Janvier 1967 - n° 253

Depuis la naissance de l’Armée de l’Air — il n’y a pas si longtemps — le monde a bien changé. Le progrès technique a fait disparaître, en grande partie, ce qu’il comportait d’immensité, de solutions de continuité et de sujétions naturelles. D’autres contraintes doivent maintenant être prises en considération, nées d’imbrications toujours plus nombreuses : interdépendance des économies, universalité de l’information, fragilité des équilibres existants, chaque acte portant en soi le germe des ébranlements les plus lointains. Lire les premières lignes

  p. 5-19

Toute mention de l’Extrême-Orient évoque aujourd’hui l’idée de la guerre du Vietnam. Cette guerre n’est cependant qu’un élément géographiquement mineur de la situation du Pacifique et de l’Asie. Sa considérable importance est due à l’ensemble dans lequel elle s’inscrit, aux dangers que comporte sa durée et aux éventuels développements qu’elle peut prendre. Lire les premières lignes

  p. 20-27

En présentant l’année dernière à la même époque, le budget des Armées pour 1966, je n’avais pas pu cacher une certaine inquiétude devant l’adaptation imparfaite des programmes militaires aux ressources que la Nation pouvait leur consacrer. La presse quotidienne avait même repris cette impression, en l’amplifiant quelque peu et je crois nécessaire avant d’exposer les traits caractéristiques du budget de 1967 de répondre à la question qui vient naturellement à l’esprit, de savoir ce que ce budget apporte dans ce domaine. Lire les premières lignes

  p. 28-41
  p. 42-52
  p. 53-67

Trop d’incidents de gravité variable, mais constamment répétés, surviennent sur les lignes de démarcation arabo-israéliennes, pour que le raid israélien du 13 novembre sur Samou soit une véritable surprise. Lire les premières lignes

  p. 68-78

L’océan Indien et les pays qui le bordent ne connaîtront pas dans les années qui viennent les bienfaits de la coexistence pacifique comme l’Atlantique et la Méditerranée. Cuba et Chypre, qui ont provoqué la guerre froide autour de l’Europe, ne semblent pas susceptibles de créer de nouvelles tensions mondiales. Lire les premières lignes

  p. 79-87
  p. 88-104

L’ARMÉE prussienne était en marche vers Paris, lorsque le rapport d’un agent de la Police Secrète — le service de renseignement et de contre-espionnage du royaume de Prusse — fit connaître l’arrivée de Mac-Mahon au camp de Châlons et son intention de se porter sur Metz, avec l’Empereur. Von Moltke prit alors la décision de pousser ses troupes, à droite, vers Sedan. Lire les premières lignes

  p. 105-115

Dans un récent article (1), j’ai relevé l’un des caractères essentiels des relations internationales dans le monde contemporain : entre les puissances disposant d’armes nucléaires, la guerre ne peut plus raisonnablement figurer parmi les moyens susceptibles d’être utilisés pour réaliser des objectifs politiques. Il en résulte dans les relations entre ces puissances une « solidarité dans la prudence » qui exclut l’utilisation des moyens militaires, la distinction entre le nucléaire et le classique étant difficile à maintenir. Lire les premières lignes

  p. 116-121
  p. 122-128
  p. 129-136

À propos de l'article (« American dealings with Peking ») de Kenneth T. Young (ancien responsable de la section « affaires d'Asie » au Département d'État de 1954 à 1958 et ancien ambassadeur des États-Unis en Thaïlande de 1961 à 1968) dans la revue américaine Foreign Affairs d'octobre 1966.

  p. 137-146

À propos de l'article (« Ein neuer Kampfauftrag für die Bundeswehr ») du colonel en retraite von Bonin de la Bundeswehr dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel du 21 novembre 1966. Lire la suite

  p. 157-148

Chroniques

Le Traité de Washington du 4 avril 1949 établissait une alliance entre douze États – qui devinrent quinze lorsque la Grèce et la Turquie d’abord, la République fédérale allemande (RFA) ensuite, y adhérèrent. Sous la double pression des exigences extérieures et d’une sorte de logique interne, cette alliance se donna une structure et s’exprima par une institution, dont l’évolution ne fut pas sanctionnée par les Parlements. Cette approbation était-elle nécessaire ? Lire la suite

  p. 149-153

Comme dans tous les pays admis à l’indépendance, le premier souci des gouvernements algérien, marocain et tunisien fut de se constituer une force armée, moins pour faire face à des menaces extérieures que pour des nécessités intérieures. Certes, il existe entre l’Algérie et le Maroc des problèmes de frontière qui expliquent en partie l’équilibre des forces que chacune de ces deux nations ambitionne pour sauvegarder son intégrité territoriale. Mais des impératifs financiers obligent les trois États maghrébins à rechercher à la fois à l’Est et à l’Ouest des armements dans les meilleures conditions, d’où cette variété des matériels qui équipent les trois armées. Lire la suite

