La géographie fait l’histoire, on le sait. Celle de la France d’abord. La construction européenne fut la réponse à des siècles de tragédies militaires traduisant la précarité stratégique de peuples européens que la géographie ne parvenait pas à fixer ; mais elle n’a pas encore su transcender cette nécessité vitale en idéal politique partagé et en ambition collective. Lire la suite

  p. 1-1

C’est à un constat sans concession sur l’Europe et ses faiblesses structurelles, notamment liées à son hybridation continue depuis la Seconde Guerre mondiale, que l’auteur nous initie. Il estime que face au retour inéluctable des conflits en Europe, il faut trouver un nouveau modèle de sécurité collective.  Lire les premières lignes

  p. 5-9

L’ouverture au monde de l’officier comme impératif pour comprendre, décider et agir ; telle est la théma­tique de l’édition 2013 du Séminaire interarmées des grandes écoles militaires. Lire les premières lignes

  p. 11-12

Des îlots stratégiques

Une Écosse indépendante serait amenée à constituer des forces armées à partir de la composante écossaise des forces britanniques. Elle devrait se prononcer sur son adhésion à l’Otan, le futur de la base nucléaire stra­tégique de Faslane et définir ses relations de sécurité avec son environnement. Inventaire des questions ouvertes par cette perspective. Lire les premières lignes

  p. 15-21

Dans cette présentation des spécificités de l’appareil de sécurité suisse qu’en fait le chef des forces terrestres de la Confédération, on découvre le modèle décentralisé et mobilisable d’une population concernée au quo­tidien par sa sécurité mais aussi la tentation d’évoluer vers une force militaire fondée sur le volontariat. Lire les premières lignes

  p. 27-33

L’histoire de Kaliningrad en fait une ville symbole de l’articulation stratégique entre l’Allemagne et la Russie, entre la Baltique et le continent. Aujourd’hui enclavée, elle est le point focal d’une possible tension régio­nale qu’explore l’auteur avec un scénario de crise.  Lire les premières lignes

  p. 22-26

Micro-­État proche de l’Arabie saoudite et de l’Iran, le Qatar a organisé son développement autour de trois priorités : des investissements diversifiés, une politique culturelle résolue et une posture diplomatique ambitieuse. L’auteur explore ce profil original de puissance. Lire les premières lignes

  p. 34-39

Centre névralgique régional, Singapour a construit un puissant système de défense et développé un réseau de partenariats technologiques, diplomatiques et économiques qui le met à l’abri des surprises et garantit la sécurité et la stabilité nécessaires à la prospérité de la Cité-­État. Lire les premières lignes

  p. 40-45

Poursuivons sur le déclin, cette obsession qui nous taraude, qui tient à une « certaine forme de présence au monde », à ce « sentiment du lien privilégié que la défaite entretient avec le tragique de l’Histoire, l’idée que les hommes ne se montrent jamais aussi grands que dans la catastrophe et la conscience de la mort annoncée », pour citer Jean-Marc Largeaud et son Napoléon et Waterloo. La défaite glorieuse. Il y a désormais davantage qu’une posture littéraire, il y a l’abandon de positions séculaires chèrement acquises, sociales et politiques. Mais Heidegger ne disait-il pas : « Avant que l’être puisse se montrer dans sa vérité initiale, il faut que l’être comme volonté soit brisé. C’est seulement après ce déclin que devient sensible la durée abrupte du commencement » ? Lire les premières lignes

  p. 132-132

Gendarmerie et insécurité

La place du citoyen dans le processus de prévention de la délinquance doit évoluer. Longtemps bénéficiaire passif des politiques mises en œuvre, il doit désormais jouer un rôle direct qui l’engage dans le processus, notamment par les instances partenariales. La Gendarmerie doit accompagner cette évolution qui la pousse à l’excellence. Lire les premières lignes

  p. 47-51

La lutte contre le sentiment d’insécurité, par essence de construction complexe, intéresse à la fois l’ordre public, la cohésion sociale et la solidarité nationale. Elle est un vecteur principal du maintien de la paix et de la tranquillité publiques. Lire les premières lignes

