Mai 1990 - n° 509

Évoquant les événements récents ainsi que les déclarations et décisions que ceux-ci suscitent en ce qui concerne la défense, celle de la France en particulier, l'auteur a rédigé une synthèse de ses réflexions sur les armées en cette fin de XXe siècle. Il y aborde tous les domaines, depuis la stratégie jusqu'au métier militaire et à ses sujétions. Lire les premières lignes

  p. 9-28

Matériels terrestres

Personne ne doute que notre industrie de défense ait réussi. Il suffit de constater ses réalisations au profit de l’indépendance du pays et ses succès à l’exportation. Mais, précisément, ces réussites lui imposent aujourd’hui de procéder rapidement à une profonde transformation pour faire face aux évolutions en cours dans tous les domaines, mais plus encore qu’ailleurs peut-être, dans celui de l’armement terrestre. Pour la DGA, le dossier est ouvert ; c’est ainsi que peu après le salon de Satory, au début du mois de juillet, le Giat quittera le giron de la DGA pour se lancer dans le grand bain de la concurrence économique. Lire les premières lignes

  p. 29-32

C'est sans doute un exercice périlleux que de consacrer un article à la pérennité du rôle des unités blindées dans notre système de défense, alors que certains pensent qu'une dissuasion fondée sur des moyens exclusivement nucléaires est suffisante, que d'autres estiment que des systèmes d'armes plus légers, plus nombreux et moins chers permettraient d'assurer la défense du territoire. Lire les premières lignes

  p. 33-42

Le présent article a été rédigé à partir d'éléments puisés dans une étude qui doit paraître dans le numéro « Spécial Satory » de la revue L'Armement.

  p. 43-47
  p. 49-59

Repères - Opinions - Débats

Dans cet article sur les conséquences, pour les choix stratégiques de la France, des changements intervenus en Europe de l'Est, l'auteur très critique de la stratégie française pour ce qui touche aux concept et moyens de l'ultime avertissement.

  p. 61-71

Dans cet article sur les conséquences, pour les choix stratégiques de la France, des changements intervenus en Europe de l'Est, l'auteur montre combien les événements récents ont légitimé la stratégie française de dissuasion.

  p. 73-80

Faisant suite à un certain nombre d'accords, signés par les Américains et les Soviétiques, permettant la mise en place d'un désarmement limité de systèmes d'armes, voici une innovation : un accord sur une expérimentation des mesures de vérification des armes stratégiques offensives. Les deux auteurs, spécialistes de l'étude de ces textes, nous apportent toutes les informations sur ce dernier accord.

  p. 81-96

Ce n'est pas la première fois que l'auteur analyse les relations entre des États du monde musulman et l'islam, mais ici, il traite de cette religion dans son aspect global et telle qu'elle se présente dans notre monde à l'aube du troisième millénaire. Ses explications très claires nous permettent de comprendre, en partie du moins, quelques aspects de cette religion — qui est bien plus qu'une religion, il nous semble —, qui montre une vigueur nouvelle depuis quelques décennies. Lire les premières lignes

  p. 97-115

L'auteure a déjà abordé le problème des bases américaines aux Philippines, une région qu'elle connaît bien, dans notre livraison d'août-septembre 1986. Cette affaire n'en a pris que plus d'importance au fil des ans, aussi bien du côté américain que de celui des Philippins, pour des raisons différentes bien évidemment. Ici, elle analyse les éléments de la situation et tente d'entrevoir une solution qui satisferait les deux parties, ainsi d'ailleurs que les autres États de la zone.

  p. 117-131

L'auteur nous livre ses réflexions sur la situation au Cambodge depuis le retrait des troupes vietnamiennes, ainsi que sur les chances qu'a ce pays de retrouver une paix véritable. Malheureusement, un accord donnant satisfaction aux diverses parties intéressées ne semble pas aisé à définir à court terme. Lire les premières lignes

  p. 133-148

Le piratage informatique qui se développe à travers les réseaux télécoms nationaux et internationaux est un sujet particulièrement stratégique. Beaucoup en parlent mais un vide se fait de plus en plus sentir. Que faire et quelles contre-mesures adopter ? Ces dernières sont de deux ordres : internes intégrées au matériel, et externes ou périphériques. L'auteur, dans ce nouvel article, poursuit notre information sur la protection des micro-ordinateurs.

