Mars 1995 - n° 562

La compétition mondiale dans les armements

L’auteur, fidèle de la revue, est ingénieur général de l’armement et ancien Délégué général pour l’armement (DGA), président d’honneur du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) et d’Aérospatiale, président de l’Association française de normalisation. C'est donc un auteur particulièrement qualifié pour pointer les faiblesses et/ou difficultés que l'industrie française d'armement doit combler. Lire les premières lignes

  p. 13-24
  p. 25-32
  p. 33-42
  p. 43-57
  p. 59-67

Repères - Opinions - Débats

L'industrie d'armement helvétique n'est pas une inconnue : qui n'a pas entendu évoquer la fameuse entreprise Oerlikon ? De plus, les armements fabriqués ne sont pas utilisés seulement par l'armée suisse, mais un fort pourcentage est exporté dans tout le monde. Les auteurs de l'article ci-dessous dressent un tableau très complet de cette industrie et se posent la question de son avenir, étant donné les bouleversements géopolitiques, géostratégiques, économiques et sociaux actuels. Ce texte complète opportunément le dossier qui précède.

  p. 69-84

La dramatique impuissance de l’Onu et de l’Otan, qui n’ont pu arrêter la tragédie bosniaque et l’épuration ethnique poursuivie par le fer et par le feu, tout autant que la volonté de l’Amérique de ne pas risquer la vie de ses soldats dans l’ex-Yougoslavie doivent faire sérieusement réfléchir les Européens sur leur sécurité dont il est aujourd’hui évident qu’elle risque de ne pas être assurée en toutes circonstances par les États-Unis, si ceux-ci, pour des raisons qui leur sont propres, décidaient de ne pas intervenir dans un conflit régional en Europe et de bloquer de ce fait l’action de l’Otan. Lire les premières lignes

  p. 85-88

Dans cet article, vous retrouverez certains des arguments débattus lors de notre colloque sur la programmation militaire, dont les actes ont paru dans notre livraison de février 1995.

  p. 89-95

Cette étude introduit et définit une notion nouvelle : la dissuasion « duale » permettant l'introduction de systèmes d'armes mixtes – non nucléaires et nucléaires – dans la doctrine de la dissuasion. Lire les premières lignes

  p. 97-103

Cet article est la synthèse de plusieurs travaux réalisés sur le thème de la logistique. Il présente tout d'abord un bref tableau historique des progrès de l'idée de logistique dans les armées et chez les civils ; il s'efforce ensuite de défendre l'idée que, dans le cadre retenu aujourd'hui pour l'emploi des forces, la logistique sera une des clés de leur efficacité ; enfin il évoque les similitudes des enjeux et des techniques logistiques des civils et des militaires.

  p. 105-116
  p. 117-123

Cet article aborde un sujet en fait mal connu et qu'on évoque toujours de façon floue, d'autant plus que nous avons du mal à imaginer l'état réel de délabrement matériel et moral dans lequel se trouvent la Russie, son peuple et son économie.

  p. 125-136

Alors qu’on parle tant du jihâd, que les experts discutent de ce que recouvre ce vocable ambigu, qu’on le voit partout à l’œuvre et d’abord en Algérie, que nous en craignons pour nous-mêmes la menace, il est surprenant de constater qu’il n’y a guère d’ouvrages, en France, qui soient exclusivement consacrés à ce sujet brûlant. Un livre considérable d’Alfred Morabia (1) est venu combler ce vide et il faut se jeter sur l’ouvrage comme sur une gourmandise. Celle-ci est un peu lourde sans doute, puisque ce « millefeuille » en comporte 567 ; mais près de 220 sont des appendices, notes précieuses qui permettent à l’auteur d’alléger son texte. Une préface de Roger Arnaldez, membre de l’Institut, présente le livre, à la fois ouvrage de référence et passionnante exploration d’une vaste jungle. Lire les premières lignes

  p. 137-141

L'auteur nous livre ses réflexions sur les systèmes d'information et de commandement et leur développement.

