Août/Sept 1955 - n° 128

À l’apparition de toute arme nouvelle on est certain d’avoir immédiatement l’audience du grand public en proclamant qu’elle est destinée à bouleverser la stratégie et, par suite, la politique internationale ; alors que les experts, qui prétendent mettre en garde contre de tels emballements, au nom d’expériences passées, sont immanquablement accusés d’une irrémédiable propension à préparer la dernière guerre. Lire les premières lignes

  p. 129-143

La Tradition veut qu’une étude sur la Guerre Biologique, commence par un historique détaillé de cette forme d’opérations depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. On y relate, entre autres, l’emploi, qu’aurait fait le général anglais Amherst, gouverneur de la Nouvelle Écosse, de couvertures enduites de virus de la petite vérole, distribuées à des tribus indiennes ainsi que le badigeonnage des naseaux des chevaux alliés en 1918 par des saboteurs allemands, employant des cultures de bacilles de la morve, sans d’ailleurs qu’il apparaisse que ces tentatives aient eu des résultats efficaces. On insiste sur les essais, plus récents et plus scientifiques à la fois, effectués en Chine par les Japonais, essais d’ailleurs sans conséquences appréciables, mais qui ont donné lieu au spectaculaire procès de Kabarovsk. On rappelle maintenant les accusations lancées par les Chinois contre les Américains d’avoir utilisé en Corée des agents biologiques sous des formes qui, si elles étaient exactes, auraient été bien enfantines. Lire les premières lignes

  p. 144-155
  p. 156-165

Il y a cent ans, lorsque l’Europe était à son apogée et que des nations pomme la France, l’Angleterre voire l’Allemagne se constituaient chacune un empire colonial, la Méditerranée était alors la route maritime de beaucoup la plus fréquentée. Un peu plus tard, le percement de l’isthme de Suez renforçait encore l’importance stratégique de cette grande mer intérieure puisqu’aussi bien les navires pouvaient, non seulement effectuer des transports d’Europe en Afrique, mais encore conduire les corps expéditionnaires jusque dans l’Océan Indien voire le Pacifique. C’est à cette époque que l’Angleterre, qui possédait depuis quelques décades la grande île de Malte, commença à la fortifier pour en faire un bastion stratégique de premier ordre, et contrôler de façon quasi totale le trafic maritime de la Méditerranée, en particulier les échanges d’Est en Ouest ou d’Ouest en Est. Le rôle de Malte dans les opérations militaires qui se déroulèrent jusqu’à nos jours devint donc de plus en plus important, au fur et à mesure que les moyens mis en œuvre devenaient eux-mêmes de plus en plus considérables. Lire les premières lignes

  p. 166-175

Si la juxtaposition des deux termes, guerre et psychologie, est de création relativement récente, on constate, aussi loin que l’on remonte le cours de l’histoire militaire, l’utilisation de procédés reposant sur une connaissance de l’ennemi qu’envieraient bien des spécialistes de la psychologie contemporaine. Lire les premières lignes

  p. 176-185
  p. 186-195

Le 20 mai 1939 débute l’Opération Dynamo, qui vise à faire rembarquer sur les navires réquisitionnés par la Royal Navy, les éléments franco-britanniques encerclés à Dunkerque par les troupes allemandes. L’auteur revient sur l’ensemble des événements qui ont permis ce « miracle » aux conséquences importantes sur la suite de la guerre (surtout pour le Royaume-Uni) et notamment sur les hésitations de Gudérian sur l’Aa. Lire les premières lignes