  p. 149-154

Le 26 février dernier, la chute de l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo, la plus forte survenue depuis le krach d’octobre 1987, a mis en lumière la vulnérabilité de celui qui s’impose, en cette fin du XXe siècle, comme « le modèle » : le Japon. Lire les premières lignes

  p. 155-163

Chroniques

Les besoins en devises des pays d’Europe orientale vont-ils prochainement perturber les marchés occidentaux ? Il est probable qu’en souffriront les États du Tiers-Monde et notamment d’Afrique, qui ont déçu les investisseurs alors que les promesses s’annoncent alléchantes en Europe. Pour les pourvoyeurs de fonds, la création d’un nouveau marché n’est jamais chose à mépriser. Mais cet appétit ne doit-il pas être apprécié avant d’être satisfait ? Lire les premières lignes

  p. 165-168

• « L’avenir de l’Otan ». Dans le numéro de janvier-février 1990 de la revue britannique Survival, M. Sam Nunn, président de la commission des forces armées au Sénat américain, étudie les conséquences des changements survenus récemment en Europe qui, selon lui, devraient entraîner une restructuration du système européen de sécurité. L’Otan devrait s’adapter, mais l’appareil militaire des Soviétiques est encore formidable et sa réduction est toujours en cours de négociation. Un retour à une posture hostile de l’URSS est encore possible. Sa situation interne peut tourner au chaos de manière imprévisible. Lire les premières lignes

  p. 169-176

En n’ayant d’attention que pour les problèmes des nationalités (Lituanie) ou de frontières (Oder-Neisse) sans les lier aux questions de sécurité, nos confrères ont sans doute répondu à l’attente de leurs lecteurs, mais nous ont privé d’analyses plus spécialisées. Il est vrai que les occasions d’y revenir ne feront pas défaut. Signalons toutefois que La Croix a consacré son édition du 19 mars 1990 à un numéro spécial sur l’Allemagne du plus grand intérêt. Dix jours auparavant, elle avait déjà publié un sondage effectué par la Sofrès. Nous ne sommes pas particulièrement férus des sondages, mais s’agissant d’événements se déroulant sur une longue période, au moins permettent-ils d’apprécier l’évolution des mentalités. Lire la suite

  p. 177-179

Lors des derniers troubles survenus en Transcaucasie, notamment ceux de décembre 1989 et janvier 1990 en Azerbaïdjan, les Soviétiques ont dû, pour rétablir l’ordre, faire appel à des régiments des différentes divisions aéroportées et rappeler des réservistes. Il est donc apparu à cette occasion que l’URSS ne disposait pas en nombre suffisant d’unités spécialisées dans le maintien de l’ordre et qu’il ne lui était pas non plus possible de faire appel pour cette tâche aux unités locales du corps de bataille. Lire les premières lignes

  p. 180-183

En permanence les armées rendent à la vie civile les personnels qui excèdent leurs besoins quantitatifs et qualitatifs. Sans doute le dégagement des cadres prend-il une importance accrue à la fin des conflits : on se souvient des situations difficiles qu’ont rencontrées les demi-soldes après 1815 et les « dégagés » de 1945. Le même phénomène s’est reproduit à la fin de la guerre d’Algérie, où il a fallu en trois ans congédier 270 000 militaires de carrière ou sous contrat. Mais ce phénomène n’est pas seulement lié à la conjoncture guerrière. L’encadrement des armées exige en effet des hommes jeunes, en pleine possession de leurs moyens. D’autre part la structure pyramidale des armées exclut que tous les jeunes cadres accèdent aux plus hautes fonctions ; le système de promotion au mérite des officiers en particulier favorise les plus jeunes et élimine, à qualité égale, ceux qui n’ont pas bénéficié d’un avancement rapide. Enfin, les réductions d’effectifs fixées par la loi augmentent encore le flux annuel des départs. La disponibilité des forces et leur efficacité opérationnelle imposent donc tout un arsenal de mesures pour encourager les départs. Il s’ensuit que 80 % des militaires d’active ont quitté le service à l’âge de 50 ans. Lire les premières lignes

  p. 184-188

« Les Troupes de Marine savent mieux que quiconque qu’il n’est de France que par le monde ». Ces mots prononcés par M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, à Fréjus, lors d’une récente commémoration des combats de « Bazeilles », traduisent bien la spécificité de cette arme jouissant d’une très forte réputation à l’intérieur de l’institution militaire, mais curieusement mal connue du grand public. Lire la suite