  p. 143-149

Chroniques

Depuis 1976, le conflit (1) du Mozambique a fait 3 millions de morts, 1,5 million de réfugiés et provoqué le déplacement de 4 millions d’êtres humains sur une population d’environ 16 millions d’habitants en 1993. Après l’Accord de Rome du 4 octobre 1992 entre le Front pour la libération du Mozambique (FRELIMO) au pouvoir et le Mouvement de résistance nationale du Mozambique (RENAMO) en rébellion, la participation de l’ONU, jusque-là simple observateur, est demandée par les deux parties afin de superviser le cessez-le-feu et le processus électoral. Le 31 janvier 1995, la mission de l’Onumoz s’est achevée avec succès. Lire les premières lignes

  p. 151-154

« Les Asiatiques en France ». Le père Jean Charbonnier, auteur d’une excellente Histoire des chrétiens de Chine, publie dans le supplément de décembre 1994 d’Églises d’Asie, un intéressant dossier sur « Les Asiatiques en France et l’Église ». Lire la suite

  p. 155-165

L’Alliance atlantique a engagé, depuis 1990, un processus d’adaptation à son nouveau rôle en Europe, qui la conduit nettement au-delà de sa mission traditionnelle de défense d’un territoire. Le Comité militaire, la plus haute instance militaire de l’Alliance, se soucie moins désormais d’une attaque majeure venue de l’Est que de l’émergence de crises régionales. Lire les premières lignes

  p. 166-169

L’État-major interarmées de planification opérationnelle est un maillon important de la nouvelle chaîne de commandement dont les armées viennent de se doter pour répondre à la diversité des crises, à leur quasi-permanence et au caractère multinational des engagements. Dans le nouveau contexte géostratégique, les armées doivent, en effet, être en mesure de réagir rapidement et de mettre sur pied les structures de commandement et les groupements de forces interarmées correspondant aux besoins du moment. Poursuivre le renforcement de la capacité de nos forces à travailler « en interarmées » et développer leur aptitude à traiter les questions de défense et de sécurité dans une dimension internationale accrue ont conduit à la création de cet état-major le 1er septembre 1993 sur la base aérienne de Creil. L’arrêté du ministre de la Défense en date du 10 février 1993 a été modifié par celui du 29 mars 1994. Il institue un seul EMIA au lieu des deux qui avaient été initialement prévus, l’un pour le théâtre européen et l’autre pour les théâtres extérieurs. Lire les premières lignes

  p. 170-173

En France, les trente années de guerre froide après les opérations d’Afrique du Nord avaient maintenu les réserves dans une situation de non-emploi tant était puissante la dissuasion nucléaire qui neutralisait deux blocs antagonistes. L’appel aux réserves ne se concevait que lors d’une mobilisation générale des forces vives du pays. Lire la suite

  p. 174-175

La chronique de décembre 1994 brossait le tableau de l’entretien « flotte », en expliquait les besoins, les ressources et l’enjeu. Celle-ci se propose de prolonger la réflexion et de parler de l’organisation de l’entretien du matériel naval qui est en effet l’objet d’un particularisme dont la marine est friande et qui la distingue des autres armées. Il est vrai que, comme souvent, l’histoire l’explique et que, bien entendu, les faits en justifient le fondement. Lire la suite

  p. 176-177

Régulièrement, depuis trois décennies, on évoque l’idée d’organiser une structure panafricaine de défense et de créer une force interafricaine d’intervention qui permettrait aux Africains de mieux assurer la gestion de leurs conflits. Déjà, avant les indépendances, les panafricanistes et le leader ghanéen Nkwame N’Krumah préconisaient la création d’une armée africaine. Le projet fut remis sur le tapis après la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui vota plusieurs résolutions sur le sujet. Rien n’aboutit, tant le projet paraissait démesuré par rapport aux capacités collectives réelles des Africains dans ce domaine. Plus soucieux de consolider leurs propres armées nationales, ces derniers ne parvenaient pas de toute façon à surmonter leurs nombreuses divergences sur les conditions de la création d’une telle force. Lire la suite

