Le mois prochain commencera une nouvelle législature, la 14e de la Ve République. La dimension européenne des politiques publiques de la France sera plus que jamais au cœur des choix du prochain quinquennat et cela vaudra aussi pour la politique de défense et de sécurité. Lire la suite

  p. 1-1

Adresse au pays d’un futur candidat à l’élection présidentielle ou plaidoyer pour une approche militaire du service du pays ? Le lecteur appréciera par lui-­même la teneur de ce message impertinent et confiant.  Lire les premières lignes

  p. 5-6

Ce manifeste de trois chefs des principales armées de l’air partenaires dans les opérations aériennes en Libye présente les leçons d’une coopération ancienne, pragmatique et efficace.  Lire les premières lignes

  p. 7-9

C’est en balayant l’ensemble des modes d’exercice de la puissance que l’on prend conscience de la relativité de chacun d’eux et de l’incapacité de leur combinaison à établir un pouvoir incontestable et à garantir une sécurité imparable. L’ère de la puissance relative a commencé. Lire les premières lignes

  p. 11-14

Europe et défense

La trajectoire de l’Europe de la défense depuis le Sommet de Saint­Malo en 1998 est contrastée. Bien des facteurs ont contribué à l’infléchir et l’heure est au doute. Le relatif désengagement européen et les multiples initiatives bilatérales observées récemment pourraient créer un climat favorable à une approche plus pragmatique que l’institutionnelle en vigueur.  Lire les premières lignes

  p. 17-21

Dans ce plaidoyer impitoyable pour l’actuelle dynamique de la construction européenne, c’est à un saut fédéral qu’appelle l’auteur, la seule option, selon elle, pour renouer avec le projet initial, mobiliser les citoyens et cimenter une ambition. Lire les premières lignes

  p. 22-24

Si beaucoup de facteurs conjoncturels concourent à une meilleure intégration de la défense européenne, on voit qu’elle peut encore se développer à « traité constant » mais aussi chercher dans la méthode commu­nautaire des relais techniques et politiques. Beaucoup y semblent aujourd’hui disposés. Lire les premières lignes

  p. 25-28

C’est en prenant la mesure de la crise économique et des abstentions récentes des pays européens en matière de sécurité et de défense et en relevant que les institutions de l’Union peuvent être, soit mieux utilisées, soit complétées, que les auteurs appellent à un nouvel effort d’intégration militaire des Européens. Lire les premières lignes

  p. 29-36

En abordant l’intégration de la défense européenne par les contraintes d’une rigueur budgétaire généralisée, on postule qu’une telle démarche est économiquement bénéfique et stratégiquement vertueuse. L’auteur démonte cette assertion aux plans politique et industriel. Lire les premières lignes

  p. 37-40

Une défense européenne crédible ne peut faire reposer sa capacité à planifier et conduire ses opérations sur le bon vouloir d’un pays ou des accords peu satisfaisants avec l’Otan. La mise sur pied d’une structure pérenne, entraînée et disponible pour conduire des opérations militaires est indispensable même si elle rencontre de vives oppositions. L’Europe a besoin d’un état-major permanent pour penser et conduire ses opérations. Lire les premières lignes

  p. 41-44

Dans un plaidoyer sans concession pour une responsabilité de défense pleinement assurée par l’Europe, l’auteur propose trois avancées décisives : un commandement militaire européen, une armée européenne et un siège européen unique au Conseil de sécurité et estime qu’il y a urgence à les mettre en place. Lire les premières lignes

  p. 45-49

Musulmans pour Portugais et Chrétiens pour Espagnols, la plaisanterie d’Alphonse Allais serait d’actualité. Alors que les Chrétiens, à l’exemple de Job, peinent à vivre sous le regard de Dieu, cette situation met les Musulmans en joie. L’opposition mérite réflexion, étant entendu qu’aux yeux des Musulmans nous sommes tous Chrétiens et que les joyeux Musulmans dont je parle ne sont pas les radicaux d’aujourd’hui : ceux-ci, comme tous les militants, sont les plus ennuyeux des hommes. Lire la suite

  p. 72-72

Défense et armement

Une vision rétrospective détaillée du formidable apport des sciences et techniques aux questions de défense révèle une véritable révolution de l’art militaire aux XIXe et XXe siècles. Le progrès attendu du siècle qui commence semble de moindre application aux disciplines militaires, sauf dans le domaine de l’information. Lire les premières lignes

  p. 51-58

Le monde de la défense et de la sécurité se nourrit d’innovations scientifiques. Les mathématiques y jouent un rôle majeur pour cerner les phénomènes complexes. La maîtrise de l’information est devenue un enjeu de supériorité dans le cyberespace : puissance instantanée de calcul, précision des modèles, adaptation facile et rapide des nouveaux systèmes et pertinence de l’information. Lire les premières lignes

