Réforme de la défense
Tel un homme qui verrait son ombre se détacher de lui et s’en éloigner sans qu’il parvienne à la rattraper, notre société semble assister au galop de l’évolution sans réussir à en maîtriser les conséquences. Jadis nos façons de vivre étaient en harmonie avec nos possibilités matérielles, car les sciences de la matière évoluaient lentement et que le temps permettait une sage adaptation. Puis, voici moins d’un siècle, les progrès scientifiques et techniques s’emballèrent, bouleversant nos conditions de travail, de loisir, de vie familiale, d’éducation, de défense contre les agressions de la nature et des hommes. Surtout, nos possibilités de communication changèrent de nature, contractant l’espace de notre planète, réduisant le temps de nos déplacements et de nos rythmes de vie, décloisonnant notre monde, augmentant l’ampleur et l’écho des mouvements d’idées, conférant ainsi aux opinions publiques une puissance à laquelle les dirigeants du monde durent se soumettre. Lire les premières lignes
Repères - Opinions - Débats
Nous avions déjà évoqué la défense maritime de l'Europe, en particulier lors d'un colloque en 1986, mais nous n'avons guère fait de progrès depuis. Les idées et opinions personnelles avancées par l'auteur peuvent faire l'objet de discussions, elles ont l'avantage en tout cas de poser des questions auxquelles il faudra bien répondre si nous voulons construire l'Europe politique et organiser sa défense.
Cet article a été écrit dans le cadre d'une réflexion conduite à la délégation aux études générales sur les enseignements à tirer du conflit du golfe Arabo-Persique. Les auteurs ont volontairement limité leur analyse à l'étude globale des théâtres d'opérations. Ils s'expriment à titre personnel et leur opinion n'engage qu'eux-mêmes.
La guerre du Golfe a été l’occasion, pour Saddam Hussein, de brandir la menace de l’arme chimique, et cette crainte a été une des préoccupations majeures des belligérants d’une part, d’Israël d’autre part. L'auteur, spécialiste dans ce domaine, nous rappelle les différentes étapes des négociations concernant les armes chimiques. Ultérieurement, il nous fera part des réflexions sur la non-utilisation de celles-ci par le chef d’État irakien. Lire les premières lignes
L'auteur, capitaine de frégate affecté à l'état-major des armées, avait développé, en un long article publié dans notre revue en novembre et décembre 1990, les problèmes soulevés par la protection NBCD des postes de commandement majeurs. Maintenant, dans ce domaine très particulier, il tire les premiers enseignements de la guerre du Golfe : ceux-ci sont très importants et doivent être pris en compte dans l'élaboration de toute stratégie militaire.
En avril 1990, l'auteur avait analysé l'œuvre littéraire du général de Gaulle, en particulier en ce qui concernait la réunification allemande. Celle-ci ayant été réalisée, il évoque maintenant l'avenir de nos relations avec cette nouvelle Allemagne, le rôle majeur que notre « couple » doit tenir dans l'édification de l'Europe, économique certes, mais aussi politique, diplomatique, capable d'assurer sa sécurité. Les espoirs de notre auteur rejoignent ceux de M. l'ambassadeur de France Jacques Morizet, exprimés dans son article du mois dernier sur la coopération franco-allemande de défense.
En février 1991, nous avons publié un dossier sur certains aspects des industries d'armement. En outre, avec les premiers enseignements de la guerre du Golfe et en pensant au grand marché de 1993, il est devenu indispensable de faire le point sur l'état actuel de l'industrie européenne de l'armement, et de prendre les décisions qui s'imposent pour assurer sa survie. C'est ce que développe de façon très complète l'auteur, directeur général adjoint de Thomson International.
Dans les précédentes livraisons, l'auteur a traité de l'attitude de divers États d'Afrique du Nord face à la guerre du Golfe. Nous poursuivons cette série fort intéressante, dans laquelle nous trouvons des divergences mais aussi des points communs, par le Maroc : les réactions du roi Hassan II en particulier montrent combien cet événement majeur a été dans bien des cas difficilement vécu. Lire les premières lignes
En complément à l'article de M. Denis Verret, voici le témoignage d'un membre du directoire de Deutsche Aerospace. Ce texte nous donne des précisions fortes intéressantes sur certaines difficultés, juridiques entre autres, que rencontrent les industriels de l'armement dans le domaine des exportations.