  p. 178-180

Actuellement, l’attention de Moscou est entièrement accaparée par le règlement des contentieux avec ses voisins occidentaux de l’ex-URSS comme les pays Baltes ou l’Ukraine, à ramener sous dépendance les membres de la Communauté des États indépendants (CEI) et à écraser toute velléité séparatiste dans la Fédération de Russie. La brutale remise au pas de la Tchétchénie n’est que le dernier épisode des préoccupations russes. Pendant ce temps, la partie orientale de la Fédération, les deux tiers de son territoire, mais seulement 8 millions d’habitants, semblent négligés, et surtout la Russie perd progressivement toute influence en Asie. Lire la suite

  p. 181-183

La téléphonie s’est développée depuis 1876, essentiellement en transmettant la voix sur un réseau câblé en fils métalliques et sous forme analogique. L’apparition de nouveaux supports de transmission, faisceaux hertziens au sol ou relayés par satellites et fibres optiques, a modifié la technologie de la transmission sans pour autant apporter une réelle modification des services à un niveau perceptible par l’usager. Lire les premières lignes

  p. 184-188

Bibliographie

Charles G. Cogan : Oldest Allies Guarded Friends  ; Praeger, Westport, 1994 ; 234 pages - Marcel Duval

Le titre de cet ouvrage pourrait être traduit ainsi : « Plus vieux alliés mais amis circonspects », à la façon dont on dit plaisamment : « Cher collègue mais toutefois ami ». Ajoutons tout de suite qu’il traite des relations entre les États-Unis et la France à l’époque contemporaine, comme le précise d’ailleurs son sous-titre : The United States and France since 1940. Son auteur, Charles Cogan, a servi pendant 37 ans dans la CIA et il connaît très bien notre pays, dont il parle parfaitement la langue. Il y a résumé sa thèse de doctorat, nous dirions en « science politique », soutenue en 1992 à l’Université d’Harvard, sous la direction des professeurs Ernest May et Stanley Hoffmann. Ce dernier nous propose dans sa préface une bonne « grille de lecture », à savoir que les relations des deux pays sont marquées par la confrontation de leurs convictions qu’ils sont tous deux porteurs de valeurs universelles, et que, par conséquent, ce qui est bon pour chacun d’eux est bon pour le reste du monde. Lire la suite

  p. 189-191

Hervé Coutau-Bégarie et Claude Huan : Mers el-Kébir (1940) : la rupture franco-britannique  ; Éditions Économica, 1994 ; 275 pages

Ce livre réveille de douloureux souvenirs. En novembre 1940, à mon premier embarquement, les carrés étaient encore pleins des histoires de cette tragédie et de celles des gens qui avaient été expulsés manu militari de leurs bâtiments dans les ports anglais. En France, on a tendance à passer l’affaire sous silence, comme si elle était honteuse, alors que près de 2 300 marins sont morts les 3, 4 et 6 juillet 1940, pour la France. Chez les Britanniques, elle a laissé un goût amer : « Presque inepte dans son manque de sagesse », l’a qualifiée l’amiral Andrew Browne Cunningham qui a su éviter le pire à Alexandrie. Lire la suite

  p. 191-193

Maurice Faivre : Un village de harkis ; des Babors au pays drouais  ; Éditions L’Harmattan, 1994 ; 260 pages - Claude Le Borgne

C’est un triste plaisir que nous offre Maurice Faivre, revenant sur la guerre d’Algérie, et pourtant ce retour n’est-il pas opportun au moment où le pouvoir algérien vit, face aux fous islamistes, une situation qui n’est pas sans rappeler celle que nous avons connue de 1954 à 1962 ? On a beaucoup écrit sur le drame franco-algérien, et un peu sur celui qu’ont vécu nos harkis ; mais on ne l’avait pas encore fait avec la compétence et le cœur que le général Faivre a mis dans son livre. C’est qu’il a commandé en Petite Kabylie, en 1960 et 1961, la harka de l’oued Berd et qu’il a retrouvé, à Dreux, les survivants des massacres de 1962 et leurs enfants. C’est pour ceux-ci que d’abord il écrit, pour les aider à comprendre l’engagement de leurs pères et à retrouver une mémoire perdue. Lire la suite

  p. 193-194

Henri Pac : Droit et politiques nucléaires  ; Puf, 1994 ; 364 pages - Pierre Morisot

