Janvier 1956 - n° 132

La France devant l'échange atomique

En règle générale le Français, normalement porté à avoir son opinion sur toutes choses et à l’exprimer librement, souffre, dès qu’il s’agit de questions atomiques, d’un étonnant complexe qui semble lui ôter la plupart de ses facultés personnelles de raisonnement : il se sent probablement en face d’un monde rempli de mystère et de secret et qui ne lui semble pouvoir être abordé sans danger que par quelques rares initiés grandis et instruits dans le sérail des professionnels. Lire les premières lignes

  p. 3-9

Depuis l’origine du monde, l’humanité s’est trouvée soumise aux radiations de la radioactivité naturelle qui sont loin d’être négligeables puisqu’un individu accumule en moyenne pendant son existence une quarantaine de roentgens. Elle vient seulement d’en prendre conscience dans les dernières décades : il est bien évident qu’au cours des siècles l’organisme humain s’est parfaitement adapté à ce rayonnement et qu’il le supporte allègrement. Mais désormais, à cette radioactivité naturelle s’ajoute la radioactivité artificielle résultant tant des explosions nucléaires que de l’exploitation de l’énergie atomique domestiquée pour ses applications civiles. Lire les premières lignes

  p. 10-19

Il est connu que les applications de l’énergie atomique sous forme massive, qu’il s’agisse de la production d’armes atomiques ou de la construction de réacteurs nucléaires destinés à des centrales thermiques productrices de force, se sont développées depuis un peu plus de dix ans, en prenant une forme industrielle très prononcée, nécessitant des investissements importants, comparables, par exemple, à ceux qu’entraînent l’établissement de chantiers navals ou la construction des plus grands barrages. Lire les premières lignes

  p. 20-30

Chacun sait que l’énergie constitue l’un des facteurs essentiels de la puissance économique d’un pays et qu’il existe une corrélation étroite entre consommation d’énergie et standard de vie. Lire les premières lignes

  p. 31-39

Si la principale difficulté à résoudre dans le développement de l’énergie atomique est le facteur politique, les difficultés techniques qui nous séparent de la production utilisable d’énergie atomique sont encore nombreuses. Parmi celles-ci un grand nombre sont d’ordre chimique et leur solution a dépendu, et continuera de dépendre, de la participation de la grande industrie chimique au développement atomique des différents pays qui travaillent actuellement séparément et qui travailleront peut-être en commun dans l’avenir, si le projet d’Agence Atomique International en discussion depuis plus d’un an entre les grandes puissances voit le jour. Lire les premières lignes

  p. 40-54

Dans ce numéro, consacré à des problèmes posés par l’utilisation de l’énergie nucléaire, il était normal de penser que l’électronique avait sa place : ne la trouve-t-on pas dans toutes les sciences et techniques modernes. En fait, le rôle de l’électronique en atomistique ou, plutôt, en science nucléaire est dominant ; sa naissance et le développement de celle-ci n’auraient pu exister sans celle-là et on peut dire que l’électronique assure les fondations mêmes de la science nucléaire. Nous dégagerons ici trois aspects de cette alliance : Lire les premières lignes

  p. 55-69

L’explosion d’une bombe atomique, le 6 août 1945, au-dessus d’Hiroshima, révéla au monde qu’une révolution intervenait dans les armements. Il s’agissait en effet du passage d’engins d’une puissance maximum d’une dizaine de tonnes de T. N. T. à une bombe dont la puissance était équivalente à 20.000 tonnes de T. N. T. soit un franchissement brutal dans les puissances marqué par le coefficient 2.000. Cette apparition soudaine ouvrait en même temps des vues sur les possibilités techniques et pacifiques de l’atome. Mais, après cette explosion spectaculaire qui paraissait avoir mis un point final aux hostilités, la course aux armements reprenait rapidement. Un nouveau recours à la physique nucléaire était fatal et bientôt il devenait évident qu’elle n’avait pas dit son dernier mot. La marche vers les engins de très grande puissance n’avait été qu’entamée. Lire les premières lignes

  p. 70-83

Depuis dix ans des hommes frappés d’horreur au souvenir d’Hiroshima et de Nagasaki s’efforcent par tous les moyens en leur pouvoir d’obtenir l’interdiction, voire l’abolition des armements atomiques. Parmi eux figurent, par un curieux paradoxe, beaucoup des scientifiques responsables de l’invention de ces armements et même de leurs perfectionnements les plus récents. Il n’apparaît pas clairement que cet effort obstiné en vue d’un désarmement généralisé ait abouti à ce jour à des résultats très significatifs, même sur le simple plan des accords internationaux. Néanmoins on doit louer ceux qui l’accomplissent, car ils s’apparentent à la lignée des hommes de bonne volonté qui, à toutes les époques de l’humanité, poussés par des mobiles variés mais toujours généreux, se sont attachés à mettre un frein aux horreurs de la guerre à défaut d’y apporter un terme. Dans le cas qui nous occupe, une remarque mérite toutefois d’être faite. La plupart des hommes qui s’élèvent avec force contre la fabrication des armes atomiques se comptent aussi parmi ceux qui prônent, semble-t-il, avec le plus de conviction, l’utilisation pacifique de l’énergie atomique et le développement des installations industrielles mettant en œuvre cette nouvelle source d’énergie. Lire les premières lignes

  p. 84-97

Les philosophes n’ont pas attendu les explosions atomiques de Nagasaki et Hiroshima pour réfléchir sur un problème aussi vieux que le monde de l’homme : le drame de la guerre, qui, depuis longtemps, oppose l’homme à son frère, et ont tenté d’en limiter les dégâts. Car la morale, qui vise à la reconnaissance de l’homme par l’homme, cherche à établir rationnellement des relations cohérentes entre les personnes humaines. Lire les premières lignes

  p. 98-108

Chroniques

  p. 109-112

L’effectif de la police casernée atteint 120 000 hommes, dont 10 000 h de la police maritime et 9 000 de la police aérienne. Une augmentation des effectifs ne semble pas envisagée actuellement. 40 000 d’entre eux ont été libérés cette année : 20 000 au printemps et 20 000 en octobre après avoir accompli trois ans de service ; ils ont été remplacés nombre pour nombre par des volontaires ayant contracté un engagement de deux ans. Il n’est pas question d’appliquer en Allemagne orientale le service militaire obligatoire ; les décisions prises à Varsovie, lors de la conférence du 14 mai 1955, se rapportent à l’organisation générale de la police et à l’adoption d’un armement plus puissant et plus moderne. Lire la suite

  p. 112-113
  p. 114-118
  p. 118-123

À l’issue de l’entretien qui a eu lieu le 6 novembre 1955 à La Celle-Saint-Cloud, entre M. Antoine Pinay et le Sultan du Maroc, une déclaration commune a défini un accord sur les points suivants : Lire la suite

  p. 123-125

Bibliographie

Contre-amiral Marius-Adolphe Peltier : Attaché naval à Moscou  ; Éditions France-Empire, 1954 ; 312 pages - Henry Freydenberg

L’amiral Peltier a passé plusieurs années en URSS au titre d’attaché naval près de l’Ambassade de France à Moscou. Lire la suite

  p. 126-126

Revue Défense Nationale - Janvier 1956 - n° 132

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Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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