Ceux qui connaissent l'auteur reconnaîtront son style direct, parfois même très vif, qui a le grand avantage d'une parfaite clarté. Derrière cette apparence un peu tranchante, il y a le Directeur du Centre d'études germaniques de l'Université des sciences juridiques, politiques, sociales et de technologie de Strasbourg, auteur de plusieurs ouvrages sur l'Allemagne, un de nos meilleurs spécialistes de ce monde d'outre-Rhin que le Français a bien du mal à pénétrer dans sa réalité profonde, en particulier celle qui est constituée par la nature limitée de la souveraineté allemande actuelle, les courants pacifistes et neutralistes dont nous avons eu récemment une manifestation éclatante. Nous sommes toujours surpris, en France, par un certain caractère excessif des réactions et des idées de nos voisins de l'Est, mais n'avons-nous pas des leçons à en tirer pour nous-mêmes ? Lire les premières lignes
Un des problèmes les plus épineux que pose la politique militaire de la France est celui de concilier sa doctrine de dissuasion, reposant sur une force nucléaire stratégique autonome, avec l'emploi éventuel de son corps de bataille aéroterrestre dans une opération qui pourrait ne pas être liée directement à la dissuasion nationale. Comme a dit le président de la République, François Mitterrand, dans sa conférence de presse du 24 septembre : « … Vous savez qu'il y a une sorte d'incompatibilité entre la stratégie qui consisterait à organiser la bataille de l'avant et à faire jouer ensemble nos forces nucléaires pour un autre objectif que la défense sacrée de notre territoire, ce qui n'interdit aucunement à la France de remplir ses obligations au regard de son allié ». Lire la suite
Dans notre numéro d'avril 1981 nous avions publié un article de M. François de Wissocq sur « Energie et indépendance nationale ». Ici l'auteur distingue la dépendance interne, qui provient des rigidités de l'offre et de la demande ainsi que des coûts sociaux, et la dépendance externe, beaucoup plus évidente. Il arrive ainsi à des positions de principe très voisines de celles de M. de Wissocq. Il préconise cependant des mesures relativement différentes, appelant à une diversification plus poussée et à une certaine réserve vis-à-vis de l'énergie nucléaire qui, malgré la bonne expérience que nous en avons, peut apparaître, à long terme, comme un facteur de dépendance interne.
La neutralité politique des armées est inscrite dans la loi. Cependant, dans la conjoncture actuelle, on ne saurait parler de politique de défense de la France sans faire référence aux options des hommes qui se trouvent maintenant au pouvoir. Ainsi, l’action menée par un « parti », ce qui est bien du domaine interdit aux militaires, rejoint-elle la grande politique, celle qui est la conduite de la nation, de par la nature même du socialisme français. C’est ce qui justifie les réflexions qui vont suivre. Lire les premières lignes
Depuis plus d'un an, la Turquie vit sous le régime des militaires, après que le général Kenan Evren ait été porté à la responsabilité des affaires par le coup d'État du 12 septembre 1980. Un premier bilan de cette expérience, qui n'est pas unique pour le pays, peut déjà être dressé au moment où devrait s'amorcer un lent retour à la démocratie. L'auteur résume ici les observations qu'il a faites au cours d'une récente mission d'évaluation effectuée en Turquie. Sa réflexion a d'autre part été enrichie par les études d'un groupe de travail constitué à l’IFRI auquel ont contribué notamment Pierre Rondot et Udo Steinbach, directeur du Deutsches Orient-Institut de Hambourg (RFA). L'analyse présentée ici ne saurait cependant être considérée comme le reflet de conclusions exprimées par ces deux rapporteurs. Lire les premières lignes
Autrefois, l'Amérique centrale était méconnue. Aujourd'hui, elle est à la une des quotidiens et les articles à sensation remplissent les revues hebdomadaires. Reporters à la recherche d'un scoop, moralistes en mal de sermons, commentateurs politiques en chasse d'arguments pour étayer leurs thèses y ont trouvé leur pâture. Mais rares sont les observateurs au point de vue objectif. L'auteur a eu l'occasion de parcourir l'isthme centre-américain et de prendre le pouls des populations. Il lui a semblé utile de renverser des fausses images et de dégager quelques vérités qui devraient permettre de mieux comprendre de quoi souffre l'Amérique centrale et de quelle manière elle pourrait recouvrer son identité ainsi que sa raison d'espérer.
Cet article concerne le rôle du tunnel de tir balistique dans la conception et l'étude des projectiles modernes d'artillerie de moyen calibre. L'auteur ne prétend pas présenter ici un tableau exhaustif des possibilités du tunnel de tir comme moyen de recherche et d'essais aérobalistiques, mais il va tenter de répondre, à l'aide de quelques exemples, à la double interrogation : à qui et à quoi sert un tel moyen ?
