Janvier 1991 - n° 516

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, après Hiroshima et Nagasaki, le monde, disait-on, était condamné, par l’apparition du feu nucléaire à subir l’apocalypse ou à organiser la paix : mais l’apocalypse n’est pas venue, la paix non plus. Il n’y eut pas de guerre nucléaire, c’est-à-dire de conflit où les armes nucléaires, venant en renfort des armes classiques, auraient contribué à la défaite des uns et à la victoire des autres ; il n’y eut pas davantage de guerre mondiale où, à coups de bombes atomiques, nous aurions vécu un holocauste de dimension plus vaste encore que celui de 1939-1945 ; mais d’interminables conflits, allant des guérillas les plus frustes à des guerres de plus grande envergure, se sont succédé sur tous les continents. Cela suffit à nous inciter à la prudence et à la modestie dans la réflexion que l’on peut mener sur l’avenir des relations internationales et de leurs dimensions stratégiques. Lire les premières lignes

  p. 9-18

Le Pacte de Varsovie est moribond et l’Alliance atlantique doit être redéfinie, avec prudence toutefois car l’avenir peut toujours réserver des surprises ! Quel contenu nouveau peut-on donner à l’Otan et quelle doit être la position de la France à son égard ? Dans son article, écrit pendant l’été, l'auteur, nous livre ses réflexions sur ces questions majeures. Lire les premières lignes

  p. 19-33
  p. 35-42
  p. 43-53

Cet article, rédigé à l'été 1990 par les auteurs, respectivement contrôleur des armées et ingénieur en chef de l'armement (ICA), reprend les principales réflexions d'un groupe de travail du Centre des hautes études de l'armement (CHEAr), auquel participaient également le lieutenant-colonel Fougère, les ICA Dumas et Dugard, MM. Bichet et Lomme.

  p. 55-70

Avec les événements du golfe Arabo-Persique — et après d'autres crises du même type — nombreux sont ceux qui ont pris conscience (enfin !) de l'importance stratégique des forces navales. Dans les opérations que mènent celles-ci, les satellites tiennent une place de plus en plus grande. L'auteur, lieutenant de vaisseau et sous-marinier, nous livre ses réflexions dans ce domaine.

  p. 71-75

La défense civile, toujours recommencée ! En fait domaine d'action grave, majeur, mal abordé en temps de paix – faute de convictions et de crédits –, qui, difficilement traité en urgence par temps de crise ou de guerre, peut conduire la nation à la paralysie et l'écroulement. L'auteur nous fait justement profiter de ses réflexions sur nos vulnérabilités économiques en temps de crise et propose un certain nombre de mesures fort judicieuses pour y remédier.

  p. 77-91

C'est avec un grand intérêt que nous accueillons dans notre revue un article sur l'Autriche car, il faut le constater, nous ne faisons souvent qu'évoquer cet État pourtant situé au cœur du Vieux Continent et constituant un relais multiple avec les pays de l'Est européen. Nous remercions donc particulièrement l'auteur, conseiller économique et commercial près l'ambassade de France à Vienne, de son analyse très complète et de son plaidoyer judicieux en faveur de relations plus étroites entre l'Autriche et notre pays.

  p. 93-109

Dans notre livraison d'octobre 1990, l'auteur avait publié un long article sur l'Égypte face à la crise du Golfe. Dans le texte qui suit, c'est la position et l'action de l'Algérie qu'il décrit de façon approfondie, en s'efforçant d'en déterminer quelques lignes directrices pour la politique future de cet État. Lire les premières lignes

  p. 111-125

Après l'article de Mme Valérie Niquet sur la Chine et le Sud-Est asiatique, nous complétons l'information par un texte particularisé à la situation et à l'avenir de Taiwan, un des « dragons » de la mer de Chine. L'auteur est diplômé de l'Institut de langues et civilisations orientales ainsi que de l'Institut américain de Taiwan. Lire les premières lignes

  p. 127-133

Au fur et à mesure que se développent les systèmes d'information par micro-ordinateurs, la nécessité d'assurer leur protection se fait de plus en plus sentir car les risques de déstabilisation croissent de façon inquiétante. Notre auteur spécialiste nous apporte tous éclaircissements à ce sujet.

