C'est à l'aune de ses résultats concrets que sera jugée la signification véritable de la politique européenne de sécurité et de défense. Ces résultats sont à attendre au cours des prochaines années, écrit le ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja. L'Union européenne et ses États-membres doivent redoubler d'efforts pour que les capacités de gestion des crises de l'Union prennent un tour opérationnel. Il importe aussi, parallèlement aux objectifs militaires, de développer la gestion civile des crises, chantier où il y a beaucoup à faire.

  p. 5-17

Le traité a été dans l'ensemble accueilli avec scepticisme, réserve, voire des critiques sévères. Il convient ni de le surestimer ni de le sous-estimer. Il s'inscrit dans un ensemble juridique, une sorte de « millefeuille », qui caractérise la construction européenne depuis cinquante ans. Traité intermédiaire ou de transition, il a un grand mérite : il lève le dernier obstacle à l'élargissement de l'Union européenne en direction des Peco à l'horizon 2003-2004. Les « petits pas » de Nice préparent un autre grand rendez-vous : celui de l'organisation du pouvoir politique dans une Communauté élargie, ce qui implique une certaine « constitutionnalisation » de l'UE. Il serait judicieux que le couple franco-allemand prennent des initiatives et fassent des propositions concrètes pour définir le contenu et les finalités de l'Europe politique. C'est le défi de la refondation.

  p. 18-31

Euro

L'euro, cette arlésienne pour tous ceux de nos concitoyens non-adeptes des marchés financiers, va enfin devenir une réalité dans leur vie quotidienne avant même la fin de la présente année. Cette nouvelle monnaie, bien que commune à quelque 300 millions d'Européens depuis le 1er janvier 1999, reste encore bien souvent virtuelle du fait de sa seule existence scripturale. Elle va connaître une seconde naissance, beaucoup plus réelle, cette fois pour le grand public et nombre d'entreprises et de commerçants, avec la distribution, selon un calendrier précis, à partir de septembre 2001, de billets et de pièces en euro qui constituent le complément fiduciaire indispensable de toute monnaie. L'achèvement de cette opération contribuera à renforcer le poids qu'en dépit de certaines faiblesses l'euro a déjà pris sur les marchés, dont il est devenu la deuxième monnaie mondiale, après le dollar, et avant le yen.

  p. 32-47

La force de frappe de l'Europe devait être sa monnaie commune, comme naguère le Mark l'avait été pour le nain politique ouest-allemand. Secrètement l'Europe rêvait de concurrencer d'emblée les États-Unis sur leur propre terrain, mais la réalité est tout autre : pendant près de deux ans, l'euro chuta de 1,1865 dollar à 0,8230. Face à une situation aussi imprévue, les hommes politiques, financiers et autres dirigeants s'employèrent, simultanément, soit à vanter les mérites d'un euro faible, soit à annoncer la remontée prochaine et espérée de la devise européenne. Lire la suite

  p. 48-61

L’euro suscite des interrogations. Pourtant, il y a encore un an, la monnaie unique faisait la quasi-unanimité. Rares étaient les commentateurs qui osaient mettre en doute les conséquences exclusivement bénéfiques de son introduction pour les consommateurs qui peuplent la zone euro. Ces 300 millions, et plus, d’êtres rationnels sont invités à chercher, à l’aide de la monnaie unique, le maximum d’avantages que l’on puisse en tirer. Ainsi, à juste titre, le rôle de l’euro, moyen de change et instrument de diminution des coûts de transactions, a été mis en avant. Il est bien connu qu’une monnaie, l’euro compris, est bien plus qu’un moyen d’échanges. On a oublié aussi, que dans la grande majorité de consommateurs il y a un citoyen qui dort et souvent un patriote. Romano Prodi a déclaré : « L’État repose sur la monnaie et l’épée. L’euro va changer tout ça ». Cette phrase a été remarquée et commentée dans les pays candidats à devenir membres de l’Union européenne. Les lignes qui suivent exposent comment sont perçus, dans les pays en transition de l’Europe centrale et orientale (Peco), les aspects politiques et économiques de l’introduction de la monnaie unique.

