Décembre 1976 - n° 361

Au moment où vont se clore les débats parlementaires concernant la loi de finances pour 1977, voici une initiation à ce domaine si complexe. L'auteur, du Contrôle général des armées, a servi pendant trois ans à la Direction des services financiers du ministère de la Défense. Lire les premières lignes

  p. 7-20

La sociologie militaire américaine ne constitue pas un modèle que nous serions tenus d'imiter : il est superflu de rappeler combien les conditions de la recherche aux États-Unis et le système militaire américain sont différents des nôtres. Certaines de ses orientations, cependant, sont intéressantes pour le commandement, et notamment par la présentation de résultats et de bilans sur des questions qui touchent aujourd'hui également les armées françaises. Elles sont intéressantes pour le sociologue, en particulier par la pratique de la « recherche programmée » et l'élaboration de « théories à moyenne portée ». Lire la suite

  p. 21-40

Quels vont être sur la vie des partis, des institutions et sur les choix politiques, économiques et sociaux de l'Allemagne fédérale les conséquences des élections du 3 octobre qui ont permis à la démocratie-chrétienne (CDU-CSU) d'enregistrer un succès, insuffisant toutefois pour qu'elle se voie confier le gouvernement ? C'est à cette question que répond un jeune universitaire de la Fondation nationale des sciences politiques et maitre de conférences à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris. Il est également l'auteur d'un livre excellent : L'Allemagne selon Willy Brandt, préfacé par Alfred Grosser et publié en 1976 par les Éditions Stock.

  p. 41-52

L'ampleur des responsabilités assumées par Mme Gandhi depuis la proclamation de l'état d'urgence en Inde a suscité des réactions diverses dans l'opinion internationale. Cet article rappelle les étapes d'une crise politique et économique dont la gravité exigeait un redressement vigoureux : redressement dont l'auteur (qui est attachée de recherches à la Fondation nationale des sciences politiques) s'efforce de dégager les aspects positifs comme les aspects négatifs, dans la situation entièrement nouvelle qui est celle de la démocratie indienne depuis juin 1975.

  p. 53-68

Dans un article de novembre 1976, l'auteur disait pourquoi les structures politiques du Liban d'hier, reposant sur une arithmétique confessionnelle complexe, s'étaient effondrées. Que sera le Liban de demain ? Le partage territorial semble actuellement exclu du fait de la position de force conquise par la « droite » libanaise avec l'appui des forces syriennes. Une formule d'État fédéral serait-elle viable ? Les problèmes qui demeurent – celui des Palestiniens notamment – et qu’il faudra résoudre en tenant compte de l'environnement arabe et du voisinage d'Israël au Sud appellent plutôt un État unitaire rénové dont l'auteur suggère une possible esquisse. Lire les premières lignes

  p. 69-76

Diplômé du Centre des hautes études administratives sur l'Afrique et l'Asie modernes (CHEAM), l'auteur se consacre, comme son père, à l'étude des problèmes du monde arabe et plus spécialement du Moyen-Orient où il effectue de fréquents déplacements. Son étude historique du Mouvement des nationalistes arabes souligne l'importance grandissante de ce courant de pensée dont Georges Habache et Ahmad Al Khatib furent les fondateurs à Beyrouth en 1951, et qui se veut le défenseur de l'unité pan-arabe et le ferment de la lutte anti-impérialiste. Ce mouvement s'imprègne aujourd'hui fortement de marxisme révolutionnaire. C'est notamment le MNA qui a donné naissance, au sein de la Résistance palestinienne, au « Front du Refus », et à certains groupes dissidents, dont celui de Wadih Haddad, engagés dans des opérations terroristes internationales spectaculaires.

  p. 77-92

En dépit des statistiques fournies par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird), la connaissance exacte des origines, montants et termes des endettements du Tiers-Monde se heurte à bien des obstacles. Une clarification et une mise en ordre s'imposent car le système actuel est générateur d'inégalités et ses dangers risquent de stériliser les sources de crédits les plus rentables.

  p. 93-102

À propos de l'ouvrage de Valéry Giscard d'Estaing : Démocratie française (Éd. Fayard ; 175 pages)

  p. 103-106

À propos des ouvrages de Raymond Aron (Penser la guerre. Clausewitz. Tome II : L'âge planétaire ; Éditions Gallimard), Pierre Mayer (Le monde rompu ; Éditions Fayard), Edmond Jouve (Relations internationales du Tiers-Monde ; Éditions Berger-Levraut), Jacqueline Grapin et Jean-Bernard Pinatel (La guerre civile mondiale ; Éditions Calmann-Lévy), et André Fontaine (Le dernier quart du siècle ; Éditions Fayard).

