Juillet 1991 - n° 522

Discours du ministre de la Défense devant les auditeurs de l'Institut des hautes études de défense nationales (IHEDN) le 6 mai 1991. Lire la suite

  p. 9-21

L'auteur, colonel adjoint au chef de cabinet du Chef d'état-major de l'Armée de l'air, est naturellement amené, dans le cadre de ses activités, à étudier les problèmes de stratégie aérienne et d'emploi des armes aériennes. Il nous fait part ici des réflexions que lui ont inspirées le conflit du Golfe. Lire les premières lignes

  p. 23-33

Colloque - Le Golfe et son environnement (II)

L’animosité entre Washington et Bagdad est une constante de la politique régionale. Dès le renversement de la monarchie hachémite en 1958, l’Irak devient suspect de rompre, par son neutralisme, la chaîne forgée autour de l’Union Soviétique pour l’endiguer. La prise de pouvoir par le Baas dix ans plus tard devait accroître la suspicion et faire naître de nouveaux griefs avec la nationalisation du secteur pétrolier et le rapprochement avec l’URSS. Non sans exagération, Washington voit alors dans Bagdad un relais de Moscou, alors que l’Irak cherche simplement à profiter de son ascension pour rééquilibrer à son avantage les positions régionales, politiques et économiques, et pour diffuser son message révolutionnaire. Lire les premières lignes

  p. 35-45

Je tiens à préciser tout d’abord que je n’interviens pas es qualité et que je garde l’entière responsabilité de mes propos, issus de mon expérience passée comme actuelle. Le sujet que je dois traiter est très vaste, aussi ai-je été amené à articuler mon exposé sur certains thèmes que je considère comme significatifs ou fondamentaux pour la compréhension de l’après-guerre. Lire les premières lignes

  p. 47-51

• On a parlé d’un nouvel ordre mondial du pétrole et il a même été question d’une réglementation plus stricte, avec la possibilité d’une coopération entre l’Opep et l’AIE. Qu’en est-il ? Lire la suite

  p. 53-62

Il est difficile de présenter une conclusion sur un sujet comme le Golfe et son environnement. La caractéristique de cette guerre est qu’elle est peut-être une guerre entre deux crises, et il s’agit de savoir si le conflit qui a écrasé Saddam Hussein et libéré le Koweït a aggravé ou amoindri la crise. Nous avons affaire à une région écartelée : l’est-elle davantage aujourd’hui, eu égard aux masses arabes qui, pour ne pas être impliquées dans la guerre, pèsent sur l’environnement général, ou bien celle-ci est-elle de nature à apporter la pacification de la région, comme M. James Baker l’espère ? La clé est manifestement aux mains des États-Unis, puisqu’avec la fin de la bipolarisation ce n’est pas un monde multipolaire qui s’est présenté, mais un monocentrisme dont l’Amérique est le titulaire. Lire la suite

  p. 62-63

Repères - Opinions - Débats

Cet article commence par une phrase à laquelle pourrait être opposé un jugement selon lequel l'Allemagne et le Japon, deux géants économiques, ont beaucoup perdu politiquement à l'occasion de la guerre du Golfe. L'auteure, fidèle de la revue, nous explique de façon remarquable l'attitude du Japon lors de cette crise : déchirements, contradictions, vexations même ; elle seule pouvait nous décrire ces sentiments et poser des questions sur l'avenir. Lire les premières lignes

  p. 65-74

Cet article aborde un thème bien délicat, dont la dimension pourrait prendre une importance inquiétante dans un avenir proche et, a fortiori, au XXIe siècle : en effet, des « musulmans pauvres », en nombre croissant – démographie oblige ! – seront de plus en plus attirés par « l'Occident riche ». L'auteur tente d'esquisser une ouverture susceptible de dissiper cette incompatibilité présumée entre nos cultures occidentales et l'islam.

  p. 75-89
  p. 91-96

La disparition progressive des frontières technologiques – la guerre du Golfe a démontré cette réalité – nous oblige à constater en même temps que des risques majeurs sont bien désormais le lot de tous. Nous devons donc prendre les mesures indispensables au développement de nos capacités de renseignement et de défense dans tous les domaines.