  p. 59-64

Après les opérations du Koweït en 1990, la RMA a mobilisé l’appareil de défense américain. Les mutations technologiques apparues alors ont été au cœur du débat stratégique tant chez les alliés et partenaires que parmi les adversaires supposés des États-­Unis. Lire les premières lignes

  p. 65-71

Pour ajuster le niveau de technologie de l’équipement des forces, l’auteur prône la juste suffisance technologique dans un contexte de finances en diminution, afin que le nombre redevienne un facteur de puissance aux côtés de la performance des forces et de la qualité du commandement.  Lire les premières lignes

  p. 73-81

C’est en convoquant de grands économistes qui ont fondé des écoles de pensée réputées, que les auteurs s’interrogent sur la stabilité des rapports qu’entretiennent les armées et la guerre, notamment quand l’État régule les jeux de la concurrence et module la demande au profit d’une croissance sectorielle équilibrée.  Lire les premières lignes

  p. 83-87

Les contrats d’armement sont sources permanentes de conflits entre les industriels producteurs et l’État client. Une plus grande immixtion du juge est à prévoir, d’autant plus que les contentieux vont se dévelop­per du fait de la compression des dépenses militaires, de la restructuration de l’industrie française de la défense et de la diversification internationale des contractants de l’État.  Lire les premières lignes

  p. 89-94

On n’a parlé que de cela et finalement on n’en a rien dit : de quoi The Artist est-il le nom ? Et pourquoi cet engouement américain pour un film certes plaisant mais d’une originalité discutable ? Bel exercice de style, hommage revendiqué au cinéma des temps héroïques, copié-collé de plusieurs synopsis déjà maintes fois mis à l’écran : mais de là à lui attribuer plusieurs Oscars… C’est que, se sont réjouis les frustrés de la crise irakienne de 2003, les Américains aiment de nouveau la France. Erreur, ils s’aiment et ne nous aiment que lorsqu’on leur dit qu’on les aime et qu’on leur rappelle leur puissance, lorsqu’ils avaient du talent sans effets spéciaux et sans drones, lorsqu’ils gagnaient les guerres et savaient faire des avions, du temps du technicolor aujourd’hui délavé de cette pastorale sublimée qui reste l’ultime refuge d’une nation de grands dépressifs. Lire les premières lignes

  p. 88-88

Repères - Opinions - Débats

Le combat de nos forces est une activité légitime qui obéit à des lois spécifiques. Judiciariser le fait de guerre participerait de la banalisation du métier des armes au nom du respect absolu de l’individu. Ce serait au risque de se livrer à la convoitise d’un monde qui ignore généralement nos principes éprouvés.  Lire les premières lignes

  p. 97-99

En mobilisant l’analyse d’auteurs de renom, on peut soupeser les risques d’une réforme qui éclipserait le guerrier et l’esprit de corps qu’il suscite, au profit de l’expert et de la performance fonctionnelle comme modèles d’adhésion. La solidarité organique dans l’action militaire résulte d’un choix assumé du bien commun collectif.  Lire les premières lignes

  p. 100-104

Les états-­majors opératifs doivent donner plus de place aux expertises civiles au sein de leurs groupes de planification pour améliorer la coopération et la coordination avec les autres acteurs et élargir les moyens d’action de la Force déployée. Recruter un tel vivier projetable nécessite une réelle politique interministérielle. Lire les premières lignes

  p. 105-110

Les Systèmes d'information et de communication (SIC) sont désormais au cœur des combats modernes. Ils en déterminent le rythme et en permettent la conduite unifiée. Ils sont devenus le nœud imperceptible et réparti dont dépend le succès. Il reste à en explorer bien d’autres facettes, comme la capacité de lutte informatique offensive. Lire les premières lignes

  p. 111-114

Sous la pression de l’insécurité liée à la piraterie, la plateforme stratégique du port de Djibouti devient une plaque tournante qui permet à l’État djiboutien de s’ériger en médiateur régional capable d’organiser et de promouvoir un développement local sécurisé avec de nombreux partenaires, notamment japonais et européens. Lire les premières lignes

  p. 115-120

Un officier sud­-coréen donne sa vision de l’évolution de la situation en Corée du Nord et sur les relations intercoréennes après la mort de Kim Jong-­Il. Même si le vide qu’il laisse peut pousser à l’instabilité la péninsule coréenne, son successeur, Kim Jong­-Un, concentrera probablement ses forces pour assurer la stabilisation du régime. Lire les premières lignes

