Tout ce qui concerne l’arrière des nations en guerre : arrière ami ou arrière ennemi, arrière terrestre ou arrière maritime, est d’une capitale importance pour la stratégie. L’arrière soutient l’avant : il est la base de sa capacité d’attaque et de sa capacité de résistance. Pour cette raison, la notion d’arrière est un élément essentiel de la conduite des opérations. Lire les premières lignes
Il y a des fatalités géographiques. En Europe, c’est malgré les combattants eux-mêmes que Stalingrad est devenue la terrible bataille d’usure où disparut la « Légende » de l’invincibilité allemande. De même, sur l’immense théâtre du Pacifique, c’est à la suite d’une série de hasards indépendants de la volonté des deux adversaires, que Guadalcanal devint l’enjeu d’une des plus âpres luttes de cette guerre, où l’aérodrome de Henderson Field polarisa pendant des mois les forces terrestres, navales et aériennes de l’Amérique et du Japon. Lire les premières lignes
La Revue de Défense nationale a, dans son numéro de juin 1947, présenté à ses lecteurs la Military Review, organe du Command and Staff College. C'est de nouveau à cette source que nous puiserons principalement aujourd'hui, en y joignant quelques extraits du Journal du Royal United Service britannique. Comme il y a six mois, nous nous excusons d'avoir dû choisir.
Chroniques
Bibliographie
Le livre que vient de publier le savant Ferdinand Lot, de l’Institut, est la mise au point d’une littérature historique considérable, relative à l’histoire de ce qu’il est convenu d’appeler la Gaule. Il fait justice de toute une collection de clichés qui trainent à travers les œuvres des historiens les plus en renom, antérieurs à Fustel de Coulanges. Lire la suite
On a dit plus d’une fois que, si l’Empire central d’Autriche-Hongrie n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Le supprimer fut la plus grande erreur du Traité de Versailles, à l’avis de Jean de Pange ; c’est cette pensée qui anime son livre sur L’Allemagne depuis la Révolution française et qui en fait l’unité. Jean de Pange oppose le fédéralisme au principe des nationalités et fait, de la question danubienne, le problème capital de l’Europe. Il dit le charme et l’intérêt cosmopolite de la capitale autrichienne qui unissait le nord et le midi, l’est et l’ouest, l’élément germanique et slave. Ce centre européen que la Révolution française, Napoléon et le Traité de Versailles ont contribué à détruire, on aspire à le reconstituer aujourd’hui sans en trouver les moyens. Lire la suite
La traduction et l’édition française du livre du chanoine espagnol Caries Cardo offrent, à qui voudra étudier et comprendre l’histoire, en apparence si compliquée et mystérieuse de l’Espagne, une précieuse initiation. Sans doute, l’auteur ne dissimule pas ses buts apologétiques. À maintes reprises, il se reconnaît comme un disciple spirituel du grand pape Léon XIII et c’est dans sa doctrine qu’il trouve le remède possible à tous les maux dont a souffert sa patrie. Lire la suite
L’importance des transports fluviaux dans l’économie française est souvent méconnue. Cependant, en 1938, notre flotte de navigation intérieure, augmentée des flottes du Rhin et du Danube, représentait 4 815 000 tonnes de portée en lourd alors que notre marine marchande ne totalisait que 4 500 000 t, le trafic des ports intérieurs s’élevait à 75 500 000 t manipulées contre 52 000 000 pour les ports maritimes, le port de l’agglomération parisienne dépassait, de loin, avec 15 530 000 t le trafic de Marseille, de Rouen et du Havre et le réseau navigable transportait plus de 30 % du tonnage confié à la voie ferrée. Lire la suite
Au moment où il est souvent question de l’Algérie, on lira avec profit le petit livre que Jean Vignaud vient de consacrer à la mémoire du maître géographe Émile-Felix Gautier et de Pierre Mille, grand serviteur de l’Empire. C’est une synthèse extrêmement bien faite et en même temps très vivante de tout ce que l’on doit savoir sur l’œuvre française en Algérie, depuis le débarquement de 1830 jusqu’à nos jours ; c’est une sorte d’hymne au labeur et à la vertu de notre race. Lire la suite
Au moment où l’Assemblée nationale se prépare à discuter des problèmes essentiels pour la réorganisation de l’administration française, il importe de signaler le petit livre, plein de suc, que vient de consacrer M. Louis Closon, Commissaire honoraire de la République, au problème de la région. Il reproche à la séparation, selon lui injuste, de l’échelon régional de l’administration générale du pays, d’avoir été effectuée sans que la question fût étudiée et débattue à fond. L’auteur estime que l’institution nouvelle présentait des avantages administratifs indéniables, qu’elle constituait une rénovation indispensable du système périmé, lent et compliqué, maintenu par la IIIe République et qu’une constitution nouvelle implique une administration nouvelle dont l’administration régionale serait l’instrument essentiel. On voit l’intérêt que présente une pareille thèse, exposée avec autant de clarté que de franchise.
