Les menaces qui pèsent sur la paix du monde font plus que jamais un devoir à tous ceux que préoccupent la sécurité du pays et son rang dans le monde d'appliquer leur réflexion aux problèmes vitaux dont la solution commande la Défense nationale. Lire la suite
Le nombre et la complexité des questions intéressant la Défense nationale dépassent de plus en plus et très largement le cadre des études effectuées jusqu'ici par la Reçue militaire générale. C'est une banalité d'écrire que les guerres ne sont plus exclusivement affaire militaire et que leur préparation, comme leur conduite, met en jeu toutes les ressources, toutes les énergies des États. Lire les premières lignes
L’article liminaire de cette Revue aurait été écrit spécialement pour nos lecteurs par M. le Maréchal Pétain si les circonstances qui l’appellent à servir le pays hors de ses frontières n’étaient pas venues y faire subitement obstacle. Néanmoins, le Maréchal, avant de quitter Paris, a bien voulu nous remettre, pour être publié dans notre premier numéro, le texte de l’exposé par lequel il a personnellement ouvert, au début de cette année et à l’occasion de sa création, le cours de Défense nationale à l’École libre des Sciences Politiques. Lire les premières lignes
Face à l’axe Rome-Berlin, qui aligne 120 millions d’habitants, la France en présente 42, dont 3 d’étrangers. Voilà posé — la proportion des hommes appelés sous les drapeaux étant sensiblement la même dans les trois pays, — le problème d’effectifs qui domine la situation actuelle. Lire les premières lignes
On se bat, en temps de guerre, dans les champs les plus divers. II y a une lutte politique constante sur les théâtres diplomatiques. Il y a une lutte militaire, sur laquelle il n’y a pas à insister, qui se déroule sur terre, sur mer et dans les airs. Il y a une lutte financière et une lutte économique, dont l’issue est des plus importantes pour l’ensemble. Le conflit atteint également le domaine colonial. Il comprend en outre, évidemment, la lutte morale, qui anime et soutient tous les acteurs du drame, civils et militaires. Il y a même d’autres terrains de compétition encore, et ceux qui viennent d’être cités ne sont que les principaux, les plus importants, ceux qu’il faut avant tout considérer. Lire les premières lignes
Hier encore, la Méditerranée occidentale ne passait guère aux yeux de l’opinion française que pour un lieu de rencontre de routes destinées à servir de préférence nos intérêts européens. Commerciales, ou bien politiques et militaires, la fonction essentielle de ces routes paraissait être de conduire dans les ports métropolitains un certain nombre de matières premières, particulièrement indispensables en temps de guerre, comme le fer d’Algérie ou le pétrole de l’Iraq, comme le caoutchouc et l’étain de Malaisie ; dès la déclaration des hostilités, elles assuraient le passage des troupes africaines en France, elles ravitaillaient ensuite ces troupes en combattants comme elles ravitaillaient l’arrière et les usines en travailleurs manuels. Lire les premières lignes
Le récent voyage de M. Daladier en Afrique du Nord, au cours duquel se sont si puissamment affirmés le loyalisme des populations locales et leur fidélité à nos couleurs, a accentué le réveil de l’esprit national en même temps qu’il développait, chez tous ceux qu’abrite notre pavillon, une ferveur subite pour l’Empire. Lire les premières lignes
Chroniques
Au cours du premier trimestre 1939, la chronique cède le pas à l’histoire. Lire la suite
Le réarmement naval britannique se poursuit sans désemparer en 1939. Après l’effort énorme consenti pour les constructions neuves dans les budgets de 1936-1937 et 1937-1938 (respectivement 200 000 et 270 000 tonnes), le programme de 1938-1939 réduit à 190 000 t, parut un programme de consolidation, destiné à donner aux chantiers surchargés le temps de souffler en s’ajustant progressivement aux nouveaux besoins. Lire la suite
L’armée de l’air allemande (Luftwaffe) comprend : Lire la suite
Le mois de mars s’était clos sur une déclaration de M. Neville Chamberlain, Premier ministre du Royaume-Uni, aux Communes, dont l’auteur a dit lui-même « qu’elle marquait un nouveau point de départ, et même une nouvelle période de la politique étrangère de son pays », Le mois d’avril s’est ouvert par un autre discours du ministre britannique, aussi important que le premier. Le 31 mars, le chef du Gouvernement de Londres avait fait connaître que, si la Pologne était menacée dans ses intérêts vitaux, et qu’elle entendit résister à une telle menace, la France et l’Angleterre viendraient immédiatement à son aide, avec toutes leurs forces. Le 3 avril, il déclarait que l’action envisagée dans son précédent discours ne se produirait pas en faveur de la seule Pologne, mais s’étendrait à tout pays dont l’indépendance serait en bulle à l’agression d’une puissance, dont la politique tendrait à dominer le monde par la force. Lire les premières lignes
Les menaces qui pèsent sur la paix du monde font plus que jamais un devoir à tous ceux que préoccupent la sécurité du pays et son rang dans le monde d'appliquer leur réflexion aux problèmes vitaux dont la solution commande la Défense nationale.