  p. 135-139
  p. 141-150

Chroniques

  p. 151-155
  p. 156-163

L’événement marquant du mois de novembre 1990 [NDLE 2023 : du 9 au 21] aura été sans conteste la réunion à Paris de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). De la conférence de presse du président Mitterrand, nos confrères ont essentiellement retenu l’accord de principe donné par le chef de l’État à une résolution du Conseil de sécurité autorisant le recours à la force dans le Golfe. Dans Libération, Marc Kravetz a cette formule heureuse qui résume bien le problème : « Contraindre Saddam Hussein à se retirer du Koweït ne fait pas plus discussion qu’en prendre les moyens ultimes ne fait l’unanimité ». Lire la suite

  p. 164-166

Le Portugal est membre depuis 1949 de l’Alliance atlantique et de son organisation militaire intégrée. Ayant toujours souligné sa vocation atlantique, il participe, dans la mesure de ses moyens, à la défense commune. Il a la responsabilité de la zone maritime Iberlant qui s’étend au large du Portugal jusqu’à Madère. Mais la faiblesse de son budget militaire et le niveau modeste de son industrie nationale l’obligent à dépendre d’une aide substantielle de ses alliés pour équiper et entraîner ses forces armées. Lire les premières lignes

  p. 167-170

Examiné le 7 novembre 1990 à l’Assemblée, le budget 1991 du ministère de la Défense n’a pas été voté en raison de l’hostilité conjointe, pour des raisons diamétralement opposées, des députés de l’opposition et du Parti communiste. Le recours à l’article 49.3 a permis son adoption en première lecture. Lire les premières lignes

  p. 171-175

L’année 1990 est certainement l’une des plus importantes du siècle. L’effondrement de l’économie soviétique et des républiques populaires, l’unification des deux Allemagne, la poussée des nationalismes, les négociations sur le désarmement, la crise du Golfe sont le reflet d’une tendance que l’on peut déjà considérer comme lourde, bien qu’il soit encore trop tôt pour savoir où elle nous mène vraiment. Lire la suite

  p. 176-177

Du 22 au 27 octobre 1990, la douzième édition de l’exposition de matériels pour les forces navales proposait aux délégations étrangères et aux nombreux visiteurs un programme en deux étapes, devenu classique au fil du temps. La manifestation s’ouvrait à Brest sur une présentation dynamique des bâtiments et des aéronefs récemment admis au service dans la Marine nationale, comme la frégate antiaérienne Jean Bart, le patrouilleur de service public Grèbe ou l’avion de patrouille maritime Atlantique, présentation assortie de la première visite du chantier de construction du porte-avions à propulsion nucléaire Charles-de-GaulleLire la suite

  p. 178-180

Aujourd’hui, ce n’est plus le seul espace aérien national situé à la croisée de courants aériens importants qui se sature : le ciel européen, dans son ensemble, connaît le même sort. Les mesures à l’étude ou préconisées par les instances internationales ne seront pas sans incidence sur l’activité militaire et la souveraineté de l’État français. Lire les premières lignes

  p. 181-183

Les pays de la corne orientale de l’Afrique présentent la particularité, tout en continuant à jouer un rôle important dans la politique continentale, d’être impliqués dans l’équilibre du Proche-Orient et dans celui, plus spécifique encore, des pays riverains de la mer Rouge, « Méditerranée de la nation arabe ». De ce fait, plus que dans d’autres régions, ils ont provoqué la rivalité des grandes puissances, rivalité qui, s’ajoutant aux affections chroniques qu’ils avaient à soigner, en intensifiait les crises et leur donnait une dimension idéologique difficilement évitable. Lire les premières lignes

  p. 185-188

• Du 19 au 21 novembre 1990, réunion à Paris des 34 membres de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). En préambule est signé l’accord FCE (Forces conventionnelles en Europe) mis au point à Vienne. Ce traité fixe des plafonds pour cinq catégories d’armements classiques avec une répartition par zones afin d’éviter des concentrations locales. Il prévoit des inspections in situ. En marge, les pays des deux alliances déclarent solennellement qu’ils « ne sont plus des adversaires et s’offrent leur amitié ». Lire la suite

  p. 189-191

Bibliographie

Thierry de Montbrial (dir.) : Ramsès 91  ; Dunod-Ifri, 1990 ; 423 pages - Marcel Duval