  p. 121-126

Revues - Rapports

Comment concilier sécurité et développement en Afrique ? Lire les premières lignes

  p. 129-130

Depuis que, le 23 juin 2011, le président Obama a annoncé le retrait américain hors d’Afghanistan en 2014, toute l’Asie centrale regarde avec inquiétude vers le Sud. Les menaces israéliennes de bombardement contre l’Iran viennent encore aggraver les craintes d’une afghanisation du Turkestan déjà fragilisé par ses dissensions internes, le trafic de drogues et l’agitation islamiste ou populaire. Le repli par l’Asie centrale des unités et du matériel du corps expéditionnaire en Afghanistan et la succession à venir des Présidents ouzbek et kazakh ajoutent une touche d’incertitude à un ensemble plutôt préoccupant. Seule une proposition de coopération de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) avec l’Otan et la bonne volonté de Moscou par rapport au retrait via la Russie des troupes de la coalition correspondent à une évolution positive. Il en va de même du projet d’exportation du gaz turkmène vers l’Europe par le gazoduc Nabucco qui paraît à nouveau envisageable. Lire les premières lignes

  p. 130-133

La désinformation a vécu son ère de gloire en Union soviétique. Pendant sept décennies l’URSS a fait de cette redoutable dynamique de tromperie un mode permanent de gouvernement (1). La manœuvre fallacieuse a cependant été dénoncée par des intellectuels engagés. De grands écrivains russes, censurés dans leur pays, ont osé révéler par le biais de livres au succès planétaire les mensonges du communisme. Parmi les plus percutants : Victor Kravchenko (J’ai choisi la liberté, 1947), Boris Pasternak (Docteur Jivago, 1957) et surtout Alexandre Soljenitsyne (Une journée d’Ivan Denissovitch, 1962, L’archipel du goulag, 1973). Lire les premières lignes

  p. 133-135

Recensions

Francis Gutmann : Changer de politique  ; Éditions Riveneuve, 2011 ; 398 pages - Pierre Morisot

En période électorale, ce titre anodin pourrait viser des éléments de programme relatifs à des revenus de remplacement ou à la réforme de l’enseignement primaire. Le sous-titre, « Une autre politique étrangère pour un monde différent ? », élargit le débat et ouvre des horizons beaucoup plus généraux et lointains, à la dimension du diplomate et de l’industriel de haut rang qui les explore. Lire la suite

  p. 137-138

François Heisbourg : Espionnage et renseignement  ; (préface de Jean-Claude Cousseran, ancien DGSE) Odile Jacob, 2012 ; 219 pages - Fabrice Renouard

Dans son dernier ouvrage, François Heisbourg nous invite à une plongée dans les arcanes des services de renseignement. Ainsi que le rappelle un avertissement liminaire, si l’auteur n’a jamais appartenu à quelque titre que ce soit aux « services », sa carrière administrative au Quai d’Orsay et dans l’industrie de défense l’a amené à devenir un « consommateur » fréquent de leur production de renseignement. Son expertise l’a ainsi conduit à participer aux réflexions qui ont abouti à la rédaction en 2008 du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationaleLire la suite

  p. 138-140

Christian Malis, Hew Strachan et Didier Danet (dir.) : La guerre irrégulière  ; Économica, 2011 ; 375 pages - Pierre Morisot

Quelque vingt-cinq auteurs, universitaires plus que militaires mais bien connus dans le petit monde de la recherche stratégique, sont intervenus au cours d’un colloque organisé par Saint-Cyr avec une forte participation anglo-saxonne. Pendant très exactement quatre siècles, après les errances de la guerre de Trente ans, la plupart des conflits armés relatés par nos livres d’histoire se sont déroulés dans un système « westphalien », à savoir étatique, le gain final du vainqueur équilibrant en gros la perte du vaincu. À part les campagnes coloniales (Gallieni et Lyautey fournissent encore de précieuses références) et quelques exceptions comme la guérilla espagnole contre Napoléon, la « course » maritime ou la Vendée, le jus ad bellum et le jus in bello suivaient des règles supposant la réciprocité. Lire la suite

  p. 140-141

Ce livre est si riche qu’on peut le lire de bien des façons. La mienne est celle de Candide, qui interroge : quelle est la source du droit ? Candide sait qu’il n’y a pas, à sa question, de réponse qu’on puisse dire aujourd’hui. Jacques Krynen, érudit honnête, illustre avec talent, et fût-ce involontairement, cette non-réponse. « Coupée de ses racines religieuses et savantes, écrit-il en introduction, la justice tourne le plus souvent sur elle-même ». Lire la suite

  p. 142-143

Jérôme Bondu : Voyage aux pays des réseaux humains  ; Lavauzelle, 2011 ; 400 pages - Olivier Védrine

Jérôme Bondu fait une analyse de la place, de la force et de l’utilité des réseaux humains dans la France d’aujourd’hui et à travers le monde. Son livre est intéressant à différents titres. Lire la suite

  p. 143-144

Revue Défense Nationale - Mai 2012 - n° 750

Address to the country by a future candidate for the Presidential election, or a plea for a military approach to public duty? The reader will make his own judgement of this impertinent yet confident message.