  p. 97-104

On parle beaucoup d'Europe de la défense et des difficultés de tous ordres que ce concept révèle. Une initiative européenne se met en place depuis quelques mois dans un domaine dont la guerre du Golfe a depuis souligné l'importance : les hautes technologies à finalités de défense. Parfois baptisé « Eurêka militaire », Euclid prend en compte l'expérience des programmes européens civils de recherche, en particulier Eurêka et les programmes de la Communauté économique européenne (CEE). Il en diffère cependant significativement tant par ses finalités que par ses conditions de fonctionnement. Cet article a déjà publié dans la Revue du Marché commun (n° 346, avril 1991) et son auteur, ingénieur en chef de l'armement, est coordinateur national pour ce programme EuclidLire la suite

  p. 105-120

L'auteur, chargé de la stratégie des industries de la défense et de l'Espace à l'Observatoire des stratégies industrielles du ministère de l'Industrie, nous présente une étude très documentée sur la montée des nouveaux périls et les grands pôles technologiques et industriels de défense tels qu'il les perçoit dans les prochaines années.

  p. 121-127

Si proche que la Roumanie soit de la France, par la culture, la langue, l’histoire et les relations anciennes entre les deux pays, il fut très difficile, dans la période récente, d’informer avec exactitude l’opinion française sur les changements qui s’y sont produits. Sans méconnaître les difficultés du métier d’informer et les obscurités qui persistent sur les événements de décembre 1989, on peut dire que l’on exagéra beaucoup les résistances qui s’opposèrent alors au changement de régime et que l’on apprécia mal le rôle et l’origine des personnalités qui provoquèrent le renversement de l’ancien régime. Peut-être par réaction a-t-on minimisé l’ampleur des changements qui furent introduits dans les institutions politiques, dans l’organisation économique et dans la vie sociale ? L'auteure offre une analyse originale et intéressante sur la situation présente dans ce pays, en réduisant, à tort ou à raison, la portée historique des expériences libérales qu’il a vécues dans le passé et en insistant sur sa spécificité sociologique. Lire les premières lignes

  p. 129-144

L'auteur, ancien diplomate connaissant parfaitement l'Afrique, ainsi qu'il l'a prouvé maintes fois dans cette revue, aborde cette fois-ci le thème des relations de l'Espagne avec le monde arabe, maghrébin en particulier, depuis la « Conquista » de 711 jusqu'à nos jours ; il nous donne aussi les raisons pour lesquelles il estime que ce pays est tout spécialement apte à faire le « pont » entre l'Afrique et l'Europe dans les prochaines décennies.

  p. 145-152

Chroniques

La sécularisation du monde moderne n’a pas éliminé l’influence des religions. On le voit surtout en islam, mais l’effondrement des systèmes socialistes en Europe de l’Est a eu pour effet de rappeler combien l’âme de la civilisation du Vieux Continent était la foi chrétienne. Pour le pape Jean-Paul II, venu précisément d’Europe orientale, les événements de ces deux dernières années constituent une satisfaction, un succès, mais aussi l’aboutissement de la mission dont il s’était chargé lors de son élection en 1978 : combattre le totalitarisme, obtenir la liberté de culte et évangéliser à nouveau l’Europe de l’Est. Lire les premières lignes

  p. 153-156
  p. 157-164

Lorsque le gibier est rare, le chasseur est aussi malheureux qu’un touriste sous la pluie, mais que dire du « revuiste » de presse qui cherche et ne trouve rien ? En ce mois de mai, les problèmes de politique intérieure ont éclipsé les questions de défense. Non que le sujet ait subitement disparu de nos préoccupations : ne devrait-il pas d’ailleurs s’y trouver constamment présent ? Mais l’actualité immédiate fait la mode et suscite seule les commentaires. Lire la suite

  p. 165-166

Ceylan, joyau des Indes britanniques, évoquait encore récemment plus une île tropicale tournée vers le tourisme qu’un sanglant lieu de confrontation politique et interethnique. En effet, la situation intérieure sur cette île de dimension réduite (65 610 kilomètres carrés soit 12 % de la surface de la France) n’a cessé de se dégrader depuis 1988 au point que le Sri Lanka est devenu l’un des pays du monde où la guerre civile est la plus meurtrière (davantage qu’au Liban) puisqu’elle a fait près de 30 000 victimes en 1988-1989 pour une population de 17 millions. Lire la suite

  p. 167-169

La chronique d’avril 1990, consacrée aux Élèves officiers de réserve, faisait état des efforts entrepris depuis 1988 par l’Armée de terre pour recruter des EOR de haut niveau. Cette action faisait suite au constat de désaffection des élites pour le service militaire, constat qui sera confirmé l’année suivante par le rapport Chauveau (1)Lire les premières lignes