  p. 52-56

Depuis la proclamation de l’État d’urgence en 2005, élus locaux et parlementaires n’hésitent plus à requérir l’intervention des armées dans des zones sensibles où la force publique semble impuissante. L’idée fait son chemin pour endiguer la spirale infernale de la criminalité et de l’insécurité. Même si elle est envisageable en soutien aux forces de sécurité, c’est une décision lourde de sens qui engage l’ultima ratio de l’État. Lire la suite

  p. 57-63

Acteur majeur de la continuité de l’État en situation de crise, la Gendarmerie nationale participe de la rési­lience du pays. L’interdépendance des protagonistes de gestion de crise, les évolutions budgétaires, structu­relles ou sociétales pèsent sur son organisation, les modalités d’exécution de ses missions et la panoplie des moyens déployables sous haut niveau de stress opérationnel. Ce contexte exige des solutions innovantes en matière de résilience. Lire les premières lignes

  p. 64-69

Repères - Opinions

C’est à une structure de neutralisation rapide par frappe ciblée de l’adversaire où qu’il soit que réfléchissent les chercheurs américains qui utilisent pour ce faire une intégration multicouche, multisenseurs et multi­vecteurs de moyens modernes au profit du président des États­-Unis. Nouvelle frontière technologique et stratégique, elle pourrait entrer en service à la fin de la décennie. Lire les premières lignes

  p. 73-79

Alors que toutes les armées européennes se réforment et que l’engagement des forces en crise est toujours plus complexe et collectif, l’auteur recommande de préserver une capacité de conduite opérative en Europe. Lire les premières lignes

  p. 80-84

Si la NRF n’a pas été à ce jour employée au niveau d’ambition élevé qui a présidé à sa conception, elle a pourtant contribué directement à la transformation de l’Alliance atlantique et à la préparation opération­nelle des forces alliées, avantage qu’il convient d’exploiter au mieux dans un contexte budgétaire contraint.  Lire les premières lignes

  p. 85-90

Harmattan est le modèle d’une opération militaire menée au nom de la « responsabilité de protéger ». L’auteur expose que ce type d’intervention « humanitaire » contestée doit rester l’exception et non devenir la norme mais qu’il doit aussi pouvoir fonctionner efficacement. Une telle doctrine encore imparfaite porte, en effet, l’espoir de mettre fin à l’impunité de crimes graves. Lire les premières lignes

  p. 91-97

L’histoire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), son déploiement, ses champs d’action privilégiés, la diplomatie préventive en particulier, expliquent la « furtivité » de cette organisation qui a émergé de la guerre froide pour créer un espace de paix et de coopération de Vancouver à Vladivostok. Lire les premières lignes

  p. 98-103

L’opération Serval va-t-elle constituer un tournant dans la relation entre la France et l’Afrique ? Va-t-elle permettre de renouveler une relation accaparée par des liens trop souvent personnalisés, affairistes, oblitérant d’un commun accord l’État de droit. Une nouvelle mobilisation de la jeunesse française et de l’Europe pourrait renouveler la donne. Telle est la thèse forte de l’auteur. Lire les premières lignes

  p. 104-109

C’est en partant du contraste des postures de défense entre les pays européens et les pays émergents qu’on prend la mesure des potentiels de complémentarité et de partenariats divers entre le Brésil et la France. Les auteurs font un tour d’horizon des intérêts communs des deux pays en matière stratégique, industrielle et technologique. Lire les premières lignes

  p. 110-113

Les intentions de la Chine sur la scène internationale sont souvent méconnues. Néanmoins, il existe un discours dominant, mis en place par les États-Unis, qui dépeint la Chine comme une puissance expansionniste. On peut en douter, notamment si l’on consulte des sources chinoises pour décoder les intentions de la Chine et expliquer le développement de sa puissance maritime. Lire les premières lignes

  p. 114-119

Plusieurs exemples récents et médiatisés dans un environnement de crise prégnant tendent à montrer que le dialogue social dans les armées françaises atteint des limites. À la veille de réformes touchant l’organisation et les hommes du ministère de la Défense, l’heure semble propice à l’ouverture d’un débat serein rassemblant la communauté militaire et le monde politique sur les modalités d’évolution de ce dialogue. Lire les premières lignes

  p. 120-126

Recensions

Jean Fleury : Crise libyenne : la nouvelle donne géopolitique  ; Jean Picollec Éditeur, 2012 ; ; 190 pages - Pierre-Dominique Ornano (d')

