Avril 1953 - n° 102

Lorsque Bugeaud, le 29 décembre 1840, prit possession de ses pouvoirs de Gouverneur général, l’Algérie, pour nous en tenir au plan social et économique, n’était guère dans une situation enviable. Sur un territoire de 210.000 kilomètres carrés vivait clairsemée une population qui n’atteignait même pas 2 millions d’habitants. L’état sanitaire, déplorable, entraînait dans certaines villes des taux de mortalité de plus de 20 %. L’actuelle Mitidja n’était qu’un marais coupé de broussailles. Bugeaud et ses collaborateurs répartirent des terres entre civils et militaires, les marécages furent asséchés, des routes et des ports créés de toutes pièces, des villages construits. La colonisation était lancée. Quand Bugeaud quitta l’Algérie en 1847, celle-ci était désormais en mesure de prendre son essor. En sept ans, la population européenne de 28.000 âmes (dont 15.000 colons) était passée à 109.000 dont 19.000 colons. En 1822, le commerce extérieur de l’ancienne Régence accusait 6.500.000 francs à l’importation contre 1.500.000 à l’exportation ; en 1845, ces deux postes étaient montés respectivement à 99 millions et 10 millions. Lire les premières lignes

  p. 387-397

À son rythme actuel d’accroissement, l’Afrique du Nord, dont la population paraissait stabilisée vers 1900 à moins de 10 millions d’habitants comptera plus de 60 millions d’âmes avant la fin du siècle. Lire les premières lignes

  p. 398-409

Au moment de la prise d’Alger, les groupes humains qui se juxtaposaient entre la frontière marocaine et la frontière tunisienne ne pouvaient en aucune façon évoquer l’idée d’un peuple, d’un être collectif profondément enraciné dans le sol, conscient de la solidarité de ses éléments, chargé d’un long passé de luttes et d’efforts en commun. Lire les premières lignes

  p. 410-427

Il ne s’agit pas ici de définir le « problème tunisien » tel qu’il se présente devant l’opinion publique depuis le début de 1952 ; moins encore d’essayer de définir le problème posé depuis fort longtemps par l’évolution de nos rapports avec la « Régence ». Il est vraisemblable d’ailleurs que pour les lecteurs un peu avertis de la Revue de Défense Nationale, il n’y a pas, à vrai dire, de problème tunisien mais un problème français… Comme ceci risquerait de nous entraîner trop loin et dans un domaine exclusivement politique, nous nous proposons seulement d’examiner un facteur particulièrement important pour la Tunisie et qui conditionne sa vie politique : sa population. Lire les premières lignes

  p. 428-437
  p. 438-460
  p. 461-475
  p. 476-485

Dans l’action entreprise par la France pour doter le Maroc d’un équipement correspondant au potentiel de ses ressources, les problèmes de l’eau et de l’électricité devaient nécessairement prendre et conserver une place de premier plan. Lire les premières lignes

  p. 486-490

Chroniques

  p. 491-494
  p. 495-499
  p. 499-504
  p. 504-508
  p. 508-511
  p. 511-515
  p. 515-520

Bibliographie

Henri Laporte : La Nouvelle Allemagne  ; Éditions Charles-Lavauzelle, 1952 ; 256 pages - J. D.

« Ni désarmée – ni réarmée. D’autant plus redoutable ! ». C’est ainsi qu’apparaît aux yeux de Henri Laporte la Nouvelle Allemagne qu’il a vue de près et dont il a pu suivre le relèvement. On ne connaît pas assez, suivant lui, l’ampleur de sa renaissance, le danger qu’elle présente. Il expose en détail et résume par des tableaux d’ensemble avec une grande précision les progrès accomplis dans tous les domaines, reconstructions, transports, industrie, commerce, finances, progrès accomplis par une population qui, sur son territoire réduit, est deux fois aussi dense que la population française, progrès singulièrement aidés par les Alliés. Le réarmement, sans précautions et sans garanties, d’une telle Allemagne aurait les conséquences les plus graves. Ce qui s’impose avant tout, c’est une véritable entente franco-allemande fondée sur des intérêts économiques. Le Rhin doit être l’artère féconde de ce rapprochement. Douaumont deviendra le symbole d’un nouveau traité de Verdun. À Strasbourg sera prononcé un nouveau serment. ♦

  p. 521-521

Thomas R. Henry : Le Continent blanc : histoire et description de l’Antarctide  ; (traduction de René Jouan) Éditions Payot ; 256 pages - J. D.