  p. 107-111
  p. 113-119
  p. 121-139

Chroniques

  p. 141-144
  p. 145-148
  p. 149-153

Avant l’ouverture des débats parlementaires, la Commission des finances de l’Assemblée nationale, dont le rapporteur pour le Titre V est M. Le Theule, et celle de la défense nationale et des forces armées (rapporteur spécial M. d’Aillières) s’étaient émues du faible taux de croissance (1,3 %), des autorisations de programme (AP) inscrites au projet de budget de la défense pour 1977 et du nombre insuffisant de commandes qu’elles permettaient de passer l’an prochain : aucun char AMX-30, 10 Mirage F1 et 33 Alphajet seulement pour s’en tenir aux programmes majeurs des Armées de terre et de l’air. Dans leurs rapports à ce sujet, elles exprimaient leur inquiétude de voir ces insuffisances compromettre, dès sa première année d’exécution, le succès de la récente loi portant approbation des objectifs militaires pour la période 1977-1982. La Commission de la défense nationale était allée jusqu’à émettre un avis défavorable sur le projet de Titre V et l’on pouvait redouter qu’il ne fut rejeté en conclusion des débats. Il appartenait donc au ministre de la Défense de désamorcer ce terrain miné, ce qu’à vrai dire il avait déjà commencé à faire en indiquant lors de son audition par lesdites commissions qu’il recherchait et qu’il avait la certitude de trouver, au sein de son ministère notamment, le moyen de dégager de nouvelles AP. Lire la suite

  p. 154-156

L’entraînement des grandes unités modernes se heurte en temps de paix au nombre réduit et à l’exiguïté des terrains de manœuvre. Lire la suite

  p. 157-158
  p. 159-163
  p. 164-169
  p. 170-174

Bibliographie

Général d’armée Beauvallet : La défense et la paix. Réflexions sur les problèmes de défense  ; Éditions Média, 1976 ; 300 pages

Le général Beauvallet qui a été de 1970 à 1973 Secrétaire général de la défense nationale (SGDN) est déjà connu des lecteurs de cette revue. L’ouvrage qu’il fait paraître reprend, mais en les développant et en les complétant, un certain nombre de thèmes qu’il a traités dans des articles parus dans différentes revues dont la nôtreLire la suite

  p. 175-175

Martine de Courcel (dir.) : Malraux : Être et Dire. Néocritique  ; (postface d’André Malraux) Éditions Plon, 1976 ; 337 pages - André Nolde

Il n’est guère aisé de ranger cet ouvrage collectif dans un genre littéraire bien défini. André Malraux, quant à lui, dans la postface et à grand renfort de raisonnements subtils, nous propose de le désigner comme étant un colloque. Soit ! sauf qu’un colloque suggère un échange d’idées, un débat, tandis qu’il s’agit ici d’une suite de monologues, sur un thème proposé d’avance, mais où chacun des participants ignore ce qu’ont dit ou ce que diront les autres. Lire la suite

  p. 175-176

Pierre Mayer : Le monde rompu  ; Éditions Fayard, 1976 ; 302 pages - J.-F. A.

Sorti en librairie au début de l’été, l’ouvrage de Pierre Mayer a déjà bénéficié des plus brillants éloges. « Un très grand livre », estime Jacques Rueff. Michel Jobert souhaite que « tout homme d’État ait lu ce baromètre du monde pour alimenter sa réflexion et déterminer son action ». Michel Rocard considère qu’il « éclaire les enjeux de toute stratégie de changement international » et le Premier ministre Raymond Barre se félicite qu’il « remette en question des idées reçues et ouvre des voies nouvelles à la réflexion ». Lire la suite

  p. 176-177

Georges Menahem : La science et le militaire  ; Éditions du Seuil, 1976 ; 317 pages - Angelica Karolyi

L’armée, proche du pouvoir, a toujours subi, comme lui, les contrecoups de l’évolution, non seulement diplomatique mais aussi sociale et politique nationale et, partant, elle a toujours été critiquée. La science, au contraire, semble jouir d’un statut moins contesté. L’auteur, un très jeune enseignant de l’Université de Haute Bretagne, remet en cause l’une et l’autre. Lire la suite

  p. 177-178

Jean Chesnaux / Yves Lacoste : Du passé faisons table rase ? / La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre  ; Éditions Maspero, 1976 ; 190 pages / Éditions Maspero, 1976 ; 187 pages - F. M.