  p. 62-67

Repères - Opinions - Débats

Les qualités de mobilité, d'endurance, de flexibilité et de discrétion des unités de la marine nationale, comme l'avantage militaire qu'elles apportent confèrent à celle-ci une place privilégiée, parmi les instruments de conduite de crises, de règlement des conflits, de maîtrise des espaces. L'exercice des missions de la marine s'accorde avec ces deux autres caractéristiques que sont la continuité et la durée, essentielles dans la nouvelle situation stratégique marquée par la performance et l'ubiquité des crises. C'est ce qui lui permet de mettre toute une gamme de moyens, allant des plus légers aux plus coercitifs, à la disposition du pouvoir politique, soucieux de ne pas se laisser enfermer dans la spirale du conflit ; de se réserver, à tout moment, les moyens d'accroître ou de diminuer la pression sur ses adversaires ; de maintenir, longtemps et sans forcément disposer d'un appui à terre, une présence variable dans ses contenus et dans ses effets. Lire les premières lignes

  p. 68-76

Compte-rendus du colloque organisé par le Centre d'enseignement supérieur de la Marine (CESM) le 1er décembre 2000 ouvert par Jean-Claude Mallet, clôturé par l'amiral Battet (major-général de la Marine) et organisé en 3 tables rondes : Lire les premières lignes

  p. 77-83

Le plateau du Golan (un millier de km2), relevant de la souveraineté de la Syrie mais occupé par Israël depuis sa victoire dans la guerre des Six-Jours (1967), constitue l'un des hauts lieux géopolitiques du Proche-Orient. Il alimente la rivalité entre les deux pays qui se combattent pour bénéficier de ses qualités géostratégiques et de ses richesses hydrologiques. Depuis un quart de siècle, le Golan, théâtre de violentes batailles au cours des deux guerres israélo-arabes de 1967 et 1973, est demeuré un espace de paix. Lire la suite

  p. 84-96

Au cours des dernières années, les termes « impasse », « blocage » ou « crise » étaient régulièrement employés lorsqu'on évoquait le « processus » de paix au Proche-Orient. Or, les événements survenus récemment dans les territoires palestiniens allaient introduire un élément nouveau. Des voix s'élevaient évoquant la fin d'un « processus », maintenu jusqu'alors tant bien que mal, tandis que d'autres soulignaient le besoin de trouver de nouveaux mécanismes plus adéquats. Des conditions avaient été émises de part et d'autre pour la reprise des négociations gelées tandis que la violence faisait rage en Terre sainte. Comment peut-on expliquer les hésitations à voir les choses comme elles se présentaient ? Le « processus », tel qu'il était conçu au départ, pouvait-il conduire à une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens ? Comment les choses en étaient-elles arrivées jusque-là ? Quelles sont les perspectives avec la démission du Premier ministre israélien, Ehoud Barak, et l'organisation d'élections législatives anticipées en Israël ?

  p. 97-105

Le crime organisé est devenu un mal planétaire dont les effets de déstabilisation touchent les domaines sociaux, politiques et économiques. La lutte contre cette menace souvent insaisissable s'avère extrêmement délicate en raison de l'organisation occulte des réseaux mafieux et surtout de leur puissance financière colossale. Au tournant du siècle, ce péril majeur a pris une ampleur alarmante qui nécessite une sérieuse prise de conscience et une connaissance approfondie des dédales de toutes les « économies parallèles ».

  p. 106-120

La charte des droits fondamentaux approuvée lors du Conseil de Nice rappelle les valeurs de civilisation inspirant le modèle de société que l'Union européenne entend édifier. Ce socle, qui dépasse un banal rappel des droits de l'homme, repose lui-même très largement sur la notion de solidarité. La charte est encore dénuée de portée juridique. Lire la suite

  p. 121-127

Chroniques

  p. 128-132

Les opérations extérieures récentes, que ce soit en Afrique occidentale, en Adriatique, au Timor-Oriental ou ailleurs, ont montré tout l’avantage de disposer de capacités bien dimensionnées pour mener des opérations interarmées à partir de la mer. Ce mode d’engagement particulier, qui est une constante dans l’histoire des relations internationales, se doit donc d’être parfaitement maîtrisé et adapté aux besoins tactiques actuels. Lire les premières lignes

  p. 133-136
  p. 137-139
  p. 140-142
  p. 143-145
  p. 146-149
  p. 150-156
  p. 157-161
  p. 162-165
  p. 166-170