  p. 170-173

5 % du volume des forces terrestres présentes dans le Golfe appartenaient à l’arme des transmissions. 600 personnels ont permis les liaisons internes au théâtre d’opérations et une grande partie des liaisons vers la métropole. Ils ont contribué aussi au recueil des renseignements sur l’organisation et l’activité des forces irakiennes. Ces missions vitales sont méconnues pour des raisons souvent liées à la confidentialité traditionnellement attachée à la fonction de l’arme des Transmissions et peut-être à une volonté longtemps marquée de grande discrétion. Lire la suite

  p. 174-175

La visite de Mikhaïl Gorbatchev à Tokyo, en avril 1991, devait inaugurer une ère nouvelle dans les relations internationales. À plusieurs titres, elle revêtait un caractère exceptionnel : c’était la première fois, depuis la révolution d’Octobre 1917, que le plus haut responsable de l’Union soviétique se rendait en voyage officiel au Japon. Ce faisant, il reconnaissait le statut de puissance majeure à l’un des vaincus de la Seconde Guerre mondiale. Mais surtout l’Union soviétique, espérant obtenir l’aide économique qui lui éviterait de s’enfoncer davantage dans la faillite, venait de céder devant une des exigences du Japon en admettant que la question des îles Kouriles était négociable. On sait qu’en définitive, les deux parties se sont séparées sans parvenir à un accord sur l’objet du litige. Lire les premières lignes

  p. 176-179

L’efficacité d’une armée dépend du niveau technologique du matériel qu’elle met en œuvre et de la qualité du personnel qui la sert. Les capacités de l’avion et de son armement ne font que croître grâce au savoir-faire et au potentiel technique existant dans notre pays. En ce qui concerne le personnel, la qualité nécessaire ne peut être obtenue que par la sélection la plus rigoureuse et la formation la mieux adaptée. Lire les premières lignes

  p. 180-183
  p. 184-188

• Les 28 et 29 mai 1991 à Bruxelles, les ministres de la Défense des pays membres de l’Otan ont approuvé les grandes lignes du futur dispositif militaire des Alliés en Europe. Le pilier de cette force sera un corps d’armée formé exclusivement de soldats européens, placé sous commandement britannique. Il s’agira d’une force de réaction rapide qui bénéficiera de l’appui des États-Unis. En outre, le dispositif sera sensiblement réduit : des corps multinationaux, représentant environ 16 divisions, constitueront les forces de défense principales basées en Allemagne. Leur mise sur pied soulève, d’ores et déjà, des difficultés dues à la diversité des équipements, mais aussi à la différence des mentalités comme des langues. La France n’est pas impliquée dans ce remodelage, puisqu’elle n’appartient pas à l’organisation militaire intégrée de l’Otan, mais la Grande-Bretagne a suggéré la création d’une force de réaction rapide européenne pouvant comprendre des éléments français et qui serait destinée à intervenir hors de la zone Otan. Lire la suite

  p. 189-189

Bibliographie

Dominique Moïsi et Jacques Rupnik : Le Nouveau Continent. Plaidoyer pour une Europe renaissante  ; Éditions Calmann-Lévy, 1991 ; 200 pages - Marcel Duval

Nos lecteurs connaissent bien le premier de ces auteurs, Dominique Moïsi, puisqu’il a écrit des articles remarqués dans notre revue, mais aussi parce que, adjoint au directeur de l’Institut français des relations internationales (Ifri), il est le rédacteur en chef de la revue Politique étrangère, sœur de la nôtre, et par ailleurs un des éditorialistes du International Herald Tribune et du Time Magazine, particulièrement apprécié pour l’intelligence de ses analyses et le courage de ses engagements. Quant au second, Jacques Rupnik, professeur à l’Institut des études politiques (IEP) de Paris et membre du Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), il est également l’auteur de plusieurs ouvrages importants sur l’histoire et l’évolution politique des pays de l’Europe de l’Est. Leur livre commun est donc le fruit d’« un échange entre deux expériences et deux regards, l’un plus transatlantique, l’autre plus centre-européen », comme ils l’annoncent dans leur préface, en précisant que « chaque phrase (en) a été pensée et rédigée ensemble ». Lire la suite

  p. 190-192

Jean-Luc Mathieu : La Communauté européenne : marché ou État ?  ; Éditions Nathan, 1990 ; 223 pages - Pierre Morisot