Ce devoir, d'ordre civique, est d'autant plus impérieux que, si la guerre devait éclater, aucun élément de la nation ne pourrait s’y soustraire. Plus encore que dans la dernière guerre, il s'agira d'une lutte totale dirigée contre toutes les œuvres vives du pays et réclamant, pour y faire face, le concours intégral de tous les facteurs de puissance de l'Empire français. Non pas seulement son Armée, sa Marine et son Aviation qui en sont l'expression la plus déterminante, mais encore son Industrie, ses Finances, son Économie, autrement dit toutes ses activités organisées en vue de la lutte, sans oublier la résistance morale, facteur d'une importance capitale dans un tel conflit.
Aucun de ces facteurs, d'ailleurs, ne doit être considéré du seul point de vue statique. Se contenter d'en dresser l'inventaire, d'en orienter judicieusement en temps de paix la mobilisation, ne saurait représenter qu'une ébauche de l'œuvre à accomplir.
Au cours des hostilités, toutes les activités nationales verront, en effet, leur propre dynamisme subir l'influence des événements. Pour y répondre, chacune devra adopter une forme d'action particulière. C'est seulement lorsque l'ensemble des composantes qu'elles représentent, liées à celles des forces armées proprement dites, aura donné au potentiel de guerre son rendement optimum qu'on pourra prétendre au succès.
Sans nul doute, la constitution de ces composantes, leur orientation, leur mise en faisceau doivent tenir compte des caractéristiques essentielles d'un conflit à venir, telles qu'on peut les prévoir avec les données actuelles.
Il est indiscutable, en premier lieu, qu'une guerre de peuples présentera, comme il vient d'être dit, un caractère d'universalité s'étendant à tous lés éléments du pays.
Le matériel, en nombre et en perfection, y jouera un rôle prépondérant. Pour échapper à la gigantesque et ruineuse consommation de toutes les ressources qu'entraînerait un conflit prolongé, l'assaillant s'efforcera bien d'imposer par surprise une guerre dont il aura préparé avec soin l'échéance en vue d'obtenir un résultat rapide ; mais cette tentative pourra se trouver déjouée et faire place à une lutte de longue durée.
D'autre part, cette lutte prendra, sinon immédiatement, du moins très rapidement, la forme d'une guerre de coalition. Enfin, un conflit survenant entre d'autres peuples, même s'il nous laisse initialement en dehors de la lutte, ne peut nous trouver indifférents, puisqu'il risque de troubler un équilibre du monde auquel nous sommes intéressés.
Dans cette mêlée entre les peuples, ce sont toujours les forces matérielles, intellectuelles et morales qui s'affronteront. Les forces matérielles sous toutes leurs formes sont les plus apparentes. Leur quantité, leur complexité, leur puissance vont sans cesse croissant. La connaissance en est indispensable, car ce sont elles surtout qui obligent à mettre en jeu les activités de la nation.
Mais, ici comme partout, l'esprit demeure toujours au-dessus de la matière et la domine. Nous devons donc accorder au développement des aptitudes intellectuelles du pays toute son importance.
Enfin, les forces qui relèvent du domaine moral requièrent plus que jamais une attention particulière. Les armées modernes se distinguent de leurs devancières par leur caractère d'armées de citoyens et par le développement de leurs effectifs. Pour que cette masse mobilisée ne dégénère pas en foule inorganique dans les rudes épreuves qui l'attendent, il lui faut plus que l'héroïsme individuel. Les guerres de peuples demandent des vertus collectives.