Histoire et géographie : ces deux disciplines, traditionnellement associées par l’école et l’université, sont aujourd’hui remises en question, dans un esprit et en des termes à peu près similaires, par deux ouvrages récemment parus. Du passé faisons table rase ? de l’historien Jean Chesneaux, auteur notamment d’études sur la paysannerie chinoise, et La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre d’Yves Lacoste, spécialiste du sous-développement et directeur de la revue HérodoteLire la suite

  p. 179-180

Edmond Jouve : Relations internationales du Tiers-Monde  ; Éditions Berger-Levrault, 1976 ; 478 pages - Bernard Guillerez

Pour avoir trop vécu sous « l’équilibre de la terreur » entre les deux superpuissances, pour avoir été meurtrie bien souvent par la décolonisation, l’opinion publique a tendance à rester ignorante des problèmes du Tiers-Monde. Elle y est aidée par l’attitude de la presse française, elle-même peu soucieuse en général d’informer exactement ses lecteurs en ce domaine. Ce n’est certes pas cet ouvrage qui va modifier un tel comportement. Est-ce à dire qu’il est inutile ? Loin de là. Il manquait à l’édition française, si en retard en cela sur la Grande-Bretagne ou les États-Unis. Car voici une étude pratiquement exhaustive, clairement charpentée, ne cédant guère aux courants de pensée en vogue et formant à coup sûr l’exposé le plus sérieux sur la diplomatie et la politique des pays en développement. Lire la suite

  p. 180-181

Claude Aubert, Lucien Bianco, Claude Cadart et Jean-Luc Domenach : Regards froids sur la Chine  ; Éditions du Seuil, 1976 ; 317 pages - F. M.

Le retentissement qu’a eu dans l’opinion publique française la récente disparition de Mao Tsé-toung ne témoigne pas seulement de la fascination ancestrale éprouvée par nos compatriotes pour les hommes providentiels – surtout peu de temps après leur mort – mais aussi de leur curiosité pour tout ce qui touche à la Chine populaire et qu’un nombre sans cesse croissant d’écrits, de films ou d’émissions a largement contribué à éveiller. Et puis la Révolution culturelle [NDLR 2020 : 1966-1976], mai 1968, le voyage de Richard Nixon [1972], le développement de la querelle avec l’URSS, n’ont-ils pas rappelé à l’Occident que ce qui se passe en Chine peut le concerner au premier chef ? Aussi est-il normal que le public soit de plus en plus attiré par tout ce qui peut le renseigner sur une expérience révolutionnaire originale et surtout le rendre sensible à une culture que l’histoire, alternativement, éloigne ou rapproche de la nôtre. Lire la suite

  p. 181-182

Alfred Max : Sibérie, ruée vers l’Est  ; Éditions Gallimard, 1976 ; 222 pages - André Nolde

Tous les Russes savent, depuis bien avant la Révolution, que la Sibérie recèle d’immenses richesses. La légende de l’ange distributeur des biens de la Terre vidant, sa tournée achevée, tout ce qui restait au fond de son panier au-dessus de la taïga sibérienne, date des premières prospections systématiques du pays entreprises dès le XVIIIe siècle. Cependant, la Sibérie ne bénéficia pratiquement pas de l’essor industriel du XIXe siècle en raison de l’ampleur des tâches qui retenaient l’attention des entreprises russes en Russie même. L’exploitation des richesses sibériennes ne commença en fait qu’au XXe siècle et ne revêtit un caractère concerté qu’à partir du moment où elle devint une responsabilité de l’État soviétique. Lire la suite

  p. 182-183

Hedrick Smith : Les Russes   ; (traduit de l’américain par M. Sissung, F.M. Watkous, J.M. Witta) Éditions Pierre Belfond, 1976 ; 508 pages - André Nolde

Hedrick Smith a été pendant trois ans, à partir de 1971, chef du bureau du New York Times à Moscou. Il a consacré à cette expérience un très gros volume, bourré d’anecdotes, de choses vues et de petits tableaux de mœurs, mais aussi de réflexions fort pertinentes sur les problèmes économiques, sociaux et philosophiques qui se posent quotidiennement aux Russes. La lecture de ce livre n’est à aucun moment lassante, à preuve qu’il a figuré, comme il y a trois ans celui de Peyrefitte, parmi les best-sellers les plus demandés des vacances de l’été dernier. Lire la suite

  p. 183-184

Emmanuel Todd : La chute finale. Essai sur la décomposition de la sphère soviétique  ; Éditions Robert Laffont, 1976 ; 320 pages - J.-P. B.