  p. 154-158

Les entretiens du novembre. — M. Messmer a eu le 7 novembre, à Londres, de longs entretiens avec MM. Healey et Mulley, respectivement secrétaire d’État à la Défense et ministre de l’Aviation britannique. Lire la suite

  p. 158-164

Du 1er au 9 novembre s’est tenu à Addis-Abeba un sommet africain dont on ne saurait dire qu’il fut une réussite. M. Hamani Diori, président de la République du Niger et président en exercice de l’Organisation commune africaine et malgache (Ocam), en avait demandé le report à 1967 en raison de l’existence actuellement en Afrique de plusieurs foyers d’agitation non négligeables. Il avait certainement raison, mais malheureusement n’a pas été suivi. En fait, M. Diallo Telli, Secrétaire général de l’OUA, a fort probablement annoncé un peu tôt que le quorum nécessaire pour permettre la réunion était atteint, c’est-à-dire 24 acceptations sur 86 pays membres. Notons en passant que le nombre des membres s’élève maintenant à 88, le Botswana et le Lesotho ayant été admis. Quoi qu’il en soit, du 1er au 7 s’est tenu le Conseil des ministres et, du 5 au 9, la Conférence des chefs d’État. Lire la suite

  p. 165-168

Bibliographie

Jacques Gandouin : Correspondance et rédaction administrative  ; Éditions Armand Colin, 1966 ; 288 pages

Le XXe siècle a vu l’accroissement considérable des relations humaines, qui implique un développement corrélatif de la rédaction et de la correspondance. Aujourd’hui, qu’il s’agisse des grandes administrations publiques ou privées, du commerce, de l’industrie, toute activité se traduit par des notes, des rapports, des comptes rendus, des communiqués, des correspondances, sans parler des textes législatifs ou réglementaires, à tel point que la rédaction est souvent l’une des activités principales des cadres moyens ou supérieurs. Lire la suite

  p. 169-169

Théodore C. Sorensen : Kennedy  ; Éditions Gallimard, 1966 ; 504 pages - Jean Némo

On sait que l’auteur fut un des familiers du président Kennedy, près duquel il occupa, pendant onze ans, un poste de confiance, qui lui permit d’assister en témoin direct à tous les grands événements de la politique américaine, de 1951 à 1962. C’est donc un récit de toute première main que nous fait Théodore C. Sorensen de cette période qui fut particulièrement agitée. Lire la suite

  p. 170-170

Edwin Lieuwen : US Policy in Latin America  ; Éditions Frederic A. Praeger, 1966 ; 149 pages - Jean Némo

Résumer l’histoire et les variations de la politique des États-Unis vis-à-vis de l’Amérique latine, en y consacrant seulement un petit volume, n’était certainement pas une entreprise facile. Edwin Lieuwen l’a menée à bien, dans un style clair, en sacrifiant évidemment les détails, mais en soulignant les traits principaux des grandes périodes. C’est une bonne introduction à des études plus approfondies, une sorte d’aide-mémoire donnant les repères essentiels. Lire la suite

  p. 170-171

André Latreille : La Seconde Guerre mondiale  ; Éditions Hachette, 1966 ; 364 pages - Jean Némo

Expliquer l’enchaînement des causes, des événements et des premières conséquences du dernier conflit mondial, faire tenir cette explication en un seul volume de dimensions normales, il faut reconnaître que ce n’était pas là une modeste ambition. Lorsqu’il s’y ajoute le désir de faire comprendre cette période aux jeunes qui ne l’ont pas vécue, plutôt qu’à ceux qui s’en souviennent personnellement, c’est une entreprise téméraire. Disons tout de suite qu’André Latreille l’a remarquablement réussie, et que les critiques de détail que l’on pourrait adresser à cet ouvrage, et qui sont inévitables, disparaissent devant la clarté, l’objectivité, la mesure de l’exposé. Lire la suite

  p. 171-171

Centre national de la recherche scientifique (CNRS) : Annuaire de l’URSS 1965  ; Éditions du CNRS, 1966 ; 648 pages - Jean Némo

Nous avons déjà à maintes reprises rendu compte de la publication des ouvrages édités par le Centre de recherches sur l’URSS et les pays de l’Est. Celui-ci, comme ses devanciers, présente au public éclairé une abondante documentation sur divers aspects de la vie de l’autre côté du Rideau de Fer. Il contient trente-deux études, groupées suivant leur objet, et portant sur la société, le droit, les relations internationales, les problèmes d’actualité, ainsi que sur des questions historiques. Des documents statistiques, fort nombreux, sont également reproduits, et complètent par des données numériques les indications du texte. Lire la suite

  p. 172-172

Alan Clark : La guerre à l’Est (1941-1945)  ; Éditions Robert Laffont, 1966 ; 536 pages - Jean Némo