  p. 196-210
  p. 211-217
  p. 218-222
  p. 223-228

Chroniques

  p. 229-232
  p. 232-235
  p. 235-240
  p. 240-244

Le 25 juin 1955, le président de la République, M. René Coty, prononçait à Marseille un très important discours consacré aux affaires d’outre-mer. Nous relèverons les phrases suivantes qui expriment la fermeté de l’attitude de la France : « Le but est clair. On veut nous affoler et nous décourager. Cela nous dicte notre premier commandement : le sang-froid, qui seul permet la constance et la fermeté dans l’action. Les exagérations, les outrances et surtout la violence, l’abominable violence, ne peuvent que desservir les causes qu’elles prétendent défendre. » Après avoir longuement évoqué la vocation missionnaire de la France, le président de la République a conclu en ces termes : « Non ! les pays que la France a civilisés et fécondés, elle ne les abandonnera pas à un fanatisme impérialiste qui les mènerait à la pire des régressions, à une ségrégation raciale et confessionnelle étrangement anachronique en un temps où les peuples, de plus en plus conscients de leur interdépendance, ne peuvent aller vers la paix et la sécurité, la liberté et la prospérité, qu’en élargissant et en organisant leur solidarité. » Lire la suite

  p. 244-246

Bibliographie

Général Jean Marchand : L’Indochine en guerre  ; Éditions Presses Modernes, 1954 ; 330 pages - B.

Le général Jean Marchand vient de faire paraître un magnifique ouvrage agrémenté de nombreuses illustrations et d’une lecture facile et agréable. Lire la suite

  p. 247-248

Jacques Benoist-Méchin : Mustapha Kemal (ou la mort d’un Empire)  ; Éditions Albin Michel, 1954 ; 423 pages - R. G.

C’est à une œuvre sans précédent dans l’histoire, à un destin vraiment hors-série qu’est consacré ce volume. Après une rapide esquisse de l’essor et de la décadence de l’Empire ottoman, l’auteur nous amène à sa lente agonie, agonie soutenue par une administration violente mais corrompue, par un appareil militaire et policier formidable mais incapables de protéger son indépendance et sa liberté. Lire la suite

  p. 248-248

Collectif : Dossier « Yougoslavija »  ; in Revue illustrée n° 9 - R. G.

Le dernier numéro de la revue illustrée Yougoslavija, en langue française, est consacré à l’Armée populaire yougoslave. Lire la suite

  p. 248-248

Jean Chardonnet, Étienne Weill-Raynal, Pierre Gerbert, Raymond Gaillard, Jean Mamert et Georges Mamy : L’année politique 1953  ; Puf, 1954 ; 708 pages - B.

Dirigée par André Siegfried, Édouard Bonnefous et Jean-Baptiste Duroselle, la collection de l’Année Politique, qui compte maintenant neuf volumes, constitue un ouvrage classique de documentation sur l’histoire de la France contemporaine, l’équivalent pour notre pays des grands Annuaires anglais et américains. Lire la suite

  p. 249-249

Alastair Mars : Mon sous-marin l’Unbroken  ; (traduit de l’anglais par Henri Daussy) Éditions Correa, 1953 ; 287 pages - G.

C’est la narration, par son commandant, des premières opérations – on serait tenté de dire des aventures – d’un sous-marin britannique. Le théâtre : la Méditerranée à l’époque la plus sombre de la guerre : 1942. Lire la suite

  p. 249-250

Raymond Bertiaux : Aspects de l’industrialisation en Afrique centrale  ; Institutions des Relations internationales, 1953 ; 318 pages - R. D.

L’Afrique centrale qui est étudiée par l’auteur est celle qui comprend le Congo belge, l’Afrique équatoriale française (AEF), l’Angola, le Mozambique, les deux Rhodésie, l’Ouganda, le Kenya, le Tanganyika, le Nyesaland. C’est dire l’aire considérable – près de 10 millions de kilomètres carrés – couverte par une enquête qui a porté sur une population totale de 53 millions d’âmes, partagée en peuples très divers. Lire la suite

  p. 250-250

Hubert Deschamps : Peuples et nations d’Outre-mer : Afrique, Islam, Asie du Sud  ; Éditions Dalloz, 1955 ; 475 pages - R. D.