En janvier dernier, l'auteur nous avait fait profiter de ses connaissances sur Taïwan, cette « autre » Chine. Diplômé de l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et de l'Institut américain de Taïwan, ce passionné de l'empire du Milieu et de ses habitants nous explique maintenant pourquoi ce n'est pas la conquête de la démocratie qui constitue la préoccupation essentielle des 800 millions de paysans chinois, mais l'autosuffisance alimentaire : si celle-ci n'est pas assurée, ce sera la fin de la « dynastie communiste ». Lire les premières lignes
Chroniques
Les moyens photographiques nationaux de recueil du renseignement ne permettent pas actuellement de répondre entièrement aux besoins des armées, en particulier lors d’opérations éloignées du territoire national, où il s’agit de recueillir, réactualiser, traiter et diffuser des informations stratégiques dans des délais très brefs. Lire la suite
Le contrôleur général des armées Jean-François Lazerges expose avec beaucoup de clarté les principes qui président à la réorganisation du plan « Armées 2000 », et l’ampleur d’une réforme qui touche à tous les domaines : les objectifs opérationnels, les structures, la gestion des unités et des services. Sur un grand nombre de points, il apporte des précisions qui rassureront les échelons d’exécution qui n’auraient pas compris parfaitement la logique et les acquis positifs de cette réforme : continuité du commandement du temps de paix au temps de guerre, raccourcissement des circuits, autonomie des forces par rapport au territoire. Il reste que la complexité des problèmes posés et l’importance des changements envisagés nécessitent une adaptation progressive et des aménagements qui n’ont pas encore trouvé toutes leurs conclusions. La présente chronique se propose de souligner les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du plan, et les réflexions qu’elles suggèrent, en étendant l’analyse aux trois armées ainsi qu’à la défense civile et économique. Lire les premières lignes
• Le 6 mars 1991, devant le Congrès, le président Bush a tiré les enseignements de la guerre du Golfe : « Premièrement, nous devons travailler ensemble à mettre sur pied des accords de sécurité mutuelle dans la région. Deuxièmement, nous devons agir pour contrôler la prolifération des armes de destruction massive et les missiles utilisés pour les envoyer. Désormais, il devrait être clair pour toutes les parties que faire la paix au Moyen-Orient demande des compromis… Le moment est venu de mettre fin au conflit israélo-arabe. Maintenant, nous voyons apparaître un nouvel ordre mondial, un monde où les Nations unies, libérées de l’impasse de la guerre froide, sont en mesure de réaliser la vision historique de leurs fondateurs ». Lire la suite
Bibliographie
Méconnu, dit le « Robert » : « qui n’est pas estimé à sa juste valeur » et le propos est éclairé par une citation lapidaire de Vigny : « L’armée a toujours été outre mesure décriée ou honorée ». Lire la suite
L’ouvrage collectif que nous présentons d’abord est une promenade à travers l’islamisme moderne. Il éclaire les ambiguïtés d’un mouvement qu’on avait initialement simplifié. La dénomination très impropre d’intégrisme, la connotation rétrograde qu’on lui appliquait à tort et le soupçon d’hétérodoxie dont Bruno Étienne, entre autres, a fait justice, tels sont les effets regrettables de cette simplification. L’islamisme est, hélas ! dans le droit fil de l’orthodoxie, ses activistes sont souvent praticiens des sciences exactes et leur credo réduit à quelques rudes principes. Aussi bien l’introduction de Gilles Kepel nous montre-t-elle comment les oulémas traditionnels ont cédé une partie de leur espace à l’intelligentsia occidentalisée et comment celle-ci a été relevée par de jeunes diplômés réislamisés, contestataires ultimes de l’impiété du prince. Lire la suite
L’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), dirigé par Pascal Boniface, s’est donné pour tâche de publier annuellement un document regroupant un panorama de la stratégie mondiale et la version française de Military Balance. Lire la suite