Le globe terrestre ne doit plus avoir de secrets pour l’homme. Et le grand public veut être au courant des tentatives les plus hardies des explorateurs. Aussi fera-t-il bon accueil à la traduction qui nous est présentée du livre de Thomas R. Henry. Par lui, nous apprenons les efforts accomplis pour pénétrer le « Continent blanc », quelles furent les difficultés vaincues, quels sont les résultats obtenus. Avec lui nous nous initions à cette contrée mystérieuse, nous en subissons le mirage, nous découvrons les êtres qui l’habitent. L’Antarctide n’a pas l’intérêt stratégique de la base arctique qui aujourd’hui attire l’attention du monde entier ; mais plus prestigieuse, plus prodigieuse encore est, semble-t-il, la nature de ce continent du Sud. ♦

  p. 521-522

Colonel Guy Gibson : Cap sur l’ennemi  ; Éditions Self, 1952 ; 316 pages - B.

Le colonel Gibson a été peut-être le plus remarquable aviateur de la RAF ; la guerre le surprit alors qu’il s’était engagé dans l’aviation pour apprendre à piloter ; au cours de sa rude et glorieuse carrière il s’affirma à la fois comme un combattant audacieux et comme un chef plein de réflexion et d’autorité : passionné de son métier, il refusait d’accepter les situations brillantes qui pouvaient l’éloigner du combat. Il devait disparaître à l’aube de la victoire au cours d’une mission qui devait être la dernière de celles qui lui avaient été confiées. Lire la suite

  p. 522-522

Général Jean Charbonneau : À la découverte de l’Afrique du Nord : ce qu’il faut voir, savoir et lire  ; Éditions Ch. Poisson, 1951 ; 348 pages - Henry Freydenberg

C’est un guide pour le touriste éclairé que la librairie Charles Poisson présente sous le titre : À la découverte de l’Afrique du Nord. Une première partie donne des renseignements généraux sur les différents aspects, l’histoire, la religion et la culture ainsi que l’effort français pour développer le pays à tous points de vue par les méthodes trouvées ou poursuivies par de « grands Africains ». La deuxième partie, rédigée par des spécialistes des trois grands pays de notre Afrique du Nord, se rapporte à l’Algérie, à la Tunisie, au Maroc. Ce guide permettra au public éclairé d’entreprendre un voyage en ayant déjà un aperçu très complet des différentes questions ; il mettra à même chaque touriste, de rechercher dans tous les domaines les détails qui l’intéressent particulièrement, mais que, seul, un voyage peut fournir. ♦

  p. 522-522

Jean-Pierre Martin : Les finances de guerre du Canada  ; Éditions A. Colin, 1951 ; 212 pages - P. C.

Voilà un ouvrage auquel les lecteurs de la Revue de Défense Nationale devront porter un intérêt tout particulier. Il fournit en effet à son auteur l’occasion de nous montrer, sur l’exemple concret du Canada, dont on connaît l’ampleur de la participation au dernier conflit, une étude des problèmes posés, sur les plans économique et financier, par les guerres modernes. L’épigraphe de l’ouvrage, empruntée à un discours du ministre canadien du Revenu national, M. Usley souligne cet aspect « total » des conflits du XXe siècle. Aussi l’auteur a-t-il dû dépasser le cadre strictement financier qu’impliquait son titre, pour nous présenter une véritable monographie de l’économie canadienne, replacée dans ses structures politiques et humaines. Lire la suite

  p. 523-523

Institut d’observation économique : L’Économie française en graphiques   ; Publications économiques et sociales, 1952 - P. C.

L’Institut d’observation économique a publié là un curieux volume, prétendant rendre compte de l’état présent de l’économie française à l’aide seulement de graphiques. Tous les secteurs importants y sont : démographie, emploi, coût de la vie, prix, pouvoir d’achat, énergie, transports, production industrielle, agriculture, finances publiques et privées, commerce intérieur et extérieur. Lire la suite

  p. 523-523

Jean Romeuf : Pouvoir d’achat et coût de la vie 1948-1951  ; Publication de l’Institut d’Observation économique, 1951 ; 64 pages - P. C.

Cette étude fait suite à celles antérieurement publiées sur la même question et remontant à l’année 1938. M. Romeuf utilise pour le calcul du coût de la vie les indices particuliers de l’Institut d’observation économique établis à partir de trois budgets-types correspondant, le premier à un ingénieur, le deuxième à un ajusteur, le troisième à un manœuvre. Cette diversité semble se recommander, car l’évolution du coût de la vie n’est pas toujours la même pour toutes les classes sociales. Malgré les objections qu’une stratification tripartie un peu simpliste peut susciter, la formule paraît valable. Le coût de la vie, peur l’ensemble de la population, est obtenu par la moyenne arithmétique des indices des trois budgets, bel exemple de moyenne purement conceptuelle, mais sans doute aussi représentative que tout autre indice. Lire la suite

  p. 523-524

Revue Défense Nationale - Avril 1953 - n° 102

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Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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