S’il est une branche bien particulière du droit, c’est assurément le droit nucléaire ; du fait de ses deux aspects, guerrier et pacifique, et surtout de son caractère technocratique, ce domaine est un « quasi-monopole de l’exécutif ». Lire la suite

  p. 194-196

Catherine Durandin : La France contre l’Amérique  ; Puf, 1994 ; 212 pages - Pierre Morisot

Il est certain que le noble concert de l’indéfectible amitié franco-américaine, joué dans un décor d’images d’Épinal du genre « La Fayette, nous voilà ! » et « Honneur à nos libérateurs », comporte de longue date quelques couacs. La formule de « solidarité discordante », utilisée par l’auteur dès l’introduction, semble particulièrement bien adaptée à la nature des rapports entre Marianne et l’Oncle Sam. Précisons ici en effet qu’il s’agit des relations politiques et diplomatiques, et non des liens divers qui nous font souvent prendre pour référence le mode de vie des citoyens de la grande république nord-américaine. Lire la suite

  p. 196-197

Ce long fleuve d’Indochine (4 180 kilomètres) naît dans le Tibet, traverse la province chinoise du Yunnan, sert de frontière entre le Myanmar (Birmanie) et le Laos, puis entre la Thaïlande et le Laos, draine le centre du Cambodge et se jette dans la mer de Chine méridionale par un immense delta dans le sud du Vietnam. Aux Français qui viennent de s’implanter dans cette région envoûtante de l’estuaire du Mékong, appelée Cochinchine, ce cours d’eau encore mystérieux apparaît au siècle dernier comme un formidable marché potentiel. Encouragé par Napoléon III, le ministre de la Marine, le marquis de Chasseloup-Laubat, également président de la prestigieuse société de géographie, décide de monter une mission d’exploration du Mékong ayant pour but officiel l’étude de sa navigabilité. En réalité, l’objectif non avoué consistait à poser les jalons de la présence française dans la péninsule indochinoise. Lire la suite

  p. 197-198

Philippe Moreau Defarges : Introduction à la géopolitique  ; Éditions du Seuil, 1994 ; 230 pages - Michel Klen

La géopolitique a pour objectif d’analyser les rapports entre l’espace et la politique. Cette démarche intellectuelle reste donc indissociable d’un environnement précis qui nécessite une prise de conscience géographique. C’est pourquoi l’ouvrage débute par une étude des facteurs humains, sociologiques et historiques qui ont contribué à la formation de ce type de culture. L’auteur poursuit par la présentation des deux grandes approches doctrinales qui ont façonné cette science des relations internationales : le courant anglo-saxon (Clausewitz, Mahan, Mackinder, Spykman) marqué par les relations entre la mer et la terre, et le courant allemand (Ratzel, Haushoffer) plus centré sur les espaces continentaux. En fait, les deux écoles ne sont pas antagonistes. Elles fondent leurs arguments sur une interrogation : qui, de la puissance maritime ou de la puissance continentale, détient la clé pour maîtriser les grandes crises mondiales ? Lire la suite

  p. 198-199

Jean-François Baque : L’homme qui devinait Napoléon, Jomini  ; Éditions Perrin, 1994 ; 284 pages - Charles-Henry Clermont-Tonnerre (de)

Qui est donc cet Antoine Jomini, baron d’Empire, général des années de Napoléon, général en chef des armées du tsar, comme le proclame son épitaphe à l’ombre des arbres du cimetière de Montmartre ? Jean-François Baque, passionné par le personnage, nous conte quelques aspects bien peu connus des pages célèbres de l’histoire des conquêtes napoléoniennes ; avec la précision de l’historien et la verve du journaliste, il nous emmène avec son héros vivre au rythme de l’Empereur à travers toute l’Europe. Lire la suite

  p. 199-200

Revue Défense Nationale - Mars 1995 - n° 562

Revue Défense Nationale - Mars 1995 - n° 562

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mars 1995 - n° 562

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