Dans son ouvrage bien documenté et de lecture aisée, le général Fleury s’appuie sur le conflit libyen pour développer une « réclame » robuste de l’arme aérienne et faire un état des lieux sans concession de l’état de nos forces comme de « l’Europe de la défense ». L’exposé des graves lacunes dans le domaine de la puissance militaire française et européenne s’inscrit en contrepoint d’une donne géopolitique mondiale en profonde mutation avec la montée en puissance des pays émergents qui ne veulent plus jouer les seconds rôles dans les affaires du monde, les appétits chinois en Afrique et en Amérique latine ou encore un « Printemps arabe » qui prend les couleurs de l’automne. Lire la suite

  p. 127-128

L’entrée de la Croatie dans l’UE en juillet 2013 rappelle que les élargissements ne sont pas terminés. Entre 2004 et 2007, près de 100 millions d’habitants ont rejoint l’Union européenne, une intégration politique d’une ampleur historique. Cet ouvrage pose donc deux questions simples mais essentielles : où va s’arrêter l’Europe ? Et comment gère-t-elle ses relations avec ses voisins ? Lire la suite

  p. 128-129

François Gerber : Saint-Exupéry, écrivain en guerre  ; Éditions Jacob-Duvernet, 2012 ; 235 pages - Pierre Morisot

Saint-Ex est décidément à la mode : à peine refermé le livre de Gilles Rabache (Saint-Exupéry et la guerre), voici sous un titre très voisin, celui de Gerber et la bibliographie est abondante. Saint-Ex le mal aimé non certes du grand public, si l’on admet que « Le Petit Prince est l’ouvrage le plus lu dans le monde après la Bible » (134 millions d’exemplaires, traduit en breton et en esperanto…) mais de beaucoup de ses pairs en littérature et en politique, sans doute quelque peu jaloux. C’est que parmi les gens de lettres qu’on imagine volontiers penchés à leur table de travail sous le regard attentif de maîtresses de haut vol, Antoine dispose face à ses confrères d’un atout majeur. Plus que Malraux, plus que Kessel, il a mis les mains dans le cambouis à Cap Juby ; il a affronté les stukas dans le ciel d’Arras ; il a vu de près les brûlés au retour de mission. Lire la suite

  p. 129-130

Charles Saint-Prot et Frédéric Rouvillois (dir.) : L’exception marocaine  ; Ellipses, 2013 ; 282 pages - Michel Degoffe

À l’heure où le bilan de ce qu’on a appelé un peu vite les « Printemps arabes » s’avère bien mitigé, en particulier en Tunisie et en Égypte, les auteurs de cet ouvrage, publié sous les auspices de l’Observatoire d’études géopolitiques et du centre de recherche Maurice Hauriou de l’université Paris Descartes, s’interrogent avec pertinence sur la notion et les raisons de « l’exception marocaine » qui, selon eux, s’impose comme une évidence. C’est donc aux caractéristiques mais aussi aux promesses de cette « exception marocaine » que s’intéressent dans cet ouvrage, dirigé par Frédéric Rouvillois et Charles Saint-Prot, une quinzaine d’universitaires et d’observateurs, juristes, historiens, économistes ou sociologues, à un moment où l’actualité politique rend une telle réflexion particulièrement urgente. Lire la suite

  p. 130-131

Michel Klen : Les ravages de la désinformation, d’hier à aujourd’hui  ; Éditions Fabre, 2013 ; 360 pages - Claude Le Borgne

Le concept moderne de désinformation en recouvre plusieurs, fort anciens : manipulation, propagande, publicité, ruse de guerre, intoxication, déception, concurrence. Aussi bien Michel Klen fait-il de ces mots divers les chapitres de son catalogue, catalogue exhaustif. Pour chaque catégorie, les exemples abondent, souvent renversants dans leur impudence. La désinformation est une bataille où les adversaires attaquent et se défendent. Lire la suite

  p. 131-131

Revue Défense Nationale - Avril 2013 - n° 759

It is the constant, uncompromising condition of Europe and its weak structures, particularly related to the continued hybridization since the Second World War, that the author presents to us here. He believes that we must face the inevitable reality of the return of European conflicts, so as to find a new model for our collective security.

