Août/Sept 2001 - n° 634

Évaluant la réalité de la menace pour l'Europe, l'auteur rappelle les obstacles aux différentes formes de prolifération. Ils sont d'ordre juridique (TNP, zones dénucléarisées, CTBT, FMCT, etc.) ; ou technique (fabrication de matières fissiles, délais) ; mais franchissables comme l'ont prouvé quelques pays du seuil. L'état des lieux de la prolifération biologique et chimique est ensuite dressé. Malgré le renforcement de la législation (Convention de Paris), c'est bien la menace chimique qui est la plus inquiétante pour l'auteur qui examine la prolifération de missiles, et leur portée. L'auteur, contestant la réalité de la menace balistique stratégique à court ou moyen terme, souhaite une étude sur les armes de destruction massive susceptibles de concerner l'Europe afin de proposer une politique proprement européenne. Lire les premières lignes

  p. 5-25

Les missions de police internationale se multiplient. Le monde est-il en train de sortir de l'âge de la guerre ? La guerre implique une jungle, dans laquelle les États se trouvent en lutte permanente les uns contre les autres, le but de chacun étant la victoire, avec la conscience de sa précarité. La police requiert une forme de société, avec un contrat fondateur. Le policier garantit le respect des règles du jeu. L'objectif n'est plus la victoire mais la paix et la réconciliation. Pourquoi une telle évolution ? À l'échelle internationale, des sociétés, des communautés se constituent, les États participants partageant des intérêts essentiels et d'abord l'attachement prioritaire à une gestion transparente et pacifique des échanges de toutes sortes. Dans ces conditions, la conquête territoriale semble appartenir au passé. Désormais la richesse et la puissance ne viendraient plus du pillage mais du commerce et de la création. Lire les premières lignes

  p. 26-34

Intervention de clôture du colloque « droit et défense » organisé par la DAJ à l'École militaire le 27 mars 2001.

  p. 35-42

La compétition que se livrent au plan mondial les deux principaux systèmes juridiques, le droit romano-germanique et la common law , ne cesse de prendre de l'ampleur et devient, de ce fait et en tant que telle, un enjeu majeur des relations internationales, tant en termes politiques, juridiques, qu'économiques. Si le droit romano-germanique demeure un modèle, adopté et pratiqué par un grand nombre de pays et d'organisations internationales, il apparaît toutefois, du fait de l'influence centrale des États-Unis et de la prédominance de l'anglais comme langue internationale, davantage perméable aux influences de la common law , en particulier dans les domaines financier, commercial, voire pénal, ainsi que dans les secteurs de pointe. Afin de faire face à ce défi, plusieurs actions d'ampleur et de nature différentes doivent, selon les cas, être poursuivies ou engagées.

  p. 43-52

L'État souverain, seul à même de conduire une guerre juste, conserve jusqu'à nos jours le monopole de la violence légitime, y compris dans ses aspects internationaux. La prohibition de la guerre par la Charte des Nations unies préserve la souveraineté des États qui doit être considérée pourtant comme source de conflits. Il est donc nécessaire de faire évoluer le droit en introduisant au coeur du dispositif international d'une part la délégation systématique de l'action militaire de l'Onu à des États ou des Alliances, d'autre part une véritable reconnaissance du droit des conflits armés.

  p. 53-64

Asie centrale, mouvements transnationaux et stratégies d'influence (2e partie)

L'auteur insiste sur la fragilité des États, résultant de difficultés internes, beaucoup plus qu'externes, donnant lieu à des appels de sécurité, ce qui favorise l'action des puissances régionales et mondiales. Lire la suite

  p. 66-68

L'auteur montre la relance de la diplomatie russe dans la zone, l'étendant à l'Ouest de la Caspienne. La lutte contre le terrorisme permet à Vladimir Poutine de resserrer les liens de ces pays avec la Russie. Lire les premières lignes

  p. 69-79

La politique américaine en Asie centrale n'a pas fondamentalement changé selon l'auteur qui décrit le poids des ressources en hydrocarbure du bassin caspien et les problèmes de leur acheminement vers l'extérieur, vers l'Ouest sans doute, mais aussi vers l'Inde et la Chine. Lire les premières lignes

  p. 80-88

L'auteur évoque, avec beaucoup d'originalité, le statut de l'Afghanistan et ses implications sur l'Asie centrale. Lire les premières lignes

  p. 89-92

Tirant les conclusions de cette journée, l'auteur rappelle que cette zone n'a pas d'existence autrement que par défaut, que l'histoire de ces pays explique leur situation actuelle : des régimes autoritaires mais fragiles, ou ressurgit le fait religieux. L'État impuissant à assurer la sécurité fait appel à l'aide extérieure, la Russie bien sûr qui réapparaît progressivement, et les États-Unis qui se sont donnés deux objectifs : l'exploitation et l'exportation des ressources pétrolières, l'instauration de la démocratie. Lire la suite

  p. 93-94

25 mai 2001 à Erevan (Arménie) Lire la suite

  p. 96-96

Repères - Opinions - Débats

La polémique séculaire concernant l'obédience de certaines communautés chrétiennes d'Europe orientale a rebondi en raison du récent voyage du pape en Ukraine. Ce problème qui revêt un caractère religieux à l'origine, s'est envenimé au cours des âges, pour des raisons politiques liées à l'histoire tourmentée de cette région depuis la scission de l'empire romain jusqu'à l'effondrement de l'Union soviétique.

