Elles sont de deux types : temporaires, celles mettant à l’honneur une parution ou l’annonce d’un colloque ; archivées, celles qui concernent l’actualité du monde de la défense et des relations internationales.
Cette dernière étape alpine rappellera deux épisodes importants de la Résistance avec le plateau des Glières où les maquisards affrontèrent les nazis en février-mars 1944. Ce maquis était commandé par des vétérans du 27e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) et en particulier par le lieutenant Tom Morel, Saint-Cyrien et qui fut tué par traîtrise par un membre des unités de Vichy constituées de Groupe mobile de réserve (GMR) et de la milice. L’échec des troupes de Vichy à réduire le maquis entraîna une intervention des troupes nazies et l’obligation du maquis à se disperser en raison du rapport de force trop défavorable. Le souvenir des Glières reste très important dans la région.
Les Alpes et Grenoble ont vu le développement des Chasseurs alpins (lire Henri Bordeaux, « Les chasseurs alpins », RDN n° 8, janvier 1940, p. 3-19) avec leur forte identité conjuguant infanterie et combat en montagne. Grenoble a ainsi été au cœur du développement de la capacité française à combattre en zone montagneuse avec une école française de très haute valeur qui a prouvé sa valeur lors de tous les conflits. Ainsi, durant le néfaste mois de juin 1940, l’Armée des Alpes protégeait la frontière face à l’Italie de Mussolini, lorsque celui-ci voulut sa part du gâteau alors que les troupes allemandes franchissaient la Loire. Ses troupes, bien qu’entraînées au combat en montagne, furent vaincues par les unités alpines françaises pourtant inférieures quantitativement mais qui avaient un état d’esprit résolument offensif. Celui-ci se retrouva d’ailleurs dans les maquis alpins dont une grande partie de l’encadrement venait des chasseurs alpins.
Le Dauphiné et le Vercors ont été terres de Résistance autour de Grenoble, une des 5 communes de France ayant le titre de Compagnon de la Libération avec le village martyrisé de Vassieux-en-Vercors, un peu au sud de l’arrivée de ce jour.
L’histoire militaire de Lyon est longue et étroitement liée à son positionnement géographique entre Europe du Nord et Europe de la Méditerranée. Paradoxalement, la ville, grosse garnison, a connu peu de combats hormis pendant la Libération à l’été 1944. Pourtant la guerre a marqué de son empreinte indélébile la cité des Gones avec la Résistance. Très vite, dès l’automne 1940, le refus de la défaite et la contestation de la nature du régime de Vichy ont permis le développement de mouvements d’inspiration variée comme Témoignage Chrétien, Franc-Tireur ou Libération. La position favorable de la ville a permis aux Résistants d’y travailler mais la répression allemande à partir de novembre 1942 a été terrible. Ici, il faut évoquer la figure de Klaus Barbie, bourreau de Jean Moulin arrêté à Caluire le 21 juin 1943 et torturé jusqu’à la mort. Klaus Barbie est aussi l’auteur de la rafle d’Izieu où le Tour va passer. À Izieu, avec l’appui du sous-préfet de Belley, Pierre-Marcel Wiltzer (1910-1995), une maison a permis d’abriter des enfants juifs. Le 6 avril 1944, 44 enfants et les 7 adultes les encadrants furent arrêtés et déportés. 42 enfants et 5 des adultes y moururent. La Maison d’Izieu est désormais un lieu de mémoire. Le procès de Klaus Barbie eut lieu à Lyon en 1987. Condamné à la détention à vie, il mourut en 1991 en prison.
Clermont a été et reste une grande ville de garnison avec son célèbre régiment d’infanterie, le 92e RI, dont l’origine remonte à l’Ancien Régime et qui est installé depuis 1881 dans la capitale auvergnate. Son insigne représente un gaulois avec ses moustaches, référence à Gergovie où Vercingétorix battit les troupes de Jules César (voir Albert Grenier, « Aux origines du patriotisme français », RDN n° 8, janvier 1940, p. 41-56). On y retrouve également deux états-majors dont celui de la 4e Brigade d’aérocombat, héritière de la 4e Division aéromobile (DAM) qui était implantée à Nancy. Ville industrielle avec Michelin, il était logique que l’arme du Matériel y soit implantée avec la 13e Base de soutien du matériel (BSMAT).