Bibliographie

Thierry de Montrbial et Jean Klein : Dictionnaire de stratégie  ; Presses Universitaires de France, 2000 ; 604 pages - Claude Le Borgne

En 1998 paraissait, aux éditions Perrin et avec le concours de la Fondation pour les études de défense, un Dictionnaire de stratégie militaire signé Gérard Chaliand et Arnaud Blin (1). Voici un nouveau dictionnaire du genre, réalisé cette fois avec l’aide de l’Institut français des relations internationales. La matière est si riche qu’on ne se plaindra pas de ce redoublement. Lire la suite

  p. 171-172

Maurice Vaïsse : Dictionnaire des relations internationales au XXe siècle  ; Armand Colin, 2000 ; 298 pages - Marcel Duval

Alors que, comme le savent les lecteurs de cette revue puisqu’il leur a été présenté par le général Claude Le Borgne, vient d’être publié un Dictionnaire de Stratégie, établi sous la direction de Thierry de Montbrial et Jean Klein, sort en librairie ce Dictionnaire des Relations Internationales au XXe siècle, rédigé par une équipe de chercheurs, sous la direction du professeur Maurice Vaïsse, auteur d’un ouvrage bien connu sur Les Relations internationales depuis 1945, puisqu’il a déjà été réédité six fois. Lire la suite

  p. 172-173

François Géré : Dictionnaire de la Pensée stratégique  ; Larousse, 2000 ; 318 pages - Marcel Duval

La stratégie serait donc un sujet qui intéresse de plus en plus les chercheurs de haut niveau, puisque, successivement, viennent d’être publiés : chez Economica, le monumental Traité de Stratégie d’Hervé Coutau-Bégarie, que nous avons eu le privilège de présenter aux lecteurs de cette revue (1) ; puis, aux Presses Universitaires de France, un Dictionnaire de Stratégie rédigé sous la direction de Thierry de Montbrial et Jean Klein. Et aujourd’hui, François Géré, directeur scientifique de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), met à notre disposition ce Dictionnaire de la Pensée Stratégique, édité chez un grand professionnel du dictionnaire. Alors, pourquoi cet afflux subit de documents de base sur la stratégie, et ces trois ouvrages ne risquent-ils pas de faire plus ou moins double emploi ? Telles sont les questions préalables qu’il nous paraît légitime de se poser. Lire la suite

  p. 173-175

Claude Le Borgne : La stratégie dite à Timoléon  ; Economica, 2000 ; 319 pages - Pierre Morisot

« Maître » Le Borgne est académicien et peut donc se permettre, sans heurter les censeurs qui redoutent toute fantaisie dans la forme, non pas de traiter de sujets légers (encore qu’il en soit sans doute capable) mais de traiter avec légèreté de sujets sérieux. C’est à cette activité qu’il consacre depuis plus de dix ans sa culture et son talent qui, l’une et l’autre, sont grands et reconnus. Lire la suite

  p. 175-176

Claire Jacquelin : De la rue d'Ulm au Chemin des Dames  ; L'Harmattan, 2000 ; 473 pages - Pierre Morisot

Ou comment Jacques Thibault devient Charles Péguy ! On assiste ici à la métamorphose stupéfiante (pour notre époque) d’un jeune et fin normalien, féru de poésie antique et un brin libertaire, en impétueux chef de section d’infanterie tombant l’arme au poing à l’assaut de la butte de Tahure. Le parcours est restitué au long de centaines de lettres de sa main. Sans fax ni e-mail, on rédigeait alors des missives soignées, aussi bien depuis une turne d’étudiant qu’au fond d’une tranchée boueuse. On sait que les combattants de 1914, dans d’invraisemblables conditions, s’exprimaient par courrier ou sur leurs carnets de route. Il existe ainsi des fonds de valeur documentaire indéniable dans bien des greniers familiaux, mais celui qui est exploité ici est particulièrement riche et émouvant. Il a fait l’objet d’une « recherche respectueuse » de la part du docteur Claire Jacquelin, proche descendante et professionnellement experte en analyse des sentiments humains. S’effaçant derrière son sujet, laissant le lecteur libre de découvrir au fil des pages une remarquable combinaison d’enthousiasme, de sollicitude et d’humour décapant, elle se contente de commentaires brefs, mais éclairants, permettant de planter le décor, puis de faire périodiquement le point. Lire la suite