Le Rapport annuel mondial sur les systèmes économiques et les stratégies en 1991 (Ramses 91), qui est publié chaque année par l’Institut français des relations internationales (Ifri), vient donc d’être diffusé. Nos lecteurs connaissent la disposition devenue traditionnelle de cet ouvrage rédigé en équipe, sous la direction de Thierry de Montbrial : deux parties « généralistes » analysent respectivement dans un esprit prospectif les événements politiques et économiques survenus dans le monde au cours de l’année écoulée (laquelle s’arrête au mois d’août précédent en raison des délais de publication), alors que deux autres parties, « thématiques » celles-là, sont consacrées à des sujets d’actualité. Les thèmes choisis cette année ont été la compétitivité industrielle européenne et l’environnement : le premier devrait en effet dominer nos préoccupations dans le domaine économique à la veille de la constitution du marché unique européen, alors que le second est en train de prendre une dimension politique de plus en plus importante, tant sur le plan intérieur qu’international. Lire la suite

  p. 192-194

Jean Guisnel : Les généraux : enquête sur le pouvoir militaire en France  ; La Découverte, 1990 ; 390 pages - Claude Le Borgne

Pas d’affolement ! le pétard est mouillé. Le sous-titre de Jean Guisnel, Enquête sur le pouvoir militaire en France, laissait entendre que les généraux font la pluie et le bon temps ; le livre lu, et cerné « notre » pouvoir, on peut regretter qu’il ne soit pas plus fort. Lire la suite

  p. 194-195

Bernand Lugan : Colonel de Villebois-Mareuil – Le Lafayette de l’Afrique du Sud  ; Éditions du Rocher, 1990 ; 325 pages - Pierre Morisot

Curieux personnage que ce comte de Villebois-Mareuil, qui quitta l’armée française à 49 ans après une brillante carrière et tomba glorieusement en Afrique du Sud à l’aube de ce siècle. La période couverte par ses « carnets de guerre » (ces calepins entoilés que tant de ses successeurs remplirent en 1914-1918 de leur écriture fine et soignée) dure moins de cinq mois, de son débarquement à Lourenço Marques au drame de Boshof. Le style est alerte et agréable, non dénué d’humour. Le militaire transparaît dans l’analyse tactique réflexe des terrains traversés, fût-ce en chemin de fer (« nous entrons dans un défilé de montagnes rocheuses… il serait impossible à une troupe de passer ») et dans cette minutieuse comptabilité des pertes par catégories de personnels (« tués : officiers supérieurs 3, officiers subalternes 3, soldats 46 »). Mais on trouve également des portraits bien campés, comme ceux de l’austère Kruger ou de la charmante demoiselle Pretorius, et des descriptions bien tournées, voire poétiques, comme celle de Bloemfontein. Ne manquent ni le sens de l’anecdote dans la vie en campagne (« le désastre apparaît à mesure qu’on retire les caisses éventrées… le café moulu gît en intime camaraderie avec des biscuits et le gigot s’est réfugié sous ma cantine »), ni les remarques naïves (« ici le commencement de décembre équivaut à la fin de mai en France » !). Quant au jugement sur les « Cafres », il ne serait pas à lire à la tribune de l’ONU… Lire la suite

  p. 195-196

Revue Défense Nationale - Janvier 1991 - n° 516

Revue Défense Nationale - Janvier 1991 - n° 516

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Janvier 1991 - n° 516

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