Partant de la plaine de la Limagne, grenier à blé de l’agroalimentaire français, le peloton passe à Riom, siège judiciaire marqué par le procès du même nom entrepris par le régime de Vichy. Ce procès, qui visait à juger les responsables politiques et militaires de la défaite de juin 1940 (parmi lesquels Léon Blum, Édouard Daladier et le général Gamelin), s’est ouvert en février 1942 et est suspendu en avril, tant la défense des intéressés fut efficace et se retourna contre Vichy et le haut commandement. Riom vit aussi l’incarcération du général de Lattre, après novembre 1942, car il avait refusé le désarmement imposé à l’armée de Vichy après l’invasion de la zone libre. Le futur maréchal organisa son évasion en juin 1943, ce qui lui permit de gagner l’Afrique du Nord et reprendre la lutte contre les Allemands (Edmond Delage, « In memoriam - Le Maréchal de Lattre de Tassigny », RDN n° 89, février 1952, p. 195-197).
Edgar Tupët-Thomé s’est éteint mercredi 9 septembre 2020 aux Invalides. Trois compagnons de la Libération sont encore en vie (sur 1 038) : Pierre Simonet (98 ans), Hubert Germain et Daniel Cordier (100 ans).
Entre Poitou et Limousin, les coureurs vont traverser une zone rurale où l’élevage du cheval à des fins utilitaires a été important. Zone aussi de collines et de forêts épaisses, peu urbanisée et qui a permis à de nombreux maquis de se protéger et de combattre l’occupant nazi, au prix de sacrifices dramatiques comme à Oradour-sur-Glane.
Le Tour quitte les espaces maritimes pour longer le marais poitevin et arriver dans le Poitou. Bien que très éloigné des frontières du quart nord-est d’où venait la menace, le Poitou a justement été terre d’accueil pour de très nombreuses unités militaires de l’Armée de terre.
Cette étape, peu propice aux grimpeurs, va parcourir un espace maritime façonné au cours des siècles pour faire face aux menaces, espagnoles ou anglaises, venant de la mer. D’où la multiplication d’ouvrages spectaculaires et contribuant directement aujourd’hui au tourisme patrimonial, comme la cité fortifiée de Brouage, les forteresses construites ou aménagées par Vauban tant sur les îles que sur le continent. La liste en est longue et démontre combien le danger maritime était réel. Paradoxalement, le célèbre Fort Boyard est le résultat d’un échec, Vauban ayant estimé impossible sa construction sur un banc de sable trop instable. Les travaux débutèrent en 1803 mais furent arrêtés en 1809. Ils reprirent en 1841 et les premiers canons y furent installés en 1859. La fin des travaux eut lieu en 1866 mais la conception du fort était déjà obsolète, au point qu’il fut abandonné en 1913 puis aliéné en 1961. Son succès actuel est donc inversement proportionnel à son efficacité militaire.
Pau, outre Henri IV, a un lien très fort avec notre écosystème de défense, hier comme aujourd’hui. En 1821, la municipalité décide de la construction d’une caserne géante, au point que le chantier va durer cinquante ans à cause des difficultés financières mais aussi de certains choix architecturaux douteux. Au final, la caserne Bernadotte – autre enfant illustre né à Pau en 1763, Maréchal d’Empire puis Roi de Suède et dont la famille règne toujours à Stockholm –, est un bâtiment exceptionnel de 175 m de long, propriété de l’État depuis 1856 et qui abrite, depuis 1961, les archives des personnels militaires avec plus de 35 millions de dossiers conservés. La place de Verdun (autrefois place Napoléon) devant la caserne lui servait de terrain de manœuvre.
La région du Comminges, entre Gascogne et Languedoc, a été très vite appréciée pour les vertus thérapeutiques de ses eaux souterraines. Au XVIIIe siècle, le thermalisme militaire s’institutionnalise pour soigner les soldats malades ou blessés, inspirant par la suite le développement de ce type de traitement aux civils (pour un aperçu du thermalisme au sortir de la Seconde Guerre mondiale, lire Olivier Merlin, « Tourisme et Nation », RDN n° 27, août 1946). La création d’un corps de santé militaire en 1708 (à l’origine de notre Service de santé des armées – SSA) va permettre une organisation favorable au profit de la troupe. La région de Barèges, comprenant Bagnères-de-Luchon, près de l’arrivée va ainsi, dès 1732, voir la construction d’édifices thermaux accueillant les soldats. Au milieu du XIXe siècle, la capacité d’accueil y est entre 300 et 500 places. Dès le XVIIIe siècle, le service de santé prend à sa charge le coût des traitements, les repas étant prélevés sur la solde du patient. Le thermalisme militaire connaîtra une forte extension lors des conquêtes coloniales, les militaires revenant des théâtres ou de séjours se remettant en forme après des périodes souvent difficiles sur le plan sanitaire. À Bagnères-de-Luchon, on peut encore voir la chapelle de l’ancien hôpital militaire des Dominicaines.