Three chiefs of the air forces in the Libyan campaign give their views of lessons learned from an old, pragmatic and effective partnership.

In a rapid sweep through all the established ways of exercising power the author examines the relative effectiveness of each, and also the inability of all of them in combination to arrive at establishing an unchallengeable power base and guaranteeing security. The era of relative power has arrived.

Europe’s road to common defence since the St Malo Summit of 1998 has seen great contrasts. Many factors have contributed to its ups and downs and today everything is in doubt. The reducing European commitment to the project and the multiple bilateral initiatives we have seen recently could create a favourable climate for a more pragmatic approach than the institutionalised, official one.

In his earnest plea for continuance of European construction, the author calls for a positive move towards federalisation.  He believes this to be the only way to bring the original project back on course, to mobilise European citizens and to achieve the aim.

Whilst many factors are combining to encourage better integration in European defence, it is clear that more could be done within existing treaties as well as in seeking new political and technical ways to advance through common commitment. The author suggests that the latter ideas are raising much current interest.

Through examination of both the economic crisis and recent reluctance of European countries to commit themselves in security and defence matters, together with a close look at how European institutions might be better used, the authors call for renewed European effort towards military integration.

It is generally postulated that approaching European defence within the constraints of generalised budgetary rigor is both economically beneficial and strategically virtuous. The author disputes this argument from political and industrial points of view.

Credible European defence cannot rely on the goodwill of a country or the barely satisfactory agreements made with NATO in order to plan and conduct its operations. It is essential to set in train a permanent, trained and available structure for conducting military operations, even if it encounters fierce opposition. Such opposition will have to be overcome if Europe is to play its part on the changing international scene.

The author pleads without concession for fully European defence arrangements, and proposes three decisive moves: a European military command, European forces and a single seat for Europe on the UN Security Council. These should be set in place urgently, he argues.

The author gives a detailed retrospective view of what science and technology have brought to defence and reveals the real revolution that caused in the art of warfare across the nineteenth and twentieth centuries. He contends, however, that in the current century, with the exception of the field of information, progress will have less application to military matters.

The defence and security world benefits from scientific innovation. Mathematicians play a major role in this, identifying complex phenomena. The field of information technology is becoming a major challenge in achieving superiority in cyberspace : instantaneous calculation, accuracy of models, easy and rapid adaptation of new information systems and pertinence of the information handled.

In the wake of the Kuwait operations, the revolution in military affairs touched every aspect of the American defence structure throughout the nineteen-nineties. The technological changes that appeared were at the heart of debate among allies and partners, as well as among the supposed adversaries of the United States. The ability of American strategy to create a noise and cause debate attracts both support and rejection.

In order to reconcile the level of technology of forces’ equipment with its cost, the author supports sufficiency in terms of technology in a context of diminishing budgets, so that numbers once again become a factor of power alongside performance, regarding both forces and the quality of their command.

In a review of the great economists who founded the renowned schools of thought the authors investigate the stability of relationships between armed forces and the warfare they would wage, especially in a situation where the state sets the rules of competition and controls demand for the benefit of a balanced growth sector.

Arms sales, and their contracts, are a permanent source of conflict between the industries that produce and the state, which is the customer. The legal system is sure to get more involved, particularly given the reduction in military spending, the restructuring of French defence industry and the international diversification of suppliers to the state.

Opinions and Viewpoints

For our armed forces, fighting is a legitimate activity that follows a specific set of laws. Giving war a legal status is a further step towards the dumbing-down of the military profession in the name of absolute respect for individual rights. It would also risk yielding to the covetousness of a world that is generally ignorant of our heartfelt principles.

In calling upon renowned authors this author shows the risks of any reform that could overtake military personnel and the team spirit that is so essential to each of them in the search for expertise and functional performance. Solidarity and support within an organisation during military action results from a desire to act for the common good.

Operational HQs should give more leeway for civilian expertise within their planning groups in order to improve cooperation and coordination with other players, and to broaden the asset base available to deployed forces. The recruitment of such a pool of deployable civilian personnel would require the setting-up of a new inter-ministerial policy.

