Un univers fini dont l'accouchement se fait dans la douleur, des inégalités et des tensions croissantes, une course aux armements stratégiques qui ne ralentit pas : le monde est non seulement malheureux mais dangereux. Or, c'est dans un état de faiblesse inquiétant que l'Europe aborde une période de son histoire qui risque fort d'être dramatique. Lire les premières lignes
Dans ce second article, l'auteur qui, dans notre numéro de janvier, a passé en revue les modes d'action de la guerre électronique, s'attache ici aux finalités à lui assigner et aux règles à respecter pour en tirer l'efficacité maximum. Lire les premières lignes
Nos départements et territoires d'outre-mer représentent des atouts importants pour la mise en valeur des ressources marines et justifient les sacrifices que nous devons faire tant pour leur sauvegarde que pour leur développement. Tous ceux qui ont pu voir récemment les résultats déjà obtenus, avec des moyens hélas modestes, par un Centre océanologique comme celui du Pacifique (le COP à Vairao-Tahiti) grâce à la foi et au dynamisme de la jeune équipe qui l'anime, s'accorderont avec nous pour reconnaître que ces efforts méritent d'être mieux connus.
Les séquelles du conflit indo-pakistanais s'effacent lentement et les rapports se normalisent pas à pas entre New-Delhi, Islamabad et Dacca. Dans cette Asie méridionale, déshéritée et surpeuplée, où les foyers de tension demeurent nombreux (Bihar, Cachemire, Pachtounistan, Balouchistan, Sikkim, etc.), l'essai nucléaire indien de mai 1974 manifeste la capacité de l'Inde déjouer un rôle majeur en Asie. Les puissances extérieures, tenant compte de cette évolution, infléchissent leurs politiques et réajustent déjà leurs alliances. Cette évolution et cette configuration nouvelle du flanc sud de l'Asie sont décrites ici par un spécialiste des problèmes de cette région. Son article fait suite à ceux qu'il avait donnés en 1971 : « Les grandes puissances et l'océan Indien », et en 1973 : « Du Pakistan oriental au Bangladesh ».
L'auteur, un spécialiste des questions du Pacifique – cet océan dont l'importance stratégique et économique ne cesse de croître – développe deux thèmes : celui de l'émancipation des archipels et celui de l'action des puissances extérieures ou riveraines. Il évoque aussi le problème de la coopération régionale qui s'exerce au travers de deux organisations : la Commission du Pacifique-Sud et le Forum du Pacifique-Sud. Il s'efforce enfin de dégager les perspectives d'avenir. Lire les premières lignes
Par sa taille, sa démographie, sa maturité politique, son potentiel économique dont l'exploitation entreprise avec dynamisme ne fait que commencer, sa situation stratégique entre l'Asie et l'Australie, à la limite entre océan Pacifique et océan Indien, tout indique que l'Indonésie non seulement conservera son rang de puissance majeure du Sud-Est asiatique mais encore est appelée à jouer un rôle de premier plan dans le Pacifique Sud. L'auteur souligne cette vocation et fait comprendre la position de l'Indonésie, jeune Nation en plein essor, très sollicitée par ses voisins de l'hémisphère austral.
Émergeant à peine du moyen-âge colonial, la Papouasie-Nouvelle-Guinée sera indépendante en 1975. Riche en cuivre et occupant une position stratégique de premier ordre dans ce Pacifique en qui certains voient déjà la Méditerranée du XXIe siècle et le futur centre de gravité du monde, le nouvel État est fragile en raison de son sous-développement et de son hétérogénéité géographique et humaine. Il sera – il est déjà – l'objet de visées politico-économiques. La France, puissance nucléaire, présente en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, ne peut se désintéresser de son sort. L'auteur connaît bien cette région du monde pour y avoir séjourné à diverses reprises. Lire les premières lignes
Comment décrire, en ce début d’année 1975, la situation au Proche-Orient et quelles perspectives peut-on tracer à court et à moyen terme ? Lire les premières lignes
À propos de l'ouvrage de Jean-Pierre Boivin, L'organisation territoriale de la défense nationale.