Cet ouvrage, que viennent d’éditer Fretz et Wasmuth, à Zurich, fut écrit dès 1941 ; la traduction en anglais en a été commencée en 1943. De telles dates confèrent une valeur toute spéciale au témoignage rédigé en pleine lutte, Hitler étant encore le tout-puissant dictateur de l’Allemagne et d’une partie de l’Europe. Lire la suite
Miracle en Méditerranée est encore un exemple de ce que, au cours de cette guerre, si fertile en drames et en aventures, a pu réaliser le correspondant de guerre. Lire la suite
C’était une entreprise difficile que de résumer, en un peu plus de 300 pages, l’ensemble de l’histoire russe qui, aux lecteurs peu familiarisés avec la vie des peuples de l’Europe orientale, peut paraître rébarbative ou décousue ; elle ne se développe pas, en effet, sur le même rythme que celle des pays occidentaux. D’autre part, une grande incertitude a longtemps régné sur les origines du peuple russe, sur les drames terribles qui ensanglantèrent ses dynasties, sur l’atmosphère de conspiration et de répression qui imprégna la vie publique slave et laisse, à un cerveau occidental, une impression de confusion parfois rebutante. Lire la suite
« De tous les aspects de l’économie allemande c’est certainement la dynamique de cette économie qui a le plus frappé les observateurs. Ceux-ci ont été étonnés de la rapidité du relèvement économique de l’Allemagne ; aussi convient-il d’examiner de près l’évolution de l’économie allemande depuis 1933 et d’en chercher la portée réelle. » C’est ainsi que Charles Bettelheim précise l’intérêt d’une étude sur l’économie allemande sous le nazisme. Pour marquer son évolution, il détermine avec netteté le développement économique de l’Allemagne depuis 1860, la situation industrielle de ce pays au lendemain de la guerre de 1914, la crise de 1931, les rapports du national-socialisme avec l’industrie, les banques, le commerce et l’agriculture, le rôle de l’État, les relations de l’Allemagne avec le marché mondial. Lire la suite
Ce livre élégant, bien illustré par les soins des Éditions Géographiques, Maritimes et Coloniales, constitue un chapitre important de l’histoire maritime, puisque M. Jean Trogoff y a retracé cent ans de lutte pour la conquête de l’Atlantique ; c’est-à-dire, après la disparition des clippers, la période qui s’étend de 1838, depuis le modeste Sinus, jusqu’aux prestigieuses performances de notre Normandie. Les peuples riverains de l’Atlantique se sont toujours vivement intéressés aux joutes pacifiques qui s’y déroulèrent pour la conquête du ruban bleu qui mit aux prises des paquebots comme Touraine, Mauretania, Bremen, Normandie, Queen Mary. Cette ère est peut-être révolue, aujourd’hui que l’Atlantique est presque quotidiennement traversé par les grands avions, mais nous devons à M. Trogoff une documentation précieuse, sur ce chapitre passionnant, de la rivalité maritime entre les principales Nations riveraines de l’Océan.
M. Bernard Pierre étudie, dans un ouvrage fort intéressant, une des productions qui doivent le plus à la guerre. Tant par ses capitaux engagés, la valeur représentée par la production, le personnel employé, que par la répercussion de son développement sur les progrès des industries connexes, la fabrication des fibres artificielles, d’abord par elle-même, par la faculté qu’elle donne à l’activité textile de durer malgré la guerre, est devenue une des grandes industries françaises. Associé à cette jeune industrie, M. Bernard Pierre est, comme l’a fait remarquer notre collaborateur Laufenburger dans une brillante préface, le premier auteur français qui ait traité ce grand sujet dans toute son ampleur. Il ne l’a, d’ailleurs, pas fait en simple spécialiste, mais en homme cultivé, et a intégré son étude dans des considérations générales très suggestives, par exemple, sur le phénomène de la localisation industrielle et sur l’organisme étatique de l’industrie.