Voici quelques années, André Amalrik se demandait si l’URSS survivrait en 1984. 1984, année-phare de la politique-fiction, déjà retenue par Orwell… Or, dans un livre qu’il vient d’écrire, un historien de vingt-cinq ans, Emmanuel Todd, sans se risquer à fixer une échéance précise, renonce par contre, avec une audace que d’aucuns jugeront téméraire, à la forme interrogative : pour lui, « la chute finale » de l’URSS est en vue. Favorables ou non à l’Union soviétique, la plupart des auteurs l’ont décrit comme un régime stable, ce que conteste avec vigueur Emmanuel Todd : « Dans dix, vingt ou trente ans, un monde surpris assistera à l’effritement ou à l’effondrement du premier des systèmes communistes ». Lire la suite

  p. 184-186

Gilles Lévy et Francis Cordet : À nous Auvergne. La vérité sur la résistance en Auvergne (1940-1944)  ; Presses de la Cité, 1974 ; 493 pages - J. De

Le livre de Henry Ingrand Libération de l’Auvergne qui a été analysé dans un numéro précédent de cette revue, était avant tout le témoignage personnel d’un des principaux acteurs de la résistance en Auvergne. Il n’avait pas l’ambition d’évoquer toute la résistance auvergnate, sa naissance, son évolution dans sa grande dispersion, ni la multitude des actions de la libération. En abordant le grand moment de la résistance auvergnate, le Mont Mouchet, Henry Ingrand avait précisé qu’il ne le faisait que succinctement, préférant renvoyer le lecteur à l’étude de Gilles Lévy. Lire la suite

  p. 186-187

Jacques Michel : La vie aventureuse et mouvementée de Charles-Henri Comte d’Estaing  ; Éditions Jacques Michel, 1976 ; 450 pages - Y. B.

Dans le cadre de notre histoire maritime, et plus généralement de celle des dernières décennies de l’Ancien Régime, c’est une biographie d’un intérêt exceptionnel que nous donne le capitaine de vaisseau Jacques Michel, du service historique de la marine. Et ceci à bien des égards. Il retrace, en effet, dans une édition à la présentation prestigieuse, la vie d’un personnage hors du commun, tout à tour soldat, marin, grand administrateur, diplomate, dont l’activité fut telle, dans chacun de ces domaines, qu’en suivant ses pas, ce sont tous les événements importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle que l’on parcourt : guerre de Succession [NDLR 20202 : d’Autriche], où nous le trouvons capitaine à 17 ans et colonel à 18 ; expédition de Lally-Tollendal en océan Indien, au cours de laquelle, colonel, il fait l’apprentissage de la mer : guerre de Sept Ans (1756-1763) où, à 31 ans, il est général : guerre de l’Indépendance américaine (1775-1783) où, cette fois, il est chef d’escadre. Entre-temps, les fonctions de gouverneur de l’île de Saint-Domingue et, plus tard, de la province de Touraine, ont élargi le champ de ses activités. On le voit, enfin, témoin au procès de Marie-Antoinette avant d’être lui-même arrêté en novembre 1793 et exécuté l’année suivante. Lire la suite

  p. 187-188

Pierre Salinger : La France et le Nouveau Monde  ; Éditions Robert Laffont, 1976 ; 349 pages - André Nolde

Les Français se sont intéressés de bonne heure, en fait dès le lendemain de sa découverte, au continent américain. Mais leurs entreprises ont le plus souvent été le fait d’individus ou de petits groupes, plutôt que des autorités gouvernementales qui ne leur apportaient qu’un soutien occasionnel, parfois réticent et toujours parcimonieux. Les relations franco-américaines au niveau proprement politique ne furent vraiment actives qu’au moment des grandes crises qui mettaient en jeu l’équilibre des puissances dans le monde : guerre d’Indépendance (1775-1783) ou les deux gerres mondiales, entre autres. Sauf au cours de ces périodes, les histoires de France et des États-Unis n’ont jamais été très étroitement imbriquées et les rapports entre les hommes des deux pays ont gardé un caractère épisodique ressortissant à l’anecdote plus qu’aux histoires nationales. Lire la suite

  p. 188-188

Revue Défense Nationale - Décembre 1976 - n° 361

Revue Défense Nationale - Décembre 1976 - n° 361

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Décembre 1976 - n° 361

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