Voici un livre clair et bien écrit sur un sujet d’actualité : tout pour plaire ! L’exposé est facile à suivre : les trois communautés d’avant l’Acte unique et leurs institutions, les progrès et les lacunes du Marché commun, enfin l’avance un peu cahoteuse vers l’« indispensable État fédéral » que l’auteur appelle de ses vœux. Lire la suite

  p. 192-193

Philippe Forget et Gilles Polycarpe : L’homme machinal  ; Éditions Syros-Alternatives, 1990 ; 225 pages - Pierre Morisot

Pour tout lecteur sensé, les deux auteurs ont mille fois raison de dénoncer les horreurs de la société contemporaine, abusivement dominée par la technique. Celle-ci exerce une véritable dictature, « trahit le progrès » et nous transforme en insectes. Ce qui devait nous libérer nous asservit. « On célèbre les droits de l’homme, au moment où il devient un individu standard, un être abstrait ». La soi-disant compétence, cloisonnée, dénuée de toute éthique, de la nuée d’experts des « bailliages, sénéchaussées et gouvernorats de l’univers informatique » s’allie avec l’« inculture et la bêtise ». Les politiques ne savent servir, par l’intermédiaire des « relais d’opinion » d’une « démocratie haute fidélité » que la « langue de bois des appareils ». L’institution cléricale est un « technicien consommé de la survie et un caméléon de génie ». L’artiste fabrique au Louvre une pyramide qui est une « déjection géométrique », « un furoncle de verre ». De leur côté, les médias sont envahis par l’obscénité d’un « torrent de futilités et de clips » ; la publicité nous décervelle ; le livre d’un acteur tire à près de trois millions, tandis que Proust est ignoré ; le vedettariat règne… Lire la suite

  p. 193-194

Henri Coulonges : La lettre à Kirilenko  ; Éditions Stock, 1989 ; 318 pages - Charles-Henry Clermont-Tonnerre (de)

Il y a toujours un certain suspense dans les œuvres d’Henri Coulonges. La lettre à Kirilenko n’y faillit point et ce n’est pas la moindre qualité de son dernier roman qui s’attache à décrire le monde quasi irréel de la vieille capitale du tsar qui, rebaptisée Petrograd, s’installe dans le système bolchevique sous la férule impitoyable de Zinoviev. La guerre mondiale est déjà loin, mais la révolution reste très présente, et du monde entier et surtout de France on vient voir comment les Soviets s’en tirent. Lire la suite

  p. 195-195

Chrsistian von Krockow : Les Allemands du XXe siècle, 1890-1990, Histoire d’une identité  ; Éditions Hachette, 1990 ; 425 pages - Hubert Vidalon

Christian von Krockow décrit la gestation du sentiment d’identité de la nation allemande depuis 100 ans, sous son double aspect politique et culturel. Les principaux dilemmes que les Allemands ont dû trancher : Bismarck ou Guillaume II, Weimar ou le totalitarisme, une République fédérale d’Allemagne (RFA) occidentalisée ou l’unité neutre, ont été autant des obstacles que des fondations politiques. Quant à l’aspect culturel, il est constitué par l’antagonisme fondamental entre la communauté nationale (Volksgemeinschaft) et la tradition républicaine. Lire la suite

  p. 196-196

Joseph I.Coffey et Gianni Bonvincini (dir.) : The Atlantic and the Middle East  ; Macmillan Press Ltd, 1989 ; 315 pages - Olivier Sevaistre

Ce livre sur l’Alliance atlantique et le Proche-Orient contient sept études dont les auteurs sont deux membres de l’Istituto Affari Internationali de Rome, trois enseignants dans des universités américaines, un ancien fonctionnaire du ministère de la Défense, du département d’État et du Department of Energy des États-Unis, un Allemand du Stiftung Wissenschaft und Politik qui a été employé de la Communauté économique européenne (CEE) à Bruxelles. Lire la suite

  p. 196-197

François Ponchaud : La cathédrale de la rizière  ; Éditions Fayard, 1990 ; 240 pages - Olivier Sevaistre

Ce livre est le récit de 450 ans d’histoire de l’Église catholique au Cambodge. L’auteur est un missionnaire des Missions étrangères de Paris ; il est un de nos meilleurs spécialistes de ce malheureux pays, qu’il nous a fait connaître par un autre ouvrage : Cambodge, année zéro, publié en 1977. Lire la suite

  p. 197-197

Philippe de Villette-Mursay : Mes campagnes de mer sous Louis XIV  ; (annoté et présenté par Michel Vergé-Franceschi) Éditions Tallandier, 1991 ; 464 pages - Jean Bourgoin

