enfants cela compte aussi dans la vie d’un militaire. De surcroît, un homme d’un tel tempérament doit bien avoir quelques romans dans sa giberne ! ».
Sans rechercher le sensationnel, cet ouvrage préfacé par Alain Bauer, donc par un connaisseur, impose et mérite une lecture attentive.
L’auteur, Pierre Martinet, est un ancien du service action de la DGSE : il a donc une approche réaliste de l’univers qu’il décrit, il a d’ailleurs déjà écrit plusieurs livres sur le thème du renseignement.
L’ouvrage collectif consacré aux débats sur l’éthique politique au Royaume-Uni étudie la notion de Sleaze, terme inconnu avant les années 1960 hors des milieux interlopes de Soho, et utilisé depuis les années 1990 pour qualifier les pratiques du monde politique.
Ce gros ouvrage est un monument d’érudition, bien que limité dans le temps d’investigation à la période d’une durée de moins de trois siècles s’étendant de 1515 (encore que le choix de cette date bien connue des écoliers ne soit pas justifiée ici de façon évidente) à 1793, lorsque la Convention abolit le titre à l’encontre de Luckner et de Rochambeau, le 21 février, un mois exactement après l’exécution du roi et plus de vingt ans avant la fournée napoléonienne. On n’entendra donc parler ici, sauf sous forme de quelques allusions, ni de Davout, ni de Mac-Mahon, ni de Foch, ni de Leclerc.
C’est en Norvège, entre le 9 avril et le 10 juin 1040, que s’est déroulé le premier affrontement de la guerre entre l’Allemagne et une coalition de forces norvégiennes, britanniques, françaises et polonaises. Alors que les préparatifs de la bataille de France battaient leur plein, l’attention des états-majors se concentra sur un pays ignoré en temps de paix et fort peu connu en temps de guerre : le royaume de Norvège.
Yves Plasseraud observe, étudie et publie sur le problème des minorités en Europe depuis que ce problème a fait son irruption sur la scène diplomatico-médiatique. C’est-à-dire à l’aube des années 1990, à la faveur du grand dégel à l’Est consécutif à la chute du Mur de Berlin puis de l’éclatement de la Yougoslavie.
Cet ouvrage de photographies (plus de 250, rares ou inédites), regroupées avec des témoignages écrits, traite d’une guerre qui ne se résume pas qu’aux combats, en évoquant la vie quotidienne des soldats de l’Armée rouge.
En 2004, les historiens S. Audouin-Rouzeau et J.-J. Becker, avaient édité une Encyclopédie de la Grande Guerre, qui avait fait date dans le corpus historiographique dédié à la Première Guerre mondiale. À l’occasion du prochain centenaire de la Grande Guerre, cette encyclopédie vient d’être rééditée sous format « poche » avec de nouveaux compléments en deux volumes représentant au total près de 1 800 pages d’un texte dense, riche et précis.
La réédition de ce témoignage, paru pour la première fois en 1965 et devenu depuis introuvable, donne l’occasion de se pencher sur la personnalité exceptionnelle de son auteur aux états de service stupéfiants. Issu d’une famille militaire de l’Arkansas il sortit major de West-Point en 1903. En 1925, il devint le plus jeune major-général de l’Armée américaine, en 1930, il en devint le chef d’état-major.
En 2010, l’Institut Montaigne confie à Gilles Kepel le soin d’une enquête sur l’islam en nos banlieues. On ne pouvait faire meilleur choix. Les compétences multiples de l’auteur le justifiaient, comme l’objectivité dont il a toujours fait preuve dans un domaine bien chaud et propice aux jugements mal assis. En résultent deux livres. L’un, Banlieue de la République, est la restitution des entretiens, le second, la synthèse et les conclusions de l’auteur. Le lecteur pressé pourra faire l’économie du premier, qui pourtant transcrit de savoureuses conversations mi-verlan mi-sabir algérien. Quant au second, nul ne peut parler désormais de « notre » islam qu’il ne l’ait lu.
L’entrée de la Croatie dans l’Union européenne (UE) en juillet 2013 rappelle que les élargissements ne sont pas terminés. Entre 2004 et 2007, près de 100 millions d’habitants ont rejoint l’Union européenne, une intégration politique d’une ampleur historique. Cet ouvrage pose donc deux questions simples mais essentielles : où va s’arrêter l’Europe ? Et comment gère-t-elle ses relations avec ses voisins ?
L’opuscule Sauvons la démocratie ! se veut « Lettre ouverte aux hommes et aux femmes politiques de demain ». Mais la portée de cet ouvrage est loin de se limiter à des préceptes pour la jeunesse.
L’originalité de l’ouvrage réside dans ses sources, aussi bien bibliographiques que d’entretiens menés en majorité avec des militaires. C’est une véritable enquête à laquelle s’est livrée l’auteure. Il en résulte un tableau des forces armées françaises, principalement de l’Armée de terre, au début du XXIe siècle. Ce tableau, ainsi que l’annonce le titre, n’incline pas à l’optimisme.
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