Voilà un livre remarquable. Le nombre de ses pages ne doit pas impressionner le lecteur. En même temps qu’une étude historique, c’est également et davantage une description de l’impitoyable combat entre les armées russes et allemandes au cours de la dernière guerre. Une élégante traduction française maintient le rythme des récits épiques et souligne les nuances du texte original. L’intérêt du sujet est doublé par le plaisir de la lecture. Des cartes simples permettent de suivre aisément les événements. Lire la suite

  p. 172-172

Léandro Castellani et Luciano Gigante : Histoire de la bombe atomique  ; Éditions Robert Laffont, 1966 ; 312 pages - Jean Némo

Paru en langue italienne en 1964, ce livre raconte l’histoire des découvertes scientifiques qui ont conduit à la découverte de la fission de l’atome, ainsi que les conditions dans lesquelles cette découverte a été utilisée pour construire la bombe atomique et la lancer. Lire la suite

  p. 173-173

Saül Friedlander : Hitler et les États-Unis. 1939-1941  ; Éditions du Seuil, 1966 ; 319 pages - Jean Némo

On a jusqu’à présent peu écrit sur l’histoire des relations entre l’Allemagne et les États-Unis avant qu’éclate la guerre entre ces deux pays, en 1941, après que se soient déroulés les événements du Pacifique. Cette histoire pourrait être assez compartimentée, si elle se bornait aux seules relations diplomatiques. En fait, l’auteur l’a fait porter essentiellement sur deux points capitaux : la préparation de la bataille de l’Atlantique et la pression exercée par l’Allemagne sur le Japon pour que celui-ci entre en guerre. Lire la suite

  p. 173-174

Ernesto Che Guevara : La guerre de guérilla  ; Éditions François Maspero, 1966 ; 203 pages - Jean Némo

Ce livre qui date de 1961 est célèbre en Amérique latine. Écrit dans un but pratique, pour enseigner aux révolutionnaires des différents pays la façon de concevoir et de mener la guérilla, dans le contexte de la société latino-américaine, il insiste essentiellement sur la nécessité d’agir d’abord dans les milieux ruraux, en se servant de l’exemple de la misère pour faire comprendre l’urgence de la réforme agraire, et malgré le peu de réceptivité initiale d’une masse paysanne en grande partie analphabète. Lire la suite

  p. 174-174

Amiral Adolphe Lepotier : Bizerte  ; Éditions France-Empire, 1966 ; 348 pages - Jean Némo

L’importance de Bizerte dans la stratégie méditerranéenne est une évidence, qu’un simple coup d’œil sur une carte permet de vérifier. Aussi bien, l’ouvrage consacré à Bizerte par l’amiral Lepotier se propose-t-il de raconter l’histoire de ce point minuscule, mais capital. Comme l’écrit l’auteur, « Il ne nous paraît pas vain de rappeler la genèse et les vicissitudes de l’œuvre qu’y réalisa la France, et de la placer dans la suite des événements qui se déroulèrent à ce tournant du monde, depuis des millénaires ». On ne saurait mieux définir le but que s’est fixé l’amiral Lepotier, ni mieux indiquer ce que contient son ouvrage. Lire la suite

  p. 174-174

Si l’idée paraît bonne de remonter à la Révolution russe d’Octobre 1917 pour mieux faire comprendre les racines profondes des antagonismes qui allaient se manifester au cours de la guerre froide, trente ans plus tard, on jugera sans doute que les développements consacrés à ces origines sont trop longs : ils occupent plus de la moitié de ce livre, donc le quart de l’ensemble de l’ouvrage, qui sera composé de deux tomes. Il ne semble pas que cet exposé, obligatoirement complexe et par suite touffu, apporte, à partir des causes lointaines, un éclairage satisfaisant des événements plus récents. Lire la suite

  p. 175-175

Louis Lliboutry : Traité de glaciologie. T. II : Glaciers. Variations du climat. Sols gelés  ; Éditions Masson et Cie, 1965 ; 616 pages - Jean Némo

Dans notre numéro de juin 1965, nous avions signalé la publication du Tome I de cet ouvrage d’un haut intérêt scientifique qui, par la publication du Tome II, se trouve achevé. Lire la suite

  p. 175-176

Revue Défense Nationale - Janvier 1967 - n° 253

Revue Défense Nationale - Janvier 1967 - n° 253

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Janvier 1967 - n° 253

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.