The openness of the officer’s world is imperative to understand, decide, and act; this is the theme of the 2013 edition of the Joint Seminar of the great military schools.

Small Countries with High-stake Strategy

An independent Scotland would have to become the Scottish part of the British armed forces. She would be expected to vote on its ascension into NATO, the future of her strategic nuclear base of Faslane, and to define security relations within her environment. A stock-list of open-ended questions arise offered in this perspective.

In this presentation of the specificities of the Swiss security apparatus, the commander of the Swiss armed forces himself explores the model of decentralization and mobilization of a population concerned daily with the nation’s security, as well as the temptation to evolve as a military force founded on voluntary service.

Kaliningrad is indeed a symbolic city, which represents the strategic relationship between Germany and Russia that is nestled between the Baltic and the Continent. Today, landlocked, it is the focal point of a possible regional tension that the author explores through a crisis scenario.

A micro-state close to Saudi Arabia and Iran, Qatar has organized its development around three priorities: diversified investments, a resolute cultural policy, and an ambitious diplomatic posture. The author, here, explores this original profile of power.

A regional nerve center, Singapore has built up a powerful defense system and developed a network of technological, diplomatic, and economic partnerships that minimize surprises and guarantee the security and stability necessary for the prosperity of their city-state.

Gendarmerie and Insecurity

The role of the citizen in the process of delinquency prevention must evolve. Long passive recipients of implemented public policy, it is now necessary to play a role in which they engage in the process, particularly concerning partnerships. The Gendarmerie must strive for this evolution as it pushes for excellence

The fight against feelings of insecurity go to the root of our complex construction, which simultaneously concerns public order, social cohesion, and national solidarity. It is the principal means for maintaining peace and tranquility.

Since the proclamation of a state of emergency in 2005, local politicians and parliamentarians have not hesitated to seek the intervention of the army in sensitive areas where the police prove to be powerless. This idea has led to a lessening of criminality and insecurity. Even if it is possible to support the security forces, it is a decision that weighs heavily on the Ultima Ratio of the State. Read more

A major actor in the continuing crisis situation of the state, the national Gendarmerie participates in the resilience of the nation. The interdependency of protagonists of crisis management, budgetary changes, structural or societal pressures weigh on its organization, its ability to execute its missions, and the variety of means that are available to it under high-operational stress. This context requires innovative solutions to ensure resilience.

Opinions and Viewpoints

This essay explores the structure around the rapid neutralization associated with targeted strikes aimed at the opponent that is being implemented by American researchers using integrated multi-layered, multi-censored, and multi-vectored modern means to the benefit of the US President. This new technological and strategic frontier could come into service at the end of the decade.

The author suggests that there is a requirement to maintain an operative driving capacity in Europe even while European armies are reforming themselves as their engagement as a crisis force becomes more common, complex, and collective.

If the NRF has not been used to date to reflect the high-level capacity of its design, it has nonetheless directly contributed to the transformation of the Atlantic Alliance and the operational readiness of the Allied Forces, thus gaining the advantage that it is necessary to make the most of a fiscally constrained situation.

Harmattan is the model of an military operation carried out in the name of Responsibility to Protect. Laurcur exposes this type of humanitarian intervention, which he contests, must remain an exception that cannot become normalized, but which can also function efficiently. This is one of the imperfect benchmark doctrines, which in fact will help lead the charge against ending the impunity that exists around grave crimes.

The history of the the OSCE, its deployment, its preferred fields of action, and its preventative diplomacy in particular, explains the “stealth” of its organization that emerged during the Cold War in order to create a peaceful space and to help with cooperation from Vancouver to Vladivostok.

Has Operation Serval come to make-up a turning point in relations between France and Africa? Will it help renew a relationship that has been often filled with customs links, businessmen, and obliterating common agreements around the rule of law? A new mobilization of French youth and of Europe could renew the deal. This is the strong thesis of the author.

It is from the contrast of defense postures that exists between European nations and emerging nations that measures their potential for complementarity and a partnership between Brazil and France. The authors give an overview of common interest of the two nations in terms of strategy, industry, and technology.

The intentions of China in the international scene are often misconstrued. Nonetheless, there exists a dominant discourse, put in place by the United States that paints China as an expansionist power. This is doubtful, especially if one consults the Chinese sources to decode the intentions of China and to explain the development of their maritime power.