Reporter dans un grand hebdomadaire, Daniel Rondeau débarque à Jounieh en janvier 1988, dans un Liban ravagé par la guerre. « Enthousiaste de la révolution », et engagé dans les révoltes de 1968, il a toujours pris le parti des opprimés : les Palestiniens à l’origine de leur lutte, les Polonais de Solidarnosc. Il découvre au Liban un peuple – chrétiens et musulmans confondus – soumis aux exactions des seigneurs de la guerre (les milices), à l’occupation étrangère et à la présence pesante des Palestiniens. Il est alors conquis par la personnalité du général Aoun, dont il suit avec passion le combat pour la libération et les efforts de rassemblement de toutes les communautés. Notre chroniqueur s’efforce de mobiliser des personnalités françaises contre les accords de Taëf et pour le soutien de l’indépendance nationale, et apprend avec désespoir, le 13 octobre 1990, la reddition de la résistance libanaise, obtenue avec l’active complicité des Américains et des Israéliens. Lire la suite
La lecture des mémoires de Ronald Reagan n’apportera aux historiens que peu de révélations. Elles ne fourmillent ni de faits nouveaux, ni de portraits saisissants. Elles ne sont pas un monument littéraire et donnent bien l’impression d’avoir été dictées. Mais l’ancien Président s’y livre tel qu’il est : spontané, social, charmeur, vivant. Son texte est alerte et sincère et il découvre à chaque moment son goût marqué pour le contact direct, pour le message simple, pour la compréhension entre les hommes. À chaque chapitre, Ronald Reagan illustre sa répulsion du dogmatisme, des lourdeurs bureaucratiques, son aspiration à une société d’individus libres et entreprenants, son credo principal. Lire la suite
Rajiv Gandhi, héritier d’une lignée prestigieuse d’hommes d’État, succéda à sa mère Indira, abattue par ses gardes du corps sikhs, en octobre 1984. Il connaît en décembre de la même année un véritable triomphe électoral. L’homme est jeune (40 ans), son discours est moderniste, son programme ambitieux : porter l’Inde au seuil du véritable développement à l’aube du XXIe siècle. Sa campagne « anticorruption » captive les masses attentives au comportement de ceux d’en haut. L’économie progresse à des rythmes inégalés. C’est pour le jeune Premier ministre qu’a donné le Congrès au pays, 450 jours d’état de grâce jusqu’en janvier 1986. Lire la suite
Même si les conflits africains se sont fortement réduits en nombre et en intensité depuis l’été 1988, leur étude relève plus que du simple intérêt historique. Tel est le principal mérite de l’étude fouillée de William Zartman, l’un des plus réputés africanistes américains. Celui-ci, en procédant à une étude comparative et à une description détaillée de la plupart des conflits africains de ces trente dernières années, fournit un tableau de leurs causes, dont l’intérêt demeure, pour une large part, encore actuel. Il en distingue six catégories. Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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Un an après le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie, quel est le bilan de l’action de l’Union européenne, de sa politique de sécurité et de défense et de sa solidarité avec l’Ukraine ? Le centre Europe Direct de la mission Europe du département de Seine-et-Marne initie un dialogue participatif entre le public, des élus et des experts sur le campus de Melun de l’Université Paris-Panthéon-Assas (Paris 2)
Avec la présence de :
Jean-Louis Thiériot, député de Seine-et-Marne, vice-président de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale
Anne de Tinguy, historienne et politologue, spécialiste de la politique étrangère de la Russie et de l’Ukraine
Jean-Vincent Holeindre, professeur de sciences politiques, directeur du Centre Thucydide, centre de recherches en relations internationales (Paris 2)
Modération des débats par Marie-Christine Vallet, journaliste spécialiste des questions européennes.
À 18 h 30, amphithéâtre Reine Blanche du campus de Melun de l’Université Paris-Panthéon-Assas – 19, rue du Château 77000 Melun
Sur inscription : https://www.seine-et-marne.fr/fr/inscription-conference-conflit-russo-ukrainien
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