  p. 97-108

Cet article propose au lecteur quelques idées générales concernant l'état actuel de la construction politique de l'Europe, actuellement dans l'impasse. Bien qu'il semble qu'une grande majorité des Français soit favorable à l'intégration européenne, il tente de montrer que l'idée de nation est inévitablement constitutive de l'histoire européenne. Aveuglés par le soi-disant « modèle américain » et la peur inavouée de l'Allemagne réunifiée, dont l'ambition raffermie en Europe centrale inquiète toutes les chancelleries, les dirigeants européens se focalisent sur l'élargissement à l'Est, oubliant ainsi leurs partenaires méditerranéens. À la tentation stérilisante de l'Europe de Maastricht, l'auteur oppose la promotion raisonnable d'un Conseil de l'Europe et de la Méditerranée, dont l'acte fondateur pourrait se trouver dans le processus de Barcelone entamé en 1995.

  p. 109-117

Au cours des dernières années, des percées déterminantes ont été effectuées dans trois domaines : l'informatique, l'espace et la génétique. Ces avancées, notamment en génétique, sont porteuses de grands espoirs ; mais la génétique comporte également des menaces qui relèvent des préoccupations de défense globale des États. L'auteur a identifié trois domaines sensibles : l'armement, la société et l'économie. Dans cette première partie, il analyse la contribution possible de la génétique à l'arme biologique.

  p. 118-129

Chroniques

Le 21 mai 2001, le porte-avions Charles-de-Gaulle appareillait pour se confronter à sa première activité opérationnelle, et vérifier en grandeur nature son aptitude à assurer les fonctions pour lesquelles il a été conçu, au sein d’une force de projection de grande ampleur. Lire les premières lignes

  p. 130-133

Toute évocation du dualisme policier conduit inévitablement à aborder la question de la relation éventuelle entre l’architecture du système policier et la nature du régime politique. À ce niveau, il convient d’opérer une distinction entre le système policier dualiste (vertical) de type français et le système policier pluraliste (horizontal) de type anglo-saxon. Mode d’organisation en vigueur en France, mais aussi en Italie, en Espagne (1) ou dans certains États africains et sud-américains, le dualisme se caractérise par la coexistence de deux institutions concurrentes et statutairement différentes, l’une militaire et l’autre civile, qu’elles soient ou non rattachées au même département ministériel. Le pluralisme réside, quant à lui, dans l’existence séparée de plusieurs forces civiles du fait généralement de la décentralisation administrative ou de l’organisation fédérale des États. Ce pluralisme n’est, en fait, qu’une complexification du monisme policier (existence d’une institution policière unique), dans la mesure où, d’une part, le morcellement du système policier en diverses forces indépendantes (comme en Angleterre avec les polices des Counties et en Allemagne avec les polices des Länder) n’a pas pour effet de mettre en présence, par-delà la distinction police locale-police centrale, deux ou plusieurs institutions policières monolithiques et concurrentes, mais une mosaïque de micro-polices d’importance inégale. Lire la suite

  p. 134-136
  p. 137-413

Lors du Conseil européen d’Helsinki (décembre 1999), les États-membres de l’Union ont décidé de créer une capacité autonome de décision, de lancement puis de conduite d’opérations militaires de gestion de crise. Lire la suite

  p. 144-146
  p. 147-152
  p. 153-164

Depuis la pénétration des Européens en Afrique, le continent noir a toujours servi de réserve de matières premières stratégiques indispensables au développement industriel des pays du Nord, mais l’exploitation de celles-ci s’est, en général, faites en marge des populations locales nécessiteuses. Les retombées de cette exploitation n’ont pas toujours été bien redistribuées au niveau national. Ainsi, lorsque sont découverts d’importants gisements pétroliers dans la région de Doba au sud du Tchad, se pose l’éternel problème du partage de cette manne. Lire les premières lignes

  p. 165-168
  p. 169-176
  p. 177-181

Bibliographie

Jean de La Guérivière : Les fous d'Afrique  ; Éditions du Seuil, 2001 ; 386 pages - Eugène Berg

C’est à un périple fort captivant, emprunt souvent d’un certain parfum de nostalgie, que nous convie l’ancien responsable du département Afrique-Asie du journal Le Monde. Son beau livre écrit d’une plume alerte et élégante se présente comme une série de tableaux, plus qu’un exposé historique serré ou argumenté. Lire la suite

  p. 182-183

Bernard Lugan : Atlas historique de l'Afrique des origines à nos jours  ; Éditions du Rocher, 2001 ; 270 pages - Emmanuel Ela Ela