  p. 189-190

On a vu à quel faisceau de contraintes devaient se plier les transmissions navales, du fait de la mer, des porteurs navals ou des missions de la Marine nationale ; il faut maintenant regarder les solutions techniques retenues en 1990 et tenter de cerner les grandes évolutions qui se font jour avec les télécommunications à grands débits, multiservices et les supports multimédias. Lire les premières lignes

  p. 191-194

La technique aéronautique permet à l’Armée de l’air de mettre en œuvre des systèmes d’armes chaque jour plus sophistiqués. Ainsi, le travail du pilote est maintenant plus complexe, car le progrès technologique a multiplié les tâches et compliqué les missions. Lire la suite

  p. 195-197

M. Nelson Mandela, après une attente que l’on fit volontairement durer de part et d’autre, fut libéré le 18 février 1990 et reçut, au Cap, le triomphe que son courage avait mérité. Il a aussitôt rassuré l’opinion africaine sur la fermeté de sa détermination à détruire l’apartheid, mais, depuis lors si l’on en croit ses propos publics, il semble à la recherche d’une doctrine pragmatique qui tienne compte de tous les paramètres qu’il lui faut affronter. Les militants de l’ANC (Congrès national africain), surtout les jeunes, ont du mal à renoncer aux promesses contenues dans les formules de propagande les plus lapidaires. Lui-même ne veut pas rompre l’engagement de faire libérer, avant l’ouverture d’une négociation, les prisonniers politiques, eussent-ils commis des crimes ; il n’a jamais cessé de légitimer la violence. Dans un même temps, il est placé devant la nécessité contradictoire d’avoir à retirer de son programme les thèmes qui peuvent bloquer l’évolution de la communauté blanche démocratiquement représentée ; il faut qu’il le fasse sans se trahir lui-même et sans provoquer de scission dans sa famille politique. Il doit aussi tirer les leçons de la crise où s’enfoncent les autres pays africains, donc conserver le système économique actuel qui se trouve être le plus performant du continent, au lieu de vouloir le réformer au nom de la justice sociale, promesse faite à l’époque où Moscou se présentait comme l’exemple à suivre et n’accordait son aide qu’au prix d’un consentement. Il conviendrait aussi qu’il tînt compte du fait que l’influence étrangère n’est plus orientée de la même façon : ce sont les États-Unis et les pays occidentaux qui contraignent Pretoria à abandonner l’apartheid ; ce sont l’URSS et les pays dits socialistes qui conseillent à l’ANC d’adopter une attitude plus souple. Lire les premières lignes

  p. 198-205

* De plus en plus s’impose la mise en place d’une défense, je ne dirai pas strictement européenne (nous restons les alliés des Américains), mais dont l’axe européen devra être précisé et dont feraient partie, naturellement, les Allemands. Lire les premières lignes

  p. 206-207

Bibliographie

Hassan II : La Marche Verte  ; Éditions Plon, 1990 ; 475 pages - Claude Le Borgne

C’est en 1975 que se noue le conflit du Sahara occidental. Les Espagnols entament, en liaison avec les indépendantistes, un processus d’autodétermination de leur province saharienne. Le Maroc, qui ne veut pas d’un « État fantoche » sur une terre qu’il estime sienne, fait alliance avec la Mauritanie et, par le canal de l’ONU, sollicite l’avis de la Cour internationale de justice. Le 16 octobre 1975, la Cour publie l’avis demandé, où chacune des parties prenantes (Maroc, Mauritanie, Front Polisario) trouvera de quoi renforcer sa position. Le jour même, le roi du Maroc convie son peuple à se porter pacifiquement vers les territoires du Sud, à la rencontre des frères sahariens. La Marche Verte, minutieusement organisée, s’ébranle le 6 novembre. Le 9, le roi l’arrête, avant qu’un contact n’ait eu lieu avec les troupes espagnoles, prudemment repliées : la démonstration a atteint son but et l’Espagne accepte de traiter. Le 14 novembre est signé l’accord de Madrid, prélude au partage de la zone entre Maroc et Mauritanie, prélude aussi à la guerre qui oppose toujours le front Polisario, soutenu par l’Algérie, au Maroc (la Mauritanie s’est retirée de la guerre en 1979). Lire la suite

  p. 208-208

John Keegan : La Deuxième Guerre mondiale  ; Éditions Perrin, 1990 ; 599 pages - Eugène Berg