Chroniques
Si le début d’une année nouvelle est toujours l’occasion d’un bilan, celui-ci prend parfois une signification particulière, soit par l’importance exceptionnelle d’un événement dont on peut affirmer qu’il est d’ordre historique, soit par le nombre de changements qui, par leur concomitance, conduisent à adapter le raisonnement à une situation nouvelle. Tel est bien le cas au début de 1975. Certes, la « crise du pétrole » a, par ses multiples conséquences, dominé 1974, et ses répercussions se développeront encore à la manière d’ondes de choc. Mais cette crise fut une des conséquences du conflit israélo-arabe d’octobre 1973, et elle a affecté une situation économique et financière dont on connaissait les faiblesses et dont on savait qu’elle favoriserait les répercussions d’un événement « extérieur », pour reprendre une expression de l’historien britannique Harold Toynbee. Aussi bien doit-on considérer ceux des changements qui ne sont pas liés à cette crise. Ils ont concerné des hommes, et comme la politique n’est pas ce jeu de forces impersonnelles auquel prétend la réduire le matérialisme historique, ce qui affecte les hommes affecte le comportement des États. Lire la suite
Nous avons déjà présenté dans notre numéro de décembre le tableau d’ensemble des forces armées dans le monde tel qu’il ressort du document annuel publié par l’Institut d’études stratégiques de Londres sous le titre Military Balance 1974-1975. Lire la suite
L’ordonnance du 7 janvier 1959, charte de l’organisation actuelle de notre défense, concerne à des titres divers toutes les administrations publiques. C’est ainsi que chaque ministre est responsable de la préparation et de l’exécution des mesures de défense incombant au département dont il a la charge. À cette fin, il est assisté par un Haut fonctionnaire de Défense (HFD), pour tous les départements autres que celui des armées – où ce rôle est assumé par le Chef d’état-major. Lire la suite
Le général Chef d’état-major de l’Armée de terre, le général Alain de Boissieu, a adressé ses vœux aux cadres de l’Armée de terre dans un éditorial paru dans le bulletin mensuel de l’Armée de terre Terre Information sous le titre « Vœux, perspectives et objectifs pour 1975 ». Nous en reproduisons ci-après l’essentiel. Lire la suite
Le Super-Étendard de Dassault/Breguet Aviation est une version de l’Étendard IVM modernisée en ce qui concerne les systèmes d’armes, de navigation et de motorisation. Ce nouvel appareil est prévu pour équiper les unités de l’aéronavale en fin 1977 et être embarqué sur les porte-avions Foch et Clemenceau. La phase industrielle est lancée et une première tranche a fait l’objet d’une commande de la part du Gouvernement français. Lire la suite
La DLGN38 Virginia a été lancée le 14 décembre 1974 aux chantiers navals de Newport News (Virginie). Inscrite au programme de constructions neuves de l’année fiscale 1969-1970, elle est la première d’une série de quatre : DLGN39 Texas (FY 1970-1971), DLGN40 (FY 1971-1972), DLGN41 (FY 1974-1975 récemment votée). Lire la suite
La crise éthiopienne a connu, durant les derniers mois de 1974, plusieurs rebondissements qui en ont modifié la nature et la portée. Le Comité militaire a cessé d’être le ferment de la démocratisation progressive du régime impérial pour devenir le cerveau d’une dictature conduisant à la socialisation du pays. Pour en arriver là, il lui a fallu procéder à l’épuration de l’armée et bouleverser la classe dirigeante ; les différentes tentatives, maladroites, faites par des modérés pour freiner le cours des événements, en ont été le prétexte. Puis l’évolution est devenue plus rapide : six mois ont été nécessaires pour évincer l’Empereur ; il suffira d’à peine 90 jours pour passer de la dictature militaire à la socialisation du régime. La chute du Négus a été provoquée par la victoire des « républicains » de l’armée sur les « féodaux réformateurs » ; la transformation du régime par celle des « jacobins » nationalistes sur les « girondins » fédéralistes. Mais cette évolution n’aurait pu se produire si la crise, au départ, n’avait été le résultat d’un