Ce livre est le tome premier d’une œuvre qui a pour objet de retracer dans son ensemble, l’histoire de la France libre. Elle est due à l’un des premiers Français ralliés au général de Gaulle et qui depuis, on le sait, s’est voué à son œuvre et à sa personne. Agrégé de philosophie, docteur es lettres, chargé des missions par le Musée de l’Homme, Jacques Soustelle a composé une œuvre considérable, étayée sur une solide documentation. Lire la suite
La Chine, qui figure au nombre des grandes puissances victorieuses, est destinée à jouer un rôle de plus en plus considérable dans la politique du Monde. Aussi comprenons nous l’intérêt qui a inspiré l’éditeur Payot à demander, à deux grands spécialistes américains des problèmes d’Extrême-Orient, une étude succincte mais documentée, et accessible au grand public cultivé sur tous les problèmes qui se posent dans cet immense et mystérieux pays. Leurs auteurs sont Owen Lattimore, qui fut conseiller politique de Tsiang Kai Chek, ainsi que sa femme, qui l’accompagna dans la plupart de ses voyages et fut sa collaboratrice directe. Ce livre est à la fois l’œuvre de savants qui ont puisé aux sources les plus sérieuses, et en même temps de voyageurs qui ont passé une grande partie de leur carrière à prospecter cet empire. Lire la suite
La collection de portraits historiques de la librairie Hachette vient de s’enrichir d’un joli livre, consacré par M. Marc-André Fabre, à la belle figure de Hoche. Sans avoir la prétention d’apporter des révélations inédites et sensationnelles sur ce sujet déjà connu, l’auteur a brossé de son modèle, un tableau simple et attachant comme le fut l’homme : droit, honnête et bon. Lire la suite
Ce livre a trait à la période d’avant-guerre. Il est dû à un bon serviteur de la France, disparu prématurément, qui mit sa haute situation et sa fortune au service des belles causes, telles que celle du rapprochement franco-américain et celle de l’art des jardins. M. Edme Sommier, que nous avions eu l’honneur de rencontrer pour la première fois au cours du voyage inaugural de Normandie à New-York, avait pris goût à ces traversées d’Amérique où il comptait tant de sympathies. Son ouvrage, écrit avec une charmante simplicité, relate les visites qu’il fit à maintes reprises aux villes, aux choses et aux gens des deux Amériques. Lire la suite
L’édition anglaise de ce livre date déjà de la fin de 1942 ; l’édition américaine est postérieure à l’entrée en guerre des États-Unis. Mais l’ouvrage contient de nombreuses idées encore fort intéressantes aujourd’hui. Historien, journaliste, conférencier, romancier, M. Bernard Newman, qui s’était engagé à dix-sept ans dans l’armée britannique, lors de la Première Guerre mondiale, a, depuis, passé pendant quinze ans, chaque été, à visiter tous les pays du continent où il voyait naître des difficultés à résoudre aujourd’hui. Il voyagea le plus souvent à bicyclette, logea sous d’humbles toits, s’entretenant avec le menu peuple, mais il put obtenir aussi des interviews des hommes d’État les plus notoires : un de Hitler en 1933 ; il eut l’honneur d’être expulsé en 1935 par Mussolini. Lire la suite
C’est un très joli livre, où Armand Lunel, professeur de philosophie au Lycée de Monaco, a évoqué ses souvenirs tragiques de mai-juin 1940. Par d’étranges chemins nous montre les détours imprévus et l’acheminement d’une retraite accomplie avec l’État-major de la 6e Armée, au milieu d’une France défaite. Le hasard a voulu que l’auteur fasse une brève escale au château du « Grand Meaulnes ». Ce petit livre ne prétend pas restituer dans tous ses détails, les opérations militaires, mais c’est une évocation d’une rare finesse, imprégnée d’une cruelle et généreuse poésie, de quelques-unes des journées les plus terribles de l’histoire récente.