Chroniques
Aucune organisation internationale ne s’est encore prononcée sur la signification qu’il convient d’accorder aux manifestations « pacifistes » et « neutralistes » qui se sont déroulées depuis plusieurs semaines en Europe occidentale. En s’en prenant au projet de renforcement du potentiel défensif de l’Occident par l’installation, à partir de 1983, de Pershing II et de Cruise Missiles, et en faisant le silence sur les SS-20 déjà en service, les organisateurs de ces manifestations ne laissent aucun doute sur leurs sentiments. Ils reprennent le combat qu’ils ont livré contre le Plan Marshall, contre le réarmement de la RFA (République fédérale d’Allemagne), contre le projet d’armée européenne, contre les Accords de Paris, contre la participation des États-Unis à la Conférence d’Helsinki, etc. Lire les premières lignes
• La Military Review, journal professionnel de l’Armée de terre américaine, donne dans son numéro d’octobre 1981 un article du major James P. Isenhower intitulé « Cohesion-finding the key ». Lire les premières lignes
Tout d’abord trois sondages concernant l’attitude des Français face à la menace. Trois sondages suscités par la vague de neutralisme qui a envahi l’Europe occidentale au cours de l’automne 1981 et qui ont été effectués entre le 3 et le 10 novembre. Le premier à être publié l’a été par Le Quotidien de Paris à la veille du 11 novembre 1981. Il révèle une réelle inquiétude de l’opinion puisque 63 % de la population estime qu’une guerre en Europe est envisageable, et dans ce cas, si le territoire national était envahi, 32 % des personnes interrogées seraient prêtes à combattre dans la clandestinité alors que 39 % d’entre elles opteraient pour l’exil. Lire les premières lignes
Les forces armées éthiopiennes, passablement essoufflées au printemps 1980 face à la pression des fronts de libération et des forces régulières somaliennes, avaient cependant repris au début de 1981 le contrôle de la situation opérationnelle. On pouvait dès lors imaginer que le régime du président Mengistu, fort de l’appui du bloc soviétique, ayant isolé diplomatiquement l’ennemi somalien et jugulant l’influence des fronts d’opposition, était en voie de rétablir son autorité sur l’ensemble du pays. L’évolution de la situation opérationnelle, certes favorable en Ogaden, laisse cependant présager des difficultés pour les forces armées éthiopiennes. Lire les premières lignes
La réforme du service national est lancée, une réforme profonde a dit le ministre de la Défense en présentant à l’Assemblée nationale, le 13 et 14 novembre 1981, son budget pour 1982 qui comprend trente mesures en faveur des appelés (cf. notre chronique de décembre 1981), concrétisant ainsi l’amorce de cette réforme. De là à penser et à écrire qu’au terme de ce processus le service militaire serait réduit à six mois, il y a un pas que certains ont franchi un peu rapidement. Le ministre a en effet maintes fois souligné que ce qui importait le plus, à ses yeux, c’était le contenu du service, la façon dont il est vécu, ressenti, bien plus que sa durée. Lire les premières lignes
Le budget de la défense pour 1982 vient d’être voté. Il est le dernier budget couvert par la première loi de programmation militaire à laquelle devrait succéder, après une année de transition, une loi de planification couvrant, comme l’ensemble du Plan, la période 1984-1988. Lire les premières lignes
L’édition 1982 des Flottes de combat, réalisée par M. Jean Labayle Couhat, est parue. Cet ouvrage, que l’on trouve aussi bien sur les bureaux des États-majors que sur les rayons des amateurs de l’actualité maritime, ne faillit pas à sa réputation méritée d’ouvrage de base. Lire la suite
La lecture d’articles de presse ou de revues spécialisées permet de se faire une idée assez précise de l’activité du Transport aérien militaire (TAM) : activité assez considérable d’ailleurs si l’on songe que, statistiquement, chaque jour le TAM transporte un millier de passagers et 100 tonnes de fret et largue un millier de parachutistes et une dizaine de tonnes de fret. Lire les premières lignes
Les durs combats qui voient s’affronter Armée royale marocaine et troupes du Front POLISARIO ne sont qu’un des aspects du problème sahraoui. Les discussions internationales, où les parties en cause ont l’occasion de justifier publiquement leur position et de trouver des alliances, en sont une autre. Les luttes d’influence qui s’exercent autour d’un gouvernement mauritanien mal assuré, incapable de définir une politique qui ne soit pas patronnée par l’un de ses voisins, ces luttes donc, bien qu’elles soient peu visibles, ont aussi leur place dans la comédie ; elles se situent au niveau où se détermine non seulement la manière par laquelle la crise débouchera sur un dénouement mais aussi quel État tiers, ou plutôt quelle idéologie, sera en mesure de tirer profit de la solution. Entre l’Algérie, le Maroc et la Libye, le problème n’est plus de savoir qui contrôlera les Sahraouis à l’avenir, mais lequel de ces États étendra son influence sur la Mauritanie. On voit plus que jamais ce pays devenir l’enjeu de rivalités maghrébines dont le conflit sahraoui ne représenterait qu’un développement secondaire. Lire les premières lignes