Au surplus, avec les progrès du matériel et en particulier de l'aviation, le danger permanent résultant de la guerre plane maintenant sur le pays tout entier. Chacun devra donc être en mesure de faire face courageusement aux suprêmes sacrifices, et c'est pourquoi la préparation morale doit pénétrer en tout temps non seulement l'Armée, mais l'École, la Famille, l'Atelier. Elle représente ainsi une véritable mobilisation morale, qui, dans les conditions actuelles de la guerre, s'avère aussi nécessaire que l'autre.
L'œuvre préparatoire de Défense nationale apparaît ainsi dans toute son ampleur et sa complexité.
Jusqu'à ce jour la coordination qu'elle exige avait été surtout recherchée sur le plan des organisations spécifiquement militaires de la nation. La coordination des autres activités nationales a été poursuivie avec des résultats moins décisifs : le Secrétariat général du Conseil supérieur de la Défense nationale en a préparé les bases, mais celles-ci viennent seulement d'être fixées par la loi sur l'organisation de la nation en temps de guerre. D'autre part, depuis deux ans, un Collège des Hautes Études réunit autour du Problème de la Défense nationale des personnalités choisies dans les divers départements ministériels et crée ainsi sur ce sujet la discipline intellectuelle indispensable à la convergence des efforts.
Mais de telles créations, si fructueux que soient leurs résultats, ne sauraient par elles-mêmes engendrer parmi les classes dirigeantes de la nation l’esprit indispensable au progrès qu'elles visent. Organismes de labeur et de formation, il n'est pas dans leurs attributions ni dans leurs possibilités de diffuser à l'extérieur de leur enceinte les études auxquelles ils se livrent. Seule, une Revue peut recevoir et remplir une semblable mission qui doit être regardée comme complémentaire du but poursuivi par ces institutions.
La Revue dont nous prenons la direction et qui paraît sous le titre de Revue des Questions de Défense Nationale se propose de combler la lacune que mettent en évidence l'expérience des dernières années et les préoccupations du moment.
Son but est d'attirer l'attention sur les grands problèmes qui, à des titres divers, intéressent la Défense nationale et qui sollicitent le concours de toutes les activités de l'Empire. De tels problèmes réclament, dans tous les domaines, la collaboration et la compétence des personnalités jouissant d'une autorité reconnue. Ils requièrent un incessant rapprochement des points de vue spéciaux à chacun d'eux de manière à harmoniser les conceptions particulières dans un véritable et fécond esprit de Défense nationale. Ils exigent enfin que la diffusion de ces idées soit largement assurée.
La Revue des Questions de Défense Nationale s'efforcera de poursuivre cette tâche. Elle compte le faire en portant ses regards vers l'avenir, dans une atmosphère de large indépendance, de pensée renouvelée et de haute sérénité d'esprit.
Elle tient, en ouvrant ses travaux, à rendre hommage à l'œuvre précédemment accomplie par la Revue militaire générale (à laquelle elle succède), dont la direction avait aperçu, au delà du but volontairement limité qu'elle s'était primitivement assigné, l'universalité du problème de la Défense nationale et qui lui laisse, pour en développer l'étude, une documentation des plus utiles. ♦
La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.
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Les conflits actuels au Moyen-Orient et en Ukraine ont été le théâtre du déploiement de nouvelles sciences de la guerre, qui s’affranchissent et remettent en question la manière dont les conflits armés sont menés et pensés. La compréhension classique de la responsabilité dans la conduite des conflits armés et le droit de la guerre semblent dépassés. Comment alors repenser l’éthique et le droit de la guerre ?
Intervenants :
– Le général Jérôme Pellistrandi : saint-cyrien, diplômé de l’École de Guerre et docteur en histoire. Il est le rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale depuis 2014.
– Sébastien Laurent : professeur des Universités à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. A récemment publié : État secret, État clandestin : essai sur la transparence démocratique, Gallimard, Nrf-essais, 2024 et Le Renseignement, Paris, PUF, 2024.
– Laure de Rochegonde : directrice du Centre géopolitique des technologies de l’IFRI, enseignante de l’éthique de la guerre à Sciences Po Paris et à l’Université Paris II Panthéon-Assas.
Étudiant
– Denis Langlois
Débat animé par Anne-Bénédicte Hoffner Maujean.
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