M. Pierre Lafue, à qui nous devons une série d’ouvrages historiques remarquables sur l’Allemagne, sur la Russie moderne et aussi sur des points particulièrement pittoresques de l’histoire du passé (Louis XVIII, la vie privée de Frédéric II, l’assassinat du Duc de Guise), brosse cette fois un portrait pénétrant du grand collaborateur de Richelieu, le Père Joseph. Celui-ci apparaît sous un double aspect : un homme d’action, infatigable voyageur, et même, pourrait-on dire, journaliste, et, en même temps, un mystique qui sut, par l’ardeur de sa foi, la sincérité de ses convictions et son complet désintéressement, exercer sur Richelieu comme sur Louis XIII, une influence profonde et, somme toute, favorable aux grands intérêts de la France.
M. André Fugier, qui s’est spécialisé dans l’histoire napoléonienne et particulièrement dans ses ramifications méridionales, espagnoles et italiennes, vient de nous donner un livre du plus haut intérêt sur Napoléon et l’Italie. Le général, le Consul, l’Empereur se sont toujours senti comme chez eux, dans la péninsule, auquel les attachaient tant de liens spirituels (bien qu’il n’ait jamais mis les pieds à Rome). L’Italie a été le théâtre de ses plus beaux succès militaires, et c’est là que M. Fugier, en quelques pages définitives, voit réaliser le chef-d’œuvre de sa stratégie et de son art militaire. Lire la suite
Ce livre est un des plus importants de l’excellente collection « Présences ». L’essentiel en est consacré à la psychologie, à la psychiatrie. En ce domaine très spécial, M. de Greeff peut être, non sans raison, comparé et opposé à l’illustre Freud : pour lui, l’homme n’est homme que s’il dépasse l’instinct, et il se place courageusement sur le plan spiritualiste. Le livre a, ainsi, une portée plus générale et peut intéresser, par ses répercussions sociales et politiques, les lecteurs de notre Revue. Lire la suite
C’est une heureuse idée qu’ont eue les Éditions Réalité de consacrer une série de publications aux études xénologiques. On sait en effet l’importance que devrait avoir, pour le rétablissement normal de la situation démographique de la France, une politique d’immigration bien conçue et intelligemment dirigée. Cette première étude, préfacée par l’Abbé A. Glasberg, est destinée à dissiper bien des préjugés de la part du grand public vis-à-vis des émigrants, des réfugiés et des apatrides. Il cherche également à éclairer l’administration sur ces problèmes capitaux. Il contient – à quoi bon le nier ? – de nombreux exemples d’incompréhension, pour ne pas dire plus. Lire la suite
Il importe de signaler les publications que vient d’entreprendre le département des archives du ministère des Affaires étrangères de l’URSS d’une série de documents, qui émanent du ministère des Affaires Étrangères allemand, qui font partie des trophées de guerre de l’Armée rouge et sont devenus la propriété du gouvernement soviétique. Ces dossiers contenaient la correspondance des dirigeants de la Wilhelmstrasse avec les Ambassades d’Allemagne, les Légations et les autres ministères ou services administratifs. Ils comprenaient des textes dactylographiés des télégrammes et lettres expédiés, de notes prises pour mémoire, d’autres documents de diverses natures. La publication a été faite avec le plus grand soin par ordre chronologique. Lire la suite
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Un an après le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie, quel est le bilan de l’action de l’Union européenne, de sa politique de sécurité et de défense et de sa solidarité avec l’Ukraine ? Le centre Europe Direct de la mission Europe du département de Seine-et-Marne initie un dialogue participatif entre le public, des élus et des experts sur le campus de Melun de l’Université Paris-Panthéon-Assas (Paris 2)
Avec la présence de :
Jean-Louis Thiériot, député de Seine-et-Marne, vice-président de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale
Anne de Tinguy, historienne et politologue, spécialiste de la politique étrangère de la Russie et de l’Ukraine
Jean-Vincent Holeindre, professeur de sciences politiques, directeur du Centre Thucydide, centre de recherches en relations internationales (Paris 2)
Modération des débats par Marie-Christine Vallet, journaliste spécialiste des questions européennes.
À 18 h 30, amphithéâtre Reine Blanche du campus de Melun de l’Université Paris-Panthéon-Assas – 19, rue du Château 77000 Melun
Sur inscription : https://www.seine-et-marne.fr/fr/inscription-conference-conflit-russo-ukrainien
Colloques, manifestations, expositions...
Institutions, ministères, médias...