Communication and information systems lie at the very heart of modern combat. They set its pace and permit coordinated action. They have become the imperceptible hub of action, upon which success depends. There nevertheless remain other facets to explore, such as the capability for offensive IT warfare.

Despite the insecurity engendered by piracy, the strategic port of Djibouti has become a pivot around which the small state is establishing itself as a regional mediator, capable of organising and promoting safe local development with a number of partners, notably from European countries and Japan.

A South Korean office gives his views on developments in North Korea and on relations between the two countries since the death of the so-called dear leader. Although the vacuum he left could well lead to instability in the peninsula, his successor, Kim Jong-Un, will most likely devote his time to resurrecting the economy and domestic issues in the North in order to ensure stability of the regime.

Book reviews

Francis Gutmann : Changer de politique  ; Éditions Riveneuve, 2011 ; 398 pages - Pierre Morisot

Book Reviews

François Heisbourg : Espionnage et renseignement  ; (préface de Jean-Claude Cousseran, ancien DGSE) Odile Jacob, 2012 ; 219 pages - Fabrice Renouard

Book reviews

Christian Malis, Hew Strachan et Didier Danet (dir.) : La guerre irrégulière  ; Économica, 2011 ; 375 pages - Pierre Morisot

Jérôme Bondu : Voyage aux pays des réseaux humains  ; Lavauzelle, 2011 ; 400 pages - Olivier Védrine

Revue Défense Nationale - Mai 2012 - n° 750

Le mois prochain commencera une nouvelle législature, la 14e de la Ve République. La dimension européenne des politiques publiques de la France sera plus que jamais au cœur des choix du prochain quinquennat et cela vaudra aussi pour la politique de défense et de sécurité.

On va fêter ce 27 mai, peu après le Sommet de Chicago de l’Otan, le 60e anniversaire du Traité de la CED. Cette Communauté européenne de défense fut, en 1952, le premier avatar d’une « Europe de la défense » aujourd’hui enlisée du fait de dénis militaires, de budgets limités, de contradictions politiques et de scepticisme stratégique. Si depuis 60 ans l’Europe a consolidé une réelle communauté de destin et d’intérêt, constatons qu’aucun projet européen de sécurité et de défense n’a pu s’établir sur ce continent turbulent et couturé de cicatrices militaires. Hasardons quelques pistes pour expliquer cette lacune surprenante.

Placés depuis 1945 sous protection stratégique américaine, sommés de dénationaliser leurs défenses dans l’Alliance atlantique, les pays de l’Europe occidentale ont délégué leur défense à l’Otan. À la disparition de l’URSS, ils ont érigé leur communauté économique en union politique en 1991 à Maastricht, à un moment où l’urgence des crises reléguait la défense collective à l’arrière-plan. C’est à cette nécessité qu’ils se sont attelés avec l’objectif militaire global qu’ils se sont assigné à Helsinki en 1999. Quant aux pays européens libérés de la tutelle soviétique, ils ont réalisé en près de dix ans leur rêve d’intégrer l’Otan. Il n’y avait donc guère de place dans l’Union européenne pour une politique de défense commune, qui paraissait d’autant plus anachronique que les ennemis d’hier étaient les partenaires d’aujourd’hui et qu’on pouvait faire l’économie d’une politique de défense, dès lors que la sécurité de l’UE étant de facto garantie par la réassurance militaire de l’Alliance atlantique.

Seule la France, forte d’une posture stratégique propre acquise pendant la guerre froide, poussait au développement d’une capacité militaire autonome de l’Union européenne, qu’elle fût l’UEO, bras armé de l’UE, l’IESD, pilier européen de l’Otan, ou la gestion européenne des crises esquissée dès le Sommet de Saint-Malo en 1998. Mais, sortie de l’Otan militaire en 1965, la France la réintégrait en 2009 et rentrait à son tour dans le rang atlantique. Depuis pragmatisme et diversion sont la règle. Le projet s’est estompé.

Qualifiée bien légèrement d’« Europe de la défense », cette dynamique hier vertueuse est aujourd’hui au point mort. Et de fait, il n’y a plus ni besoin militaire avéré, ni espace politique structuré, ni projet opérationnel rêvé pour une structure militaire européenne introuvable. Alors pour entretenir cette hypothétique perspective, il reste les procédures managériales de partage de coûts et de risques, de mutualisation des intérêts industriels et la gestion de partenariats complexes et contradictoires avec les voisins américains et russes. À moins qu’une véritable ambition ou une forte nécessité européennes se fassent jour. ♦

Jean Dufourcq

Revue Défense Nationale - Mai 2012 - n° 750

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