Several recent, important, and high-profile examples in the crisis situation suggest that the social dialogue in the French army has reached its limit. On the eve of reform to the organization and to the personnel of the Defense ministry, the time seems ripe to open a calm debate bringing together the military community and politicians to discuss how to change dialogue within the ranks.

Book reviews

Jean Fleury : Crise libyenne : la nouvelle donne géopolitique  ; Jean Picollec Éditeur, 2012 ; ; 190 pages - Pierre-Dominique Ornano (d')

François Gerber : Saint-Exupéry, écrivain en guerre  ; Éditions Jacob-Duvernet, 2012 ; 235 pages - Pierre Morisot

Charles Saint-Prot et Frédéric Rouvillois (dir.) : L’exception marocaine  ; Ellipses, 2013 ; 282 pages - Michel Degoffe

Michel Klen : Les ravages de la désinformation, d’hier à aujourd’hui  ; Éditions Fabre, 2013 ; 360 pages - Claude Le Borgne

Revue Défense Nationale - Avril 2013 - n° 759

La géographie fait l’histoire, on le sait. Celle de la France d’abord. La construction européenne fut la réponse à des siècles de tragédies militaires traduisant la précarité stratégique de peuples européens que la géographie ne parvenait pas à fixer ; mais elle n’a pas encore su transcender cette nécessité vitale en idéal politique partagé et en ambition collective.

La perspective méditerranéenne a su conforter la France dans ses racines et lui offrir une fenêtre sur une Afrique du Nord et une Asie de l’Ouest avec lesquelles elle entretenait des affinités ; mais elle n’a pas encore trouvé de cadre adapté à cette vocation ancienne. L’ouverture océanique sur l’Atlantique a permis à la France de s’inscrire dans l’universel de la planète et des échanges et de valoriser, en les raccordant, ses outremers à la métropole ; l’ONU la symbolise où la France est active en défendant ses valeurs et sa vision d’ensemble ; mais reste à structurer la défense de ses intérêts, notamment à protéger les flux maritimes d’échanges qui conditionnent sa prospérité et à façonner son engagement dans la stabilité mondiale.

De cela qui dessine la carte de nos invariants stratégiques, le Livre blanc a bien évidemment traité. De même que des nécessaires outils militaires qui requièrent un niveau d’investissement exigeant en ces temps de disette budgétaire. Le débat sur notre stratégie de sécurité nationale est plus que jamais vital. Il y va de notre avenir. N’annonce-t-on pas des conflits sur le sol d’une Europe dont la densité se délite ? Parlons de la communauté de destin et d’intérêts des peuples d’Europe et de leurs responsabilités collectives. Parlons vrai.

La géographie a façonné aussi de bien curieux ouvrages à valeur stratégique, des îlots ou des pivots qui sont comme autant de môles assiégés ou de plateformes qui polarisent la puissance et focalisent les enjeux de défense : de Gibraltar à Suez, Djibouti ou Malacca, de la Manche à Panama, à Formose et aux routes de l’Arctique ; mais aussi de l’Écosse à Kaliningrad, au Qatar ou à Singapour en passant par la Suisse. Là sont des microsystèmes stratégiques dont l’examen révèle les ressorts de postures militaires originales qui nous concernent.

Le territoire national reste le cœur des préoccupations de sécurité du pays et l’insécurité, réelle comme ressentie, est l’objet de tous les soins des forces d’ordre qui en ont la charge. C’est le cas de la Gendarmerie nationale dont le maillage du territoire constitue plus que jamais la garantie de la sécurité et de la tranquillité publiques. Sa qualité militaire reste un atout.

La promotion « Général de La Fayette » de l’École de Guerre a choisi de réfléchir et de témoigner ; c’est ainsi que pas moins de sept stagiaires s’expriment ici sur des thèmes variés témoignant d’une vraie curiosité et d’un réel engagement dans la défense du pays. Le général Poirier récemment disparu et dont les textes publiés ont été rassemblés dans un Cahier d’éloge (souscription p. 136) trouvera, n’en doutons pas, dans cette génération de brevetés la postérité capable de faire face aux défis militaires de ce siècle. ♦

Jean Dufourcq

Revue Défense Nationale - Avril 2013 - n° 759

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