Eurosatory 98
Eurosatory 98, exposition internationale de matériels terrestres, se tiendra à Paris-Le Bourget du 2 au 6 juin, d'où ce dossier qui s'ouvre sur l'article de l'ancien ministre de la Défense et actuel président de la commission de la Défense nationale et des Forces armées à l’Assemblée nationale. Lire la suite
Les systèmes de forces conçus pendant la guerre froide correspondaient à une logique d’affrontement direct, physique, que la dissuasion nucléaire rendait malgré tout virtuel. Ne rien faire ou disparaître, telle était l’alternative garante de la paix. L’ère ouverte depuis le début de la décennie est radicalement différente. La synthèse des évolutions stratégiques, du projet politique du pays, des évolutions technologiques et de la capacité des sociétés à accepter ici ou à souhaiter, ailleurs, l’emploi de la force, fixe un cadre totalement renouvelé pour la conception des systèmes de forces qui soient les mieux adaptés. L’interdiction de la guerre totale demeure, mais il faut aussi agir pour prévenir ou limiter les conflits, et pouvoir peser, d’une part sur l’ensemble des données, notamment psychologiques, du duel des volontés, d’autre part sur les recompositions géopolitiques en cours, prioritairement en Europe. Lire les premières lignes
L’armement terrestre regroupe l’ensemble des armements utilisés par l’armée de terre pour le combat terrestre et aéroterrestre. Il est donc constitué d’une panoplie très variée de systèmes et matériels allant des chars et véhicules à l’artillerie et aux munitions en passant par les missiles, les hélicoptères, les systèmes de commandement et de télécommunication, les matériels d’aménagement du terrain, etc., et la logistique correspondante… Lire les premières lignes
La défense a besoin d’une vision stratégique de son avenir. Pour cela, elle dispose du Livre blanc de 1994 et de la loi de programmation militaire de 1996 ; mais les évolutions du contexte sont très rapides : depuis 4 ans il y a eu la décision de professionnaliser les armées, d’arrêter définitivement les essais nucléaires, et de bâtir un nouveau modèle d’armée, de réduire les ressources budgétaires et d’élargir l’Otan. Lire la suite
Repères - Opinions - Débats
L'auteur, ancien directeur de la fonction militaire et des relations sociales au ministère de la Défense et ancien chef du contrôle général des armées d’avril 1994 à juillet 1996, aborde, liée au passage à l’armée professionnelle, la question importante de la transmission de l’esprit de défense aux jeunes générations.
C’est en tant que responsables, pendant plus de dix ans, du dialogue entre les mouvements de jeunes et les états-majors que les deux auteurs apportent, régulièrement depuis 1995, leur contribution au débat ouvert sur la défense de notre pays. Le vote de la loi portant réforme du service national leur donne une nouvelle occasion de nous faire part de leurs réflexions en ce domaine.
Depuis longtemps, l’armée française est appelée la « grande muette » : sobriquet doublement flatteur, car il signifie que les militaires font leur métier à l’écart des passions et qu’ils semblent le faire bien, sinon ils seraient affublés d’un surnom moins aimable. Cependant, ce sobriquet dénonce une double carence, le siècle prochain étant celui de la communication en général et de la professionnalisation des armées en particulier. En outre, la « langue de bois » réputée du militaire est un qualificatif beaucoup moins élogieux car reflétant l’absence de réflexion au sein de l’institution. Le défi à relever n’est donc pas des moindres. Parmi ceux qui sont inhérents à la réorganisation actuelle de notre dispositif de défense, celui de la communication ne doit pas être sous-estimé. Il est même décisif, car le lien armée-nation pourrait être remis en question. Lire les premières lignes
Devant toute manifestation nouvelle de violence armée, dès lors que sa prolifération et son ampleur sont perçues comme une menace, la tentation est grande d’y voir — dans la confusion des premières analyses — l’apparition d’un nouveau type de conflit. Il en résulte alors presque inéluctablement une codification nouvelle ou tout au moins actualisée du phénomène, au regard quasi exclusif de son intention. Cette tentation est d’ailleurs d’autant plus grande qu’elle n’est pas nouvelle : elle n’a pas manqué, en particulier, de conduire à l’élaboration de nombreux termes décrivant pourtant des phénomènes extrêmement similaires : lutte de partisans, petite guerre, insurrection armée ou guerre révolutionnaire, pour n’en citer que quelques-uns. Lire les premières lignes