* C’est le 18 novembre que le président Reagan a publiquement suggéré « l’option zéro » au sujet des euromissiles. En fait, son discours contenait quatre propositions : Lire la suite
Bibliographie
Avec ce livre au titre provocateur, notre confrère belge lance un nouveau cri d’alarme : « Vous êtes en train de perdre une guerre déjà commencée et vous allez être acculés à la capitulation ou à l’holocauste ! ». Mise en garde qui n’a rien d’excessif à en juger par les manifestations de pacifisme bêlant qui se sont déroulées ces derniers temps dans les capitales occidentales. Better Red than Dead [Plutôt rouges que morts !], tel est le slogan de ces neutralistes à tout crin plus soucieux d’empêcher l’installation de missiles américains destinés à les protéger que de dénoncer la menace de SS-20 soviétiques déjà déployés face à l’Ouest. Lire la suite
Le désir se porte beaucoup, ces temps-ci, à Paris. Après Le désir d’Europe (André Brigot et Dominique David, Les cahiers de la Fondation pour les études de Défense nationale, 2e trimestre 1980), voici Le désir de guerre. Thierry de Beaucé, observateur des relations internationales pour le gouvernement d’abord, maintenant pour une grande compagnie pétrolière, nous donne là, après un ouvrage sur l’Europe et un autre sur le Japon, une synthèse fort originale de la situation de la France dans le monde, et de son avenir. Rien – ou peu – du stratège freudien que son titre suggère. Lire la suite
Cet ouvrage est en deux parties. La première, d’environ cinquante pages, présente l’amiral Mahan lui-même ainsi que ses théories, et le rôle joué actuellement par les mers dans les relations internationales et les rapports de force entre nations. La deuxième partie est constituée de pages tirées de deux ouvrages de Mahan, celui qui est le plus connu, L’influence de la puissance maritime dans l’histoire – 1660-1783 ; dans la traduction faite en 1900 par le capitaine de vaisseau Boisse, l’autre étant Stratégie navale, rassemblant des conférences faites au Naval War College de Newport, Rhode Island, de 1897 à 1911 et publié en France en 1923. Lire la suite
L’étude des relations internationales s’enrichit chaque jour de tous instruments fort utiles pour le praticien, diplomate, professeur, journaliste ou homme d’affaires. Dans le foisonnement des données, quelques titres sont bien utiles. Lire la suite
Découvertes le 1er mai 1606 par Pedro Ferdinand de Queiros « don Quichotte au soleil couchant de l’Espagne », les Nouvelles Hébrides, d’abord de « Grandes Cyclades », furent bien connues car elles furent longtemps l’exemple resté unique de condominium, catégorie juridique aujourd’hui disparue. Lire la suite
En quelque trois cents pages, clairement disposées, agrémentées de nombreux tableaux, cartes ou documents, Pierre Trolliet présente un tableau fort complet, vivant et très actuel, de l’économie chinoise. Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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Les conflits actuels au Moyen-Orient et en Ukraine ont été le théâtre du déploiement de nouvelles sciences de la guerre, qui s’affranchissent et remettent en question la manière dont les conflits armés sont menés et pensés. La compréhension classique de la responsabilité dans la conduite des conflits armés et le droit de la guerre semblent dépassés. Comment alors repenser l’éthique et le droit de la guerre ?
Intervenants :
– Le général Jérôme Pellistrandi : saint-cyrien, diplômé de l’École de Guerre et docteur en histoire. Il est le rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale depuis 2014.
– Sébastien Laurent : professeur des Universités à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. A récemment publié : État secret, État clandestin : essai sur la transparence démocratique, Gallimard, Nrf-essais, 2024 et Le Renseignement, Paris, PUF, 2024.
– Laure de Rochegonde : directrice du Centre géopolitique des technologies de l’IFRI, enseignante de l’éthique de la guerre à Sciences Po Paris et à l’Université Paris II Panthéon-Assas.
Étudiant
– Denis Langlois
Débat animé par Anne-Bénédicte Hoffner Maujean.
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