Ouvrage au titre très ambitieux et couvrant une période très large (des premiers hommes à l’an 2000), l’auteur, qui a été professeur d’histoire de l’Afrique à l’université du Rwanda de 1972 à 1983, y retrace l’histoire du continent à travers quatre grandes parties : l’Afrique ancienne, l’Afrique moderne, l’Afrique coloniale et l’Afrique indépendante. Chaque partie s’ouvre sur une carte générale et synthétique, suivie de nombreuses cartes thématiques qui permettent d’étudier régionalement les phénomènes mis en exergue. Les différentes cartes thématiques sont commentées en vis-à-vis dans un style clair et concis. Lire la suite

  p. 183-184

Philippe Raggi : Indonésie – La nouvelle donne  ; L'Harmattan ; 247 pages - Michel Klen

L’Indonésie est actuellement secouée par un véritable choc des civilisations qui se traduit par une myriade de conflits ethniques et religieux en différents points de ce vaste archipel aux 13 000 îles. Dans la province d’Aceh située à la pointe nord-ouest de l’île de Sumatra, le mouvement séparatiste musulman se compose de trois courants identifiés : une faction favorable à l’instauration d’un sultanat, un groupuscule propagandiste constitué de jeunes étudiants qui entretiennent des relations avec les organisations de jeunesses islamiques et une cellule idéaliste composée d’intellectuels réformistes des universités locales. Pour l’auteur, la rébellion d’Aceh n’est pas vraiment de nature religieuse. La dissidence a des racines historiques (les premières terres islamisées de l’Asie du Sud-Est se trouvent dans la région) et des soubassements politiques (la lutte contre « l’impérialisme javanais »). Par ailleurs, la zone a pris une importance particulière avec la découverte de gisements de gaz naturels. Mais les habitants de cette contrée potentiellement riche se plaignent de ne pas tirer profit des retombées économiques générées par cette manne industrielle. Lire la suite

  p. 184-186

Renaud Muselier : L'amiral Muselier  ; Perrin, 2000 ; 250 pages - Pierre Morisot

Difficile exercice pour un parlementaire RPR animé d’une louable piété familiale que de décrire les démêlés de son grand-père, « créateur de la croix de Lorraine », avec le général de Gaulle qui ne sort pas grandi de l’affaire, c’est le moins que l’on puisse dire. Aussi l’auteur s’empresse-t-il d’assurer qu’il ne souhaite en aucun cas « donner des arguments aux ennemis de la France libre ». Lire la suite

  p. 186-187

Bruno Chaix : En mai 1940, fallait-il entrer en Belgique ?  ; Economica, 2000 ; 349 pages - Pierre Morisot

Bonne question ! La réponse nuancée apportée par le général Chaix dans cette « version abrégée » d’une thèse soutenue en 1999 est l’aboutissement d’un travail d’historien (et non de romancier ni de polémiste) particulièrement solide et évite aussi bien les affirmations péremptoires que les condamnations abruptes couramment entendues sur un tel sujet. Cette réponse n’en est pas moins exprimée fermement et synthétisée dans un remarquable chapitre de conclusion. Lire la suite

  p. 187-189

Amédée Thévenet : La guerre d'Indochine racontée par ceux qui l'ont vécue  ; Éditions France-Empire, 2001 ; 630 pages - Jean-Pierre Gomane

Le sous-titre de ce volumineux ouvrage indique bien la nature de celui-ci et l’intention de l’auteur qui s’intitule, d’ailleurs, fort modestement, coordinateur. Il s’agit, en effet, d’« un devoir de mémoire assumé ensemble » puisque sont répertoriés, près de 150 noms, célèbres ou inconnus, de « ceux qui l’ont vécue » cette guerre d’Indochine, durant les quelque dix années où elle se déroule, depuis le « coup de force » japonais du 9 mars 1945 jusqu’au cessez-le-feu et à ses conséquences qui s’échelonnent jusqu’à la fin de 1954. Le texte est composé essentiellement de citations d’écrits, déjà publiés ou non, certains posthumes, et de transcriptions de témoignages enregistrés. Lire la suite

  p. 189-189

Alain Pigeard : L'armée de Napoléon  ; Tallandier, 2000 ; 366 pages - Pierre Morisot

Alain Pigeard professe à Dijon, une des villes de France où il nous a été donné de constater que le souvenir napoléonien était le mieux entretenu. Son livre, œuvre d’érudit qui ne peut être aussi que passionné, comble une indéniable lacune en traitant, en deux parties de volume sensiblement égal, d’une part de l’organisation, d’autre part des mille aspects de l’existence quotidienne de cette Grande Armée qui parcourut l’Europe des sierras ibériques aux steppes russes. Car si chacun connait la montée ensoleillée au plateau de Pratzen et les charges folles contre la Grande Redoute à la Moskowa, on ignore en général, sauf par le biais de quelques estampes ou chroniques partielles, les conditions administratives, matérielles et psychologiques dans lesquelles évoluait au jour le jour cette curieuse et immense collectivité. Lire la suite

  p. 189-190

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2001 - n° 634

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2001 - n° 634

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2001 - n° 634

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