Si Millau, ville départ, accueillit entre 260 et 300 blessés en permanence pendant la Grande Guerre dans ses hôpitaux, c’est bien le Camp du Larzac qui focalise l’intérêt médiatique durant la décennie 1970. Ce camp, juché sur un plateau aride, fut ouvert en 1902. Avec ses 3 000 hectares et dans une zone très faiblement peuplée, il fit l’objet d’un projet d’extension visant à le porter à 14 000 ha. Mais, dans la mouvance de mai 1968, une forte contestation antimilitariste se développa contre cette idée : le général Maurin, alors chef d’état-major des armées, l’a d’ailleurs évoqué dans son intervention devant les auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) en avril 1974. De nombreuses manifestations eurent lieu, amenant, juste après l’élection de François Mitterrand en 1981, à l’annulation de ce plan. Paradoxalement aujourd’hui, l’implantation de la 13e Demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE) – stationnée à Djibouti de 1962 à 2011 –, apparaît comme un ballon d’oxygène économique pour la région. L’unité représente 1 300 légionnaires et 320 familles et un programme d’amélioration des infrastructures est prévu jusqu’en 2023. Un autre aspect du camp du Larzac est moins connu mais a été essentiel dans l’aventure spatiale française. En 1941-1942, le colonel Jean-Jacques Barré (1901-1978) y a expérimenté les premières fusées françaises à combustible liquide, permettant ainsi de préparer les expérimentations qui seront conduites après-guerre au Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA) de Vernon (Eure).
Le rude territoire des Cévennes a été longtemps marqué par les luttes entre les Protestants et le pouvoir royal. Un esprit de résistance a parcouru ces terrains escarpés amenant la royauté à y déployer un dispositif militaire répressif pour surveiller la population. C’est ainsi qu’Alès, capitale des Cévennes, fut assiégée par Richelieu en 1629 et qu’à la Révocation de l’Édit de Nantes en 1688, un fort de type Vauban fut construit non pas pour défendre la ville par rapport à un ennemi extérieur mais bien pour en contrôler les habitants. Complétant le dispositif, les casernes Thoiras furent construites au XVIIIe siècle et abritèrent notamment un bataillon du 40e Régiment d’infanterie (RI).
Le 5 mars 1815, Napoléon reçut un accueil très chaleureux à Gap, la plus haute préfecture de France et dont le passé militaire fut important avec pas moins de trois enceintes fortifiées. Au XIXe siècle, la Caserne Desmichels, aujourd’hui centre administratif, a accueilli de nombreuses unités dont le 17e Régiment d’infanterie (RI) avant 1914. La ville fut libérée à l’été 1944 par une action audacieuse des Forces françaises de l’intérieur (FFI), obligeant la garnison allemande à rendre les armes. Depuis 1983, le 4e Régiment de Chasseurs (reformé en 1954) est installé au Quartier Général Guillaume, un vaste complexe construit dans les années 1980. Ce régiment de cavalerie appartient à la 27e Brigade d’infanterie de montagne et a payé un lourd tribut à la guerre contre le terrorisme avec 4 de ses membres tués en novembre 2019 lors de la collision de 2 hélicoptères au-dessus du Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane.
L’Empereur est arrivé à Sisteron le 5 mars au petit matin et s’est peu attardé dans la ville, soucieux de progresser au plus vite vers Gap puis Grenoble. La Route Napoléon bascule dans le Dauphiné vers le Nord.