  p. 176-178

Pierre Pellisier : 6 février 1934  ; Perrin, 2000 ; 356 pages - Pierre Morisot

Le 6 février, « une des déchirures majeures de la IIIe République… la fin de l’après-guerre, le début d’un avant-guerre ». Pierre Pellissier, dont le souci de précision, l’honnêteté dans l’exploitation des sources et le talent de narrateur ont déjà assuré le succès d’une quinzaine d’ouvrages, s’est attelé, à la fois en historien et en reporter, au récit détaillé de cette soirée… ou plutôt de cette « semaine de folie », car le 6 est indissociable de la riposte du 12, elle-même à l’origine du mouvement qui allait gommer les effets du congrès de Tours et faire éclore le Front populaire. Il peut paraître déplaisant à un auteur de se voir comparé à un confrère ; osons dire toutefois — et c’est loin d’être une critique — que le style et la façon de faire revivre les événements rappellent un peu Arthur Conte. Lire la suite

  p. 179-180

Jacques Dupaquier et Yves-Marie Laulan : La population européenne et ses problèmes  ; Institut de géopolitique des populations, 2000 ; 157 pages - Pierre Morisot

Des sommités se sont réunies en colloque en décembre 1999, car que peuvent faire des sommités, sinon se réunir en colloque ? Il y avait là des excellences, des immortels et des universitaires. Comme on était en hiver, la séance a eu lieu à Paris, on ira à La Baule à la belle saison. Cessons de plaisanter, car l’objet du débat est de caractère gravissime. Il s’agit de la situation et de l’évolution de la population européenne et le constat est accablant, bien qu’il n’ait rien d’une révélation et que le dernier des citoyens aurait mauvaise grâce à faire semblant de le découvrir, même si médias et gouvernants pratiquent la « politique de l’autruche » en ignorant superbement l’affaire. Lire la suite

  p. 178-179

Marie-Hélène Labbé : La grande peur du nucléaire  ; Presses de sciences po, 2000 - Jérôme Pellistrandi

Marie-Hélène Labbé, maître de recherches à l’Institut français de relations internationales (Ifri), fait partie du club relativement restreint des experts du nucléaire tant civil que militaire. Ayant déjà proposé des études fort judicieuses notamment sur la prolifération nucléaire, elle fait le point sur les relations aujourd’hui complexes qu’entretiennent les opinions publiques avec l’atome où les phantasmes, les incertitudes et l’ignorance occultent le débat que peut et doit légitimement susciter le nucléaire. Lire la suite

  p. 180-182

Pierre Ordioni : Mémoires à contretemps (1945-1972)  ; Nouvelles Éditions Latines, 2000 ; 327 pages - Pierre Morisot

…Ou, pourrait-on dire, « à contre-courant ». Décédé en 1999, l’auteur, qui laisse une production littéraire considérable en tous domaines, du théâtre au roman, fut pendant un quart de siècle un témoin privilégié de la politique française à l’égard de l’outre-mer, en tant que proche collaborateur des ministres successifs des Affaires étrangères et de la Défense. Du quai d’Orsay à l’hôtel de Brienne, porte-parole, chargé de mission, conseiller, confident, exégète, ce singulier personnage connut de singulières aventures en de singulières circonstances. Et ce qu’il retient de ces tribulations ne va effectivement guère dans le sens de l’histoire officielle et du politiquement correct. On s’en aperçoit dès le premier des 38 chapitres. Lire la suite

  p. 182-184

Didier Pavy : Les Belges  ; Éditions Grasset, 1999 ; 303 pages - Marc Bonnefous

La dernière phrase du livre sonne comme un reproche. L’auteur y déplore que les Français, pour la plupart, n’aient aucune envie de mieux connaître la Belgique. Notre voisine, pourtant, est de beaucoup la collectivité nationale la plus proche de la nôtre, à la fois par les épreuves traversées ensemble, par le partage de la même langue, par les liens tissés dès les débuts de l’Europe des Six, par des nécessités de défense comparables, par, en un mot, toute une gamme d’affinités. Lire la suite