Il n’est pas nécessaire de présenter l’auteur dont le renom grandit à mesure que l’œuvre se développe. Professeur à l’École de la France d’Outre-mer et à l’Institut d’études politiques (IEP) comme à l’Institut d’ethnologie, le gouverneur Hubert Deschamps, déjà connu des spécialistes depuis 1938, a donné à partir de 1948 une suite d’ouvrages remarquables qui font autorité : L’Union Française, L’Éveil politique africain, les Méthodes et les Doctrines Coloniales de la France, pour ne citer que ceux-là. Lire la suite

  p. 250-251

Robert Capot-Rey : Le Sahara français. Tome II  ; Puf, 1953 ; 564 pages - Edmond Delage

Dans la collection Pays d’outre-mer un volume entier a été consacré au Sahara français, autant qu’à l’Afrique du Nord : c’est la meilleure preuve de l’importance qu’a pris le désert dans notre vision du monde moderne. Lire la suite

  p. 251-252

Michel Gordey : Visa pour Moscou  ; Éditions Gallimard, 1952 ; 449 pages - Edmond Delage

Ce livre qui contient un grand nombre d’articles parus dans un quotidien du soir, est une expérience vécue par un journaliste d’origine russe, parlant parfaitement la langue, et qui a pu, pendant 63 jours, vivre, dans une liberté relative, en Union soviétique. Il en rapporte des faits, des impressions et quelques documents. Il ne prétend pas à une documentation impeccable et surtout exhaustive. Son talent de reporter, sa parfaite loyauté intellectuelle, lui ont permis de nous donner de l’Union soviétique une image qui est aussi éloignée du dithyrambe que de la caricature. Nous vivons avec Michel Gordey les différents aspects de l’existence quotidienne des masses, surtout urbaines, et l’auteur nous donne de ce pays, en transformation profonde, et qui s’industrialise rapidement, une idée qui paraîtra subversive à beaucoup de détracteurs passionnés de l’URSS et sans doute insuffisamment laudative aux propagandistes attitrés du génie stalinien. Lire la suite

  p. 252-252

Commandant Charles Gibrin : Atomique secours  ; Éditions Charles-Lavauzelle et Cie, 1953 ; 179 pages - Henry Freydenberg

Préfacé par M. E.-G. Perrier, ancien secrétaire général de la Défense passive de Paris, M. le Commandant Gibrin, un ancien de la Défense passive, présente un petit ouvrage abondamment illustré destiné à renseigner la population sur les dangers de la bombe atomique et sur les procédés, à la portée de tous, de se sauver du péril nouveau qu’elle représente. En fait, la bombe atomique est une bombe plus puissante que celles utilisées pendant la dernière guerre. Son point d’éclatement optimum à 500 ou 600 mètres de hauteur produit des effets de compression verticaux nécessitant une armature des abris appropriée. Ses effets thermiques et radioactifs impliquent une couche de protection plus épaisse que pour la bombe explosive. Lire la suite

  p. 252-253

André Marchal : La pensée économique en France depuis 1945  ; Puf, 1953 ; 240 pages - P. C.

M. Marchal avait entrepris une tâche bien hasardeuse en voulant nous décrire les divers aspects de la pensée économique en France depuis 1954. Du moins avait-il assumé sans illusion, il nous le dit dans son avant-propos, le risque d’être taxé d’erreurs, d’omissions, d’incompréhension, etc. Il ne semble pas, cependant, que les auteurs dont la pensée est étudiée dans cet ouvrage puissent avoir à se plaindre de pareilles choses. Bien sûr, on pourra toujours chicaner sur la classification des économistes en trois catégories (ceux qui suivent la tradition classique, ceux qui s’inspirent de conceptions réalistes et sociologiques, enfin, les économistes d’observation), et sur la répartition même des intéressés entre ces trois groupes. Lire la suite

  p. 253-253

Pierre George : Les grands marchés du monde  ; Puf, 1953 ; 127 pages - P. C.