L'auteur a servi dans les troupes de marine et les parachutistes. De 1995 à 1997, il a été adjoint « opérations » de la 11e Division parachutiste. Du 24 mars au 22 juin 1997, il a commandé l’opération Pélican à Brazzaville. Nous présentons son fort intéressant témoignage, dont nous le remercions vivement. Lire les premières lignes
Ce texte est une excellente synthèse de nombreuses réflexions que nous avons publiées au fil des ans, et qui démontre une fois de plus que c’est aux Africains à régler leurs problèmes spécifiques. L'auteur présente les nouvelles caractéristiques des conflits et rappelle combien les forces interafricaines d'intervention pour le maintien de la paix sont une solution réaliste et séduisante pour la communauté internationale, voire même une chance pour l'Afrique. Lire les premières lignes
Plus encore qu’ailleurs, l’opposition dialectique entre le Nord et le Sud marque la géopolitique du continent américain. Sur le territoire qui est actuellement celui des États-Unis, la conquête de la « nouvelle frontière », mythe fondateur de la nation, n’a été autre que le refoulement puis la dispersion et enfin l’abaissement des communautés indiennes qui refusaient l’assimilation à une culture venue d’Europe. L’affaire n’était pas terminée qu’éclata sur le même sol la plus grande guerre du siècle dernier, celle de Sécession, qui se solda par l’élimination de l’option méridionale dans les choix de la nation. Option sans doute désuète, fort différente de la conception qui s’était imposée dans les métropoles industrielles du Nord, mais qui reste source de nostalgie. Le sort des communautés noires, enjeu de cette lutte, demeure de nos jours une question majeure, surtout dans ceux des États du Sud qui peinent à suivre les autres. Lire les premières lignes
L’année 1997 a été marquée par des bouleversements importants en Afrique et en Asie orientale, qui ont surpris la quasi-totalité des observateurs politiques. Ces événements majeurs ont souvent été analysés dans la précipitation par de nombreux commentateurs. L'auteur a voulu échapper aux « sirènes de la panique » et prendre un certain recul pour étudier ces transformations qui ont introduit de nouvelles donnes stratégiques et économiques. C’est pourquoi il nous livre ses réflexions sur ces « ondes de choc » qui ont secoué un échiquier géopolitique en pleine mutation. Lire les premières lignes
L’Europe souffre d’un décalage croissant entre ses capacités spatiales et le faible usage qu’elle fait des possibilités qu’offre l’Espace, notamment en sécurité. Les avancées de la Conférence intergouvernementale de politique étrangère et de sécurité commune contribueront-elles à faire sortir l’Europe de cette impasse ? L'auteur, titulaire d’un DESS d’analyse des systèmes stratégiques, présente ici son opinion sur cette question.
Chroniques
Depuis que la politique se restreint, aux yeux de l’opinion, à un jeu de scrutins, nous avons coutume de considérer l’économie comme une science, laquelle serait appelée, comme l’énonce Marx, à dicter ses lois à nos sociétés. Or, l’économie reste fille de la politique, car elle est censée convier les familles au banquet d’une vie prospère. De ce fait, elle n’est aucunement une science, mais un système de valeurs qu’on ne peut raisonnablement dissocier de son ancrage politique et social. Les règles économiques, les démarches économiques ne sont jamais neutres : elles sont artificielles dans la mesure où elles résultent d’une vision du monde et d’intentions fortement affirmées dans un contexte donné. Lire les premières lignes
Il n’y a, a priori, aucune raison pour que l’Union européenne et l’Otan se rapprochent ou, seulement, soient amenées à se concerter. Lire la suite
L’Assemblée nationale a adopté en première lecture, le 12 février dernier, le projet de loi créant une commission du secret de la défense nationale chargée de donner un avis, lorsque le gouvernement sera saisi d’une demande judiciaire de communication d’un document couvert par le « secret-défense ». Lire les premières lignes
Dès les premières heures de son existence, l’aviation militaire a ressenti le besoin de se doter d’une organisation particulière destinée à fournir aux unités aériennes l’ensemble des prestations dont elles avaient besoin pour mener à bien leurs missions. Les « aviateurs » rompaient alors résolument avec les règles communément admises au sein de l’armée de terre et qui prévalaient aux premiers temps de « l’aéronautique militaire ». La structure des bases aériennes s’est ensuite affinée pour revêtir la forme qu’on lui connaît depuis le milieu des années 60 et qui a force de loi aujourd’hui encore. Lire les premières lignes