mécontentement profond des cadres subalternes de l’armée, déçus par l’immobilisme du pouvoir central et de la hiérarchie militaire, et si, par l’efficacité même de leur action initiale, ils n’avaient pas tenu prisonniers les quelques cadres supérieurs qui les avaient suivis pour temporiser. On retrouve le même phénomène dans l’évolution récente du Portugal, à cette différence près que les jeunes officiers, maîtres du jeu à Lisbonne, n’ont pas poussé aussi loin leur avantage, puisque le général Costa Gomez a pu succéder au général Spinola ; ils s’appuient en outre sur des partis politiques organisés, alors qu’à Addis-Abeba la jeune équipe militaire ne doit plus compter maintenant que sur elle seule et qu’elle manque de toute expérience politique. De plus, en supprimant le mythe de l’Empereur, avant d’avoir essayé d’implanter dans les ethnies un parti centralisateur, le pouvoir militaire, nationaliste et jacobin, ne dispose que de l’armée pour combattre les forces centrifuges dont certaines, notamment en Érythrée et en Ogaden, sont très puissantes. Le drame éthiopien, qui peut remettre en cause l’équilibre de la corne orientale de l’Afrique, à l’heure de la réouverture du canal de Suez va donner un regain d’intérêt aux confins de l’océan Indien et de la mer Rouge, c’est-à-dire à la zone du détroit de Bab el Mandeb (Sud et Nord-Yémen, Érythrée, Territoire français des Afars et des Issas ou TFAI et [NDLR 2025 : Futur Djibouti en 1977] Somalie), doit être suivi avec une grande attention. Lire la suite
Bibliographie
Cette thèse de doctorat s’attache à analyser et à expliquer le comportement de la « communauté politique » française dans une situation qui bouleversa les priorités qu’elle s’était fixées sur le plan extérieur et qui constituait un défi au système de valeurs auquel elle se référait à l’intérieur. Depuis 1919, la France souhaitait la consolidation du Traité de Versailles, et elle s’efforçait de mettre sur pied un système d’alliances continentales pour remplacer l’alliance russe par un nouveau « contrepoids à l’Est ». Cette politique reposait sur le maintien d’un front uni des vainqueurs de la Grande Guerre, et elle supposait que ni l’Allemagne ni la Russie ne sortent trop rapidement de leur isolement pour redevenir des grandes puissances européennes. Pour l’Angleterre, au contraire, un règlement européen supposait la participation de ces deux pays à la restauration des activités économiques du continent. Paris céda devant Londres. En avril 1922, les puissances européennes se rencontrèrent à Gênes pour remettre sur pied les échanges économiques du continent, avec la participation de l’Allemagne et de la Russie, qui faisaient ainsi leur rentrée dans le concert européen. Cette conférence échoua, mais elle entre dans l’histoire en raison d’un événement qui se déroula en marge des négociations officielles : à Rapallo, à quelques kilomètres de Gênes, l’Allemagne et la Russie signèrent un accord de reconnaissance diplomatique et de coopération économique. Lire la suite
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage… Certes, la hiérarchie militaire peut, dans une certaine mesure, trouver quelque consolation à voir reposer la responsabilité du drame de Dien Bien Phu sur la hiérarchie civile qui, à Paris, présidait aux destinées de la IVe République et s’était arrogé, à ce titre, la conduite de la guerre en Indochine ! Lire la suite
Ce livre aurait-il été arrêté à la page 300 que rien ne viendrait étayer la rumeur suivant laquelle Michel Jobert aurait voulu lui conférer le caractère d’une déclaration de candidature à un « destin national ». Car, sauf en ce qui concerne les dix dernières pages, il ne s’agit que d’un recueil de souvenirs, rédigé par un haut fonctionnaire qui a vécu les vingt dernières années de notre histoire politique intérieure dans des cabinets ministériels et présidentiels, c’est-à-dire à des postes où un bon observateur savait plus de choses et pouvait mieux les comprendre. Lire la suite