Le titre de ce petit volume veut rappeler celui de l’ouvrage célèbre de Fernand Maurette : Les grands marchés de matières premières. Mais le contenu en est fort différent. Au lieu de nous donner une description raisonnée des grands courants commerciaux pour les principaux produits, M. George a eu une ambition plus large. Il a cherché à nous retracer l’évolution du commerce international et s’est même efforcé de nous en décrire les mécanismes, soit entre économies capitalistes, soit entre économies planifiées. Lire la suite

  p. 253-254

Heinz Guderian : Souvenirs d’un soldat  ; Éditions Plon, 1955 ; 446 pages - B.

Toute la première partie de l’ouvrage retrace l’histoire de la création des forces blindées allemandes par Guderian, qui s’inspirait lui-même des idées développées en Angleterre par le général Miller et en France par le colonel de Gaulle. En dépit de l’accroissement rapide de son armée, Guderian affirme qu’en 1940 les Anglo-Français disposaient de deux fois plus d’engins blindés que les Allemands, et que la victoire-éclair de mai 1940 est due uniquement à la supériorité de la stratégie allemande qui massa ses chars au lieu de les éparpiller. Au cours de la campagne de France l’intervention directe de Hitler ne se fit sentir qu’une seule fois ; par un ordre d’arrêt nullement motivé qui immobilisa les blindés de Guderian dans leur course à la mer et donna ainsi aux Anglais le répit nécessaire à l’évacuation de Dunkerque. Lire la suite

  p. 254-254

Colonel Pierre Veyrier du Muraud : Royal des Vaisseaux dans la tempête  ; Éditions Oberthur, 1954 ; 231 pages - B.

L’auteur qui a commandé le 43e Régiment d’infanterie, en garnison à Lille avant la guerre, relate fidèlement les hauts faits de cette glorieuse unité dans le cadre de la 1re Division d’infanterie motorisée. Il est amené ainsi à retracer les douloureux combats qui ont conduit la 1re Armée française de la position de la Dyle jusqu’à Dunkerque, puis à décrire le regroupement des hommes rapatriés d’Angleterre et leur dernière lutte en Normandie et en Bretagne. Lire la suite

  p. 254-255

Jean Essig : Douze, notre dix futur. Essai sur la numération duodécimale et un système métrique concordant  ; (préface de Albert Cacquot) Éditions Dunod, 1955 ; 172 pages - B.

L’auteur nous propose un changement de système de numération. Le nôtre, à base dix, nous impose de grandes difficultés lorsqu’il s’agit de diviser par trois, ou d’effectuer certains calculs sur la circonférence par exemple. Lire la suite

  p. 255-255

Général Yves de Boisboissel : Un baroudeur : le capitaine Georges Mangin  ; Éditions J. Peyronnet, 1954 ; 161 pages - Henry Freydenberg

Le capitaine Mangin était le frère cadet du Grand Mangin, cela suffit à situer l’homme, la race, le caractère, la ténacité, la bravoure. Certes Georges, dont j’ai été le disciple au Tchad, n’a pas eu le temps d’acquérir la maturité d’esprit qui a qualifié son frère, mais il avait l’étoffe d’un chef. Il savait, fort bien étudier et préparer une action, une reconnaissance à longue portée et aussi, dans les cas graves, trouver une réaction immédiate. Lire la suite

  p. 255-256

Jacques Guillerme et Jean Rivoire : Traités de plongées  ; (préface de Pierre Drach) Éditions Dunod, 1955 ; 214 pages - B.

Les progrès de la conquête des profondeurs marines ont inspiré toute une littérature dont l’abondance et la consistance sont à la mesure de l’engouement général pour toutes les entreprises aventureuses. Cependant, il manquait un ouvrage technique examinant avec une rigueur scientifique l’ensemble des questions ayant trait à la plongée. Lire la suite

  p. 256-256

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1955 - n° 128

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Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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