  p. 184-185

Jean-Luc Marret : Techniques du terrorisme  ; Puf ; 177 pages - Michel Klen

Jean-Luc Marret est docteur en science politique et chargé de cours aux universités de Paris XIII et Marne-la-Vallée. Il nous propose une analyse circonstanciée sur les techniques et les conséquences d’un fait de société qui traumatise de plus en plus notre civilisation contemporaine. Le terrorisme est en effet devenu un phénomène inquiétant auquel se trouvent confrontés de nombreux gouvernements qui apparaissent bien souvent démunis pour combattre ce fléau. L’ouvrage de Jean-Luc Marret entre dans la collection « Défense et défis nouveaux » que dirige Xavier Raufer, responsable de cours à l’institut de criminologie de Paris et chargé de la diffusion des études produites par le laboratoire Minos (Menaces internationales nouvelles d’ordre stratégique). Lire la suite

  p. 185-187

Hassan II (entretiens avec Éric Laurent) : Le génie de la modération (Réflexions sur les vérités de l'islam)  ; (préface de S.M. Mohamed VI) Plon ; 355 pages - Michel Klen

Ce livre est un exceptionnel testament politique et religieux de feu le roi Hassan II. Répondant aux questions du grand reporter Éric Laurent, le Commandeur des Croyants s’exprime sur tous les aspects de l’islam à l’épreuve des défis et des conflits contemporains. L’ancien roi du Maroc donne notamment des éclairages intéressants sur les dérives extrémistes qui inquiètent les Occidentaux. Dans cet ouvrage, l’objectif du souverain chérifien est de montrer la réalité de l’islam, animé avant tout, selon lui, par l’esprit de tolérance et de modération. Pour l’auteur, cette notion fondamentale est ignorée, voire incomprise ou occultée en Occident. Descendant du Prophète, le roi Hassan II possédait une légitimité sans égale pour s’exprimer sur la religion musulmane et en restituer les tréfonds et les vérités les plus profondes. Lire la suite

  p. 187-188

Xavier de Planhol : L'islam et la mer  ; Perrin, 2000 ; 658 pages - Claude Le Borgne

Ce livre est d’un géographe. Spécialiste de l’Afrique blanche et du Moyen-Orient, le géographe est aussi islamologue. Est-il marin ? On ne sait, mais à l’écouter parler de la mer, des bateaux et des matelots, on le parierait. 658 pages (dont 66 de notes) font un volume impressionnant. Il est éclairé de cartes et de dessins élégants, et servi par un style sans défaut. Il est égayé « d’Aventures de mer », récits pittoresques des navigations incertaines que pratiquent le plus souvent, à en croire l’auteur, arabes, Turcs et musulmans. Car la thèse est exprimée avec rudesse : il y a, entre l’islam et la mer, une incompatibilité abondamment prouvée par quatorze siècles d’histoire. Lire la suite

  p. 188-189

Michael Ignatieff : L'honneur du guerrier : guerre ethnique et conscience moderne  ; (traduit de l'anglais) La Découverte ; 210 pages - Michel Klen

Dix ans après la chute du mur de Berlin et l’effondrement du communisme en Europe de l’Est, l’euphorie et l’espoir d’une paix mondiale et d’une humanité réconciliée se sont effacés dans les méandres d’un grand désordre international. Les guerres civiles et les conflits interethniques se multiplient dans de nombreux points chauds de la planète. Pour faire face à cette nouvelle situation d’instabilité, les démocraties occidentales ont placé le fameux « devoir d’ingérence » au centre de leur politique étrangère. Dans un essai provocateur, Michael Ignatieff se penche sur la véritable signification et la portée réelle de ce nouvel engagement moral. L’analyse de cet auteur canadien qui réside en Angleterre s’appuie sur des observations effectuées à l’occasion de voyages dans des zones déchirées par des affrontements (ex-Yougoslavie, Afghanistan, Rwanda, Angola, Irlande du Nord, etc.). Lire la suite

  p. 189-190

Revue Défense Nationale - Mars 2001 - n° 629

Revue Défense Nationale - Mars 2001 - n° 629

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mars 2001 - n° 629

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