Les récentes controverses grammaticales et protocolaires sur la féminisation de l’intitulé des fonctions et responsabilités publiques ont eu au moins pour intérêt de souligner combien, en cette fin de siècle, les attributs du pouvoir demeuraient, dans les rapports entre hommes et femmes, objets de résistances et de conservatismes, de discriminations et de convoitises. En affirmant que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme », le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 entendait pourtant abroger solennellement ce que le juriste Adhémar Esmein, dans ses Éléments de droit constitutionnel français et comparé (1927), avait appelé « la loi naturelle de la fondamentale division du travail » qui, depuis des lustres, reléguait la femme au seul rôle de mère et de ménagère. La féminisation des institutions policières et militaires ne devait cependant intervenir concrètement qu’à partir du début des années 70, sous la pression conjuguée des profondes mutations de la société française et de la volonté du législateur de rendre effective l’égalité des sexes dans la fonction publique (lois du 10 juillet 1975 et du 7 mai 1982). Lire les premières lignes
Cette année encore, le gouvernement sud-africain vient de présenter un budget de rigueur pour l’année 1998-1999, dans lequel les dépenses sociales et d’éducation occupent une place majeure. Cependant, et c’est là un tournant notable dans la nouvelle politique sud-africaine, pour la première fois depuis huit ans le budget de la défense ne subit pas de baisse, alors que celui de la sécurité intérieure et de la police continue de croître. Cette décision budgétaire intervient dans une situation complexe, mais importante, de l’évolution de la politique de défense de l’Afrique du Sud. Le premier élément concerne la restructuration en profondeur des South African National Defence Forces (SANDF), d’abord pour faire modifier rapidement la représentativité des Noirs, ensuite pour réduire massivement les effectifs et développer un programme de modernisation. Or actuellement, il apparaît que ces objectifs se révèlent fort difficiles à réaliser. Début février 1998, le ministre de la Défense Joe Modise constatait et regrettait la lenteur des efforts de changement dans l’armée depuis la fin de l’apartheid. Il expliquait qu’actuellement 22,5 % des officiers sont noirs, et situait l’importance politique que le gouvernement attachait à ce problème : « Tant que les SANDF ne seront pas totalement représentatives, notre peuple ne les acceptera pas ! ». Lire la suite
Après avoir fait tomber deux fois depuis 1996 le gouvernement de gauche qu’il soutenait, sans y participer, le Parti du Congrès n’a pu empêcher le Bharatiya Janata Party (BJP) d’arriver à nouveau en tête, sans pour autant obtenir de majorité absolue. Après avoir constaté que le Parti du Congrès n’était pas en mesure de constituer autour de lui une majorité au Parlement, le président de la République a chargé Atal Behari Vajpayee de former un nouveau gouvernement avec dix-huit petits partis nationaux ou régionaux. Lire les premières lignes
Bibliographie
C’est une véritable somme scientifique que nous présente Maurice Vaïsse dans cet ouvrage, puisqu’il y analyse tous les aspects de la politique étrangère du général de Gaulle, et cela à partir de sources jusqu’à présent inexploitées, parce que non encore à la disposition du public, à savoir les archives diplomatiques de cette période, tant françaises qu’étrangères (en particulier allemandes et américaines) ; et aussi de nombreux comptes rendus d’interviews de grands témoins, conduits par lui-même ou par d’autres, sans parler des mémoires, souvenirs et ouvrages ayant traité déjà du sujet, dont la bibliographie utilisée par lui comporte plus de 400 titres. Lire la suite
Le titre est explicite. Le sous-titre précise la thèse, islamisme et États-Unis même combat, combat contre l’Europe. Le général Gallois préface l’ouvrage, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz le conclut : on n’est pas ici entre thuriféraires de l’Amérique ou flagorneurs de l’islam. Alexandre del Valle, qui signe son premier livre, est assurément un bon connaisseur de l’islam, qu’il a notamment approché au Liban, et de la langue arabe. Cela donne du poids à son analyse, quelque sévère qu’elle soit. Lire la suite