Philippe de Villette-Mursay est né sous le ministère de Richelieu, en 1632, en Poitou. Officier de terre pendant la guerre de Trente ans, il entre en 1672 dans la Marine royale quand éclate la guerre de Hollande, à la demande de Colbert qui vient d’être nommé par le roi secrétaire d’État chargé de la Marine (1669). Lire la suite

  p. 198-198

Fabien Dunand : Le modèle suisse  ; Éditions Payot, 1991 ; 311 pages - Eugène Berg

C’est un ouvrage sensible, documenté et argumenté qu’a consacré le directeur et rédacteur en chef de 24 heures, l’un des principaux quotidiens suisses de langue française, à son pays plus méconnu que mal aimé. Ce petit pays (41 000 kilomètres carrés), situé au centre du continent européen, et dont il abrite 0,8 % de la population, URSS comprise, constitue incontestablement un « modèle » pour l’Europe. Ce sentiment va bien au-delà de celui partagé par 40 % de la population de l’Allemagne réunifiée. En effet, il est vrai que la Suisse constitue une espèce à part. Son goût pour l’ordre, la propriété et la propreté, la ponctualité, est devenu proverbial. Il détient le record mondial de l’épargne individuelle, et après le Japonais et à égalité avec l’Américain, c’est le plus gros travailleur du monde industrialisé. Privé de ressources naturelles, le pays a développé une véritable ardeur à innover : au nombre de brevets déposés par million d’habitants, la Suisse vient largement en tête, devant l’Allemagne et le Japon, record que l’on retrouve dans les prix Nobel. Certes, cette addition de records a ses revers ; la légendaire sécurité suisse coexiste avec un taux élevé de suicides et la plus grosse consommation de tabac par tête. Lire la suite

  p. 199-199

Pascal Lorot / Yves Plasseraud / Romain Yakemtchouk : Les pays Baltes / Pays Baltes : le réveil / Les Républiques baltes et la crise du fédéralisme soviétique  ; Puf, 1991 ; 128 pages /Éditions Autrement, 1991 ; 235 pages / Studia diplomatica, 1990 ; 408 pages - Eugène Berg

Les pays Baltes parviendront-ils à parcourir le chemin qui les mènera à l’indépendance ? C’est en partie à cette question délicate que tentent de répondre ces ouvrages. Pascal Lorot, qui a fait le point de la situation dans les colonnes de la revue (décembre 1990), dresse un solide panorama d’ensemble de ces pays, conforme à la tradition de la collection « Que sais-je ? ». Il examine avec lucidité les divers écueils qu’ils devront éviter avant d’achever leur processus d’émancipation. Le numéro d’Autrement, dirigé par Yves Plasseraud avec la collaboration de François Moulonguet, offre un parcours très, imagé et vivant à travers l’histoire et la culture des sociétés baltes qui sont restées accrochées à leur identité. Pays carrefours, ballottés au cours des âges, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont dépositaires d’une culture minoritaire qui fait partie de notre patrimoine européen. Lire la suite

  p. 200-200

Chrisian Rudel : Le Paraguay  ; Éditions Karthala, 1990 ; 249 pages - Eugène Berg

Le Paraguay des pères jésuites, ce royaume de l’utopie, totalement indien (Guaranis), a captivé les esprits éclairés du XVIIIe siècle, au premier rang desquels Voltaire. Il ne s’agit que d’un lointain souvenir. Au terme de conflits successifs, le pays a subi de nombreuses amputations territoriales. À l’issue de la grande guerre qui a duré de 1864 à 1870, menée contre la formidable coalition de l’Argentine, du Brésil et de l’Uruguay, ne survécurent que quelques dizaines de milliers d’hommes. Après la guerre du Chaco contre les Boliviens (1932-1935), le Paraguay sombra dans la dictature. Le général Stroessner, chef d’état-major, fils d’immigrants bavarois, imposa de 1954 à 1989, lorsqu’il fut démis par un de ses parents par alliance le général Andrès Rodriguez, un profond isolement à ce pays enclavé. Christian Rudel, grand reporter, spécialiste de l’Amérique latine, nous fait mieux connaître ce pays longtemps ignoré, qui devrait à terme rejoindre le concert des nations latino-américaines. ♦

  p. 200-200

Revue Défense Nationale - Juillet 1991 - n° 522

Revue Défense Nationale - Juillet 1991 - n° 522

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juillet 1991 - n° 522

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.