Avec La science économique et l’intérêt général, John K. Galbraith nous présente le troisième et dernier panneau d’une vaste fresque de l’économie américaine. L’ère de l’opulence mettait en lumière le contraste entre la surabondance de la production privée et le dénuement des services publics. Le Nouvel État industriel décrivait de façon saisissante l’univers des grandes sociétés anonymes. Dans ce nouvel ouvrage – que bien des lecteurs américains tiennent pour le plus important des trois –, l’auteur reconstitue l’édifice de l’économie des États-Unis : le système de marché, milieu naturel des petites entreprises, où les dogmes néoclassiques du consommateur-roi et de la maximisation du profit conservent tout leur sens : le système planificateur, où les puissantes technostructures des firmes géantes, plus avides de croissance que de profit, manœuvrent le client, le public et l’État. Lire la suite
Tous les vingt-cinq ans, depuis l’an 1500, l’année jubilaire voit affluer à Rome les pèlerins du monde entier. À notre époque de jouissance et de consommation, où le monde veut évacuer de sa pensée tout ce qui est sacré, comment oser parler d’Année Sainte pour 1975 ? Pour nous en faire redécouvrir le sens et la portée, l’auteur se réfère d’abord à l’année sabbatique, l’année du « Jobel » (la corne de bélier qui servait aux Hébreux de trompette sacrée), année de repos à l’initiation du Créateur dans la Genèse. Selon la loi mosaïque, la terre était alors laissée en jachère et les pauvres attachés à sa culture pouvaient alors « respirer », se « ressourcer ». C’est à un semblable ressourcement que nous invite l’auteur des Dialogues avec Paul VI (Fayard, 1967). Lire la suite
Pourquoi une « sociologie » des relations internationales, alors qu’il existe déjà de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire diplomatique, au droit international ou aux institutions internationales ? Lire la suite
L’auteur paraît suffisamment sur les petits écrans – et les journaux périodiques impriment assez souvent son nom en conjonction avec le signe Datar (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale) – pour que le lecteur reconnaisse facilement, dès qu’il a ouvert le livre, qu’il va s’agir d’un sujet qui lui est devenu familier. Cependant, d’avoir beaucoup entendu les différents médias parler d’aménagement du territoire, ne garantit pas aux Français une information complète et rigoureuse, surtout s’agissant d’un sujet particulièrement « sensible », qui éveille de nombreuses susceptibilités politiques, irrite les uns, enthousiasme les autres et concerne tout le monde. Dans cette optique, il n’est pas indifférent que le « patron » de cette nouvelle discipline, Jérôme Monod, se soit fait le porte-parole de sa Délégation pour en expliquer les véritables objectifs, exposer les réalisations qu’il a d’ores et déjà menées à bien et évoquer les perspectives de l’action future. Lire la suite
Dans un long et riche ouvrage qui se lit comme un roman, Cornélius Ryan relate la bataille d’Arnhem de septembre 1944 dont Montgomery espérait bien qu’elle serait décisive et mènerait à la fin de la guerre sur le front de l’Ouest avant le début de 1945. Il le fait suivant sa méthode habituelle que certains ont appelée « pointillisme historique » et qui consiste en des témoignages ponctuels dans le temps et dans l’espace, d’importance variée, parfois très secondaire. Lire la suite
En dehors de son classique Annuaire des armements mondiaux, l’Institut international de Stockholm pour la recherche de la Paix (SIPRI) publie en cours d’année toute une série d’ouvrages consacrés à des problèmes particuliers. L’un d’eux, paru en juillet 1974, se préoccupe de la prolifération nucléaire dans le monde. Il s’agit d’une série de communications, d’une très haute tenue technique, présentées à l’occasion d’une réunion organisée par l’Institut pour faire le point de l’exécution du Traité de non-prolifération (TNP) signé en 1970 par 82 pays. Cette réunion, dans l’esprit des organisateurs, avait, dans une certaine mesure, pour but de préparer la Conférence qui, cette année, doit se saisir officiellement de ce sujet. Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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