Exilé sur l’île d’Elbe, Napoléon veut retrouver la France et rétablir son pouvoir. Il débarque le 1er mars 1815 à Golfe-Juan. Son objectif est de remonter au plus vite à Paris mais en évitant les troupes du roi Louis XVIII dans la vallée du Rhône, d’où le choix de passer par la montagne, via Grenoble. Cette route, passant de la Côte d’Azur, traversant la Provence intérieure et arrivant dans les Alpes, est devenue depuis la « Route Napoléon », d’autant plus que l’Empereur reçoit un accueil très chaleureux de la part des Français déjà très remontés contre la politique menée par la Restauration (sur l'Empereur, lire Michel Klen, « Plaidoyer pour l'Empereur », RDN n° 829, avril 2020). La route du Tour va donc suivre ce parcours historique et traverser des villes petites, enclavées au cœur des Alpes de Haute-Provence, mais riches d’un très grand patrimoine. Ainsi, la ville de Grasse, connue mondialement pour ses parfums, a un carré militaire dans son cimetière accueillant les dépouilles des soldats décédés lors de la Première Guerre mondiale et qui étaient soignés dans cette région au climat salutaire. Grasse a eu sa caserne construite en 1890 et qui a abrité le 23e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) jusqu’en 1914.
Nice, qui avait été annexée par la France de la Révolution française jusqu’à 1814, a été cédée en 1860 à la France, comme juste retour du soutien de Napoléon III à l’unité italienne autour du Royaume du Piémont-Sardaigne. Mais très vite, la rivalité franco-italienne a renforcé le rôle stratégique de la ville, avec de très nombreux aménagements entrepris par le général Seré de Rivières dès 1877 avec la construction de forts dans les montagnes surplombant la ville (voir le site Web de la fortification Seré de Rivières). Des casernes sont établies dans la ville entre 1886 et 1888 et modèlent l’aménagement de la ville que l’on retrouve dans la toponymie des noms de rue. Celle-ci a été longtemps une garnison (certes très agréable au regard de la météo), comptant jusqu’à 20 000 hommes soldats à la veille de la Seconde Guerre mondiale. De par son statut de station balnéaire, elle a reçu de nombreux soldats blessés pendant la Grande Guerre pour leur convalescence. Avec la montée du fascisme mussolinien, Nice a vu ses hauteurs à nouveau fortifiées, dans le cadre des travaux liés à la Ligne Maginot. En juin 1940, les troupes italiennes échouèrent à battre les unités de montagne françaises, bien qu’inférieures numériquement. Occupée par les Italiens, Nice a abrité de nombreux résistants et ses habitants s’efforcèrent de protéger les réfugiés juifs. 67 Niçois ont été reconnus Justes parmi les nations et la ville a vu 7 de ses siens nommés Compagnons de la Libération.
À l'occasion du départ du Tour de France 2020, la RDN va vous proposer régulièrement des anecdotes par rapport aux différentes étapes et, dans la mesure du possible, vous présenter des anciens articles sur ces sujets.
Né en novembre 1953 à Alger, fils d'un capitaine, Éric de Cromières passé au lycée militaire de Saint-Cyr-L'École entre 1969 et 1972 ; il intègre ensuite l'École des hautes études commerciales (HEC). À sa sortie, il passe quelques années comme officier dans la Marine nationale à Toulon. S'ensuit une longue carrière chez Michelin qui l'amènera à devenir président de l'ASM Clermont Auvergne en 2013, club qui remportera son deuxième titre de champion de France en 2017 sous sa présidence. Grand homme du rugby français contemporain, il a beaucoup œuvré sur les relations entre le XV de France et les clubs professionnels. Il est décédé le 23 juillet 2020 des suites d'un cancer.
Nous apprenions hier, le 23 juillet 2020, la mort en opération du hussard parachutiste de première classe Tojohasina Razafintsalama.
Avec l’autorisation de la rédactrice en chef de la lettre confidentielle électronique Asie21 (https://www.asie21.com), nous reproduisons les trois textes du Général Alain Lamballe extraits du n° 141 (juillet-août 2020).
Lors d'une cérémonie officielle, le lundi 13 juillet, la Ville d'Ajaccio parrainait le patrouilleur de haute mer Commandant Ducuing.
Nous apprenons le décès de Mélanie Lemée, 25 ans, gendarme au sein du groupement de gendarmerie départementale du Lot-et-Garonne, percutée par un véhicule sur un dispositif d'interception.
Mercredi 1er juillet 2020, est élu Marc Darmon à la tête du GICAT. Treizième président du groupe depuis sa création en 1978, il succède à Stéphane Mayer (Président-Directeur Général de Nexter et Co-CEO de KNDS).
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