On ne s’étonnera pas que l’auteur, travaillant sur un tel sujet, s’efforce sans trêve de naviguer entre les écueils. À la fois historien et sociologue, il évite, la plupart du temps, celui du sec répertoire géographique ainsi que celui de la trop abstraite rationalisation. Avec prudence, l’espace d’investigation est délimité dès les premières lignes : s’en tenir aux relations internationales. Le lecteur ne tarde cependant pas à comprendre que, pour tirer plein profit de ce périple, il convient de lire entre les lignes, comme du reste pour tous les ouvrages abordant des sujets brûlants. Lire la suite
C’est un véritable cri d’alarme que nous lance Yves-Marie Laulan. Dans son dernier ouvrage, cet auteur envoie un message virulent : la civilisation occidentale est en train de sombrer par rupture de ses structures internes. En clair, l’Occident souffre d’une authentique névrose à caractère suicidaire dont on trouvera sans peine la signature dans une démographie exsangue. Pour cet écrivain engagé, nos pays industrialisés périront par implosion démographique, provoquée par la stérilité, voulue ou subie, de la femme occidentale, le sort injuste fait aux jeunes, le souci obsessionnel de la santé et l’effondrement des valeurs « fortes » au profit des valeurs « molles ». Yves-Marie Laulan va même plus loin : face au terrible défi des nations à la démographie galopante, l’Occident en déclin semble avoir accepté avec fatalisme son inévitable marginalisation géopolitique. En résumé, cet économiste qui a servi dans les plus hautes institutions internationales (FMI, Banque mondiale, Otan) soutient une thèse particulièrement audacieuse : le XXIe siècle, tout proche, ne sera certainement pas celui de l’Occident. En fait, il a de fortes chances de ne pas y survivre. Lire la suite
Dans sa revue trimestrielle Espoir, la Fondation Charles de Gaulle a consacré un numéro complet à Michel Debré. Les articles sur l’une des plus grandes figures du gaullisme revêtent un intérêt particulier en raison non seulement de la dimension politique et humaine de l’académicien, mais surtout de l’ampleur de son œuvre accomplie au service de l’État. Résistant, commissaire de la République à la libération du territoire, opposant déterminé à la IVe République, garde des Sceaux activant les travaux préparatoires à la Constitution de 1958, Premier ministre du général de Gaulle pendant la douloureuse épreuve de la guerre d’Algérie, ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères puis ministre de la Défense nationale, Michel Debré a été « un phare qui a brillé sur la politique française pendant un tiers de siècle, de 1945 à 1975 ». Cet hommage de Pierre Messmer dans la présentation de l’ouvrage met bien en lumière la place importante qu’a occupée le fidèle serviteur du général de Gaulle dans l’histoire contemporaine de la France. Lire la suite
De quoi se mêlent ces Nantais du Centre de recherches sur l’histoire du monde atlantique, de sortir ainsi un ouvrage collectif sur la Chine ? On les verrait plutôt tournés vers le trafic triangulaire. Jacques Weber, le chef d’orchestre, délivre d’emblée l’explication : Nantes ne détient pas seulement la clé du casier judiciaire, mais aussi, depuis 1987, d’abondants cartons d’archives diplomatiques, ce qui permet de passer sans vergogne du détroit de Floride à celui de Formose et de se rappeler le goût des porcelaines chez les messieurs du Quai de la Fosse. Lire la suite
Ce 3 245e « Que sais-je ? » a donc pour objet de nous entretenir de stratégie, intention louable car le mot est actuellement mis à toutes les sauces, parfois pour le simple « plaisir d’utiliser un terme prestigieux encore empreint de résonances guerrières », alors que désormais « le concept de stratégie déborde largement l’art de la contrainte » et est applicable à bon nombre d’activités qui se déroulent dans un « milieu conflictuel » et suscitent des rapports de « nature dialectique ». Le lecteur bénéficie au départ de définitions précises, succinctes et séparant aussi clairement que possible stratégie et tactique (il trouvera en outre vers la fin du livre des exemples fort pertinents puisés dans l’exercice de la séduction). Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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Octobre 2025
n° 883
L’avenir de la guerre : cyberattaques, nouveaux conflits et frontière humaine - Actes du colloque académique du PDSF 2025
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208 pages