Pour John Keegan, comme pour bien d’autres historiens (A.J.P. Taylor : Les origines de la Seconde Guerre mondiale), la Première Guerre mondiale explique la seconde. Il convient d’en chercher les sources dans la militarisation de l’Europe au XIXe siècle, l’accroissement des capacités productives et le système rigide des alliances. Lire la suite

  p. 208-209

Catherine Durandin : Nicolas Ceaucescu – Vérités et mensonges d’un roi communiste  ; Éditions Albin Michel, 1990 ; 260 pages - Eugène Berg

Le professeur de langue et civilisation roumaines à l’École nationale des langues orientales (le roumain en serait-il une ?) retrace les six étapes de la carrière de Nicolae Ceaucescu : le paysan révolté (1918-1938) ; le militant (1939-1944) ; l’homme d’appareil (1945-1965) qui a médité sur la popularité de Gomulka basée essentiellement sur le nationalisme, ligne dont il s’inspirera à outrance ; l’homme d’État (1965-1969) auréolé des visites de Charles de Gaulle (mai 1968) et Richard Nixon (juin 1969) ; puis commencent la mise en place du système personnel et la fuite en avant (1969-1987) ; on lira enfin avec un certain intérêt les deux dernières années, celles du tyran dénoncé (1987-1989). Au-delà du pouvoir d’un homme, il convient de s’interroger sur l’aliénation de tout un peuple et les conditions qui ont rendu possible une telle servitude. Catherine Durandin esquisse cette redoutable interrogation. ♦

  p. 209-209

Jacques Villain : L’entreprise aux aguets  ; Éditions Masson, 1989 ; 192 pages - Pierre Morisot

Voici un petit livre agréable et vite lu, non par manque de matière mais parce que, sur un sujet d’apparence austère, l’auteur énonce simplement des idées claires (auxquelles, soit dit en passant, quelques schémas accrocheurs n’ajoutent pas grand-chose). Champion de la propriété industrielle, cautionné par une préface du directeur général de l’Industrie, Jacques Villain expose en deux parties l’attaque et la défense. Lire la suite

  p. 209-210

William Pfaff : Le réveil du Vieux Monde  ; Éditions Calmann-Lévy, 1990 ; 271 pages - Hubert Vidalon

William Pfaff, journaliste américain vivant en France, signe là un livre tonique. Sa réflexion sur le monde est géographiquement découpée, mais elle peut être synthétisée en trois grandes idées et laisser place à quelques interrogations. Lire la suite

  p. 210-211

Alexandre Bennigsen et Chantal Lemercier-Quelquejay : Sultan Galiev, le père de la révolution tiers-mondiste  ; Éditions Fayard, 1989 ; 305 pages - Yves Caron

Nasser, Ben Bella, voire Kadhafi, voient en lui l’un des principaux inspirateurs de la révolution coloniale qui a embrasé l’Afrique et l’Asie. Ce qui est sûr, c’est que Sultan Galiev est le père de la révolution tiers-mondiste et qu’il a joué un rôle clé dans l’émergence des idées révolutionnaires chez les musulmans d’Union soviétique. De cet homme qui, depuis plus de soixante ans, est dénoncé par les dirigeants soviétiques comme un « Trotski musulman », nous ne savons que bien peu de choses, suffisamment cependant pour comprendre les motivations à la base du combat qu’il a mené contre toutes les oppressions. Quand il naît vers 1880 dans un petit village des contreforts de l’Oural dans l’actuelle république autonome de Bachkirie, les indigènes musulmans ne sont déjà plus qu’une minorité, la colonisation russe étant passée par là. Ils ne représentent plus en 1990 que 24 % des 4 millions d’habitants qui peuplent ses 143 000 kilomètres carrés. Plus importante peut-être encore que l’accès de la Russie à la Baltique sous Pierre le Grand, fut la prise de Kazan (1552) sous Ivan le Terrible qui marquait le début de sa formidable expansion à l’Est et au Sud-Est, c’est-à-dire en Sibérie jusqu’au Pacifique et vers l’Asie centrale (Kazakhstan, etc.). Lire la suite

  p. 211-212

Revue Défense Nationale - Mai 1990 - n° 509

Revue Défense Nationale - Mai 1990 - n° 509

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mai 1990 - n° 509

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